CHAPITRE 28.2 * JAMES

7 minutes de lecture

ATTENTION PASSAGE EROTIQUE

J.L.C

♪♫ ??? ♪♫

Elle veut que je lui fasse l'amour.

C'est précisément ce que je m'apprête à faire, de tout mon être, jusqu'à ce que nos âmes s'unissent dans une communion parfaite, où tout ce qui existe se réduit à nous deux, ici et maintenant. Cette nuit, je veux sceller nos destins.

Elle m'embrasse au moment même où ma chair pénètre la sienne d’un infime centimètre, à peine, mais suffisamment pour que ce contact suspende le temps, réduisant tout le reste à néant. La pression, devenue insoutenable, nous enlace dans une étreinte silencieuse où tout se passe à bas bruit : nos respirations lourdes, le crissement du tissu, les murmures de nos corps, prisonniers du désir.

Les yeux dans les yeux, elle ne bouge pas tout de suite, laissant nos êtres s'ajuster dans cette proximité exquise, se toucher au-delà de nos enveloppes physiques. Puis, lentement, elle m'appelle à elle d'un simple mouvement, pousse ses hanches contre moi, m'incitant à la combler tout entière. Et là, tout s'effondre. Je cède, sans résistance, me fonds en elle. Nos râles jaillissent à l'unisson.

Elle veut que je lui fasse l’amour.

C’est exactement ce que je vais m’efforcer de faire : tenir le cap, répondre à ses attentes avec tout ce que j'ai, tout ce que je suis. Mais je sens les limites de mon contrôle vaciller.

Dès la seconde où mon membre glisse dans son vagin, peau contre peau, une vague d’extase brute me submerge. La chaleur de son antre m’engloutit, me possède autant que je la vénère et je m’agrippe à ce sentiment avec une intensité presque viscérale. C’est animal, incontrôlable, un abandon total où je suis à la fois vulnérable et invincible. Tout mon être converge vers ce point de contact, vers cette union si parfaite que j’en ai le vertige.

Pas de préservatif entre nous, rien pour atténuer ce plaisir incandescent qui m’embrase les reins. Tout prend soudain un caractère plus vrai, plus charnel, plus violent. C’est elle, juste elle. Ma Victoria.

Je remercie presque l'alcool dans mes veines d’être mon allié ce soir, me permettant de refouler l’inévitable. Autrement, je cèderai dans l'instant. Me retenir de jouir devient une putain de torture. Et désormais, chaque seconde de lutte revient à maintenir un muscle en tension jusqu’à la déchirure, laissant une douleur aiguë dans mon bas-ventre. Heureusement qu'elle ne bouge pas, par chance, parce qu’au moindre mouvement, je serais confronté à la dure réalité : parfois, l’auto-discipline est une vertu, même au lit. Et ce soir, j’en manque cruellement. Je suis en guerre avec moi-même, et je perds sur tous les fronts.

Mon Dieu, je vais devoir nous ralentir parce que cette sensation trop authentique, trop vive, m'a précipité vers le bord. Je serre la mâchoire, me concentre sur ses beaux yeux qui me dévorent.

— Ne t’arrête pas. Ne me laisse pas respirer, pas cette fois, souffle-t-elle.

Ça, c'est du danger pur. Qui avait parlé de la puissance des gestes, déjà ? Parce que là, ces mots, ils m'achèvent, même si, désormais, ces ondulations deviennent le seul langage qui compte.

Elle veut que je lui fasse l'amour.

Mais n'est-ce pas ce que je fais depuis le début ? Dès que j’ai posé mon regard sur elle la première fois, il y a de ça plus d'un an, j’ai su qu’elle n’était pas de ces femmes qu’on oublie. Dans l’intimité, elle m’a offert bien plus que ce à quoi je m’attendais. La manière dont elle fait l’amour m’a tout de suite captivé. Elle ne donne pas uniquement son corps, elle donne aussi son âme, et c’est ce qui rend chaque étreinte si mémorable. Faire l’amour avec elle outrepasse le physique ; c’est une symphonie d’émotions qui me lie à elle, qui fait que je ne peux plus renoncer à elle.

Notre première fois a été un mélange détonant de passion et de tendresse, teinté d’une joie pure et débridée. Nos gestes, d’abord précipités par l’excitation, ont rapidement trouvé un rythme naturel, comme si nos chairs s’étaient toujours connues. La réalité a dépassé toutes mes espérances et mes prétentions. Pourtant j’avais passé des mois à fantasmer sur cette jolie blonde, sur ses courbes diaboliques, son visage d'ange, son regard de louve et sa voix de sirène, à imaginer comment je la ferais mienne.

Mais Victoria n’a pas juste répondu à mes désirs, elle les a sublimés, prenant des initiatives, dévoilant une spontanéité et une authenticité rares qui m’avaient rendu fou. Ce n’était pas parfait — c’était bien plus. La manière dont nos corps réagissaient, la connexion palpable entre nous, tout était exceptionnel, bien au-delà de tout ce que j’avais expérimenté auparavant.

