CHAPITRE 28.6 * VICTORIA

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ATTENTION PASSAGE ÉROTIQUE

V.R.S.de.SC

♪♫ ... ♪♫


Je reviens contre lui et, d’un geste hâtif qui défie tout contrôle, scelle sa bouche d’un baiser passionné, sans répit ni mesure. Toute retenue s’efface, ne subsiste que l’urgence. J’accélère, nous précipite, je n’en peux plus. Les contours du plaisir et de la folie s’entrelacent jusqu’à se confondre. Mes poumons cherchent désespérément à se remplir, mais l’air me fuit, englouti par le débordement de sensations. Mes seins se pressent contre ses pectoraux, ma tête bascule en arrière, mes cheveux se déversent en cascade et son sexe glisse contre le mien avec une frénésie inassouvie, en quête du même vertige. Tout s’embrase. Tout. Happée par ce tourbillon d’exaltation, par cette tempête d’envie, je libère les chaînes qui m’entravaient, comme si elles n’avaient jamais existé.


Je l’entends vaguement murmurer mon prénom, telle une mise en garde. Trop tard. Je suis déjà trop loin, perdue au milieu d’une mer de flammes, incapable de temporiser. La réalité, les limites, tout a disparu.


James saisit mon menton d’une poigne ferme, m’oblige à croiser son regard impérieux. Ses mains, pourtant si puissantes d’ordinaire, tentent de freiner mon effervescence, de me ramener à un rythme plus raisonnable. Je n’y parviens plus. Chaque contact de sa peau contre la mienne, chaque frisson qui me traverse atteint maintenant son paroxysme.


Il m’interpelle à nouveau, plus autoritaire. Mon corps n’a cure de son appel. Je secoue la tête et le supplie, dans un dernier sursaut, de me laisser aller jusqu’au bout.


— Mon amour, s’il te plaît, ne m’arrête pas…


Mon souffle se dérobe, remplacé par un cri que plus rien ne retient, affranchi de toute pudeur. Je me cramponne à lui avec la force du désespoir. L’orgasme me ravit en un éclair fulgurant. Ses bras m’enveloppent, protecteurs. Lorsque je m’effondre contre lui, alanguie, ma respiration erratique, ma poitrine en feu, encore prisonnière de cette libération prodigieuse, je crois l’entendre rire.


Après quelques secondes d’immobilité, James nous ramène vers la douceur des draps. Son regard se fait plus tendre, affectueux. Je l’adore. Je l’embrasse, une caresse de lèvres pleine de gratitude, de désir aussi.


— Mon amour, hein ?


Son murmure oscille entre amusement et gravité. Je cligne des yeux, confuse, puis le fixe, toujours enlisée dans la brume du plaisir.


— Quoi ? bredouillè-je, incertaine.


Son sourire m’émerveille. Je soupire d’aise. Toutefois, mon prince ténébreux a l’air différent, comme s’il cachait quelque chose. Mon cœur rate un battement. Qu’ai-je fait ?


Il hésite une fraction de seconde avant de répondre.


— Rien, Vi. Juste… merci.


Pourquoi ? Un éclair de lucidité m’éclabousse et l’évidence s’impose : dans cette chevauchée en tandem, j’ai chaviré trop tôt. Sans lui. Mince…


— Désolée, je… C’était plus fort que moi.


Ma voix, un peu gênée, trahit la légère culpabilité qui me saisit. Pour me faire pardonner et expier mon impatience, je remonte mes jambes contre lui et me prépare à le mener vers la jouissance qu’il mérite.


— Tu… tu peux continuer.


Son éclat de rire me déstabilise. Il enfouit furtivement son visage dans mon cou, chatouille mon lobe d’oreille avant de revenir dans mon champ de vision. Ses yeux pétillent de tendresse, mais de malice aussi. Il fond sur ma bouche, un baiser qui traîne, s’étire, m’aspire. Sa langue, douce et vorace à la fois, flirte avec la mienne, joueuse, puis m’assujettit avec une insistance qui me fait tanguer. Puis il se recule, se suspend au-dessus de moi, me scrute. Souffle contre souffle. Je devine ses intentions : il attend que je redescende de mon petit nuage.


