CHAPITRE 22.2 * VICTORIA

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ATTENTION PASSAGE EROTIQUE

V.R.S.de.SC

♪♫ ??? ♪♫


Vers 21h00, je reçois un message de Sacha. La bande se donne rendez-vous Chez Tonton ce soir. Pour nous, jeunes Toulousains, c’est un QG incontournable, un endroit chargé de souvenirs et de rires. Je me rappelle y avoir amené James. L’ambiance était vibrante, la bière coulait à flots, notre complicité s’était renforcé à coup de parties de fléchettes, de shot de tequila et de danses collé-sérré. Cette soirée avait été une bulle de bonheur, où le temps semblait suspendu. Je me souviens aussi du moment où on s’était éclipsé discrètement pour faire notre petite affaire aux toilettes, le cœur battant et l’adrénaline à son comble.

J’étais franchement bourrée, lui peut-être juste éméché, mais l’excitation nous avait happé comme une bourrasque.

Tout n’était qu’urgence et précipitation.

Je l’avais poussé dans les WC pour hommes et mis le verrou en gloussant. Il avait remonté ma robe sur mes hanches en s’emparant fièvreusement de ma bouche.

J’avais empoigné sa verge tendue, sa langue courant dans mon cou. Il avait déchiré le sachet d’un préservatif avec ses dents tandis que je baissais les bretelles de ma robe pour dénuder ma poitrine.

Le préservatif était tombé par terre. J'avais pouffé de rire. Pas lui.

J’avais fait glisser le suivant sur son sexe, jurant de sa maladresse. James était hilare face à ma verve trés imagée. Moi, j’avais plutôt envie de le cogner parce qu'il n'allait pas assez vite à mon goût.

Il avait saisi mes seins à pleine mains et mordillé mes tétons avant de me retourner contre le lavabo. J’avais plaqué mes mains contre le miroir, me cambrant à sa rencontre.

Il ne s’était pas encombré de me retirer mon tanga, se contentant de le glisser sur le côté de mes fesses avant de venir frotter sa verge contre mes replis intimes.

J’avais gémis en poussant contre lui pour l’inciter à me pénétrer sur-le-champ. Il avait insinué ses doigts dans ma bouche pour les humidifier, avant de faire glisser sa main le long de mon ventre jusqu’à mon sexe.

Pas la peine, j’étais déjà prête à l’accueillir. Il avait poussé un grognement de fierté, je présume, avant de m’agripper par les cheveux et d’enfouir sa tête dans mon cou.

J’avais crié de plaisir quand il avait plongé en moi d’un coup de rein précis et profond. Il avait plaqué sa main sur ma bouche pour contenir mes gémissements, parce que, mon Dieu, je crois fermement que toutes les personnes présentes dans le bar ont entendu l’orgasme fulgurant qui m’a fauché en plein vol seulement quelques secondes plus tard, alors que James me pilonnait brutalement.

Du sexe rapide, sauvage, impudique.

Jamais je ne m'étais livrée à une expérience de la sorte. Jamais je ne m’en serais crue capable.

Alors, non, je n’irais pas Chez Tonton, ce soir. Pas avec ce souvenir lancinant qui vient éveiller des sensations que j’aurais voulu taire le temps d’une soirée. Mais impossible maintenant.

Mon dieu... comme j’aime sentir sa peau ferme et douce sous mes doigts, son souffle chaud contre ma nuque, la tension palpable de son corps contre le mien lorsqu’il me caresse, me domine, me pénètre. Chaque pensée de lui, chaque souvenir de ces instants volés entre nous, fait monter en moi une ardeur brûlante qui consume toute rationalité. Je suis au bord du gouffre, prête à m’adonner à un petit plaisir solitaire. Mais, je vais me retenir. Ou pas.

Je me souviens encore de ce qu’il m’a dit la nuit dernière : qu’il ne « couchait » pas, mais qu’il « baisait ». L’un ou l'autre, le sexe ave lui est divin peu importe sa qualification. Ses paroles m’avaient blessée, totalement en contradiction avec l’impression que j’avais eue de lui lors de notre première aventure, il y a quelques mois. Même si, je partage son point de vue quand il s'agit de quelque ’unes de ces parties de jambes en l'air auxquelles ont s’est adonné sans vergogne.

A l’époque James avait été un amant exceptionnel. Jour après jour, nos corps, nos âmes et nos cœurs semblaient fusionner dans une harmonie parfaite. Avec lui, je me sentais entière, vivante, toujours pleinement satisfaite.

