CHAPITRE 27.3 * JAMES

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ATTENTION PASSAGE EROTIQUE

J.L.C

♪♫ ♪♫


Je bande. Ou plutôt, je n’ai pas débandé depuis qu’elle m’a pris dans sa bouche quelques minutes plus tôt. Putain, comme j’ai dû me contenir. J’avais eu peur qu’elle refuse. Non, c’est faux : je savais qu’elle accepterait. On a déjà eu des rapports oraux, mais l’initiative était commune et non le fruit d’une demande explicite de ma part. Pourtant, quand je lui ai signifié mon envie, elle n’a pas hésité une seconde. Rien que d’y repenser, ça me met dans un état de transe, bien au delà de ce que la drogue a pu me procurer.


C’était si merveilleux, sauvage, érotique. Une pure jouissance. J’aurais pu expulser mon plaisir dans la chaleur de son palais si je n’avais pas lutté comme un forcené. Comment résister face à l’assaut dévorant de ses lèvres exquises, de sa langue endiablée ? Quand elle m’a aspiré, m’enfonçant jusqu’au fond de sa gorge chaude, j’ai failli tout lâcher ! Putain, Victoria m’a prodigué la plus belle pipe de toute ma vie !


Je vois encore son regard hésitant avant qu’elle ne se lance. Elle a cru qu’elle s’y prenait mal, que je n’aimais pas ça, que ses gestes ne correspondaient pas à mes attentes. J’ai vu la fragilité dans ses yeux, la question qui l’habitait. Comment pouvait-elle ignorer l’effet qu’elle me faisait ? Je n’arrivais pas à concevoir qu’elle ne soit pas consciente de la maîtrise, non, de la magie, qui m’a subjugué à chaque mouvement. Elle me possédait corps et âme… Si seulement elle comprenait l’ampleur de ce qu’elle me fait ressentir, à quel point personne n’a jamais réussi à m’embraser de cette façon, avec cette fougue tendre, cette fièvre qui m’engloutit.


J’ai apprécié chaque seconde, pas juste pour le plaisir qu’elle m’a donné, mais pour l’intimité qu’on a partagé et partage toujours à l’instant. Et c’est ça qui m’enchante le plus. Elle me laisse entrer dans son monde. Et comme j’ai hâte de la vénérer à mon tour.


Je sens Victoria se tendre sous ses propres caresses, et un sourire malicieux se dessine sur mes lèvres tandis que je l’observe se perdre dans la vague de sensations que je provoque, maintenant qu’elle me confie les devants et que j’introduis un doigt en elle.


Même si l’initiative est la mienne, je suis tendu comme un arc et je n’en mène pas large. Son appréhension devient la mienne. J’ai peur de la brusquer, de briser ce fragile équilibre qu’on a crée. Chaque mouvement que je fais est empreint d’une douceur désespérée, comme si j’étais sur le point de réveiller un feu sacré enfoui en elle. La tension entre nous est électrique, et je veux qu’elle se sente à l’aise.


J’adore jouer avec elle, déceler les limites de son plaisir. Sa résistance représente un défi que je suis prêt à relever. Comme toujours, elle se barricade derrière son besoin de contrôle, et je ne désire rien d’autre que la faire céder. Non pas pour la dominer, mais parce que Victoria veut qu’on la libère. Qu’on lui offre cette décharge de pure sensualité qu’elle ne s’accorde jamais.


Je n’en reviens toujours pas que ce soit moi qu’elle choisisse pour s’abandonner. Moi, qu’elle laisse s’immiscer en elle, qu’elle permet de l’envahir de cette manière brute et authentique. J’ai l’impression de lui prendre sa virginité alors que j’ai déjà couché avec elle à maintes reprises. J’ai profané son corps de mille et une manières, jouis en elle et sur elle, mais ce soir, ce qu’elle me donne est inédit. Elle m’autorise à pénétrer son âme.


L’euphorie que j’éprouve à l’explorer, à la sentir vibrer sous mes gestes, est indescriptible. Chaque mouvement devient une chorégraphie, un échange silencieux de désir. Mais soudain, elle scande mon prénom et je l’entends comme une plainte. Je stoppe net mon élan.


Je suis en train de me méprendre. La peur de m’abuser, la crainte qu’elle me repousse au final, me saisit d’un coup — j’en panique presque. Je lui propose d’arrêter, mais, j’ai tellement envie de la satisfaire, de l’aider à enfin lâcher prise, que je ne peux m’empêcher de lui demander une dernière fois la permission de retourner l’honorer avec ma bouche et revenir au festin qu’elle m’a refusé tout à l’heure.


