CHAPITRE 27.4 * JAMES

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ATTENTION PASSAGE EROTIQUE

J.L.C

♪♫ ♪♫

Le bonheur qui m’envahit est indescriptible. Son regard, son sourire, la chaleur de son corps… Tout en elle me touche profondément. Mais alors que je savoure ce moment, une autre réalité s'impose à moi.

Je ne veux pas qu’elle m’abandonne, j’en mourrais ! Et je pèse mes mots. Cette pensée s'infiltre dans mon esprit comme une ombre sournoise. L’idée de la perdre est insupportable, suffocante. Si le destin me sépare d’elle, je finirai par creuver d’une overdose, j’en suis certain. L’écho de mes nuits de débauche, où la drogue était mon seul refuge pour apaiser mon chagrin, pour l’oublier, me frappe de plein fouet. La crainte de la solitude et de l'absence de sa lumière m'angoisse. Chaque battement de son cœur contre le mien me rappelle à quel point je suis chanceux de l'avoir à mes côtés, mais la peur est une vipère qui instille dans mes entrailles le poison de l'abandon. Un frisson glacé parcourt mes veines échauffées.

Et comme si ça n’était pas assez, voilà qu’une autre douleur me taraude.

Cette putain d’érection me brûle, transformant le désir en une souffrance qui ne faiblit pas. La sensation de son corps contre le mien est certes délicieuse, mais accablante. Elle me rend fou d’envie, mais le besoin de relâchement devient de plus en plus pressant. J’essaie de me concentrer sur son visage, sur cette magie qui émane de notre échange, mais ma conscience est progressivement envahie par cette tension insistante qui refuse de se calmer.

Je prends une profonde inspiration, tentant de canaliser mes pensées vers la tendresse qui nous unit, mais la réalité de mon état physique me rappelle que le plaisir a ses limites. Il faut que je trouve un moyen d’atténuer cette pression.

Les possibilités défilent dans mon esprit, allant de la plus tentante à la plus probable.

Je pourrais éveiller Victoria à mon désir. Elle serait partante, elle me l’a proposé. Mais non, je ne veux pas qu’elle pense que je ne peux pas me contenter de ce que nous avons déjà partagé. Ce seait presque comme brisé sa confiance, pas vrai ? Putain, je passerais pour un animal en rut qui ne sait pas maitriser ses pulsions.

Me concentrer. Inspirer. Respirer. Qui crois-je convaincre là ? Putain, c’est si futil. Et merde, Victoria gesticule contre moi… Ses seins se pressent contre mon torse. Sa chaleur intime frotte contre ma cuisse quand elle place sa jambe sur moi. Son doux souffle soulève les poils de ma poitrine. C’est au-dessus de mes forces.

Non, je devrais probablement m’eclipser un moment aux toilettes, me soulager avec ma putain de main. Je ricane intérieurement : ce serait tout aussi ridicule, quoique foutrement nécessaire, et surtout plus discret. Enfin, pas tant dans la mesure où la salle de bain est ouverte...

Que penserait-elle si je disparaissais ? Ca pourrait tout changer, entacher la magie de ce moment. Pourtant, on dirait bien que ce soit la seule échappatoire à mon tourment. Putain, qu’est ce que j’aimerais la soulever là, tout de suite, pour la poser sur ma queue et la laisser me chevaucher. Ou la renverser sous moi et m’enfoncer une bonne fois pour toute en elle. Malgré moi, je la serre un peu plus fort et elle soupire. Vu mon état, ce serait probablement une question de minutes, non, de secondes avant que j’éjacule comme un ado pré-pubère.

D’autant plus que, sans capote, nos corps fusionneraient complètement. Rien qu’à cette pensée, je sens ma verge trépigner d’excitation. La garce. Faut que j’arrête de penser avec ma bite. Je serre les dents.

