CHAPITRE 27.3 * VICTORIA

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ATTENTION PASSAGE EROTIQUE

V.R.S.de.SC

♪♫ THE SNAKE — LANA LUBANY ♪♫

Il m’inonde de ses caresses, de ses baisers, de cette douceur infinie qui me bouleverse. Chaque souffle que je prends me rapproche un peu plus du bord, là où tout se dérobe, s’efface, où je n’ai plus aucun contrôle, et étrangement, je n’en veux plus.

Je m’étais toujours juré de ne jamais lâcher prise, de garder la maîtrise de moi-même, de mes émotions. Mais avec James... Tout est si différent. Avec lui, résister n’a plus de sens. Mon corps répond à ses mains, à ses lèvres, à son souffle et sa voix. Il sait exactement comment me guider, comment me conduire jusqu’à ce point où je ne suis plus qu’une vague de sensations, prête à déferler.

Et soudain, je la sens, cette chaleur dévorante, qui grimpe en moi, qui monte, monte. La tension est délicieuse et me consume de l’intérieur.

Quand il revient m'embrasser, ses lèvres portant encore la trace de mon plaisir, je sens mon propre goût sur sa bouche, et l’air autour de nous est saturé de mes gémissements. Je me noie dans son regard azur, mes yeux rivés aux siens comme à une ancre qui me maintient dans cette réalité, alors même que je sens chaque nerf, chaque fibre de mon corps vibrer sous l’intensité de ce que je suis en train de vivre. C’est comme plonger dans un océan d’émotions, profond, infini. Mes doigts se crispent sur ses épaules, mes jambes se tendent immédiatement, et puis… je bascule.

L’instant est si agréable, si absolu, que tout mon être éclate dans une explosion de plaisir brut. Le monde autour de moi disparaît. Le temps, le lieu, plus rien n’existe en dehors de nous. L’expérience est royale, divine. Une libération totale. Je me laisse porter, légère, flottante, comme si je redécouvrais enfin une part de moi-même que j’avais toujours enfouie.

Et là dans cette tempête, je sens sa présence rassurante, bienveillante. Il tremble légèrement. Il m’a tout pris. Tout donné. Il m’a libérée de ces chaînes invisibles, de ces peurs que je portais depuis trop longtemps. Avec lui, je peux enfin être entière, être moi-même.

Alors que les dernières secousses de mon orgasme s'évanouissent doucement, James pose sa main délicate sur ma poitrine. Ses doigts, encore chauds et tendres de l'intensité partagée, trouvent leur place juste au-dessus de mon cœur, comme s'il cherchait à synchroniser son souffle au mien. Ma respiration est encore haletante, brisée par des inspirations profondes et saccadées, tandis que mes poumons se remplissent d’un air chargé d’apaisement.

Il reste immobile un moment, ses paupières baissées et je ressens la douce pression de son pouce qui caresse ma peau, dans un geste réconfortant. Ce simple mouvement, aussi léger soit-il, a le pouvoir de calmer les dernières tensions dans mon corps.

J’ai l’impression qu'il sonde mon âme comme pour s’assurer que je vais bien, que cet abandon que je lui ai offert n’a laissé aucune place à l’incertitude ou à la peur. Et c’est vrai. Jamais je ne me suis sentie aussi en sécurité. Sous son regard, je me sens vulnérable et pourtant invincible, protégée par sa présence silencieuse qui m'eassiège comme une armure invisible.

Ses traits sont détendus, marqués par la quiétude, mais quelque chose de sous-jacent me frappe. Une émotion subtile y vibre, comme une vérité qu'il n'ose pas formuler à voix haute. Ce n’est pas seulement le soulagement de m’avoir vue atteindre cet état de grâce, c’est plus que ça. Je devine une tendresse infinie dans la façon dont il me regarde, me touche. C'est comme s'il venait de découvrir, avec une clarté brutale, ce que je représente pour lui, et cette révélation le bouleverse autant que moi.

Il m’a dit qu’il m’aime et… c’est bien ça. Il m'offre son amour, tout entier, sans condition, et le poids de cette certitude m'envahit doucement.

Pourtant, un pincement me surprend, un voile glacé se dépose sur mon cœur et ternit la chaleur qui m’enveloppait. Je ne peux ignorer ce sentiment qui m’étreint. Mon corps a atteint l'extase, mais une partie de moi se sent étrangement seule, isolée dans ce plaisir. Une réalisation que je redoutais, une distance que je ne peux combler. Le plaisir, aussi fulgurant qu’il ait été, n’a pas été entièrement partagé.

