CHAPITRE 27.4 * VICTORIA
ATTENTION PASSAGE EROTIQUE
V.R.S.de.SC
♪♫ ... ♪♫
James me couvre de ses caresses, de ses baisers, de cette douceur infinie qui me bouleverse. Chaque souffle qu’il dépose sur ma peau me transporte davantage vers le bord du gouffre, là où tout se dérobe, s'efface, où je perds pied. Ce contrôle auquel je m’accrochais si fermement s’effrite sous ses doigts. Et, étrangement, je n’en veux plus.
Je m’étais toujours juré de ne jamais lâcher prise, de garder la maîtrise de moi-même, de dominer mes émotions. Mais avec James... tout vole en éclats. Avec lui, résister n’a plus de sens. Mon corps ne m'appartient plus vraiment ; il répond à ses mains, à sa bouche, ses soupirs et sa voix. Il sait exactement comment me guider, comment me conduire jusqu’à ce point où je ne suis plus qu’une vague de sensations, prête à déferler.
Et soudain, je la sens. Cette flamme dévorante, qui gronde en moi, qui monte, qui s’intensifie. La tension est délicieuse, elle s’infiltre dans mes veines, me consume de l'intérieur, couche après couche, jusqu'à m'embraser toute entière.
Quand il revient m'embrasser, ses lèvres sont encore imprégnées de mon désir. Le goût salé de mon plaisir y persiste, électrisant, et l’air autour de nous est saturé de mes gémissements. Ses yeux me pénètrent, cet azur orageux, si profond que je m’y perds sans crainte. Ils sont ma boussole, l'ancre qui me maintient ici, dans cette réalité, alors que mon corps se soumet à ce qui se profile.
Mes doigts se crispent sur ses épaules, mes jambes se tendent immédiatement, mes hanches s’arquent d’elles-mêmes, et puis… je bascule. Je me fonds dans une vague qui m’engloutit, un océan d’émotions infinies, que je ne sais plus où je commence ni où je finis.
Chaque nerf, chaque fibre en moi vibre sous l’intensité de cet instant, si agréable, si absolu, que tout mon être éclate dans une déflagration de joie brute, pure, primitive. C’est une onde qui me traverse, m’inonde, me renverse. Le monde autour de moi disparaît. Le temps, le lieu, plus rien n’existe en dehors de James et moi. L’expérience est royale, divine, un vertige qui m’élève et m’allège. Une libération brutale, lumineuse. Une redécouverte, une révélation de cette part de moi que j’ai trop longtemps enfouie, ensevelie sous les peurs et les doutes.
Et au milieu de cette tempête qui m’épuise et m’apaise tout à la fois, je sens sa présence. Stable, rassurante, bienveillante. Il est là. Avec moi. Ses pupilles, dilatées par un désir qui brûle toujours en lui, scintillent d’une chaleur qui ne trompe pas. Elles oscillent entre émerveillement et la douceur protectrice de celui qui protège, veille. Je perçois un léger tremblement dans son corps, comme un écho de la puissance partagée. Il m’a tout pris, chaque résistance, chaque appréhension, mais en retour il m’a tout donné. Une liberté que je n’aurais jamais cru possible, une délivrance de ces chaînes invisibles qui m’alourdissaient. Avec lui, je peux être moi-même, sans artifices, sans entraves. Avec lui, je suis entière, enfin.
Alors que les dernières secousses de mon orgasme s'évanouissent doucement, James pose une main délicate sur ma poitrine. Ses doigts, encore chauds et humides, trouvent leur place juste au-dessus de l'épicentre de ma passion, comme s’il cherchait à capter la cadence de mes pulsations, à les synchroniser sur les siennes.
Ma respiration est encore haletante, irrégulière, interrompue par des inspirations profondes et saccadées, tandis que mes poumons se remplissent d’un air chargé de sérénité. Sous sa paume, mon cœur tambourine toujours, effréné, mais peu à peu, il ralentit, s’aligne sur la légèreté de ce moment, se console par la simple présence de cet homme à mes côtés. L’apaisement m’envahit, délogeant les ultimes vestiges de tension.
Mon amant reste immobile, ses paupières mi-closes. Il semble concentré sur ce contact fragile entre nous. Sous une caresse à peine esquissée, un frôlement du pouce sur ma peau presque imperceptible, James dissipe les derniers nuages de mon esprit.
