CHAPITRE 28.1 * JAMES

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ECRIN DE PLAISIR

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J.L.C


♪♫ RED — SANTINO LE SAINT ♪♫


Victoria s'approche jusqu'à ce que nos jambes se frôlent, puis se touchent. Elle ajuste le coussin sous sa joue, cherche une position confortable, avant de laisser glisser sa main sur ma barbe rugueuse, un geste tendre qui m’électrise autant qu’il me réchauffe le cœur. La chaleur qu’elle provoque se diffuse, insidieuse, dans chaque fibre de mon être. Un sourire doux, teinté d’espièglerie, étire ses lèvres roses, comme si elle savourait déjà son emprise sur moi. Elle presse légèrement ses membres contre les miens, les frottant lentement dans un mouvement aussi discret qu’aguicheur.

— Tu es bien silencieux tout à coup, flirte-t-elle d'une voix suave, un rien moqueuse.

Le murmure s’insinue en moi, réveillant une tension brûlante dans mon ventre.

Silencieux, oui, parce que si je l’ouvre, ce sera sûrement pour bégayer quelque chose de ridicule ou la supplier de m'achever. Elle s’amuse, j’en suis certain, à me pousser dans un état où le contrôle me filera entre les doigts. Elle me torture. J'adore ça. Si c’est son jeu, elle a déjà gagné. Plus besoin de tirer une carte : je suis battu, plié, archivé.

— Silence ou pas, tu sais exactement ce que tu me fais, m' aingeal...

Comme si de rien n'était, elle étire ses orteils contre ma cheville, en mordillant sa lèvre, malicieuse, maléfique. Puis, sans prévenir, elle survole mon entrejambe, un contact diablement subtil qui suffit à me mettre le feu aux reins. Un geste aussi innocent qu’un piège à loup. Une seconde de plus, et je sens que je suis l’agneau sacrifié sur l’autel de sa perversité angélique.

— Exactement ce que je te fais ? Tu vas devoir me décrire ça... en détail.

Sa voix serpente jusqu’à moi, aussi douce qu’un fil de soie qui menace de m’étrangler. Je m’appuie sur mon coude, tente de retrouver un semblant de contrôle. Son regard accroche le mien, brûlant, triomphant. Je hausse un sourcil, feignant une indifférence que je suis à des kilomètres de ressentir.

— Pourquoi ? Tu prends des notes ? Ou c’est juste pour t’assurer que je suis bien à ta merci ?

Elle éclate de rire. Un rire qui me mord la peau, cruel et délicieux. Ses mains se posent de part et d'autre de mon cou. Une pression légère, presque possessive, puis son doigt dérape le long de ma clavicule, esquissant une ligne torride jusqu’à mon torse. Chaque caresse me donne l’impression qu’elle a inversé les rôles. Mon esprit oscille entre deux pensées : ne flanche pas et si elle continue, je craque. Sa respiration chatouille ma joue, son parfum sucré me nimbe, et ma gorge se serre.

— Je croyais que tu aimais les jeux...

Ses paroles sont une provocation pure. Ma bouche se tord en un sourire qui cache mal ma capitulation imminente. Je glisse ma paume sur sa nuque, la rapprochant juste assez pour murmurer à son oreille, ma voix rauque d’un désir à peine contenu :

— Perso, je crois qu'on a mieux à faire...

Elle frémit. Mes doigts bifurquent vers son menton, inclinant doucement son visage pour que ses yeux captent les miens.

— Et, bientôt, tu n’auras plus besoin de mots...

Elle pince légèrement sa lèvre inférieure. Encore. Une arme fatale à bout portant. Dieu, il faut vraiment qu'elle arrête de faire ça parce que ce sont mes dents qui vont finir par investir cet arc de chair tendre. Elle cherche une réplique et je devine qu’elle savoure déjà sa prochaine offensive.

— Il paraît que je suis bien trop cérébrale pour me passer de mots... Tu penses pouvoir me prouver le contraire ?

Je ne suis qu'un crétin... Qu'est-ce qui m'a pris de lui dire ça tout à l'heure ? Je voulais l'aider à se détendre, à ne pas se mettre trop de pression, s'enliser dans ses réflexions et se torturer les méninges. Elle me fait tourner en bourrique. Ma petite ingénue a besoin de se libérer de ses entraves, et peut-être que je n’ai pas trouvé la bonne manière de l’y conduire. Parce qu'en vérité, moi, j'adore son esprit !