Mes yeux, encore plongés dans les siens, cherchent à lire au-delà du calme qui émane de lui. Y a-t-il de la déception cachée derrière ses iris sombres ? De la frustration, étouffée sous son masque de douceur ? Le doute me serre la gorge, mais avant même que je puisse articuler ces pensées, James resserre son étreinte autour de moi. Ce silence qu'il maintient, loin d'être accusateur, me rassure. Ses mains sur moi sont comme une réponse à mes tourments silencieux, me transmettant un message de confiance et d’encouragement.

Il ne me juge pas. Il m’a donné la permission de me laisser aller, de céder à mes propres sensations, et il continue à m'observer avec une admiration qui me réchauffe de l’intérieur. Ses pupilles, dilatées par le désir qui brûle encore en lui, me montrent qu’il n’est pas resté insensible. Elles oscillent entre émerveillement et douceur de celui qui protège, veille. Malgré tout, mes doutes ne s’éteignent pas complètement. Je suis sur le point de dire quelque chose, mais encore une fois, il me prend de court. Avec une fluidité déconcertante, il change de position en s’allongeant à mes côtés, la tête tournée vers le plafond. Ce mouvement me déstabilise un instant, mais très vite, je me rends compte de ce qu’il cache. Mon regard glisse sur lui, et je remarque la marque évidente de son désir non assouvi. Son érection, dure et imposante, est là.

Un léger frisson me parcourt. Non pas d’appréhension, mais d’envie. Je n'ai pas rendu la pareille. La volonté de rétablir l’équilibre me pousse à parler :

— “Je suis désolé, James...On peut...”

Il me coupe la parole en déposant un baiser léger sur mes lèvres, sa bouche douce contre la mienne, me privant de mes mots avec une tendresse désarmante.

— “Ne sois jamais désolé de ça, Victoria. Tu ne peux pas savoir combien de fois j'ai rêvé de cet instant... tu viens de m’offrir quelque chose d’extraordinaire”.

— “Mais, tu n’as pas...”

— “Vi, ce n’est pas grave. Profite, prend ton temps. La nuit est à nous.”

Ses doigts glissent doucement dans mes cheveux, comme pour me dire que rien ne presse. Il me fait comprendre, sans un mot de plus, que ce moment lui appartient aussi, mais à sa manière.

Il passe un bras autour de ma taille, m’attirant doucement contre son torse. Je me love contre lui, appuyant ma tête contre son épaule, me perdant dans la cadence de son souffle irrégulier. La fermeté de ses muscles me rappelle combien il est solide, un pilier de stabilité dans ce monde imprévisible. La vérité éclate au grand jour dans mon esprit : c’est le vrai James qui est dans mes bras ce soir, la facette de lui qu’il m’a montré des mois auparavant, l’homme qu'il est voué à redevenir.

Sa main joue avec mes mèches blondes, comme il le fait toujours après nos étreintes, un geste simple mais si intime. Le silence s’étire. Une bulle de sérénité.

— “Merci”, je souffle simplement.

Il répond par un murmure, presque imperceptible, mais empreint d'une douceur infinie.

— “Je suis là, Victoria. Je suis ici avec toi, maintenant et toujours”.

Il dépose un baiser dans mes cheveux, tandis que ses doigts descendent le long de mon visage, traçant une ligne délicate du bout des lèvres à ma mâchoire. Mon cœur se remplit de joie.

— “James ?”, dis-je ma voix encore tremblante d’émotion.

— “Oui, mo chridhe ?”

Je prends une profonde inspiration, sentant les mots se dépliait sur ma langue, pesant chaque syllabe.

— “J’ai confiance en toi”.

— “Merci, Vi. C’est un moment que je n’oublierai jamais”, me répond-il en me serrant plus fort contre lui.

Nous restons là, encore un moment, dans ce cocon attendrissant, savourant la tranquilité après l’intensité. Je me sens profondément connectée à lui, chaque battement de son cœur résonnant en harmonie avec le mien. Cette union de corps et d’esprits, malgré la fatigue qui commence à se faire sentir, me remplit d’une énergie nouvelle et d’une confiance renouvelée.

Soudain, j’entends James me dire :

— “Reste avec moi, Victoria”.

Je me demande s’il parle de cette nuit, ou si ses mots portent une signification plus profonde, touchant à un désir de pérennité, d’engagement. Mais je choisis de répondre simplement à l’appel de l’instant présent, consciente de la beauté de ce que nous partageons.

— “Je suis là. Je ne pars pas”.

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