Je l’observe, fascinée, tandis qu’il me sonde sans un mot, cherchant dans mes yeux, dans ma posture, une preuve de mon bien-être. Il veut s’assurer que cet abandon que je lui ai offert n’a laissé derrière lui ni crainte ni incertitude. Et il a raison : je n’ai jamais éprouvé une telle sécurité. Entre ses bras, sous son regard, je me sens à la fois vulnérable et invincible. Il est mon sanctuaire, mon rempart, une présence qui m’enveloppe et me protège sans jamais m’étouffer.
Ses traits sont détendus, marqués par la quiétude, mais quelque chose de sous-jacent me frappe. Une émotion subtile y vibre. Ce n’est pas simplement le soulagement de m’avoir vue atteindre cet état de grâce, c’est plus que ça. Il n’a pas besoin de parler ; je devine tout. Ses gestes, sa délicatesse révèlent ce qu’il n’ose pas formuler à voix haute : l’évidence de ce que je représente pour lui. Cette révélation, qu’elle soit un fardeau ou une libération, semble le déstabiliser autant qu’elle m’affecte.
Il m’a dit qu’il m’aimait, et… c’est bien ça. Il m'offre son amour, sans condition. Cette certitude s’insinue en moi, douce et puissante, mais son poids m’accable : suis-je vraiment prête à recevoir son amour ?
Pourtant, malgré la chaleur qui m’enrobait encore quelques instants plus tôt, un pincement inattendu surgit, glacé et furtif. Il serpente jusqu’à mon cœur, dépose un voile terni sur le bonheur qui m’a submergée. Je ne peux l’ignorer, ce sentiment étrange qui m'étreint en silence, comme une fissure insidieuse. Mon corps a touché des sommets, des hauteurs vertigineuses où tout paraissait s’effacer, sauf lui et moi. Mais une part de moi reste en retrait, isolée, comme si elle observait cette euphorie d’un œil distancé : James ne m'a pas suivi dans l'orgasme. Cette évidence sourde m’assaille : aussi fulgurant ait été mon plaisir, il n’a pas tout comblé. Pas tout à fait. Cette distance que je ressens, cette faille invisible mais réelle, m’effraie. L'ai-je déçu ?
Mes yeux, toujours rivés aux siens, tentent de percer le flegme qui l’habite. Je scrute ses traits, ses iris sombres, en quête d’une réponse, d’un signe. Y a-t-il de l’amertume, dissimulée sous cette tendresse infinie ? Mes pensées m’oppressent la gorge, me laissant à demi étouffée par le doute.
Réveille-toi, Victoria. Toi, tu as jouis, lui non. C'est aussi simple que ça ! Bien sûr qu'il cache une montagne de frustration derrière son calme olympien !
Avant même que je puisse briser le silence, il m’enlace de nouveau. Ce geste, bien que simple, parle plus que n’importe quel mot. Il n’est ni accusateur ni froid. Au contraire, il m’apaise, chasse mes tourments invisibles. Cet homme est là, il me regarde comme si le monde entier n'existait plus et moi, je me pose toujours autant de questions, je fouille, creuse et invente des scénarios absurdes. C'est lui qui m'a poussé, a insisté, qui m'a offert cet espace où je me suis perdue. Et maintenant, il continue à me dévisager avec une admiration sincère qui me réchauffe de l’intérieur. Ses mains parcourent ma peau avec une lenteur calculée et non avec empressement ou volonté cachée. Elles me parlent, me murmurent un message de confiance et d’encouragement. James ne me juge pas, il m'accepte. Complètement. Ce que je perçois comme une faille n'existe que dans mon esprit anxieux. Il n'est pas là pour réclamer : il est là, tout simplement, avec une patience désarmante et une présence qui ne tend qu’à me réconforter et non à me posséder.
Et pourtant, cette petite voix persiste, insidieuse : comment peux-tu être si sûre ? Peut-être qu’il attend plus, qu’il veut plus… Mais ses gestes, ses regards disent le contraire. Il m'embrasse doucement sur la tempe, comme pour me rappeler que rien n’est précipité. Mais, bon sang, mes propres interrogations restent tenaces, prêtes à franchir mes lèvres. Je cherche les mots pour lui demander, pour comprendre. Ma bouche s'entrouvre, mais, avant que je puisse parler, il bouge.