A ce stade, même un effleurement de sa main me délivrerai. Bordel ! Pourquoi la honte me submerge ainsi ? Pourquoi me torturer de la sorte ? Prendre les choses en mains, me masturber devant elle ne serait pas si terrible si ? Avec une autre, je le ferai sans hésiter. Mais, Victoria n’est pas une autre. Je ne sais pas comment elle le prendrai. Mal, je suppose… Je n’en sais rien. Peut-être que non…

Mes pensées me précipitent dans un tourbillon cruel. Mais avant que je ne puisse réagir une bonne fois pour toutes, je sens Victoria frissonner. La chair de poule est visible sur son avant-bras. Elle se presse un peu plus contre moi, cherchant instinctivement ma chaleur.

— “Tu as froid ?”, je l’interroge doucement.

Elle relève la tête, et nos regards se croisent. Ses paupières sont lourdes, comme si elle était sur le point de s'endormir, ou du moins de se laisser aller à un moment de repit reposant.

Je dépose un léger baiser sur son front, comme pour sceller ce lien fragile entre nous. Sa réponse est à peine plus qu'un murmure, presque un souffle qui se perd dans l'intimité de la pièce :

— “Oui… juste un peu”.

Je passe ma main sur son bras et son épaule. Sa peau est froide, maintenant que l’euphorie de notre étreinte s'est dissipée.

— “On ferait mieux de se glisser sous la couette”, je propose, ma voix un peu rauque. “On sera mieux au chaud”.

— “Bonne idée”. Puis, après un instant de flottement, elle ajoute, légèrement hésitante : “Mais je vais d'abord… aller aux toilettes”.

Elle se détache de moi avec une lenteur calculée, comme si elle craignait de rompre cet instant. Je la sens se lever doucement, et cette distance naissante entre nos corps me laisse une sensation de vide. Mais avant de s’éloigner complètement, elle attrape la couverture qui git en travers du lit. Elle la tire pour couvrir sa nudité avec une pudeur presque instinctive. Ce geste me fait sourire. Il est à la fois attendrissant et troublant. Elle ne s’est jamais préoccupée de me cacher son corps auparavant. Pourquoi agir ainsi ce soir ?

L’inquiétude me traverse. Est-ce qu’elle regrette quelque chose ? Ou bien est-ce simplement la fatigue, le froid ?

Je reste affalé sur le matelas, immobile, à la regarder gagner les WC situé au delà de la baignoire en marbre gris. Le crissement de la porte qui se ferme derrière elle me ramène à cette solitude qui m'oppresse.

Je me redresse légèrement, essayant de trouver une position plus confortable, une alternative qui pourrait atténuer cette maudite pression. Je passe une main sur mon ventre, glissant mes doigts plus bas, tentant de faire pression sur ma verge. Je serre un peu, comme pour forcer la douleur à disparaître, mais ça ne fait que la rendre plus présente. Je tire doucement dessus, une fois, deux. Ca aide… un peu. Juste assez pour retrouver un semblant de contrôle. Mes pensées continuent de dériver, mais je parviens à calmer ce besoin brûlant, ou du moins à l'étouffer. Le désir refuse de mourir. Je soupire et m'affale. Visualiser autre chose, n’importe quoi. Mais rien n'y fait. Victoria va resortir d’une seconde à l'autre et la voir ne m’aidera aucunement ! Merde ! Je fixe le plafond, mes muscles tendus comme des cordes prêtes à rompre. Bordel, pourquoi c’est si compliqué ?

Le déclic de la porte me tire de mes pensées. Je relève la tête juste à temps pour voir Victoria se profiler dans l’ombre. Instinctivement, je me redresse d’un bond, attrapant au passage mon boxer au pied du lit. Il faut que je bouge, que je fasse quelque chose. Mon regard se porte sur le mini-frigo que j’avais repéré près du buffet, dans le coin du salon. Boire de l’eau. Rafraîchir mes idées. Les remettre à l’endroit.

Je me dirige vers le frigo, le sol froid sous mes pieds me ramène à la réalité. Victoria, elle, se glisse vers le lavabo, et j'entends le son distinct de l'eau qui sécoule dans la vasque tandis que je me penche pour attraper une bouteille. Le liquide frais glisse dans ma gorge et le bruit de ma déglutition se mêle aux éclaboussures que je perçois dans mon dos.

J’essaie de me calmer, de redescendre de ce moment fiévreux. Je referme le bouchon et pose la bouteille sur le meuble avant d’enfiler mon boxer.