Finalement, il me chuchote d’une voix râpeuse et enfiévrée :


— Tu m’as privé de quelque chose, mo chridhe…


Privé ? Décidément, c’est la soirée des reproches. J’encaisse mal, alors je rends.


— Avec ton palmarès, tu ignores donc que le plaisir féminin ne se limite pas à une seule vague ?


Ma réplique fuse, acérée. Dans ma lancée, j’enfonce le clou.


— Tu m’en crois incapable, ta mémoire flanche déjà ou tu commences à vieillir ?


Il se redresse, frôle ma hanche, puis l’empoigne avec une fermeté qui me défie. De nouveaux bleus en perspective. Ses prunelles luisent d’un feu double : amusement et convoitise. Les miennes doivent surement s’être assombries. Quant à son sexe, il s’impose, dur et brûlant, ancré contre mon bas-ventre, réclamant son dû.


Il m’agace. Intensément. Délicieusement.


— Détrompe, Vi, rétorque-t-il. Je sais très bien que je partage un lit avec une lionne.


Puis, vif comme l’éclair, il pince mes lèvres entre ses dents. Je m’échappe, contrariée, mais troublée malgré moi. Parce que son arrogance est fondée. Et ça m’exaspère. Cet homme est la tempête et l’aimant, mon désarroi et mon obsession.


— Oui, mais on dirait bien que tu as des revendications.


Il esquisse un sourire en coin, visiblement heureux de cette tension. Il m’écrase contre lui, prend ma mâchoire entre ses doigts et me force à soutenir sa détermination. Son haleine chaude câline ma peau avant qu’il ne brise le silence, d’une voix grave et lente.


— Alors, on joue, Vi ?


Sa main glisse sur mes courbes. Chaque caresse engendre des fourmillements incontrôlables.


— Tu connais parfaitement mes attentes, ajoute-t-il.


Mon pouls accélère. Mon corps devance ma pensée, emporté par l’instinct. J’essaie de répliquer, mais il n’en a que faire, ses paroles frappent ma conscience pareille à une décharge violente.


— Je veux te voir jouir, Victoria.


Il murmure ces mots comme une promesse, mais ses pupilles sombres les transforment en exigence.


— Regarde-moi te faire l’amour. Regarde-moi lorsque tu te livreras à moi. Et surtout, regarde-moi quand je me répandrai en toi. Je n’ai jamais été aussi complet qu’avec toi. Je veux plus que ton corps, Victoria. Je veux ton cœur. Le mien est tout à toi.


Sa déclaration s’abat dans le silence, gravée comme une sentence irrévocable. Lourde. Irréversible. James lacère mes défenses, tatoue son amour dans mes entrailles, y inscrit ses certitudes, celles qui ne demandent qu’à s’enraciner. Son emprise me galvanise d’un vertige qui éclate mes doutes. Cet homme m’aime vraiment. Point. Et cette vérité-là m’ébranle plus que tout, fait écho à mes propres désirs.


Mes mains s’engagent vers ses muscles rugueux, avides de lui renvoyer la pareille, de marquer son corps comme il bouleverse le mien. Mais mon lion saisit mes poignets avec une aisance déconcertante, les plaquant au-dessus de nos têtes. Un piège de velours.


— Laisse-toi faire, cette fois…


Un rictus éclot sur ma bouche. Ce qu’il ne perçoit pas, c’est qu’à ce stade, saturé de désir, je suis prête à lui accorder tout ce qu’il envisage. Il va tout me prendre et je n’ai aucune intention de l’arrêter.