Mon cœur s’emballe quand elle m’octroie enfin la joie de regagner l’antre de son plaisir.


Je n’hésite pas une seconde. Je bifurque vers son entrejambe avec une ferveur inégalée. Confortablement installée entre ses cuisses fermes, ma langue effleure le bas de son ventre, lèche la douceur de sa peau lisse et nue. Je la dévore centimètre par centimètre, savoure son grain satiné, la chaleur qui se dégage de son sexe gorgé de désir. Le goût de sa chair intime, de son nectar s’accroche à mes lèvres, se mélange à ma salive. Je sens le léger frémissement de ses hanches, la façon dont elle se tend sous l’agonie tendre que je lui procure. Ma bouche papillonne allègrement, ausculte chaque repli, chaque contour avec une attention minutieuse.


Elle se crispe sous la sensation, ses paumes s’enfoncent dans mes cheveux, m’attirent davantage, m’implorent d’aller plus loin. J’obéis sans réfléchir. Comment faire autrement ?


Le moment passé entre ses cuisses est d’une divine beauté. Le spectacle de son corps qui se livre à mon entreprise, sous ma langue, sous ma coupe, sous mes mains qui palpent ses fesses, glissent sur son abdomen, ses côtes, ses seins, me rend fou. Et ses gémissements , ses cris, qui vibrent dans mes oreilles, résonnent dans mon ventre… Mon nom susurré comme une prière, une invitation… Son regard ardent quand je lève mes yeux vers elle pour contempler le feu de la passion colorer ses traits…


Chaque coup de langue, chaque caresse la rapproche de l’extase. Lorsqu’elle se cambre et que sa respiration s’emballe, je sens qu’elle se trouve à l’aube de sa délivrance. Je veux voir son visage se transformer sous l’assaut de la vague de volupté qui va la cueillir. Presque à contrecœur, je quitte son intimité, mais remplace aussitôt ma bouche par ma paume avant de me placer au-dessus d’elle.


Je la fixe, fasciné. Ses paupières mi-closes, son profil baigné de rougeurs, ses lèvres entrouvertes. Elle est aux portes de l’orgasme, et c’est un tableau qui me coupe le souffle. Si belle. Trop belle.


Je me mets à frotter son clitoris. Je sais que c’est le point de bascule chez elle. Je connais son corps, ses préférences, j’ai suffisamment exploré ses désirs pour m’en assurer. La preuve, elle gémit de plus belle.


J’accélère mes mouvements autour de son bourgeon et elle murmure mon prénom, d’une voix tremblante, brisée par la tension du plaisir qui monte en elle. Taquin, je lui demande si le jeu est à la hauteur de ses attentes. Elle ouvre ses magnifiques yeux couleur whisky, lutte pour me regarder, pour m’entendre à travers le brouillard de sensations. Sa réponse est incohérente, presque inaudible, un mélange de oui et de non indistincts. Une prière, une supplication. Des paroles qu’elle seule peut comprendre, perdue dans l’instant. Cette fois, je ne cherche même pas à déchiffrer. Peu importe leur signification. Je sais qu’elle n’est plus qu’émotions, son corps vibrant sous mes gestes, ses mots n’étant que l’écho d’une fièvre qu’elle ne contrôle plus.


Après avoir replacé une mèche désordonnée qui tombait sur son visage derrière son oreille — un réflexe dérisoire et absurde vu l’état indomptable de sa crinière blonde à ce stade — je me surprends à sourire. Victoria expire encore mon prénom, haletante, comme une flamme vacillante qui attise la braise en moi. Ce simple son me fait perdre pied, m’émoustille au point que mon propre souffle se précipite.


D’un mouvement lent, mais déterminé, je presse ma paume contre sa gorge, sentant son pouls battre sous mes doigts. Elle me regarde, ses yeux grands ouverts, ses pupilles dilatées par le plaisir, et ses poings viennent enserrer mon avant-bras. Un instant, je reste immobile, savourant cette tension électrique entre nous, avant de relâcher ma prise.


Sans hésiter, je glisse ma main sur sa cuisse, l’empoigne avec fermeté pour la hisser contre mon bassin. Sa jambe s’enroule autour de ma taille, rapprochant nos corps dans une étreinte à la fois brute et étroite. Cette proximité me brûle, m’embrase, me pousse au bord de la folie. Je pourrais la posséder maintenant, sans perdre plus de temps. Mon sexe, contracté à l’extrême, réclame cet abandon, d’autant plus que, dans cette position, nos intimités s’effleurent déjà, se cherchent. Un simple coup de reins, et je serais en elle.


