CHAPITRE 30.2 * VICTORIA

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ATTENTION PASSAGE EROTIQUE

V.R.S.de.SC

♪♫ I’M PICKY (UNPLUGGED) — SHAKA PONK ♪♫


James se recule un peu, ses mains posées à plat derrière lui tandis qu'il baisse la tête en expirant, comme s'il était dépité ou agacé. Je le fixe en fronçant les sourcils, ressentant déjà le froid mordant sur ma peau échauffée par sa proximité. Mon regard glisse involontairement sur son corps nu, sculpté, chaque muscle tendu sous sa peau, jusqu’à son sexe qui se dresse fièrement contre son ventre. Je me mords la lèvre.

— “Vi, pourquoi tu fais ça ?”, souffle-t-il en secouant la tête alors que mes yeux remontent vers son visage, avec un petit pincement au cœur. “Pourquoi t’entêter à vouloir me torturer ainsi ?”

Ses yeux se rivent aux miens avec une intensité fiévreuse. L’espace d’un instant, j’ai cru qu’il n’avait pas apprécié ma demande, qu'il rechignait à prendre un bain pour je ne sais quelle raison. Mais déjà, il revient vers moi, me ceinturant fermement dans ses bras avant de plonger vers mon cou avec une passion dévorante.

Je frémis sous ses baisers, en ondulant légèrement des hanches malgré moi.

— “Si mon idée ne te donne pas envie, tu peux toujours refuser, tu sais”, rétorquè-je, mi-taquine, mi-provocatrice.

James écrase sa bouche sur la mienne avec une urgence palpable. Nos langues, voraces, s’enroulent et se titillent. Il vient de répondre à ma question de la plus claire des manières.

Sa main me serre la nuque, tirant doucement ma tête en arrière alors qu’il mordille ma lèvre inférieure.

— “Refuser ?”, murmure-t-il. “Ça va pas bien dans ta jolie petite tête, Vi ! Tu préfères l’eau froide ou bouillante ?”

Il me sourit de toutes ses dents. Je grelotte et, à la fois intriguée et incrédule, je l'interroge :

— “Froide ? Ne me dis pas que tu es friand de bains glacés ?”

— “Figure-toi que si !” réplique-t-il avec une étincelle espiègle dans les yeux.

Il passe un bras sur mes reins, une main sous mes fesses et me hisser d'un coup contre son torse en se levant. Mes jambes se nouent à ses hanches et mes coudes se cramponnent fermement à ses épaules. Tout en marchant vers la salle de bain ouverte, il m’expose :

—“Quand tu surfes toute l’année, t'apprends à aimer l’eau froide, même glaciale. Et pour récupérer, y’a rien de mieux que les bains de glace.”

— “Les bains de glace ?”, je demande, curieuse.

— “Ça s’appelle la cryothérapie. C’est excellent pour le corps, surtout après des sessions de sport intenses. Ça aide à réduire l’inflammation et à récupérer plus vite. Tu devrais essayer un jour, je suis sûr que tu adorerais. Et puis pour nous, Écossais, disons que le froid fait partie de notre ADN ! Là-bas, on est presque nés dans l'eau glacée.”

Amusé par mon air décontenancé, il enchaîne :

— “C’est dans le sang, Vi. D’ailleurs, la douche écossaise, c’est pas juste un moyen de se réveiller, c’est une tradition ! Notre manière de dire qu’on aime vivre dangereusement ou une torture réinventée pour les courageux comme nous ! Je te ferais découvrir si tu veux ! ”

Je fronce les sourcils. Je visualise un seau d’eau glacée suspendu au-dessus de ma tête, et ça ne me rassure pas du tout.

— “Fais pas cette tête, ma petite frileuse !”

Malgré moi je me cramponne un peu plus à lui. Sa chaleur est tout ce qu'il me faut pour le moment.

— “Je pense que je vais passer mon tour sur la torture, merci bien ! Je prefère le chaud. ”

Je ris de bon coeur lorsqu’il me taquine en me chatouillant le cou avec sa barbe avant de me poser au sol. Puis, il se penche pour ouvrir le robinet.

— “ Alors, si tu me voyais en hiver, sauter dans la mer ou les lochs gelés, tu serais impressionnée.”

Oh, oui, je l'image bien, cet homme à la beauté sauvage, émergeant des eaux argentées d’un lac, les landes en toiles de fond. Son corps ciselé par le froid, son souffle qui se condense sous l'effort, ses cheveux trempés plaqués sur son front. La lumière hivernale, pâle et évanescente, caresserait sa peau qui scintillerait comme du quartz mouillé. Un homme forgé par les éléments, brut, irrésistible, la puissance incarnée. Dieu que j’ai chaud !