Avec une aisance déconcertante, il se déplace et s’étend à mes côtés, un bras replié sous sa tête, les yeux fixés sur le plafond. Cette transformation subite me prend au dépourvu. Ce n’est pas seulement son mouvement, c’est l’énergie qu’il dégage, différente. Sa proximité est toujours là, palpable, mais elle me semble maintenant distante, presque introspective. Mon corps, encore trépidant sous les sensations qu’il a engendrées, se refroidit déjà. Il ne m’a pas quitté, pas vraiment. Mais son retrait physique, le long soupir qu'il vient d’émettre, obscurcit à nouveau notre horizon.
J'ose à peine remuer, mais laisse mon regard s'attarder sur lui. Et là, je comprends. Ce qu’il tente de dissimuler : son désir, vibrant et évident. Sa virilité, dure et imposante, se dessine sans détour, criant une vérité qu’il tait. Cette révélation me frappe de plein fouet.
Un souffle de culpabilité s’empare de moi, aussi furtif qu’intrusif. Ai-je été égoïste dans ma quête de plaisir ? J'ai connu l’extase, mais je n’ai pas partagé ce voyage avec lui, pas jusqu’au bout. Un frisson me parcourt. Non pas d’appréhension, mais d’envie. Une envie presque irrépressible de combler cet écart, de réparer ce déséquilibre.
L’impulsion de rétablir cette harmonie me pousse à parler :
— Je suis désolé, James… Nous pouvons…
Sans même me regarder, il me coupe la parole en posant une main assurée sur ma cuisse.
— Ne t’excuse jamais pour ça, Victoria. Je suis là, arrête de t'inquiéter. Je te vois réfléchir, je sens toutes tes questions. Tu es trop cérébrale... tu gagnerais à être plus... intuitive.
Je… Quoi ? Je reste figée un instant. La douceur de sa voix n’efface pas le tranchant sous-jacent de ses mots. Je tente de cacher la confusion qui m'envahit, mais je n’y parviens pas.
Ma première réaction est de me renfermer, de m’éloigner mentalement. Mes yeux, fuyants, cherchent n’importe quel endroit sur le plafond, n'importe quel point fixe pour éviter les siens. Comme un réflexe de protection, je croise les jambes, je couvre ma peau nue de mes bras, comme si ce geste pouvait me rendre plus solide, moins vulnérable, moins exposée. Je me sens fragile, démunie face à lui, à ses attentes silencieuses, à ses paroles qui, bien qu’elles n'aient pas été violentes, ont frappé juste. Mes muscles se raidissent, mes pensées s’embrouillent, mais il ne faut pas qu'il détecte cette fragilité. Je veux qu’il me voie forte, sereine, mais tout en moi crie le contraire.
Pourquoi ses mots me font-ils mal ? J’essaie de garder mon calme, mais l’impact de son message m’ébranle. Je n’arrive même pas à lui répondre. Je mords juste ma lèvre et fais mine que ça ne me touche pas.
Puis, soudain, quelque chose au fond de moi se révolte. Et le désir de le contredire anime ma détermination. Cette idée selon laquelle je suis trop intellectuelle, trop rationnelle, me met hors de moi. Intuitive, hein ? Très bien. On va voir ça !
Je pivote sur le côté, l’air faussement nonchalant, et me hisse sur mon coude. Ma main glisse dans l’air, telle une caresse, mais cette fois, c’est une provocation. Elle s’aventure, d’abord sur ses pectoraux, joue avec les quelques poils qui s'y trouvent, avant de descendre vers son nombril et de continuer encore plus bas, là où son excitation trahit son calme apparent.
Je le sens immédiatement, cet élan de défi en moi. Je fronce les sourcils, poussé par ma résolution à lui prouver que je n’ai besoin de rien de plus que mon instinct. Mais au moment où mes doigts effleurent son membre dressé, il réagit.
D’un geste vif et maîtrisé, James attrape mon poignet, l’arrête dans sa course et se redresse. Ses orbites écarquillées me fixent avec une intensité nouvelle, bien loin de la douceur tranquille qu’il affichait tout à l’heure.
— Vi, je… Je n'ai pas voulu...
