CHAPITRE 29.2 * JAMES

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ATTENTION PASSAGE EROTIQUE

J.L.C

♪♫ ♪♫

Les rayons du soleil matinal filtrent à travers la baie vitrée et notre chambre est illuminé d'une lumière douce et dorée qui chatouille doucement mes paupières, me tirant de mon sommeil. Je ressens tout de suite un poids contre mon corps... Victoria.

Elle est lovée contre moi, sa paume sous sa joue, ses cheveux soyeux répandus sur l’oreiller blanc. Ses respirations douces et régulières caressent mon bras, créant une mélodie apaisante qui résonne dans le silence du matin.

Je me redresse avec délicatesse et l’embrasse tendrement pour la réveiller.

— “Bonjour mon amour...”, je lui souffle.

Elle frémit et pousse un petit grognement de contentement.

Je passe mes mains sous la couette pour venir caresser son bras, ses côtes, sa cuisse tout en déposant de doux baisers dans son cou, sur sa clavicule, son épaule frêle. Elle bascule langoureusement sur le dos, se trémousse légèrement sous mes caresses, repoussant de ses pieds la couette qui dévoile ses courbes affriolantes. Un régal pour mes yeux énamourés.

Mes doigts papillonnent sur sa peau avant de remonter jusqu’à sa poitrine, traçant des lignes invisibles sur sa peau tiède. Je frôle les coutures de sa lingerie, blanche, non… bleu pâle, qui contraste tellement avec la teinte dorée de sa peau. La dentelle translucide laisse entrevoir ses mamelons, plus foncés qu’avant, attirant naturellement mes doigts et, mes lèvres. Ses mains rampent mollement sur le lit, tandis que son souffle, encore endormi, accompagne mes gestes. J’ai la drôle d’impression que ses seins sont plus pleins, qu’ils n’épousent pas mes paumes comme avant. Tant mieux, je ne vais pas m’en plaindre. Elle s’étire, se cambre à ma rencontre, mais ses paupières restent fermées. Elle repousse son réveil, comme toujours.

Je sais exactement ce que je dois faire pour la surprendre, pour la ravir. Lentement, je m’installe entre ses cuisses en repoussant la couette sur ma tête. Je plonge dans ce cocon de chaleur, décidé à la satisfaire avec gourmandise et dévotion.

Ma bouche trace un sillon humide sur son ventre, autour de son joli petit nombril tandis que mon regard est attiré par la beauté de son corps sous la dentelle bleue. Je m’attarde un instant sur l’élastique de ses dessous, toujours transparents, toujours bleu pâle. Mes dents tirent délicatement dessus, un geste taquin qui la fait soupirer d’aise. Un frisson d’anticipation me traverse. J’ai hâte de dévoiler ce qui se cache derrière, d’éveiller ses sens et de la plonger dans un plaisir renouvelé.

Mes mains agrippent doucement sa taille, mes paumes glissent le long de son flanc, effleurent ses hanches, plus charnues, mais toujours si enchanteresses. Victoria arque le dos, s’abandonne à mes cajôleries. Ses doigts se perdent dans mes cheveux, comme pour m’encourager à continuer. Je joue encore un peu, suivant avec ma langue la ligne de son sous-vêtement, le long de son bas-ventre, puis de son aine. Victoria gémit faiblement, en écartant délicieusement ses cuisses dans une invitation sans équivoque. Je me fais un point d’honneur à l’exaucer, savourant chaque instant de sa reddition.

Mes lèvres effleurent à peine la fine bande de tissu, que déjà son souffle s’accélère. Elle est toujours si réactive que le jeu en devient émoustillant et attise mon caprice de la faire languir. Ma langue trace des cercles lents et calculés à travers la discrète barrière. Un sourire s’étire sur mes lèvres lorsque je l’entend grogner de frustration. Je tire la dentelle pour accentuer la pression et ma bouche frôle à peine l’endroit où elle me réclame le plus. Elle me supplie en murmurant mon nom.