Je le défie du regard, et je franchis le petit pas qui nous sépare pour faire ramper amoureusement mes paumes sur son torse. Ses muscles, durs comme de la pierre, mais vibrants de vie, se contractent. Leur fermeté me donne un vertige de plaisir, comme si je pouvais toucher son âme à travers sa peau. La chaleur délicieuse qui pétille entre mes cuisses me force à croiser mes jambes dans une tentative convulsive d'enrayer ce phénomène voluptueux.

— “Je ne demande qu'à voir ça,” commentè-je, malicieuse, mes doigts décrivant des lignes sur ses pectoraux. Mais je frissonne et me blottis davantage. “Mais là, si on ne se dépêche pas d’entrer dans un bain bien chaud — hors de question qu'il soit glacé d’ailleurs — je retourne sous la couette. Ou bien...”. James fait déjà non de la tête avec lenteur, mais résolution.“...je me rhabille !”

Sa main rugueuse vient creuser mes reins, m’incitant à me cambrer. La proximité de ses lèvres me fait frémir, et je sens la chaleur émaner de son souffle lorsqu’il murmure contre ma bouche :

— “Pas la peine.”

Il me fixe intensément, comme s’il voulait me capturer et m’enlacer à jamais. Les papillons dans mon ventre s’agitent, cheminent en sens inverse. Des picotements très agréables parcourent mon intimité. Mon excitation grimpe en flèche. Et tout ça, grâce à un seul regard ? Mon Dieu, ce que cet homme me fait éprouver est insensé…

Il finit par détourner légèrement son attention, se penche pour tapoter l’eau du bain et règle la température. Côté chaud.

— "Prête à plonger dans ton royaume de feu, votre majesté ? Le bain est chaud”, réplique-t-il d’une voix rauque, en me jetant une œillade taquine.

— "Brûlant," je minaude en laissant mes lèvres effleurer son cou avant d’y traîner lentement ma langue, savourant son goût. "Plus c’est chaud, plus ça m’attise."

James émet un grognement, me saisit les fesses et l’enlace un peu plus fort. Puis, il s’assoit sur le rebord en marbre gris et m’enserre entre ses cuisses musclées. Je tire doucement sur ses mèches châtaines et il incline sa tête en arrière. Ses lèvres s'entrouvrent, je fais mine de l’embrasser, mais m'arrête à un souffle de lui, le laissant dans l'attente. Un rictus presque imperceptible. Une étincelle fugace dans le bleu de ces yeux. Un léger pincement sur ma peau. Il est patient, mais affamé. Tant mieux.

Un sourire s'épanouit sur mes lèvres, tandis que je pose mes mains sur ses épaules et jette un coup d'œil furtif au remplissage du bassin. La vapeur s'élève en volutes floutées, enveloppant la pièce d'une chaleur douce et apaisante, créant une atmosphère presque hypnotique.

James poursuit ses caresses, s’attardant sur chaque creux, chaque courbe. Ma poitrine, à hauteur de visage, semble être sa prochaine cible. Il me détaille par-dessus ses cils, en se penchant. Ses lèvres frôlent à peine le haut de mon sein, hésitant volontairement, en prévision de plus. Je retiens ma respiration, aspirant l’air entre mes dents avec un petit sifflement involontaire, mes nerfs à vif.

Mordue du contact qui tarde à venir, j’enfonce mes ongles dans sa chair. Sa bouche est à quelques millimètres de mon téton, tandis que ses mains glissent pour prendre en coupe mes seins. Et alors, enfin, il en happe sensuellement un, ses lèvres se refermant dessus avec une douceur insatiable. Il répète la même manœuvre sur le second, en habile connaisseur. Je change de pied d’appui en humectant mes lèvres. Une onde de plaisir me tétanise lorsqu’il se met à les chatouiller avec sa langue.

Jamais je n'ai trouvé ma poitrine particulièrement exceptionnelle. En vérité, j'ai toujours eu du mal à comprendre la fascination des hommes pour cette partie de notre anatomie. Peut-être que c’est un symbole, une représentation de la féminité. Mais quand on pense à tous ces jugements sur les décolletés, aux scandales autour de l’allaitement en public… Notre société peut être vraiment hypocrite parfois ! Faire la promotion à tout va de la sensualité féminine et diaboliser une mère qui nourrit son enfant, la dualité m’agace au plus haut point. Pourquoi ne pas simplement accepter et célébrer le corps féminin dans toute sa complexité, dans sa beauté et sa fonctionnalité ? Comme si nos seins devaient être limités à un usage purement décoratif ou érotique !

