CHAPITRE 30.4 * VICTORIA

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ATTENTION PASSAGE EROTIQUE

V.R.S.de.SC

♪♫ ... ♪♫


Je scelle nos lèvres dans un baiser aussi enflammé qu’inévitable. Le goût de sa bouche est un crépuscule de délices. Quand ses paumes enrobent le galbe de ma poitrine, il se recule à peine, exhale un râle rauque de plaisir, et dévoile un sourire étincelant, empreint de conquête. Il m'observe un instant, avec une arrogance enivrante, puis reporte son attention sur mon décolleté, reprenant son investigation sans hâte. Ses yeux sont comme des braises, brûlant d’envie et de certitude.


Ses caresses, à la fois fermes et audacieuses, diffusent une onctuosité qui me fait fléchir. Ses mains rugueuses poursuivent leur périple et son expression trahit un bonheur évident lorsqu'il me voit succomber à la tentation. Je ferme les paupières, respire profondément, absorbe cette chaleur qui s’infiltre jusqu’à mes os, au rythme effréné de mon cœur. Si mes poumons pouvaient contenir tout ce désir, j’éclaterais.


— D’accord, je crois que tu viens de me rendre complètement dépendante...


Un rire grave et velouté résonne à mes tympans. Un rire qui se loge bien trop près de ma peau, comme s’il faisait partie de moi.


— C'est le but recherché, me précise-t-il, tout content de lui.


Il relâche sa prise sur ma poitrine, puis m’enveloppe dans ses bras, me serrant contre lui. Je pourrais me perdre dans cette étreinte pour l’éternité.


— Alors, Sa Majesté est-elle prête à plonger dans son bain royal ? Bien chaud, comme elle les aime.


— Je les préfère brûlants, minaudè-je. Plus c'est chaud, plus c'est bon, non ?


Ma bouche s'immobilise contre sa clavicule, puis ma langue y glisse, sensuelle, dévale sa peau avec langueur, buvant chaque soupir qu’il libère. Il gémit à peine, mais c’est comme une invitation silencieuse à me perdre dans chaque centimètre de lui.


Soudain, mon lion émet un rugissement sourd, me saisit les fesses et m’enlace un peu plus fort. Normal, mes ongles intrépides viennent d'égratigner ses abdos. Avec un sourire malicieux, mes mains épinglent son torse. Je pousse mon charmant partenaire, juste assez pour inverser les rôles, pour qu’il s’asseye sur le bord de la baignoire en marbre gris. Me positionnant entre ses cuisses musclées, je tire sur ses mèches châtaines et, docilement, il incline sa tête en arrière. Ses lèvres s'entrouvrent, je fais mine de vouloir l’embrasser, mais m'arrête à un souffle de lui. Un rictus qui se devine à peine. Une étincelle fugace dans l'océan de ses yeux. Un léger pincement sur ma peau. Il est patient, mais affamé. Tant mieux. Je souris.


Un coup d'œil rapide m'indique que le remplissage du bassin suit son cours, le flot de l'eau s'écoule dans un murmure feutré. La pièce s’emplit d’une chaleur diffuse, mais c’est lui qui chauffe mes entrailles. La vapeur s’élève en volutes floutées et je me laisse porter par l’atmosphère lourde de sensualité.


James poursuit ses caresses, ses mains se délectent de chaque repli, chaque courbe. Je suis totalement sous son charme. Ma poitrine, à hauteur de visage, semble être son prochain terrain de jeu. Il me détaille par-dessus ses cils, se penche. Ses lèvres frôlent à peine le sommet de mon sein, un simple contact furtif, chargé de sous-entendus, comme si l’instant n’était qu’une ébauche. Mes nerfs à vifs, je retiens l’air, l’inhalant lentement entre mes dents serrées.


Mordue par l'attente qui s'éternise, j’enfonce mes ongles dans sa chair. Sa bouche suspendue à quelques millimètres de mon téton, m'embrase d’impatience. Je n'y tiens plus.


— James, dois-je le répéter ? Le feu est vert.


Mon redoutable conquérant rit sous cape, un son léger et plaisant qui m’enveloppe. Ses iris brûlent d'une flamme amusée, mais il ne bouge pas. Il me laisse sur le qui-vive. Le traître ! J’expire bruyamment et me déhanche contre lui pour démontrer mon empressement. Si je ne fais rien, il va m’enterrer sous ses sourires énigmatiques.