Bien que notre première nuit n’ait pas été notre meilleure partie de jambes en l’air — d’ailleurs, je suis persuadé que cette nuit les transcendera toutes —, elle avait une saveur particulière. Il y a eu des moments où le plaisir a été plus puissant, l'excitation plus sulfureuse, notre union plus fusionnelle, où encore l'orgasme plus volcanique. Pourtant, cette première fois avait le goût de la découverte, l’étonnement d'une harmonie immédiate, comme si chaque geste, chaque baiser, était prédestiné.

Et tout comme ce soir-là, aujourd'hui, je suis enivré par cette fusion exquise de délice et de tension qui m’exhorte à vouloir explorer les limites de ce désir insatiable. Et je sais qu’à chaque instant, je flirte avec la frontière entre l’extase et l’abandon, entre Eros et Thanatos, à la recherche de cette jouissance sans fin.

Alors, je m’accroche à elle, traçant du bout des doigts la courbe de son corps, m’imprégne de sa douceur, m'attarde sur ses côtes pour m’assurer qu’elle existe vraiment, qu’elle est là avec moi. Sa chaleur est mon repère, son odeur mon refuge, et pourtant elle me pousse plus loin, m’obligeant à affronter le précipice à un pas du bord.

Elle veut que je lui fasse l'amour.

Mais n'est-ce pas elle qui me possède corps et âme à l'instant ? Si, et je m'en réjouis.

Mon bras finit dans le creux de son genou, le calant sur mon flanc. Ses hanches, d’abord modérées, prennent d’un coup un rythme plus sauvage, mais toujours aussi lent. Mes reins la suivent souples, puis plus agressifs. Ce ne sont plus des soupirs qui bourdonnent à mes oreilles, mais des gémissements aigus et précipités, des cris étouffés qui lui échappent. Elle me colle à elle, écrase sa bouche sur la mienne, enroule nos langues, entrechoque nos dents, puis laisse ses mains presser mes muscles, qui s’épanouissent dans un sillage de volupté.

Ses yeux me cherchent, son regard me fait sombrer dans un abîme où je me perds sans regret. Elle sourit, cette fois avec plus de certitude, comme si elle savait déjà où ce chemin me mène. Puis, elle murmure, douce, mais impitoyable :

— Montre-moi que tu m'aimes, James.

Ces mots… ces simples mots, ces foutus mots. Ils me détruisent. Ils ne sont pas une demande, mais une invitation à m'abandonner en elle. Mon souffle saccadé mêlé au sien me rappelle que je ne suis pas seul dans cet élan démesuré.

Je réponds en le ceinturant un peu plus, mes lèvres effleurant les siennes dans un baiser si profond qu’il semble infini. Mais je me trouve à cent mètres de l'arrivée, et pourtant, je dois ralentir, me garder en laisse. C’est elle, c’est son plaisir qui doit venir en premier. Le mien peut attendre.

Je me retire, la bascule sur le dos et me fond sur son corps. Ma main trouve la sienne et je les entrelace, les élevant au-dessus de sa tête. L'autre, plus audacieuse, caresse ses courbes, tâtonne sa peau satinée, se fraye un chemin vers sa poitrine. Je la presse, plus fort que je ne devrais, avant de la titiller avec ma bouche. C'est mon territoire.

Elle se cambre sous moi, une petite réaction intuitive qui me plonge à nouveau en elle. Ma verge est totalement engloutie dans son fourreau étroit et chaud et... c'est hallucinant... mais trop. Un grognement s’échappe de ma gorge. L’urgence me frappe. Je glisse plus profondément en elle, cette chaleur, cette pression m’aspirent. Je ne tiendrai pas longtemps. Chaque fibre de mon être désire la voir frémir sous moi, exploser de plaisir. Rien qu'un dernier effort pour l’emmener au sommet avant que je perde tout contrôle. Elle doit y arriver... pour nous deux.

Tandis que nos silhouettes s’unissent davantage, les gestes deviennent naturels, instinctifs, déterminés, guidés par une force qui dépasse tout. Mes doigts quittent son sein pour suivre un chemin sinueux le long de ses hanches, un parcours tactile qui imprime cette réalité dans ma chair. Ma paume atteint son bourgeon que je malaxe avec insistance, parce que je sais que c’est ce dont elle a besoin. Ça va la faire craquer. Elle doit craquer. Je l'embrasse comme si je voulais l'engloutir, la rattraper, avant que tout ne se disloque.

Puis mon bassin repart à l’assaut, brutal, précipité. Un dernier coup, un autre encore, et elle y est.

Ses spasmes me submergent, me brisent et me reconstruisent, et je cède à cette fusion totale où les barrières disparaissent, où les écarts s’effacent. Elle crie son plaisir et pour la première fois, ma semence restera dans son corps. Une sorte d’euphorie brute, presque primaire, brouille mes pensées. Cette possession scelle notre union d'une manière plus intime que jamais. Cette fois, elle est vraiment mienne... Ma jouissance est absolue.

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