J’hésite. Lui faire face ou rester planqué comme un gamin ? Non, je ne vais pas fuir. Je prends une grande inspiration et me retourne.

Victoria se tient là, près du faux mur en rideau de fil argenté qui sépare la salle de bain du coin nuit. Elle serre la couverture contre sa poitrine, le poing crispé dessus. Son visage est maintenant rafraîchi, ses cheveux sont un peu lissés mais toujours indisciplinés. Sa peau ne porte plus les traces de notre intimité. Elle a tout effacé, du moins en surface. Mais dans son regard, je peux encore voir l’écho de ce qu’on vient de vivre.

Je me force à paraître détendu, même si ce n’est qu'une façade, mon corps réclamant ce qu’il ne peut avoir pour l’instant. Je prends la bouteille d’eau, me raccrochant à ce geste banal pour calmer mes nerfs.

— “Tu veux un peu d’eau ?”, je lui demande, en la lui tendant.

— “Oui, merci, je veux bien”, me répond-elle avec un sourire timide.

Victoria marche vers moi, non, elle glisse telle une panthère à l’affût. En a-t-elle seulement conscience ? De son charme ? De sa grâce naturelle ? Elle avance avec une aisance déconcertante, et lorsque ses doigts effleurent les miens en prenant la bouteille, le contact léger est électrisant.

Ses yeux se posent sur moi un instant avant de se détourner pour porter la bouteille à ses lèvres. Je l’observe attentivement, captivé par le mouvement de sa gorge qui déglutit lentement. Chaque geste qu’elle fait me désarme totalement. Je me rends compte à quel point elle est magnifique dans sa simplicité. Il y a quelque chose de presque hypnotique dans sa présence, comme si le monde autour de nous s’évanouissait, ne laissant que nous deux dans cette bulle intime.

Je me demande si elle ressent l’intensité de mon regard ou si elle est trop absorbée pour le remarquer. Peu importe. Je me laisse emporter par cette sensation, ce mélange de désir et d’admiration qui m'envahit.

Alors qu'elle repose la bouteille, une ombre de sourire se dessine sur ses lèvres. Dans cet instant, tout ce qui m'entoure semble s'évanouir, et je réalise que je ne veux rien d'autre que rester ici, à la contempler.

Mais déjà, les yeux de Victoria glissent sur moi avec concupiscence. Se pourrait-il qu'elle... ? Non, je n’ose pas formuler cette pensée. Je détourne rapidement le regard, gêné, conscient qu’elle va ou a déjà remarqué que je bande toujours. Je ne me l'explique pas ! D'ailleurs, je me demande comment j'arrive à tenir debout à cette heure et comment j'ai réussi à ne pas comater comme un poivrot après ma beuverie de tout à l’heure. Enfin, si, je résume que c'est mon enve d’elle qui me tient en alerte.

Il faut que je fasse quelque chose. Pour détourner son attention, je me penche pour ramasser sa lingerie qui traîne au sol l'attrapant entre mes doigts avant de la lui tendre. Je sais qu'elle n'aime pas dormir nue.

— “Tiens”, dis-je, feignant une nonchalance que je n’éprouve pas.

Merde, est-ce de la déception qui transparait sur son visage ? Croît-elle que je suis en train de l’expédier dehors, que je veux mettre un terme à notre soirée ? Je me fige ma main toujours suspendue en l’air et ajoute précipitamment :

— “Tu seras peut être plus à l’aise...”.

Elle fronce les sourcils un instant. Je scrute son expression, cherchant des réponses, mais ses pensées restent enfouies derrière ce regard mystérieux. Je m’en veux d’être aussi évident, d’être si vulnérable. Dans cette ambiance chargée, chaque geste, chaque mot pèse une tonne, et j'essaie de naviguer dans ce labyrinthe d’émotions avec prudence.

Elle saisit délicatement ses sous-vêtements. Puis, dans un geste presque instinctif — ou théâtral —, elle relâche le tissu qui cerclait sa poitrine.