Victoria ne tarde pas à m’attirer à elle, impatiente, son regard me suppliant de combler le vide qu’elle ressent. Je sais pertinemment ce qu’elle espère de moi : que je la pénètre, la remplisse et l’unisse à moi entièrement. Tel n’est pourtant pas mon obsession en cet instant.


Moi, je veux plus. Je veux qu’elle explose entre mes mains, qu’elle découvre cet orgasme unique, privé, qu’elle s’offre à elle-même par mes caresses et non par ce qu’elle imagine attendre de moi. Je n’aspire à rien d’autre qu’être le témoin fasciné et émerveillé de son plaisir solitaire, celui que mes gestes guident, mais qui lui appartient totalement. Ce moment d’abandon absolu où elle se livrera sans réserve est un trésor que je garderai précieusement en mémoire.


Mon ange ne s’y attendait pas, mais j’avais déjà pris ma décision. Avec douceur, je bascule sur le côté, l’entraînant avec moi et calant sa cuisse sur mes côtes. Elle love sa tête contre mon torse et je place une paume sur son omoplate, la serrant fermement contre moi. Je caresse sa jambe pour l’aider à dénouer ses muscles raidis. Mon Dieu, je n’avais jamais vu Victoria dans cet état avant aujourd’hui…


Dans un silence presque religieux, je m’élance à nouveau vers son sanctuaire, mes doigts effleurant sa peau tendue avant de s’enfoncer en elle avec assurance. Elle tente encore de se dérober, un petit mouvement de recul, à peine plus qu’une résistance fragile qui ne dure que l’espace de quelques secondes. Puis, comme une vague qui se brise contre les rochers, son corps se détend et son visage cherche refuge dans le creux de mon épaule.


Ses parois intimes frémissent autour de moi, sa chair tendre et humide se contracte à chaque allée et venue en elle. Je plonge, avec précision, avec profondeur, mais une douceur dans le rythme, une délicatesse paradoxale me prend à la gorge. La posséder, mais en même temps, la préserver dans sa vulnérabilité.


— Victoria, regarde-moi, s’il te plait.


Je veux qu’elle se laisse aller complètement, qu’elle abandonne cette prudence qui l’empêche de se donner à fond. Je m’accorde une seconde, observant ses traits marqués par l’effort, ses yeux fermés, sa bouche entrouverte. Elle est perdue dans ce flot d’émotions contradictoires, et c’est là que je veux la voir. Là, dans cette extase solitaire, totalement à moi, et pourtant, tellement à elle-même.


J’ai l’impression, le pressentiment même, que c’est une part d’elle que peu ont eu la chance de toucher. Et moi, je suis là, au cœur de son jardin secret, la privant de toute retenue. Ce n’est pas une simple conquête. C’est une appropriation de son esprit tout autant que de son corps. Je sais qu’elle me fait confiance, d’une façon inexplicable, presque irréelle. Elle me laisse la guider, s’abandonne, se libère. J’en éprouve une fierté sans commune mesure.


Victoria est un monde en elle-même, une complexité que j’ai toujours voulu comprendre. Maintenant, sous mes mains et plus tôt sous ma langue, elle me donne accès à des territoires où même ses mots ne m’ont pas mené. Une question de luxure ? Non, d’alchimie, d’exception, de privilège. Ses frissons, son souffle, tout m’appartient dans cet instant. Et moi, je suis à l’écoute de chaque signe, de chaque réponse de son corps.


— Laisse-toi aller, mo leannan.


Elle gémit en retour et m’enjoint de la suivre. Elle refuse de céder sans moi. Dieu que cette femme est têtue et… dévouée. J’ai beau l’encourager, la rassurer, elle se restreint, prisonnière de ses réticences et de ses peurs. Je la vois lutter contre elle-même, hésiter, se retenir, et je me dis qu’il suffirait juste qu’elle se laisse emporter pour que tout devienne facile. Mais elle n’y parvient pas, et, peu à peu, je sens ma patience s’envoler.


— Si, Vi, lâche prise, je reste avec toi.


Je n’arrive plus à dissimuler ma déception. Un désir, une nécessité que j’avais perçue en elle, et pourtant, je n’ai pas réussi à l’atteindre. Ce qui me pèse le plus, c’est sa propre frustration, et non la mienne. Elle mérite plus, bien plus que cette résistance qui l’empêche de savourer pleinement le plaisir.