Alors avec une lenteur exquise, j’écarte suffisament sa lingerie pour crocheter un doigt en elle. Elle pousse un petit cri de surprise. Je ris contre sa peau. Mais, comme je meurs d’envie de la dévorer toute entière, je finis par lui retirer complètement ce fichu bout de tissu, pour qu’enfin mes yeux se délectent de son intimité.

Je remarque la fine ligne plus claire qui s’étend sur son bas-ventre. On dirait une cicatrice, et je ne sais pour quelle raison, elle me parait particulièrement séduisante, presque familière. Sans que je me l’explique, mon cœur fait un bond, et une fierté grisante m’envahit subitement.

Mais à la seconde où je m’installe pour la goûter, frémissant d’impatience, des bruits légers parviennent à mes oreilles, comme des petits pas qui se rapprochent. Une porte s’ouvre brusquement, et l’instant intime que je m’apprêtais à apprécier se transforme en une surprise inattendue.

Sont-ce des rires d'enfants que j'entends ?

La voix de Victoria m'arrache à ma réflexion.

— “James !” me presse-t-elle en riant.

Elle se dégage et cherche à se redresser en me poussant à sortir de ma cachette. Merde, je sens déjà le matelas s’enfoncer sous le poids de…

— “ Mommy, on peut avoir des gaufres ce matin ?”, demande une petite voix pétillante et espiègle.

Je me pétrifie. Une petite fille ? Il se passe quoi là ?

—“ Bien-sûr ma chérie ! Mais, on dit bonjour d’abord et je veux un gros calin”, lui répond Vi avec engouement et tendresse.

Victoria a une fille ? Je n’ai jamais entendu parler d’elle. Je nage en pleine confusion. Et si elle a une fille, alors… qui est le père ?

— “D’accord. Bonjour Maman ! Bonjour Papa !”, s'écrit la petite, toute guillerette.

Je reste figé sous la couette. La gamine a bien dit papa non ? Je n'y comprends rien. Mais pour l'instant, hors de question que je sorte de là-dessous. Manquerait plus que je comette la bévue du siècle. Si elle s'attend à voir son père et que c'est moi qui apparais... Non, je préfère rester planqué. Mais pourquoi Vi ne réagit pas ? Je lui pince le mollet pour qu'elle fasse quelque chose. Rien.

— “Regardez, z’ai trouvé un trézor !”, la coupe une seconde voix en zozotant.

Un autre bout de chou ? Attend une minute ! Victoria, maman ? Ca n’a aucun sens. Combien d’enfants a-t-elle ?

— “Oh mon bébé c’est adorable ! Viens là que je t’aide à grimper”, s’exclame leur mère.

Non, c’est impossible, mon cerveau est en train de faire une syncope. Se pourrait-il que Victoria ait une famille ? Le choc de cette révélation me laisse à peine le temps de réaliser. Pas le temps d’analyser plus en profondeur : quelque chose me saute dessus.

—“Papa, tu joues à quoi là ?”, interroge une troisième voix cristalline, en escaladant mon dos.

Un petit gars ? Trois. S’il y en a un quatrième, je....

— “Maman, j'ai super mal dormi à cause de lui”, se plaint une nouvelle voix plus affirmée, celle d’un garçon plus grand qui semble faire son apparition, et dont l’agacement perce à travers le tissu de la couette.

— “C’est pas de ma faute !”, proteste le petit frère en jouant au trampoline sur mon dos. “C’est lui qui me réveille parce qu’il ronfle !”

Une explosion de rires exaltants éclate autour de moi, et je réalise que la situation m’échappe totalement. Quatre enfants. Quatre petites voix qui tintent dans l’espace. Je suis submergé par une tempête d’émotions.

— “Papa, tu veux voir mon trésor ?”, repète le chérubin.

— “Oui, Papa Jamie ! Pourquoi tu ne sortirais pas de là pour voir ce que notre petit ange nous a apporté”, m’invite gentiment Vi. “Et oui, on aura des gaufres, parce que c’est papa qui va les faire !”

Un concert de “oui” bruyant acceuille la nouvelle.

Je me raidis encore plus sous la couette. Mais déjà un sentiment de joie euphorique grapille du terrain. Victoria vient de me confirmer l’impensable. Ma confusion se mûe lentement en un étonnement jubilatoire.

