CHAPITRE 28.2 * VICTORIA

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ATTENTION PASSAGE EROTIQUE

V.R.S.de.SC

♪♫ ♪♫

Faire l’amour, c’est vertigineux. Le bonheur, également. La combinaison des deux ? Un tourbillon puissant et enivrant qui se répand dans chaque fibre de mon être à l’instant, lorsque James m’allonge sous son corps en me couvrant de baisers. Comment pourrait-il en être autrement alors que l’homme dans mes bras vient à nouveau de me déclarer sa flamme.

Ses mots m’ont plongé dans un état de pur bonheur et de joie. Il m’aime et il est prêt à s’engager. Est-ce que je l’aime moi aussi ? Véritablement ? Entièrement ? Je… pense que oui, en tout cas, mon cœur saigne pour lui et se consume sous ses paroles.

Attendait-il de moi que je lui offre mon amour en retour ? Que je lui rende son "je t’aime" avec la même force et conviction ? J’ai peur... peur que ces trois mots lourds de sens, une fois formulé à voix haute, ne sonnent faux. Mon cœur croit savoir, mais s’il trompait ma raison ? En les disant, je les figerais dans la réalité. Ils ne seraient pas mensongers, car les sentiments que j’ai envers lui sont vrais mais… Je ne peux pas. Pas encore.

Même si nos confidences sur l'oreiller, murmurées à l’oreille, sincères, fragiles, et teintées de nos doutes, marquent un premier pas vers le pardon, l’acceptation, et la reconstruction de notre confiance, lui avouer mon amour alors que je ne suis pas moi-même totalement convaincue… Ce serait risquer de tout briser.

On en revient au poids des mots. Les “je t'aime”, à eux seuls, peuvent tout transformer, transcender. Ils sont à la fois légers comme une plume et lourds comme le monde. Chaque fois qu’ils franchissent nos silences, c’est une vérité que l’on façonne, une promesse que l’on scelle.

Je les imagine comme des ponts suspendus entre deux âmes. Seulement, les ponts ne sont pas tous de pierres, et lorsqu’on s’y aventure, on craint que le sol ne cède sous notre élan — et trop souvent ça, on l'oublie, ou on l’omet. Parfois, ces liens agissent comme des boucliers cruels contre lesquels se fracassent les cœurs trop légers, ou même des couteaux sous la gorge de celles et ceux qui veulent s’en affranchir. Leur signification nous échappe, se dérobe comme l’eau entre les doigts. Et puis, de caresses, ils peuvent être faits, et de sincérité aussi, mais comme des miroirs déformants, ils reflètent fréquemment plus nos propres attentes que la réalité des sentiments.

Ce ne serait pas la première fois que je les déclamerai. Je les ai offerts aux trois hommes qui ont partagé mes jours et mes nuits.

Il y a eu les premiers, une ancre à laquelle amarrer les émois de ma jeunesse. Vrais, mais naïfs, jetés dans le vent avec l’innocence et l’exaltation des premières étreintes.

Les seconds étaient une confirmation de ma maturité, des témoins de la femme que je devenais. Je les disais avec une adhésion réelle, et j'avais l'impression qu’ils m'aideraient à cimenter une relation qui, au fond, n’était pas voué à perdurer.

Quant aux derniers, ils ont été le fruit de l’urgence et parer de la couleur du désespoir. Je les ai confiés pour préparer mon cœur à abandonner la vie idéalisée que je ne pourrais plus avoir, car je savais que l’avenirm me réservait autre chose.

Et maintenant, je me demande si les pupilles bleutées qui me dévisagent avec désir et vulnérabilité sont celles pour qui mes prochains “je t’aime” sont destinés.