Mes pensées commencent à prendre une tournure qui ne se prête pas au moment présent. Je n’y peux rien si j’aime réfléchir. Pour moi, les seins sont juste une partie de mon corps et ne font même pas parties de mes zones érogènes préférées. Celles-ci se trouvent ailleurs, et James les connait déjà par cœur : le creux sous mes oreilles, où un simple souffle peut me faire chavirer ; l'intérieur de mes cuisses, un endroit où le désir se mêle à une douce anticipation ; mon nombril. Mais, c’est surtout lorsque ses doigts effleurent mes poignets que l’excitation devient irrésistible et fait naître une chaleur insoupçonnée dans mon bas-ventre.

Et pourtant, voilà que mes pensées s’égarent dans des réflexions qui ne se prêtent pas vraiment au moment présent. J’ai beau aimer analyser tout ce qui me traverse l’esprit, ce n’est sans doute pas le meilleur timing. Bon, d’accord, la sensation que James me procure en s’affairant sur ma poitrine est loin d’être banale ou dénué d’effet. Elle s’intensifie seconde après seconde, après chaque succion, chaque coup de langue, pincement ou mordillement. Mais, il a — j'ai — de la chance ce matin. Début de cycle oblige. Pas de sensibilité exacerbée, ni gène ou irritation aujourd’hui. Juste la morsure du plaisir et une montée de tension qui grise mes sens.

Petit à petit, une logorrhée de sons érotiques à peine audible s’échappe de mes lèvres, sans même que je m'en aperçoive. Des promesses murmurées au creux de l'oreille de celui qui sait exactement comment m'enflammer. Chaque son, chaque soupir lui est destiné. Il capte mon abandon avec une précision déconcertante, et juste au moment où je bascule ma tête en arrière, en enfouissant mes mains dans ses cheveux, il me rappelle à l’ordre :

— “Tout va bien, mo chridhe ?”

Sa voix rauque résonne dans le silence de la pièce. Nouveau coup de langue expert. Nouveau soupir d’extase. Ses yeux, brillants d'une lueur joueuse mais tout aussi voilés de désir, rencontrent les miens alors qu'il laisse échapper un léger sourire, comme s'il se délectait de mon état. Ce regard m'enveloppe dans une bulle d'adrénaline. La tension entre nous se fait palpable, un fil invisible qui nous relie, prêt à se rompre à tout instant.

J’essaie de répondre, mais le son étranglé qui sort de ma gorge se transforme en un couinement pas très gracieux. James aspire mon téton un peu plus fort, comme s'il voulait vérifier qu'il est toujours là, le traître !

— “Je ne suis pas certain que ça réponde à ma question”, ajoute-t-il avec un léger ricanement, en tirant sur ma peau rosé avec ses dents. “Tu sembles avoir un peu de mal à te tenir tranquille, princesse...”

Je le chamaille en le repoussant légèrement.

— “Et toi, tu as l'air d'y prendre ton pied, alors tais-toi ou continue,” clamè-je en feignant l’indignation.

— “Juste parce que tu ne l’as pas demandé gentiment, j’arrête”, objecte-t-il en se reculant, l'air faussement offusqué.

Ah oui ? Sans prévenir, j’enrobe mes seins de mes propres paumes et commence à les malaxer sous le regard stupéfait de James.

— “Je pourrais tout aussi bien me passer de toi...”

Ses yeux s'élargissent, une surprise mêlée à un infime mécontentement apparait sur ses traits. Je l'ai pris de court, et ça me donne une dose d'assurance. Je poursuis mes massages, coinçant parfois mes tétons entre mes doigts, exagérant, un tout petit peu, mon souffle. Bien qu'il tente de rester vainement stoïque, James ne peut cacher l'éveil de son désir : ses doigts s’enfoncent subtilement dans ma peau.

— “Tu joues avec le feu, Vi, comme toujours”, me prévient-il, son timbre devenant soudain plus grave.

— “Je te prenais pour un volcan, James. Mais je viens d’apprendre que Monsieur préfère les glaçons. Serais-tu un iceberg en fin de compte ?”

Je le provoque. Il déglutit.

— “Un iceberg ? Je ne pense pas que tu souhaites découvrir à quel point je peux fondre sous pression.”

Je m’approche mon visage du sien pour lui chuchoter :

— “Montre-moi.”

Ses yeux marins virent à l'orage.