Alors, non, je retire ce que j’ai dit. James n’a jamais été juste un plan cul pour moi, un partenaire de baise comme il dirait. Je ricane mais en vérité, je savais déjà qu’il était un véritable compagnon dans cette danse intime et passionnelle. Il m’écoutait véritablement, cherchait à comprendre non seulement mes désirs physiques, mais mes émotions, mes peurs et mes fantasmes. En tout cas, il m’en donnait l’impression et j’étais sincèrement en confiance avec lui, pour la première fois depuis longtemps.

Notre connexion allait bien au-delà des gestes et des mots. James avait cette capacité rare à me faire sentir vue et entendue dans toute ma complexité. Avec lui, chaque instant partagé était chargé de sens. Nos étreintes n’étaient pas seulement des moments de plaisir, mais des expressions d’une union profonde. Quand il me touchait, c’était comme s’il savait exactement comment résonner avec mon être, comme s’il avait une compréhension instinctive de ce que je désirais et de ce que je ressentais.

Je me rappelle particulièrement une nuit d’été où tout avait basculé. Notre quatrième soirée ensemble restera gravée dans ma mémoire comme inoubliable et irremplaçable.

James m’avait convié à une escapade amoureuse à Biarritz, et cette invitation m’avait enchantée. Connaissant mon amour pour la mer, il voulait partager avec moi sa passion pour le surf. On avait préparé nos valises avec excitation et réservé une chambre dans un hôtel élégant en bord de mer.

Ce jour-là, l’après-midi s’était écoulée dans une ambiance de pure insouciance. James, débordant d’enthousiasme et de détermination, s’efforçait tant bien que mal de me faire tenir debout sur la planche. J’échouais lamentablement à chaque tentative, et me noyait sous des vagues de rire et d’éclaboussures. James me jetait dans l’eau avec une gaieté contagieuse, et on riait à chacune de mes innombrables chutes. Ses éclats de rires, sincères et communicatifs, résonnaient comme une mélodie joviale dans l’air salin et sa patience et sa joie de vivre étaient inégalées. Je n’avais pas réussi à maîtriser la planche, mais cette après-midi-là avait été emplie de moments de bonheur simples et sincères.


Finalement, j’avais abandonné mes efforts infructueux, non pas par découragement — quoique peut-être n'étais-je pas totalement concentrée — , mais parce que je voyais dans ses yeux une réelle envie d’aller chevaucher les vagues à son tour. J’étais sortie de l’eau, et je l’avais observé surfer depuis la plage. Mon cœur débordait de plénitude en le voyant si épanoui, en pleine communion avec la mer. Découvrir cette facette de sa personnalité, si vibrante et en harmonie avec la mienne, m’a profondément emue. Il était là, rayonnant de bonheur et de liberté, sa spontanéité éclatant sous le soleil. Avec lui, je me sentais épanouie, comme si chaque moment passé à ses côtés était une ode à la vie, un pur plaisir de l’existence. Je contemplais l’homme et la mer et j’aimais les deux. 

Plus tard, de retour à l’hôtel, on avait fait l’amour sans complexe, sous la lumière douce du soleil qui filtrait à travers la baie vitrée de notre chambre. La chaleur du jour se confondait avec celle de nos corps en sueur, créant une atmosphère incroyablement sensuelle. Nos mouvements étaient synchronisés, nos désirs parfaitement alignés. Nos rires se mêlaient à nos soupirs. On était perdu dans un monde de passion charnelle. Tout semblait décuplé, aussi bien le plaisir physique que notre complicité. Je le voyais comme un être magnifique, et le fait qu’on puisse laisser nos corps s’exprimer si librement dans ce cadre idyllique rendait chaque seconde encore plus puissante.

Le soir venu, après un dîner romantique aux chandelles et une promenade les pieds dans l’eau, on s’était installé dans un endroit tranquille à l’abri des regards pour observer le coucher de soleil teinté le ciel nocturne de rose et d’orange. Je m'en souviens comme si c'éatit hier.


L’air était saturé de la brise marine et du parfum des vagues. Assis côte à côte, on avait discuté longuement, lui de ses voyages palpitants à travers des lieux paradisiaques, moi de mes aspirations, de mes rêves. Chaque mot échangé, chaque regard complice, renforçait notre lien naissant.

Puis, alors que le crépuscule enveloppait la plage d’une lueur dorée, on s’était à nouveau laissé aller à nos pulsions, là, à même le sable. C’était là aussi inédit pour moi, mais la sensation de liberté était électrisante. Je mettais assise sur ses genoux, face à lui et on avait fait l’amour sur cette plage, complètement conscients du risque d’être surpris. L’excitation du moment était palpable ; le frisson du danger ajoutait une dimension audacieuse à notre étreinte. En dépit de la lumière déclinante et des murmures de l'océan Atlantique, le fait qu’on soit partiellement exposés rendait chaque mouvement plus intense.