— Tout se paye James. Tu me tendras bientôt la perche et je m'en donnerai à cœur joie...


Il secoue encore la tête, mais soudain — enfin ! — il happe sensuellement l'aréole de mon sein. Ses lèvres s'enclenchent dessus, sa langue s'y enroule avec une douceur insatiable. En habile connaisseur, il répète la même opération sur le second. Je change de pied d’appui en humectant mes propres lèvres. Une onde de plaisir me tétanise lorsqu’il se met à les titiller avec plus d'insistance. Je me laisse dériver par les sensations.


Ma poitrine n'a rien d'exceptionnel. Je me fais souvent cette réflexion, bien que je sache qu’il existe une part de moi qui aime l’attention qu’on y porte. En vérité, cette fascination de la gent masculine pour cette partie de notre anatomie reste un mystère pour moi. Peut-être est-ce un symbole figé dans l'imaginaire collectif, un fantasme universel, une mythification de la féminité ?


Mais à bien y réfléchir, les jugements sur les décolletés, les polémiques sur l’allaitement en public… La société navigue dans cette hypocrisie : on fait la promotion de la sensualité féminine d’un côté, mais on diabolise une mère qui nourrit son enfant. Ce n'est pas un affront, c'est la vie. Et le geste de James n'est pas vulgaire, mais élégant, vrai. Pourquoi cette dualité ? Couvrez ce téton que je ne saurais voir ? Ridicule. Pourquoi ne pas simplement accepter et célébrer le corps dans toute sa complexité, dans sa beauté et sa fonction ? Et pourquoi ramener nos seins à une simple valeur esthétique ou érotique ?


Non, décidément, les seins captent l'attention bien plus qu'ils ne le méritent. Ils n’ont ni l'intensité d’un regard, ni le charme d’un sourire, ni la poésie des mots. Ils ne font même pas partie de mes zones érogènes. Celles-ci se trouvent ailleurs. Et James les connait par cœur. Le creux sous mes oreilles. Mon nombril. L’intérieur de mes poignets, où un simple souffle suffit à me faire basculer.


Mais ma poitrine… elle est juste là. Mon amant se concentre sur elle et il aime ça. Pourquoi ? Peut-être qu’il y puise ce qu’il aime : la délicatesse de la peau, la chaleur de la chair, l’invisible vibration qui arpente mes nerfs chaque fois qu’il effleure un point précis. C’est peut-être cette combinaison étrange entre tendresse et désir, entre l’innocence d’un geste et la profondeur du sentiment qu’il génère, qui fait de cette partie de mon corps une obsession,


Voilà que je digresse. Comme d'habitude. Mes pensées s’échappent, une à une dans une cacophonie mentale que je ne maitrise plus. Normal, un homme impitoyable est en train de me faire perdre la raison. Mais, que puis-je y faire si mon cerveau aime réfléchir à tout, tout le temps ? Faut bien avouer que, là tout de suite, ce n’est probablement pas le meilleur timing pour laisser mon esprit vagabonder. Mais...


Peut-on avoir un orgasme mammaire ? Je dois admettre que les sensations que James éveille en s’affairant sur ma poitrine sont loin d’être dénués d’effet. Bien au contraire. À chaque succion, à chaque coup de langue, pincement ou morsure, mon organisme s'enflamme. Si le désir pouvait être un bruit, il serait celui qui sort de sa gorge, là, maintenant. Mais aujourd’hui, il a — enfin, j’ai — de la chance. Début de cycle oblige. Pas de sensibilité exacerbée, ni de gène ou d'irritation intempestive. Juste du plaisir et une montée de tension qui grise mon appétit.


Petit à petit, une logorrhée érotique s’épanouit de mes lèvres, sans même que je m'en aperçoive. Des promesses respirées au creux de l'oreille de celui qui sait exactement comment m’enfiévrer. Mes soupirs et mes râles lui sont entièrement dédiés. Il capte mon abandon avec une précision déconcertante, et juste au moment où je bascule ma tête en arrière, en enfouissant mes mains dans ses cheveux, il me rappelle à l’ordre :


— Tout va bien, mo chridhe ?