— “Rappelle-toi, chaque action a ses conséquences.”

James attaque. En un instant, il saisit mes mains et les repousse de ma poitrine avant de les immobiliser dans mon dos. La force de sa poigne me surprend, mais je sens un frisson d'excitation parcourir mon corps. Mon cœur s’affole.

Il maintient mes membres fermement, me privant de la moindre liberté de les mouvoir. Puis, tout en me tenant ainsi captive, il saisit un de mes seins dans sa paume. Un halètement éraillé s'échappe de mes lèvres alors qu’il reprend sa danse sensuelle, mais cette fois, avec une avidité accrue. Chaque caresse de sa bouche est amplifiée par la privation de mes mouvements, transformant ce moment en une vague de sensations électriques. J’ai l'impression que cette stimulation torride va avoir raison de moi !

C'est alors que mon attention dérive vers la baignoire, et je remarque que l'eau s'élève toujours plus haut.

— “James, attends !” m'écriè-je soudain. “La baignoire va déborder !”

Il s'arrête un instant et laisse échapper un léger rire.

— “Tu sais que c’est une option amusante, non ?”

— “Dépêche-toi d’arrêter le robinet”, je le presse en me dandinant pour essayer d’échapper à son emprise.

James ne cille pas, m'admirant toujours avec un sourire joueur.

— “Toujours dans le contrôle, c'est ça ? Sauf… Quand je te tiens entre mes doigts…”. Il renforce la pression sur mes poignets toujours verrouiller dans mon dos et me claque doucement les fesses de sa main libre. “Ou avec ma langue...”. Il se penche pour lécher la peau entre mes seins jusqu’à ma clavicule. “Ou entre mes cuisses... ”. Il referme ses jambes, me bloquant totalement.

Je soutiens son regard en relevant le menton.

— “Arrête de jouer au plus fort, James. Je suis parfaitement capable moi-aussi de te maintenir en place si je le décide. Attends un peu, et tu verras que je peux très bien jouer dans ta cour.”

— “Oh, mais je ne le sais que trop bien !”, s’exclame-t-il dans un éclat de joie libérée en me relâchant jambes et poignets pour venir poser tranquillement ses mains sur mes hanches.

Mon Dieu, comme il est radieux et si détendu. La manière dont son visage s’illumine, les fossettes charmantes qui creusent ses joues, les petites pattes d’oie au coin de ses yeux pétillants et ses iris miroitantes qui m’hypnotisent… Tout ça fait littéralement fondre mon cœur… Je n’ai pas vu James ainsi depuis l’été dernier et j'en suis profondément bouleversée.

Je tends la main pour caresser doucement sa joue, mes doigts effleurant sa peau avec tendresse. Une vague d’émotions s'élève de ma poitrine, illuminant mes pensées, me rappelant que, derrière ce jeu provocateur, nous partageons quelque chose de plus profond. Je me perds un instant dans ses yeux, savourant cette connexion. Tout se combine à l'unisson : la légèreté du moment précédent, la dynamique de nos interactions, à la fois sensuelles et empreintes d'une complicité renouvelée, l’intensité de nos émotions. Mais, je dois aussi garder un pied dans la réalité, faire preuve de pragmatisme et reprendre le contrôle de la situation périlleuse dans laquelle ce bain à débordement pourrait nous précipiter.

— “Bien. Tu n’es pas le seul à savoir tenir quelqu’un en respect, cher James ! Alors, maintenant, s'il te plait, pourrais-tu couper l’eau avant qu’on ne transforme cette baignoire en piscine et que le personnel de l’hôtel n’ait à intervenir pour une inondation ?”

Je ponctue ma requête d’un sourire franc. James acquiesce, reprenant son sérieux, et arrête le robinet avec une rapidité presque cérémonieuse.

— “Madame est satisfaite, j’espère ?”, lance-t-il en se retournant vers moi, un éclat joyeux dans les yeux.

— “Oui, merci”, réponds-je comme un clin d’œil — comme, parce que je n’ai jamais réussi à en faire un qui ne ressemble pas à un spasme facial, alors je m'abstiens.

Sauf que je lui ai menti : non, je ne le suis pas entièrement, satisfaite. Pas encore. Donc, je passe mes doigts dans mes cheveux sensuellement, bombant la poitrine et croisant mes jambes, un sourire espiègle sur le bout des lèvres.

— “Alors, qu'est-ce que tu attends ? Je suis sûre que tu aimerais te rafraîchir un peu les idées, non ?”, je le taquine avant d'ajouter, enjouée : “On le prend ce bain, oui ou non ?”

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