Mais malgré tout, je les retiens sur le bout de ma langue parce que si je me trompe, s’ils ne sont qu’une énième prière et non une vérité absolue… Avec des si, on refait des mondes, mais, si je les prononce, ils ne m'appartiennent plus vraiment, n’est-ce pas ? Ils exigeraient tellement de nous, si tôt et si vite, pour le meilleur et pour le pire. Ils ouvriraient la porte vers l’inconnu, et si notre pont n’est qu’une corde détendue, ils nous précipiteront au fond d’un ravin. Aucun de nous ne pourra y échapper sans en porter les marques. Lui, y survivra-t-il ? Mon Dieu, comme j'ai peur que James n’en sorte jamais indemne…

Cette pensée me tord les entrailles et me pousse à passer à l'acte. Mon corps, pressé sous le sien, attend la délivrance. Une chaleur familière, presque instinctive, se propage dans mon bas-ventre. C’est un jeu de regards, de souffles retenus. On est là, entre la tendresse et le feu, entre la retenue et l’abandon. J’enroule mes jambes autour de lui et ses mains m’empoigne plus fermement.

James a été surpris par ma demande, je le sais, et cette réaction m’a rassuré d’une manière étrange. Ce que j’apprécie le plus, c’est l’attention qu’il me porte. Je le sens, le devine, ce désir quasi permanent, cette passion délicieuse, quand il pose son regard sur moi, mais je pense qu’il se contient. Pour moi ou pour lui-même, je ne saurais le dire.

Tout à l’heure, James aurait pu se contenter de me prendre sans ménagement, de céder à ses propres pulsions sans se soucier de ce que je ressentais réellement. Mais il ne l’a pas fait. Au lieu de cela, il m’a laissé la possibilité de me perdre en lui, tout en respectant mes limites. Il m’a mené doucement jusqu'à l’orgasme avec amour et dévotion. C’était magique. Cette nuit, je sens que nous avons franchi un nouveau seuil. Et maintenant, je ressens un besoin viscéral de prolonger cette étreinte. J’ai envie qu’on découvre ensemble jusqu'où cette alchimie peut nous mener. Je veux qu’on fasse l’amour encore et encore, qu’on ne fasse plus qu’un. Je veux que ce soit passionnée, doux, tendre, sauvage. Je veux tout ressentir et prendre tout ce qu’il est prêt à m’offrir.

Sans plus attendre, je l’encourage à me pénétrer, le guide vers mon intimité. Il s'enfonce d’un seul coup de rein, rapide et puissant. La sensation est phénoménale et un gémissement de plaisir s’échappe instantanément de mes lèvres. Mes muscles se contractent autour de lui, l’accueillant avec une avidité sans fin.

James semble être exactement là où il devait être, m’emplissant toute entière. Ses lèvres, pleines et entrouvertes, laissent échapper un râle chaud qui caresse mes cils comme une brise d’été. Les contours de son visage sont à la fois marqués et apaisés, un mélange envoûtant de désir ardent et de vulnérabilité. La lumière douce joue sur ses traits, accentuant ses pommettes saillantes et sa mâchoire carrée. Le regard qu’il me porte est juste éblouissant.

Sa poigne se raffermit sur ma cuisse, ses muscles se tendent avant de se relâcher presque immédiatement, tandis qu’il se fige au-dessus de moi, ses yeux ancrés aux miens. Il ne bouge plus, et j’en fais de même. Nos chaleurs fusionnent et je ne peux m'empêcher d'imaginer ce que ce peau contre peau exaltant, sans barrière, lui fait ressentir. Dans cette immobilité qui s'éternise, nos deux corps s’apprivoisent, se délectent l’un de l’autre, et je l’héberge volontiers, appréhendant la vague de sensations qui risque de nous submerger sur-le-champ si James n’anticipe pas notre plaisir en freinant ses ardeurs. Nos ardeurs.

Mais déjà, il se déride et entame un lent va-et-vient, éveillant des vagues de sensualité inextinguibles. Mes halètements emplissent toute la pièce, et je comprends que ce rythme languissant ne fera qu’exacerber mes ressentis, rendant ma résistance illusoire.