— Victoria, mon amour…


Avant de baisser les bras, je tente une dernière tactique : je l’embrasse. Pour détourner son attention comme elle le fait si bien avec moi. Si elle croit que je n’ai jamais remarqué son manège, elle se trompe. Mais, je n’ai jamais pris ce qu’elle ne voulait pas donné. Sauf qu’aujourd’hui, je sens que cette étape qu’il lui reste à franchir pourrait être la clé de ce qu’elle recherche. J’en ai l’intime conviction. Elle doit savoir que je suis présent, avec et pour elle. Alors que je plonge un troisième doigt en elle. Putain de bordel ! Elle mouille tellement que ma queue frétille comme un bouchon de champagne prêt à jaillir de sa bouteille pour frapper le plafond. J’inspire profondément, calmant mes propres ardeurs et espérant qu’elle finisse par céder à cette aventure que je suis impatient de partager.


— Tu peux le faire, Victoria. Accepte de lâcher les rênes, je chuchote contre son front, mes mots empreints de chaleur et de soutien.


J’essaie d’inculquer le plus de tendresse et de dévotion dans ma voix. Mon cœur bat la chamade parce que je ne suis pas certain qu’elle se laisse faire. Ma petite maniaque du contrôle n’est pas facile à amadouer. Mais je sens qu’elle hésite, je peux voir les engrenages dans sa jolie tête blonde qui s’activent à tout va. Malgré tout, l’angoisse me transperce. Ai-je le droit de lui demander ça ?


Comme je vois qu’elle est toujours nerveuse, je me retire et pose ma main sur sa hanche. Ce que j’attends d’elle est un acte de foi immense. Elle ferme les yeux. Après quelques secondes interminables, elle finit par les rouvrir et m’avoue dans un souffle :


— Recommence.


Sa voix, si fragile, s’entend à peine.


Le frisson qui parcourt son corps tandis que je passe mes doigts le long de ses lèvres me subjugue. Victoria pose son front contre le mien et sa bouche s’élargit délicatement en un joli O quand j’en engage deux en elle. Elle pousse un long soupir et ajuste sa position pour améliorer l’angle de ma main.


Mon dieu, je l’aime encore plus pour ça. Ce qu’elle m’offre est inestimable. Elle se laisse guider par le rythme de mes mouvements qui s’accélère. Elle cherche à ouvrir son esprit à cette nouvelle expérience malgré la peur qui la tenaille. J’approfondis mes va-et-vient et mes caresses.


Peu à peu, son emprise se relâche. Je l’allonge et chevauche sa jambe en me redressant. Mes lèvres se dirigent vers son cou dans un premier temps, là juste sous son oreille, une zone sensible que j’ai découverte par le passé. Je dévie vers ses tétons qui pointent élégamment. Je sais qu’elle aime ça aussi, que ça l’excite et la détends. Je poursuis mon exploration avec une maîtrise apaisante, et vient lécher et sucer son clitoris, tout en crochetant mes doigts en elle, pour taquiner son point G. Elle est trempée de désir, et chaque petit bruit de gorge qu’elle émet m’indique qu’elle sera bientôt à nouveau à bout.


Alors je reviens sur sa bouche et la laisse s’imprégner de son propre goût. La chaleur de son baiser, la passion de sa langue, me ramènent à la seule vérité qui compte : je suis ici, avec elle, et je n’ai jamais voulu être ailleurs. Je rêve que cet instant dure pour toujours, que le temps s’arrête, suspendu à la lumière vacillante de ses yeux.


Mais déjà son plaisir s’intensifie, je le sens dans chaque fibre de son corps. Ses lèvres se détachent des miennes, elle cherche l’air comme si elle allait plonger dans un océan inconnu. Ses gémissements se transforment en petits soupirs frénétiques, si puissants et vulnérables à la fois. Ses sourcils plissent et ses yeux…. Mon dieu… Elle prend mon visage entre ses mains et elle me tient fermement, et dans ce contact, je lis une urgence presque désespérée.


Son regard chancelle, mais elle reste ancrée en moi, me confiant tout, laissant le contrôle glisser hors de sa portée pour le remettre entre mes paumes. C’est exactement ce que je voulais, ce que je convoitais. Qu’elle accepte cette sécurité, qu’elle se repose sur la promesse silencieuse que je lui fais à chaque caresse, à chaque baiser. Un serment gravé dans la chaleur de nos corps, une certitude absolue de l’amour que j’ai pour elle.


Et puis, je la vois s’effondrer sous la vague de son orgasme. Son corps se tend, puis se relâche, ses paupières se ferment à demi, et un râle profond, presque guttural, s’échappe de sa gorge. Sa peau rougit sous la fièvre du plaisir, son souffle se hache contre ma bouche, et, dans cet instant, elle m’appartient totalement et moi à elle, pour l’éternité.

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