Ce jeu de pouvoir où chaque parole est une arme, c’est ce qui m'excite. Cette tension constante entre nous, le défi qu’elle me lance à chaque instant. Je devrais savoir qu’avec elle, ce n’est pas moi qui dirige. Non. Elle me capte, me domine sans même que je m’en rende compte, et j’aime ça. J’aime quand elle prend le contrôle, quand elle me déstabilise avec sa pensée aiguisée. C’est ce qui la rend fascinante. Et, merde, ce qu’elle est sexy dans ce rôle.

— Qu'est-ce qui se passe, James ? Tu abandonnes déjà ? Si tu es battu, autant me laisser récupérer mon dû.

Elle prononce ces mots avec cette manière infaillible de lire dans ma tête. Bon sang, cette femme irrésistible me met à genoux, doucement, sans forcer. Son pouvoir sur moi n’est pas juste dans la façon dont elle me touche, mais dans ce qu’elle fait naître en moi, cette agitation que je n'arrive pas à contenir.

Mais je n'ai pas l'intention de lui concéder cette victoire trop vite. Elle sait que j’affectionne ce jeu d’influences tout autant qu’elle.

Je saisis fermement sa cuisse, ma paume rampe le long de sa peau nue, la ramenant vers moi avec une détermination tranquille. Elle se laisse guider, s’installe contre moi, gracieuse, cajoleuse. Nos corps se rejoignent dans une fusion naturelle, nos silhouettes, conçues pour ne faire qu’une, s’imbriquent naturellement. Nos souffles se confondent, haletants et courts.

— Ta seule pensée cohérente, Victoria, ce sera mon nom. Tes seuls mots, des gémissements. Et quand tu cèderas, tu lâcheras un cri, ou plusieurs, comme à ton habitude et...

Elle ne me permet même pas de finir ma phrase. D'un geste fulgurant, elle se penche en avant, m'empoigne par la nuque et m'embrasse brutalement. Sa langue s'immisce dans ma bouche avec une audace déstabilisante. Elle me prend par surprise, enflamme mon esprit, m’aveugle dans un tourbillon de sensations. Ses lèvres sont fiévreuses, sa poigne implacable, sa poitrine écrasée contre mon torse me fait perdre la tête. Bordel, elle a tout fait sauter. Mon cerveau est en surchauffe, mes réflexions se heurtent et s’éteignent sous l’impact de son assaut.

Elle se détache enfin, un sourire narquois étirant ses commissures, alors que ses yeux scrutent les miens, savourant la victoire.

— Tu avais raison... Pas besoin de mots. Je t'accorde le point. Mais c'est toi qui viens de grogner, je te signale...

Je plaide coupable, mais je vais lui montrer pourquoi.

Ma bouche s'abaisse lentement vers son cou, effleure sa peau veloutée, y dépose une nuée de baisers languissants tandis que mes doigts lui encerclent la gorge. Je descends avec une précision délibérée jusqu'à cette zone sensible, juste sous son oreille, que je chatouille de ma barbe, goûte du bout de la langue. Mais ses lèvres restent scellées, son sang froid intact. La diablesse ! Seule sa déglutition trahit un réflexe infime.

Très bien, stratégie numéro deux.

Ma main enrobe voluptueusement son sein, la paume en coupe, et pince son téton rose. Un frisson nerveux traverse son corps, vite suivi par une légère gesticulation qui galvanise ma propre peau. La pointe de sa perle se raidit sous ma prise, brûlante et réactive. Elle lutte pour demeurer stoïque, mais c'est aussi transparent qu'un verre d’eau : elle perd un peu de contrôle à chaque mouvement.

— Ah, tu vois, Vi, on dirait que tu n’as pas encore bien appris la leçon. es mots, c'est bien joli, mais certains gestes... eux, sont bien plus expressifs, tu ne trouves pas ?

Elle soupire, ses yeux se ferment un instant sous l'effet de la morsure de mes doigts qui continuent leur exploration, avant de se rouvrir, pétillants de défi. Elle reste immobile, la tension monte, prête à exploser.

— C’est tout ce que tu as, James ? Parce que, pour être honnête, ça ne me fait ni chaud ni froid...