— “Allez Papa, s’il te plaît”, répète la petite puce.

— “Beurk, mais c’est quoi ça !”, s’offusque celui qui semble être l’ainé.

— “C’est mon trézor !”, explique celui qui semble être le petit dernier.

Victoria rit et son timbre doux et mélodieux se fait réconfortant :

— “Ne t’inquiètes pas, mon coeur, c’est très joli. Ton grand frère va s’excuser, n’est-ce pas Cillian ?”

Cillian ? Le prénom de mon grand-père ? Ca ne peut pas être le hasard. Je sens mon cœur exploser de joie alors qu'on m'interpelle impatiemment :

— “Papa ! Papa ! Il pleut pas ! On peut aller à la plage aujourd’hui. Tu a promis qu’on irait s’il pleuvait pas !”

C’est la petite fille qui s’adresse à moi. Sa petite voix résonne comme une douce mélodie, emplie d’innocence et d’excitation.

L’idée d’aller à la plage avec eux me fait chavirer. Des enfants… mes enfants ? Je n’avais jamais imaginé un tel scénario. Mon esprit tangue entre l’émerveillement et la panique. Non, juste l’émerveillement...

— “Oui, Papa, z’e veut faire des sateaux de sables !”

— “Non, aujourd’hui, Papa il m’emmene au rugby !”, conteste mon grand.

— “C’est cet après-midi, Cill”, commente sa mère.

— “Moi ze vient au rugby !”, ajoute mon petit ange, tout gaillard.

— “S’il y va alors moi aussi je pourrais Maman ?”, intervient ma petite princesse.

— “Je pensais plutôt à vous envoyer tous chez Tati Isla et Tonton Antoine cet après-midi, pour que votre papa et moi on puisse attaquer le terrassement, mais… On pourrait repousser ça à plus tard non ? Qu’est ce que tu en penses mon amour ?”

À ces mots, une vague de joie éclate en moi, frémissante comme une mer calme sous le soleil. Je suis pris dans ce tourbillon de voix enfantines et, amusé, je lance en riant :

— “D’accord, mais il faut que je m'entraîne d’abord à faire des gaufres et à construire des châteaux de sable. Et qui sait, peut-être qu’on va trouver un dragon dans le jardin pour les garder !”

Les rires résonnent dans la pièce, créant une symphonie de bonheur.

— “Sauf que pour ça, tu dois d’abord venir embrasser tes enfants James ! Et je ne suis pas contre un petit bisous au passage”, m'encourage Victoria.

Mes pensées s’embrouillent et mon cœur se comprime. Victoria et moi, des enfants ? C’est tout ce dont je rêve !

En état de pure surcharge émotionnelle, je rampe hors de la couette pour plonger dans cette réalité éblouissante. Je désire tant voir leurs petites bouilles, rencontrer ses petits-êtres faits de nous. Mais lorsque j’émerge, le silence a remplacé l’excitation du moment. Plus rien. Aucun signe de leur présence. Je scrute la pièce, mon enthousiasme se transformant en confusion. Mais qu’est-ce que…

Amy ? Un frisson d'incompréhension me traverse. Qu’est-ce qu’elle fout dans notre lit ? Où est Victoria ? Où sont les enfants ? Je fronce les sourcils, cherchant des réponses dans le regard enflammée de mon ex. Mon cœur bat plus vite alors que les souvenirs d'une passion dévorante, de trahisons et de promesses non tenues remontent à la surface.

Amy, avec ses yeux bleus perçants me dévisage, énigmatique. Un sourire enjôleur se dessine sur ses lèvres, un sourire qui éveille une nostalgie brûlante. Non ! Je ne veux pas d’elle ici ! Je me recule dans le lit pour m’éloigner d’elle en secouant la tête, mais rien n’y fait. Elle est toujours là. Ses traits sont impeccables, sa peau lisse, et dans la lumière douce du matin, elle semble presque belle, mais irréelle. Soudain, elle se jette sur moi et capture mes lèvres. Son baiser me laisse un goût amer dans la bouche. Je ferme les paupières et je la repousse loin de moi. Quand je les rouvre, Victoria réapparaît. Bordel ! Qu’est-ce-qui m'arrive !