James me prépare avec une expertise incontestable. Il s’attarde, insiste, titille mes nerfs en alerte maximale. Ses baisers redessinent mes courbes. Une inspection en règle qui imprègne ma peau hypersensible. Sa langue, sa barbe, son souffle me rendent folle. Chaque contact est une provocation subtile, une escalade lente et inexorable vers ce seuil où je m’abandonnerai complètement. Ses paumes se déplacent avec une virtuosité digne d’un sculpteur de plaisir tandis qu’il me retourne à plat ventre. Ses lèvres le long de mon échine enflamment mon épiderme. Mes reins s’arquent naturellement, anticipant l’instant où il m’enverra au-devant de sa volonté.


Mon partenaire cale ses genoux de part et d’autre de ma cuisse, ma jambe coincée entre les siennes. Une cage de muscles et de chaleur. Je plie mon coude sous ma tête, niche ma joue dans le creux de mon bras en soupirant.


Ses mains malaxent mes fesses avec douceur, puis fermeté. Ses doigts se glissent vers mon sexe, s’y insinuent, déclenchant une vague qui m’arrache un gémissement tremblant. Quelques va-et-vient, trop brefs, trop justes, un avant-goût insuffisant. Puis, son membre dur et brûlant les remplace. Une invasion qui, à mon grand désarroi, m’irrite mes parois intimes d’une manière presque affolante. Je retiens ma respiration. Loin de moi l’idée de fuir, mais la sensation d’un trop-plein, à la limite de l’inconfort, me saisit et me force à m’ajuster sous son influence. Mes poings se serrent sur les draps, mon genou part en équerre.


Mon esprit est en demande, mais mon corps, encore à la merci du précédent orgasme, oscille entre envie et douleur. Un équilibre précaire, un combat intérieur. La résistance de mon anatomie me surprend, mais, soudain, la pression disparait. James se retire, comme s’il avait perçu ma crispation et dans ce geste, s’y voit une évidence : mon bien-être prime pour lui. À peine ai-je le temps de rassembler mes pensées pour l’inviter à poursuivre — après tout, la lubrification naturelle ne devrait pas tarder à revenir — que ses caresses reprennent, lentes, précises, troublantes. Sa lecture de mes sensations me désarme. Il ne cherche pas à précipiter les choses. Il apprivoise ma chair, la convainc avec patience, la déroute de douceur. Ses actions habiles font naître en moi une excitation qui se convertit bientôt en chaleur humide. Je soupire, mes muscles se relâchent tandis que son insistance finit par m’éveiller totalement.


Alors, il dépose un chapelet de baisers de ma nuque à mes fesses, puis se réinstalle à califourchon derrière moi pour unir enfin nos corps. Les barrières sont retombées. D’abord languides et sensuels, ses mouvements gagnent en fluidité. Peu à peu, chaque poussée résonne en moi, et là où la gêne persistait, une mer de délice déferle. Mon complice me propulse dans une nouvelle danse. Le langage de nos silhouettes se réinvente, trouve le bon tempo, cette cadence où tout s’accorde sans heurt, où le plaisir ne connaît plus d’obstacle.


La passion s’intensifie, une impatience vibre dans l’air. Ses doigts, vigoureux, quoique tendres, bifurquent vers ma taille, s’aventurent sous mon ventre m’indiquant silencieusement ce qu’il attend : il m’incite à me redresser. Je me positionne sur mes avant-bras, les genoux bien ancrés sur le matelas, consciente de l’abandon que cette posture exige et du frisson qu’elle provoque en lui.


Une paume cale doucement le creux de mes reins, accentuant l’arc de mes lombaires, tandis que l’autre trace des cercles indolents de ma hanche à mes fesses. Le moment s’éternise. Je jette un coup d’œil par-dessus mon épaule. Nos regards se percutent. James m’observe, l’expression grave. Son poing cerne sa verge et ses muscles sont bandés à l’extrême. Il est sexy en diable. Mon cœur se liquéfie.


Soudain, il lève une paume vers moi. Une fraction de seconde, je crois qu’il va me prendre brutalement. Mais non. Il attend. Dans ce silence, je tends la main pour saisir la sienne. Dans un mouvement fluide, il m’attire contre lui, mon dos se heurtant à son torse puissant.