Il s’interrompt un instant et un léger soupir s’évade de ses lèvres.
— Ce n’est pas ce que je voulais dire... Je... merde, excuse-moi. Je ne voulais pas te blesser ni te faire croire que tu devais être quelqu’un d’autre ou faire quelque chose. Je n'ai pas besoin que tu me... enfin... de ça. Tu es parfaite à mes yeux, Victoria.
— Je ne suis pas parfaite James...
Ma voix se brise, pleine de ressentiment, un rappel de l’écart entre la vision qu’il a de moi et la réalité que je porte.
Il semble sur le point de réagir, mais je le devance, posant une main à plat sur le matelas entre nous.
— Je ne suis pas parfaite. Je ne le serai jamais. Peut-être que je suis trop… complexe pour ça. Je sais que tu m’admires, mais... Je veux être vue pour ce que je suis. Tout simplement.
Je sens un frisson parcourir ma peau, mais il n’est pas dû à la froideur. C’est juste ce qu’il se passe quand on se confronte à ses propres contradictions. J'aimerais qu’il comprenne que mes défauts font partie de moi.
Sa paume se pose sur son visage tandis qu'il se tourne sur le flanc pour me faire face. Ses yeux fouillent les miens, avec une sincérité presque désarmante.
— Je ne veux pas que tu changes, Vi. Je... t'aime comme tu es, avec tout ce que tu portes. Parce que c’est ça qui me touche le plus. Pas l’idée de perfection, juste toi... avec tes nuances et tes ambiguïtés. C’est ça qui me fait tomber, encore et encore. Et...
Ma poitrine se serre, mais la pression sur mes épaules se relâche.
Un léger rire s’échappe de sa gorge, accompagné de ce rictus en coin qui me donne toujours l’impression qu’il s’apprête à détourner la conversation ou à détendre l'atmosphère.
— Si je dois être tout à fait franc avec toi, commence-t-il, tout en saisissant mes doigts pour les entrelacer aux siens d’une manière délicate, mais déterminée. Tu es une femme pleine de surprises, spontanée, créative.
Ses mots flottent dans l’air. L’étincelle malicieuse dans ses iris bleus me taquine. Est-ce qu’il sait qu’il me déstabilise un peu plus à chaque seconde ? Son pouce effleure distraitement le haut de ma main, comme pour souligner ses propos.
— J’apprécie toutes les facettes de ta personnalité.
Il hésite un instant, puis son sourire s’élargit et ses yeux se plissent légèrement.
— Mais là, je vais être un peu plus direct…
Je l’observe. Une pointe de curiosité s’éveille en moi.
— Je suis en train d’essayer de t’amadouer, admet-il. Oui, je t’ai fait un reproche et, oui, tu as bien raison de m’en vouloir. Mais...
Il s'arrête à nouveau, et je tente de déchiffrer son regard. Pendant un instant, je me demande s’il est sincère ou simplement en train de jouer. Sa voix, sa manière de me tenir la main, tout en lui me dit qu’il est plus qu’honnête.
— Sache que tu as devant toi un idiot notoire, quelqu'un qui ne réfléchit pas avant de parler ou d'agir. Contrairement à toi. Et... je ne sais pas par quel miracle j'ai atterri dans ton lit.
Une lueur espiègle pétille dans ses iris bleus... Il incline ma paume vers le haut. Ses doigts effleurent la peau délicate de mon poignet. C’est suffisant pour faire naître une onde de chaleur en moi qui se propage en un frisson incontrôlé. Je ferme les yeux un instant, comprenant exactement ce qu’il est en train de faire. C’est une zone érogène chez moi. Un endroit fragile, sensible, qu’il connaît bien, peut-être trop bien. Son expression trahit sans équivoque sa conscience aiguë de l'effet qu’il exerce sur moi.
Ma respiration devient plus lente, plus profonde, malgré moi. Mon cœur s’emballe et il doit certainement l’entendre, ce bruit sourd qui résonne dans ma poitrine. Quand il reprend la parole, son souffle chaud effleure mon poignet, placé là, à quelques centimètres de ses lèvres. Le contact est presque imperceptible, mais assez troublant pour me faire chavirer.
— Je suis fou de désir pour toi et j'ai... peut-être parlé sous le coup de l'impulsion et aussi... de la frustration. Mais Victoria...