Sa voix rocailleuse crible l'air, se fraie un chemin entre les battements de mon cœur et le calme de la pièce. Ses yeux, brillants d'une lueur prédatrice, se plantent dans les miens alors qu'un sourire arrogant fend son visage. Parfait : il se délecte de mon état. Ce regard me piège, me cerne, m'enferme dans une bulle d’adrénaline.


Je tente de répliquer, mais la voix qui se libère de ma gorge s'éteint en un son étranglé, plus proche d’un gémissement étouffé que d’un mot cohérent. Nouveau coup de langue émérite, tortueux. Nouveau soupir d’extase. Ses lèvres assassines aspirent mon mamelon un peu plus fort, comme s'il voulait vérifier qu'il est toujours là. Le vaurien  ! Je ravale le grognement qui me ceint les cordes vocales.


— Je ne suis pas certain que ça réponde à ma question, ajoute-t-il avec un léger ricanement. Tu sembles avoir un peu de mal à te tenir tranquille, leannan...


Je le chamaille en le repoussant, avec une fausse autorité, juste pour ne pas perdre complètement pied. Je me dois de garder une façade, même si mon corps trahit déjà la réalité.


— Et toi, tu as l'air d'y prendre ton pied. Alors, tais-toi... et continue.


Je tente de répliquer, mais la voix qui se libère de ma gorge s'éteint en un son étranglé, plus proche d’un gémissement étouffé que d’un mot cohérent. Nouveau coup de langue émérite, tortueux. Nouveau soupir d’extase. Ses lèvres assassines aspirent mon mamelon un peu plus fort, comme s'il voulait vérifier qu'il est toujours là. Je ravale le grognement qui me ceint les cordes vocales.


Je ferme les paupières un instant, me raccrochant à la lueur de ma dignité. Il me défie ? Très bien. Je décide de lui répondre à ma façon. Sans prévenir, une paume vole sur mon sein, l'enrobe, le malaxe avec une intention bien précise, sous son regard stupéfait, tout en prétextant un calme olympien. L'autre descend dramatiquement vers mon bas-ventre, se faufile sous l'élastique de ma culotte avant de se figer.


— Je pourrais tout aussi bien me passer de toi...


Ses orbites s’arrondissent, une éclatante surprise — presque de la contrariété — traverse ses traits. J’ai frappé juste, il ne s’y attendait pas. Cette dose d'assurance brise sa posture et c'est bien fait pour lui. Un petit quelque chose en moi se réjouit de son embarras. Je poursuis mon massage, enfonce ma main sous ma lingerie, exagérant, un tout petit peu, mon souffle. Mais James... James est toujours James. Il reste là, stoïque en apparence, mais la crispation sur son visage trahit une vérité qui m’électrise : il commence à céder à cette guerre silencieuse. Ses doigts sur mes cuisses froissent ma peau. Quand mon poignet amorce ses inflexions contre mon intimité, j'entrouvre ma bouche puis mordille ma lèvre, avec un abandon contrôlé. Il fuit mon regard et baisse la tête.


— Putain, Vi. Tu joues avec le feu, là, me prévient-il, son timbre devenant plus grave, plus rauque.


Je souris intérieurement, me sentant plus sûre de moi. Le défi n’a jamais été aussi intense, et pourtant… Je simule un gémissement avant de lâcher, tout innocente :


— Pardon, tu disais ?


Ses mains quittent mon corps pour s’agripper aux rebords de la baignoire. Il se redresse, fait mine de se désintéresser, mais il ne me trompera pas : je sais qu'il est loin d'être indifférent.


— De base, je croyais avoir reçu une invitation à participer et pas juste mater, mais vas-y. Amuse-moi. Pardon, amuse-toi.


Je relève le menton, poursuis la danse de mes doigts, mais je n'ai qu'une seule envie : qu'il me rejoigne. Le voir me regarder ainsi m’excite plus que je ne veux l’admettre. Mais, rien ne peut me satisfaire autant que ce que je cherche. Pas même un plaisir solitaire.Pourtant, je suis d'humeur joueuse.