Ses doigts s’emmêlent dans mes cheveux, s’y implantent avec une sévérité possessive avant d’incliner mon visage vers lui. Puis, il m’embrasse. Profondément. Langoureusement. Sa langue s’insinue, conquérante, et je l’accueille avec la même fièvre. Me noyer dans ce baiser, me fondre en lui et oublier le monde, voilà ce que je ressens.


Lorsqu’il se détache enfin, un léger vertige m’envahit. Il murmure contre ma bouche :


— Tu m’arrêtes si c’est trop, d’accord ?


Trop ? Trop tard pour ça.


Je hoche la tête, incapable de parler immédiatement. Un « Oui » timide, mais chargé de désir et de confiance franchit mes lèvres. À peine le mot s’est-il évaporé qu’il nous oriente vers cette position de prédilection.


Je prends appui sur mes paumes et mes genoux, mon souffle déjà saccadé. Sa verge, enflée et insistante, longe mes fesses, une promesse de laisser-aller débridé, un assaut imminent. Il ajuste nos jambes, orchestre nos morphologies, arrime ses mains à ma peau pour un moment parfait. Puis, lentement, inexorablement, il s’enfonce en moi.


Dans cette nouvelle configuration, il s’ancre profondément jusqu’à ce que je n’aie plus d’autre choix que de l’accueillir tout entier. Nos corps s’alignent à la perfection, chaque coup de reins millimétré, peaufiné, réglé comme une mécanique implacable. Mon homme me guide, sculpte notre plaisir avec une précision d’orfèvre.


Le bruit sourd de nos chairs qui se heurtent emplit la pièce, martèle une allure primale, comme une pulsation universelle. Une danse sauvage, furieuse et sublime, aux racines anciennes. Je me dérobe à moi-même, emportée par cette cadence où la passion et l’abandon ne font plus qu’un.


Ses frappes puissantes m’assiègent maintenant brutalement. Sa poigne me soumet, son bassin me bombarde, sa virilité me désaxe littéralement. À mesure qu’il accélère, ma respiration est en déroute et je me questionne : partage-t-il le même abandon que le mien ? Éprouve-t-il cette friction des âmes, cette alchimie des coeurs, comme moi ? Mais, plus obscure encore est cette pensée : dans l’intensité de ses assauts, trouve-t-il une autre forme de délivrance, de purge de ses démons ?


Je suis sur le point de craquer, de m’effondrer. D’ailleurs, c’est exactement ce que je fais : je me laisse tomber vers l’avant, m’accoude, empoigne l’étoffe immaculée sous moi avec vigueur et enfouis mon visage dans le matelas pour étouffer mes cris. L’orgasme me traverse, me détruit, me lie à lui de manière irréversible. Encore. C’est formidable et inédit. Cette position n’a jamais engendré un tel phénomène chez moi.


Tandis que mes gémissements erratiques se mêlent aux coups de boutoir de son bassin, que chaque fibre de mon être succombe à l’extase, mon fauve endiablé s’immobilise, cédant à son tour à la jouissance. Enfin, c’est ce que j’ai naïvement cru. Ses mains rampent jusqu’à mon ventre et son torse épouse mon dos. Son souffle chaud caresse mon oreille lorsqu’il me susurre :


— La prochaine fois, Vi, tu m’attends. On y va ensemble.


D’un coup de reins surpuissant, il me renvoie sur le matelas. Un geste tout aussi déterminé me retourne en moins de deux. Ses yeux couleur océan m’attrapent, le feu du désir et du défi les illumine. Sans délai, il se réengage en moi, et sa bouche s’empare de la mienne avec urgence. Mon cœur bat la chamade : à cet instant précis, cet homme devient plus essentiel que l’air que je respire. La torpeur de ses bras me fait me perdre pour mieux me retrouver, une âme éclatée qui se recompose, guidée par la force d’une attraction irrépressible. Dans l’espace clos de cette suite de luxe, James est mon monde, le point cardinal où mes errances trouvent enfin leur sens.


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