En me concentrant assez, je peux encore sentir le sable râpait mes genoux, la caresse du vent sur mes épaules, et surtout, le contact brûlant des lèvres de James qui embrassaient passionnément les endroits les plus sensibles de mon corps. Son regard brûlant, empli d’interdit est encore imprimé sous mes rétines.

Même à travers le tissu de ma robe déployée autour de nous, je pouvais ressentir chaque contact ardent de ses mains parcourant férocement ou tendrement ma peau. Mes yeux plongés dans les siens, mes paumes encadrant son visage, je gémissais de plaisir contre sa bouche, nos souffles se mêlant délicieusement. J’allais et venais lentement en lui, tandis qu’une révélation fracassante faisait jour dans mon esprit : si j’en avais eu le pouvoir, j’aurais fait de James l’unique homme de ma vie. Je le voulais pour toujours. J’étais convaincue qu’aucun autre ne pourrait jamais me rendre aussi heureuse qu'en cet instant précis, où l’intensité de notre connexion et la profondeur de notre union se déployaient avec une force inégalée. Je ne pouvais imaginer vivre cette passion avec quelqu’un d’autre.

C’est au cours de cette nuit étoilée, bercée par les vagues se brisant près de nous et la douceur du sable fin, que j’avais compris que James était plus qu’une simple passade : il allait devenir un souvenir immortel inscrit dans mon corps, mon cœur et mon âme. Ce moment partagé, j’aurais voulu qu’il devienne la promesse de quelque chose de durable, de précieux. Mais la réalité était tout autre. James allait repartir en Écosse et ce rêve allait vite prendre fin.

Malgré tout, des mois après, nous voilà à nouveau réunis et les vérités révélées ont obscurci notre horizon. Moi, j’ai couché avec un autre homme depuis, pour essayer de l’oublier. Lui, a enchainé les conquêtes de son côté, avec une fréquence que je n’ose même pas imaginer. Découvrir qu’il avait partagé son corps avec d’autres femmes pendant notre “séparation” m’a ébranlée. J’ai d’abord ressenti une extrème jalousie. C’est égoïste, je le sais, mais je ne peux pas contrôler ce désir viscéral de le vouloir entièrement pour moi, de le savoir exclusivement à moi. 

Ses liaisons m’ont fait me sentir comme si j’étais une option parmi tant d’autres. Comme s’il ne voyait dans notre courte relation qu’une simple passade sans véritable signification. Le manque de promesse entre nous n’excuse rien. La déclaration dans le vocal qu'il m’a envoyée continue de me hanter. La drogue ne peut pas tout justifier non plus, et il y a quelque chose de plus enfoui que je perçois à travers les éclats de cette vérité. Pourtant, malgré ces douleurs, il reste une chance. Je veux croire que ce que nous partageons est précieux et rare, digne des passions que nous pouvons nous offrir et au-delà.

Pour moi, il y a toujours eu une sorte d’alchimie qui se joue entre nous, comme si tout s’accordait parfaitement, comme des éléments chimiques qui se combinent pour créer une réaction unique. Chaque regard, chaque geste, chaque sensation fait partie d’un processus naturel et millénaire où la passion et l’intimité se mêlent pour créer quelque chose de magique. C’est toujours ce que j’ai ressenti avec lui.

Depuis que nous nous sommes retrouvés, j’ai espoir que ce n'est pas simplement une quête de plaisir physique, que c’est plus que de “la baise”. Mais peut-être suis-je trop naïve ?


Non, il m’a donné le choix. Il a su garder son calme, être à l’écoute de mon corps, et me respecter. Hier soir, sur le rooftop, je veux dire. Il m’a laissé prendre les rênes, non pas parce qu’il était passif, loin de là, mais parce qu’il voulait vraiment me laisser le contrôle, parce que c’était mon choix.

La nuit dernière ici même, lorsque nous avons fait l’amour sous le jour des retrouvailles, j’ai ressenti un désir de partage et de reconnexion qui m’a touchée profondément.

Ce matin, en revanche... peut-être que ma colère et mon audace soudaine ont réveillé en lui une dimension plus primitive, moins réfléchie. Il a failli céder à une impulsion brute, mais la faute est mutuelle. Je vois maintenant qu’il y a en lui une lutte constante entre la passion débridée et l’attention délicate qu’il veut m’offrir. Cette dualité entre le désir brûlant et le respect qu’il a pour moi, est quelque chose que je n’avais jamais vraiment expérimenté avec un autre homme avant lui. C’est ce mélange complexe qui me fait sentir si spéciale à ses yeux et pas juste une partenaire de “baise”. En tout, je l'espère parce que sinon le gouffre qui s'ouvre devant moi risque bien d'engloutir mes rêves d'avenir.

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