Ah, la menteuse ! Ni une ni deux, je plonge ma bouche vers son mamelon, le suce voracement avant de l'emprisonner entre mes dents et de tirer dessus, juste assez fort pour lui faire perdre un peu de son calme glacé. Un long gémissement s’échappe de ses lèvres. Voilà, enfin quelque chose de plus convaincant. Pour une soi-disant reine des neiges, elle tient plutôt du volcan en éruption... et je suis en plein dans la lave.

Ses fesses se contractent lorsque ma paume se plaque contre elles, dans un claquement doux mais décidé. Son souffle se coupe, haletant, et elle s'arque contre moi, cherche un contact plus étroit, plus brûlant. Nos sexes se frôlent, le désir va crescendo, nous fusionnant dans un frisson commun.

Mes lèvres s'éloignent de sa poitrine pour m'enfoncer dans les prunelles lupines qui me défient.

— Pas si indifférente que ça, hein ?

Bravo, James. Mais franchement, fais pas le malin… Elle va contre-attaquer, et elle ne va pas y aller de main morte.

Ses hanches s’ajustent, elle ondule, une contorsion sensuelle qui provoque une vibration électrique dans tout mon corps. La friction de son bas-ventre contre le mien est méthodique, mesurée, ravageuse. Chaque millimètre qui nous rapproche menace de me faire céder en bloc. Encore et encore, elle se frotte contre moi, son bassin roule, me nargue, imprime des cercles hypnotiques, m’attire fatalement vers elle.

Ses iris aux couleurs de l'automne, profonds et insondables, plongent dans le miroir de mon âme, m’envoûtent tout entier. Puis, avec une assurance douce et irrésistible, ses doigts descendent le long de mon buste, définissent chaque contour de mon torse, égratignent la peau de mon ventre avant d'appuyer sur ma hampe palpitante. Je frissonne, grogne, mordille son épaule, incapable de cacher l’effet qu’elle me fait.

Lorsque son petit poing s’enroule autour de ma queue, avec une délicatesse presque irréelle, je sais que je suis foutu. Elle la guide avec une lenteur désarmante vers sa féminité. Son mouvement est précis, mais il porte une sensualité brute et ensorcelante, qui fait trembler les frontières de ma retenue.

Enfin, son bassin décline à ma rencontre, jusqu’à ce que je sente la chaleur humide de son sexe m’accueillir. Ma tentatrice lustre ma verge contre ses replis intimes, une fois, deux fois avant de la positionner à l'entrée de son sanctuaire.

Sans précipitation, elle remonte sa main, avant de la caler sur ma joue. Son regard ne quitte pas le mien, et, dans ses yeux ambrés, je perçois un mélange de confiance, de vulnérabilité et de désir primitif qui déclenche une onde de choc dans mes veines. Mon esprit vacille entre la douceur de ce qui est en train de naître entre nous et la brûlure qui menace de nous consumer.

Mon palpitant bat à tambour ouvert, impatient lui aussi de l’exaucer. La flamme que je voulais sous contrôle, me nargue soudainement. J’essaie de calmer l’explosion de sensations qui me traverse. Je ne demande qu’à me perdre dans cette impulsion primaire, mais je me rappelle que cet acte doit être aussi attentionné qu’intime. Je ne commettrai plus l’erreur de ce matin dans sa cuisine. Victoria me montre une confiance et une ouverture que je ne veux pas trahir.

Avec une lenteur exquise, elle glisse son pouce dans ma bouche, m'allumant, me défiant. L'éclat séditieux dans ses pupilles, l'ovale de ses lèvres quand elle les entrouvre, puis son sourire dévastateur alors qu’elle appuie contre ma langue, me forçant à réagir, à succomber à sa volonté... tout me tue à petit feu. Je suçote la pulpe de son doigt tandis que ma paume trouve le creux de ses reins, prête à nous faire franchir le passage vers ce monde de passion qui nous harponne. Mon front vient se poser contre le sien.

— Tu es une tentation à laquelle je n'ai aucune envie de résister, mo chridhe. Chaque centimètre de toi est en train de me rendre fou...

Je sens le poids de son regard brûlant sur moi comme si elle savait que je suis déjà à bout.

— Je ne veux plus jouer. Je te veux, toi. Maintenant, chuchotè-je.


— Alors vas-y James, fais moi l'amour.


Mon cœur est prêt à ressentir pleinement, à se donner entièrement, en respectant chaque nuance de son désir. Je fais lui faire l'amour en y mettant toute mon âme.

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