Chaque mot qu'il prononce s’immisce sous ma peau, comme une caresse silencieuse. Sa voix, basse et emplie de passion, m’envahit, et je lutte pour garder mon calme.
— Tu ne peux pas imaginer combien de fois j'ai rêvé de ce que tu viens de m’offrir. C'était extraordinaire, mo chridhe, et largement suffisant.
— Mais, tu n’as pas...
— Vi, ce n’est pas grave, m’interrompt-il. Profite. Prends ton temps. La nuit est à nous.
Ses doigts glissent dans mes cheveux, leur mouvement lent et apaisant semble vouloir balayer mes hésitations. Il ne presse rien, ne demande rien. Il me fait comprendre, d’un geste plus expressif que mille discours, que ce moment est aussi le sien, mais à sa manière. Il me lance un sourire canaille qui projette des papillons dans mon ventre.
— Si tu veux toujours faire des folies avec mon corps tout à l'heure, réveille-moi. Je suis tout à toi. Mais pour l'instant... j'aimerais te tenir contre moi, si ça te va ?
Je souris. Bien sûr que j'ai envie de passer la nuit à faire l'amour avec lui, mais je vais lui accorder ce qu'il me propose, cette pause silencieuse. Et, s'il s'endort, je le laisserais tranquille. James a besoin de repos, je le vois sur son visage toujours marqué par les excès de l'alcool.
Il se couche sur le dos, ses bras grands ouverts, comme une invitation irrésistible. Sans hésiter, mon corps glisse naturellement vers lui. Ma tête trouve refuge contre son épaule, ma paume se campe sur son abdomen tandis qu'il m'enveloppe de sa chaleur. Son souffle régulier caresse ma peau et la fermeté de son torse me rappelle, avec une évidence frappante, la stabilité qu’il incarne dans ce tourbillon qu’est parfois ma vie. Une pensée claire s’impose alors à moi : c’est lui, le vrai James. Malgré ses imperfections et les mystères qui l’entourent, il est là, présent à mes côtés, incarnant l’homme qu’il a toujours été et celui qu’il est destiné à redevenir.
Sa main glisse dans mes cheveux, joue distraitement avec mes mèches blondes, comme il le fait souvent après nos étreintes. Un geste simple, presque machinal, mais chargé d’une intimité qui m’émeut à chaque fois. Ce silence, loin d’être gênant, nous enveloppe dans une bulle de sérénité. Il n’y a ni tension ni attente, juste la quiétude d’être ensemble, de sentir ce lien invisible mais indéfectible qui nous unit.
— James ? chuchotè-je, ma voix à peine audible, trahissant l’émotion qui m’étreint.
— Oui, mo gràidh ?
— Merci, susurrè-je, comme si ces simples syllabes résumaient tout le poids de mes sentiments.
Sa réponse est à la fois discrète et infiniment affectueuse, une promesse qui effleure mon âme :
— Je suis là, Victoria. Avec toi. Maintenant et pour toujours.
Il dépose un baiser délicat sur mes cheveux, puis cherche ma main pour y entrelacer ses doigts. Ce simple contact, empreint de chaleur et de sincérité, fait éclater en moi une vague de bonheur. Mon cœur s’illumine, débordant d’une joie paisible que je ne peux contenir.
On reste ainsi, blottis l'un contre l'autre, bercés par la tranquillité qui suit l’intensité. Ce cocon, ce refuge, est un espace à part, où les préoccupations n’ont pas leur place. Malgré la fatigue qui s’insinue progressivement en moi, cette alliance me revigore.
Soudain, sa voix rompt le silence, basse, presque murmurée, teintée d'une tristesse qui me bouleverse :
— Reste avec moi, Victoria.
Ces paroles résonnent dans l’air. Parle-t-il seulement de cette nuit ? Non. Ses mots portent une signification plus profonde, touchent à une peur intime, un besoin qui dépasse l'instant présent. Peut-être même un désir de pérennité, une demande d’engagement.
Mon esprit vacille. Mais c’est mon cœur qui s'exprime, guidé par la simplicité du moment.
— Je suis là, James. Je ne pars pas.
Et tandis que ma déclaration se dissipe, son étreinte se resserre légèrement, comme s’il avait trouvé dans ma réponse tout ce qu’il espérait.
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