Le seconde suivante, elle se retrouve à nouveau nue devant moi, le plaid en velours glissant lentement à ses pieds, laissant son corps à découvert. Elle fait un pas en avant pour se dégager, la couverture devenant un témoin silencieux de son audace. Victoria ne montre aucun signe de gêne. Au contraire, elle se tient là, fière et déterminée, dans toute sa splendeur, comme si elle avait pris possession de l'espace. Un frisson d'anticipation me parcourt.

Je suis suspendu entre l’émerveillement et l’étonnement, mes yeux traînant sur chaque courbe, chaque détail de sa peau. Je sens mon cœur battre la chamade, la pression dans mon ventre se renforcer. Il est difficile de croire qu’une telle beauté s’abandonne ainsi à ma vue. J'ai l'impression que la pièce est devenue plus petite.

Victoria franchit la distance qui nous sépare, ses mouvements fluides et sûrs. Elle passe une main délicate sur mon épaule avant de verrouiller son poignet autour de ma nuque. Je sens une chaleur se répandre dans mon corps alors qu'elle se colle à moi et se hisse sur la pointe des pieds, pour que nos visages soient à la même hauteur. Sa langue effleure ma bouche, m'aguichant ouvertement.

Elle s'approche de mon oreille et me sussure, sa voix chaude et pleine de sous-entendus :

— “Merci, James, mais crois-tu qu'on a besoin de se rhabiller tout de suite ?”

Tandis que son message se fraie un chemin dans mon esprit, elle tire sur l'élastique de mon boxer, le faisant claquer contre ma peau. Son rire léger résonne dans la pièce, un son à la fois enivrant et déstabilisant.

Pendue à mon cou, elle me regarde intensément, attendant ma réponse. Je la plaque fermement contre moi en lui attrapant les hanches.

— “C’est à toi de me le dire Vi...”

— “Et bien, il se trouve que j'ai toujours un peu froid… Donc, si tu m’emmenais au lit ?”, m’enjoint-elle, mielleuse.

— “Tes désirs sont des ordres”, je réplique en souriant.

Je fléchis mes genoux pour glisser un bras sous les siens et la prendre dans mes bras. Elle se cramponne fermement en éclatant doucement de rire. Ma petit idée en tête, je nous mène au pied du king size.

Lorsqu'elle comprend que je m'apprête à la balancer sur le matelas, comme j'aimais tant le faire avant — juste pour l'énerver un peu —, son expression change. J’adorais la voir se débattre gentiment avec moi, mais cette fois, elle me pince la peau de manière taquine.

— “Je te préviens, n’y pense même pas, James, parce que tu finiras ta nuit sur la moquette sinon !”

— “Carrément ?” Je lui rétorque en écarquillant les yeux, feignant une surprise exagérée.

— “Oh oui ! Dépose-moi élégamment, je te prie !”, m’ordonne-t-elle.

Je contourne le lit et lui lance avec un sourire :

— “Glisse tes petits pieds pour dégager la couette et repousses les coussins, tu seras gentille”.

Elle claque la langue, mimant l’exaspération à la perfection.

— “Mais bien sûr”, dit-elle avec une pointe de sarcasme, ses yeux pétillant de malice. “Baisse toi un peu !”

Je me marre en la voyant s’exécuter, ravi aussi bien par la douce complicité qui s'installe, que par la sensation de son corps contre le mien. Je n'ai même pas envie de la lâcher un istant !

Les cousins valsent de tous côtés quand elle les projete avec de jolies coups de poignet. La couette lui donne du fil à retordre, mais madame parvient tant bien que mal à la repousser en arrière pour qu’on puisse se glisse sous le drap.

Je peux enfin la déposer avec délicatesse — comme exigée —, au milieu du linge en coton blanc. Ell est radieuse. Je la rejoins en remontant la couette sur nos hanches, créant un cocon de chaleur et de confort autour de nous. Nos regards se croisent avec connivence et amusement. C'est un abandon total à la douceur du moment, un lâcher-prise face à nos émotions qui bouillonnent sous la surface. Victoria sourit, son regard brillant d'une lueur d'authenticité. Dans ce silence apaisant, je ressens une profonde connexion, comme si nous nous offrions l'un à l'autre, corps et âme.

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