Je m'accroche à son cou, mes doigts s'enfoncent dans sa peau, cherchant une prise. Instinctivement, je remonte mes cuisses, les resserrent fermement contre ses hanches. Mais c’est encore pire — chaque poussée est amplifiée par cet angle et les ondes de plaisir m’envahissent plus violemment. Ses mouvements me consument, et je me surprends à murmurer son nom, une fois, deux fois, d’une voix rauque et suppliante.

L’effet recherché est tout l'inverse — enfin dans un sens — : James grogne et accélère le rythme, et moi, je m’enfonce encore plus dans l’extase. Je suis déjà si proche du point de rupture que, si je ne reprends pas la main, on va frôler la fin avant même d’avoir vraiment commencé. Mon corps réagit instinctivement. Je l’emprisonne encore plus fort, pour tenter de le ralentir.

— “James…”, je souffle entre deux soupirs, “Attends...”

Ma voix s’élève, plus énergique et déterminée. Je dénoue mes bras et glisse mes mains dans ses cheveux, le tirant doucement pour qu’il me regarde. Il fronce les sourcils, son visage raviné par la concentration. Son désir est palpable. Dieu, qu’il est beau ! Il est sur le fil, et je sais qu'il ne faudra pas grand-chose pour nous faire basculer ensemble.

Je lui souris timidement, et je ne sais par quel hasard, il comprend. Lentement, ses mains rampent sous mes fesses, sa poigne de fer verrouillant mes chevilles contre lui. D’un mouvement fluide, il nous soulève tout en restant profondément en moi. Il s’assoit sur ses genoux et plonge vers mon cou, me mordille le lobe de l’oreille et m’embrasse juste en dessous, dans cette zone érogène qu’il connait bien. Ses mains entreprennent de douces caresses dans mon dos et je sais qu’il m’encourage à prendre le relais. James dépose les armes et me confie les rênes. A présent, c’est à moi d’imposer la cadence. Je prends une inspiration profonde, mes mains se posant sur ses épaules pour me stabiliser, et je commence à onduler contre son corps. Les râles de James contre ma peau m’électrise. Je le tiens entre mes griffes, et cette pensée me donne le pouvoir de continuer.

Je me cambre légèrement en arrière, une paume sur le matelas, l’autre derrière sa nuque, tandis que je prends de l’assurance. Mes hanches se mettent en mouvement, d’abord avec lenteur, savourant chaque seconde. James répond à chaque ondulation en me soutenant, ses mains glissant de mon dos à mes fesses, de mon ventre à mes seins, m’aidant à trouver un rythme qui nous emporte tous les deux. La chaleur qui monte entre nous devient fiévreuse. Ce n’est plus une nuit chaude d’été comme lors de nos ébats précédents, mais la sueur commence bel et bien à perler sur nos corps fous de désir. Et alors qu’il me contemple — non qu'il me dévore d’un regard à la fois sombre et pétillant — ses muscles se durcissent, ses traits se crispent sous l’effort, mais cette fois, c'est moi qui mène la danse. Mais là encore, c’est trop pour moi. Ce soir, je ne tiendrai pas.

Je plonge vers lui, capturant ses lèvres dans un baiser féroce et j'accélère, je nous précipite, je n'en peux plus. Mes poumons cherchent de l'air, mais chaque inspiration m’échappe. Ma poitrine se presse contre ses pectoraux, mon bas-ventre glisse et se frotte frénétiquement contre le sien. Je l'entends vaguement murmurer mon nom, comme une mise en garde, mais je suis déjà trop loin, perdue dans les sensations, incapable de temporiser.

Son regard brûlant se fait plus intense, et je sens ses mains tenter de freiner mon effervescence, de me retenir, de me ramener à un rythme plus mesuré. Pourtant, je n'y parviens pas. Chaque contact de sa peau contre la mienne, chaque frisson qui me traverse est maintenant à son paroxysme.