Un instant, je l’étudie en silence, sans suspendre mes gestes pour autant. Son torse se soulève d’une respiration plus profonde, comme s’il tentait de reprendre le contrôle. Ses jointures blanchissent alors qu’il se cramponne au marbre gris. Qui croit-il berner ? Lui ou moi ?


— Je te prenais pour un volcan, James. Mais, apparemment, Monsieur préfère les glaçons. Serais-tu un iceberg en fin de compte ?


— Un iceberg ? ricane-t-il, une lueur malicieuse au fond de ses pupilles. T'as pas envie de découvrir à quel point je peux fondre sous pression.


Je souris, triomphale.


— Si. Montre-moi.


Ses yeux marins virent à l'orage.


— Rappelle-toi, chaque action a ses conséquences.


Une promesse, ou une menace ?


James attaque. En un battement de cils, il saisit mes poignets et les immobiliser dans mon dos. La force de sa poigne me surprend, mais je sens une décharge d'excitation longer mes veines. Mon cœur s’affole.


Un halètement éraillé déchire l'air alors qu’il reprend son assaut sensuel, mais cette fois, avec une avidité féroce, comme si la patience n’était plus une option. Il maintient mes membres fermement, me privant de la moindre liberté de mouvement. Puis, tout en me tenant ainsi captive d'une main, il plonge l'autre entre mes cuisses, entreprend des caresses langoureuses, tantôt douces, tantôt pernicieuses, traçant des cercles exaspérants sur ma peau gorgée de passion. Sa bouche, elle, s'acharne sur ma poitrine avec une dévotion possessive. Chaque geste est amplifié par l'entrave imposée à mon corps, transformant ce moment en une vague de stimulation torride qui s'abat aussi bien sur ma chair que dans mon esprit.


Il veut tout, sans délai, sans retour. Et moi, je donne, sans hésitation, sans résistance.


C'est alors que mon attention dérive vers la baignoire. Je remarque que l’eau s’élève dangereusement haut.


— James, attends ! m'écriè-je soudain paniquée. La baignoire va déborder !


Il s’arrête, m'observe un instant, puis sourit, un sourire qui ne cache rien d’autre qu’un amusement diabolique.


— Tu sais que c’est une option amusante, non ?


— Quoi ?! Sérieux ! Dépêche-toi de fermer le robinet, James, l'exhortè-je en me démenant pour essayer d’échapper à son emprise.


— Toujours à vouloir tout diriger, c'est ça ? Sauf… quand je te tiens dans mes bras.


Il renforce la pression sur mes poignets toujours verrouillés dans mon dos, et mes cuisses, captives entre les siennes.


— Arrête de faire ton super vilain, James. Je suis moi aussi parfaitement capable de te maintenir en place si je le décide. Attends un peu, et tu verras que je peux très bien jouer dans ta cour.


— T'inquiètes, je n'en doute pas une seconde ! s’exclame-t-il dans un éclat de joie.


— Bien. Tu n’es pas le seul à savoir tenir quelqu’un en respect, l'Écossais ! Alors, maintenant, s'il te plait, pourrais-tu couper l’eau avant qu’on ne transforme cette baignoire en piscine à débordement et que le personnel de l’hôtel n’ait à intervenir pour une inondation ?


Je ponctue ma requête d’une moue faussement sévère. James, visiblement amusé, acquiesce d’un air contrit, avant de tourner les yeux vers le robinet qu'il ferme enfin.


— Madame est satisfaite, j’espère ? lance-t-il, un pointe de défi dans la voix, tout en se retournant vers moi.


— Oui, merci, assurè-je, avec une retenue presque comique, tentant de réprimer un pouffement.


Sauf que je lui ai menti. Non, je ne le suis pas entièrement, "satisfaite". Pas encore. Alors, je passe mes doigts dans ses cheveux sensuellement, approche nos visages. L’espace entre nous se réduit à un souffle. Je murmure contre sa bouche, mes lèvres effleurant les siennes :


— Eh bien, qu'est-ce que tu attends ? Je suis sûre que tu aimerais te rafraîchir un peu les idées, non ? le taquinè-je.


J'aurais bien aimé lui faire un clin d'œil, mais chaque fois que j'essaie, ça ressemble plutôt à une convulsion faciale mal maîtrisée, donc je préfère m’abstenir.


— On le prend ce bain, oui ou non, Aquaman ?

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