Je lui saisis les deux bras et la plaque contre le matelas en l’enjambant. La panique brouille tout et l’urgence de la situation m’emprisonne. Son regard d’ambre, habituellement si chaleureux, me scrute avec une lueur d'effroi. Non !

— “Vi, mon amour, c’est moi !”

Je fonds sur elle sans prévenir, l’embrassant passionnément, cherchant à chasser le spectre d'Amy.

Victoria se débat un instant, surprise, mais sa résistance est de courte durée. Je me laisse emporter par ma frénésie, le besoin de la posséder, de la faire mienne, annihilant toute pensée rationnelle. La chaleur de son corps me réchauffe et me réconforte, mais au fond de moi, le souvenir d'Amy persiste, une ombre insidieuse qui refuse de disparaître.

Soudain, la voix d'Amy s'insinue entre nous :

— "Qui est Victoria ?"

Quoi ? Mon attention se porte à nouveau vers le visage sous le mien. Non !

Amy reprend, avec une désinvolture troublante :

— “Alors James ? Je pensais que tu voulais qu’on baise, bébé ? C’est ce que tu veux, n’est-ce pas ?”

La colère et la fureur m'assaillent, mais au fond, une partie de moi veut céder, veut lui faire payer. Je vais la baiser putain ! Comme une chienne ! Avec tout le dégoût qu’elle m’inspire ! Et après, je m’en débarrasserai, comme j’ai balancé ma dernière dose dans les chiottes. L'adrénaline pulse dans mes veines, un mélange de désir et de rage.

J’attrape cette garce par les bras, la tirant vers moi avec une force brutale. Ses yeux brillent de défi, mais je ne lâche pas prise. Mes lèvres se referment sur les siennes avec une violence sauvage. Chaque baiser est une explosion de haine. Je la retourne sans ménagement, plaque sa tête contre le matelas. Son corps réagit à ma volonté, obéit à mes moindres mouvements. Mes mains empoignent ses hanches, la repositionne pour l’aligner avec ma détermination. Je la domine. Je vais la briser comme elle m’a brisé, comme elle a réduit mes rêves en poussière, anéanti notre avenir, me précipitant au fond de ce gouffre de noirceur qui me sépare irrémédiablement du bonheur, de Victoria. Parce que la femme que j’aime comme un fou ne voudra jamais de moi !

L’emprise de ma colère me consume, alimente une folie dévastatrice. Elle ne comprend pas, mais moi, je sais : c'est une revanche, une nécessité. Une manière de m’en défaire pour toujours !

D’un geste sec, je la libère de son string rouge. Mes mains verrouillent ses bras dans son dos et je la maintiens ainsi, soumise. La vue de sa croupe m’excite malgré moi, bien que je me foute de son corps, de ses désirs. Je veux la faire hurler, peu importe si c'est de douleur ou de plaisir. Elle mérite de souffrir pour tout ce qu’elle m’a pris, pour tout le mal qu’elle m’a infligé.

Je baisse précipitamment mon boxer, prêt à me décharger en elle une dernière fois, à m’avilir encore une fois, à tout perdre — à jamais. Mon Dieu, non, pas ça ! Comment ai-je pu croire, même un instant, que je pouvais m’abaisser à ça ?

Victoria… Mon véritable amour. Je ne peux pas lui faire ça. Son sourire, son doux rire, ses beaux yeux cuivrés qui m'ensorcelle... Elle m’a donné sa confiance, elle mérite tout mon respect, tout mon amour. C’est avec elle que je construirai mon futur désormais. Je dois tourner le dos à mon passé. Amy n'est plus rien. Je la chasse de mon esprit.

D’un bond, je me lève du lit en me rhabillant.

— “Dégage ! Je ne veux plus de toi !”, ma voix tonne, vibrante d'émotion.