Il m'interpelle à nouveau, cette fois plus autoritaire, comme pour me rappeler à lui, mais je suis déjà emportée, plus rien ne m’arrête.

Mon souffle se coupe, remplacé par un cri que je n’ai plus la force de retenir. Je m’accroche à lui, mes doigts s’enfonçant dans son dos comme si c’était la seule chose qui me rattachait encore à la réalité.

James, sentant l’orgasme me traverser, m’entoure de ses bras, me soutenant, m’arrimant. Je me laisse retomber, mon souffle erratique, encore prisonnière de cette libération vertigineuse. Puis, doucement, James me ramène sur le matelas et se réajuste. Son regard se fait plus tendre, son souffle plus profond. Je l'embrasse. J’ai conscience d’avoir cédé sans l’attendre, alors, pour me faire pardonner, je ramène à nouveau mes jambes contre lui et me prépare à le mener vers sa propre jouissance.

Je suis encore dans la brume de mon orgasme, et lui, méthodique, reprend le contrôle. A ce stade, je suis prête à le laisser faire tout ce qu'il voudra de mon corps déjà repu. Il se penche, embrassant tendrement mes lèvres, et il reste ainsi à me scruter intensément, souffle contre souffle, attendant patiemment que je redescende.


Ses baisers brûlants laissent une traînée de chaleur sur ma peau hypersensible, alors qu’il reprend son exploration du bout de la langue jusqu’à mes seins, s’attardant, titillant mes sens déjà en alerte maximale. ​​​​​​​


Mes mains s’engagent vers ses muscles rugueux, prête à rendre chaque caresse, mais James attrape doucement mes poignets, les enserre avec dureté, et dans un mouvement fluide, les plaque au-dessus de ma tête.


— “Laisse-toi faire, mo chridhe…”, me susurre-t-il.


Ses mots me galvanisent, et je laisse échapper un petit oui approbateur. Avec une maîtrise étonnante, il recommence à bouger. Chaque poussée résonne encore en moi tandis qu'il cherche à m’emporter dans une nouvelle danse. Une lutte intérieure se lie sur son visage, comme s'il tentait de se contenir, mais son corps ne cesse de répondre au mien, irrésistible. Mon Dieu, je crois que James est prêt à nous faire durer toute la nuit. C’est un amant formidable, infatigable.


Alors que la passion s'intensifie, je sens une impatience vibrer dans l'air. James se redresse, prenant appui sur ses genoux et remonte mes hanches à sa rencontre en m’écartant totalement les cuisses. La vue de nos sexes emboités me fait tourner la tête. Je laisse mes bras tomber nonchalamment sur le lit en fermant les yeux d'aise, mais avant, j'aperçois James laisser sa tête basculer en arrière également, un long râle s'échappant de sa gorge, comme s’il succombait à la même vision.


Dans cette nouvelle configuration, il peut approfondir ses pénétrations, nos corps s’alignant parfaitement. Ses lèvres sont pincées lorsque mon regard revient sur lui juste à temps pour voir sa main glisser sur mon ventre puis descendre pour venir à la rencontre de mon bourgeon. Ses doigts tracent des cercles hypnotiques sur ma peau, me rappelant à quel point il connaît chaque millimètre de mon anatomie. Et déjà, un second orgasme menace de m'emporter. J’empoigne vigoureusement les draps et enfonce mon visage dans l’oreiller pour étouffer mes soupirs.


Subitement, James se jette sur moi, sa main empoignant mon menton pour me tourner la tête et m’embrasser avidement, alors qu'il stoppe aussitôt ses coups de boutoir. La chaleur de ses lèvres contre les miennes, cette fusion de passion et de désir, fait frémir chaque fibre de mon être. Puis, son timbre à la fois ferme et mielleux, il me lance :

— “Pas cette fois, Vi ! On y va ensemble !”


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