Mon cœur bat la chamade, partagé entre la colère et la confusion, mais je ne veux que Victoria. La garce me toise d’un air méprisant et mauvais et avec une hargne perfide, elle m’assène le coup de grâce :

— “Victoria ? Sérieusement, James ? Tu penses vraiment qu'une femme comme elle pourrait vouloir d'une merde comme toi ? Un junkie, un dépravé, un pauvre minable qui s’accroche à des rêves pitoyables, qui ne sait pas garder le contrôle, qui n'a jamais aimer véritablement… Elle finira par te détester et ira voir ailleurs, tout comme moi. Mais peut-être que tu aimes ça, hein ? Être piétiné, abandonné, cocufié… Elle te mettra dehors comme on jette les ordures ! Tu ferais mieux de continuer à baiser à tout va et à te foutre en l’air ! Une overdose, bébé, ça résoudra tous tes problèmes. Parce que tu n’arriveras jamais à m’oublier, Jamie ! Tu m’aimeras pour toujours et tu crèveras seul ! ”

Sa tirade acide, venimeuse, claque comme un fouet, sonne comme une sentence mortelle. Son rire cruel et malfaisant résonne dans la pièce comme l’écho de mes propres échecs. Je chancelle, pris au piège dans ce cauchemar tissé de regrets et de douleurs. Mon souffle se fait court, et tout autour de moi commence à se tordre, se déformer. Les contours de cette chambre, ce cocon rêvé qui n’existera jamais, vacillent. Le visage d'Amy devient flou, comme une ombre menaçante prête à m'engloutir.

— “Non...”, je murmure, condamné.

Mon corps est lourd, mais quelque chose en moi résiste, refuse de se laisser sombrer davantage.

Victoria... Victoria... son nom rayonne comme une lumière dans ma nuit intérieure.

Je veux crier, mais aucun son ne sort de ma gorge. Le monde autour de moi s’effondre. Un feu se déclenche. Les flammes viennent lécher les meubles, les rideaux, mes pieds. Et dans un dernier éclat de désespoir, je ferme les yeux, me réfugiant dans le néant.

Soudain, tout s'arrête. Le silence m'entoure, un silence oppressant.

Je me réveille en sursaut, trempé de sueur. Ma poitrine se soulève rapidement, mes mains tremblent. Je suis de retour. Dans la chambre. Seul. Non… Pas seul. Un corps est étendu près de moi. Mon cœur s'emballe alors que la terreur grandit. Et si ce n’est pas Victoria ? Je balance mes jambes par-dessus le bord du lit prêt à m’enfuir. Je n’ose pas regarder derrière.

— “James ?”

Mon Dieu… Je reconnais sa voix nacrée. Victoria…

Je pose mes coudes sur mes genoux, prend ma tête entre mes mains. Le cauchemar m’a laissé un goût amer, un vertige dans lequel je bascule encore, comme si les mots d’Amy persistaient dans l’atmosphère lourd de la suite.

Un petit corps frêle se glisse contre moi. Des mains douces m’enlacent par la taille et une joue se pose sur mon omoplate. Elle ne dit rien, se contente de m’étreindre, me transmettant chaleur et réconfort.

Je prends une profonde inspiration. Les secondes s’égrainent, et je reste cloîtré dans le silence, incapable de me détendre complètement. Même les mains apaisantes de Victoria ne réussissent pas à déloger le nuage sombre qui plane dans mon esprit.

Je tire sur mes mèches, serre mes poings, lutte contre la tentation de partir loin d’ici.

— “Je suis désolée, mon amour… Je ne sais pas si je suis assez fort pour nous...”, avouè-je dans un souffle, à peine audible.

— “Si, tu l’es”, me répond-elle avec fermeté et douceur.

Elle reste immobile, mais ses doigts se resserrent légèrement, comme pour me dire qu’elle est là. Tant que je n’ai pas réglé mes démons, je ne serais pas prêt. Il faut que je m’en déleste, que je les purge, autrement, mon rêve d’une vie avec Victoria s’évaporera.

— “Je ne peux pas te perdre”.

— “Tu ne me perdras pas”.

Je m’effondre contre elle, épuisé par mon combat intérieur. Ses bras m'enveloppent. Je vois la lumière au bout du tunnel, mais je devrais m’y diriger de mon plein gré, seul. Victoria m’attendra, je le sais. Mais il est temps que je commence à me relever, pour elle… pour nous, et peut-être, un jour, pour eux...

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