CHAPITRE 39.1 * VICTORIA
LES DEMONS DE LA PASSION
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V.R.S.de.SC
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Les éclats de rire de Nina résonnent dans le bureau, enveloppant l’espace dans une ambiance douce et complice. Mes doigts glissent sur une dernière mèche de ses cheveux, tandis qu’elle me confie une anecdote croustillante sur sa nuit passée avec Baptiste. Ma meilleure amie m’a maquillé et moi, je l’ai coiffé. Un challenge bien mieux réussi que le précédent. Son auréole tient à merveille au sommet de sa chevelure châtain et les deux tresses collées inversées que je lui ai fait sur l’arrière de la tête ajoute à son côté angélique. Elle est canon ! Chaque détail de notre mise en beauté a été ajusté avec cette précision presque sacrée des moments entre filles.
Mon téléphone en main, je regarde le nombre de vues grimper sur la storie que nous venons de poster en ligne pour la promo de la soirée sous les hashtags. Séance make-up entre copines dans les coulisses de la soirée “Anges et Démons” au Diamant Rose : la soirée Halloween démarre sur les chapeaux de roue.
Nina revêt désormais le reste de sa tenue et je lui prête main forte pour la finaliser en fixant les ailes dans son dos. Elle est fin prête et radieuse.
— "Je crois qu'on a fait le buzz," me glisse-t-elle avec un clin d'œil malicieux, tandis qu’elle navigue à son tour sur les réseaux.
Je lui rends son sourire, mais mes pensées dérivent presque aussitôt vers James.
Mon chevalier servant, fidèle à sa promesse, est quelque part en bas, et l’idée m’amuse autant qu’elle me réchauffe. Il a mis le pied à l’étrier et prend part aux préparatifs de dernière minute, s’occupant de reconfigurer l’espace extérieur sauvé de la pluie. Je l’imagine en train de tout réorganiser, déplaçant les guirlandes lumineuses et les tentures ou positionnant les miroirs baroques et le tapis rouge. Ses manches retroussées, concentré comme s'il supervisait un projet de première importance. Le savoir là, impliqué jusqu’au bout, prêt à m’aider à transformer la soirée en un événement inoubliable, me touche bien plus que je n’ose l’admettre.
Sa présence ici, ce soir, donne un sens supplémentaire à ce que je fais. Voir ses yeux parcourir ces lieux que j’ai façonnés, sentir qu’il perçoit chacun de mes choix et de mes stratégies, me procure une satisfaction immense, presque intime. C’est irrationnel, peut-être même un peu puéril, mais j’ai l’impression de chercher son approbation, comme si ses regards et ses sourires me confirmaient que ce monde que j’ai construit en valait la peine. En fin de compte, la fête que j’ai orchestrée, et à laquelle je n’avais jamais pensé que James assisterait, prend une tout autre dimension avec lui comme témoin. Cette soirée d’Halloween ne me paraît plus simplement un événement parmi tant d’autres, mais un moment que j’ai envie de rendre parfait pour nous.
Nina m’informe qu’elle descend rejoindre son amoureux me laissant tout le loisir de me changer à mon tour. La porte se referme derrière elle, et mes yeux se posent aussitôt sur mon déguisement de Perséphone, suspendu dans un coin du bureau. La robe semble scintiller dans la lumière tamisée. Elle est magnifique, et rien qu'à l'idée que James me découvre ainsi parée, un sourire impatient se dessine sur mes lèvres.
Je m’approche du tissu, le frôlant du bout des doigts, savoure la texture. J’ôte ma tenue du jour et me glisse doucement dans mon personnage, passant de la working girl à la mystérieuse déesse des Enfers. Cintrée à la taille, la soierie, sertie de broderies et de sequins, caresse ma peau quand je l’enfile, avec une fluidité parfaite. Chaque pli épouse mes courbes comme s’il avait été dessiné pour moi. J’ai l’impression que les lignes et contours de ma silhouette sont sublimés par cette matière en semi-transparence, créant l’illusion d’une seconde peau à la fois élégante et redoutablement sensuelle.
J’ajuste mon décolleté lorsque je m’aperçois que, seule, je ne parviendrai pas à faire coulisser la glissière dans mon dos. Encore une mission impossible. Mes doigts s’efforcent de la tirer vers le haut, sans succès. Je soupire, regrettant que Nina soit déjà partie. Après une seconde d’hésitation, je me dirige vers la porte, prête à héler ma complice pour un coup de main de dernière minute. Ou mieux encore, James, s’il est en vue.
À peine ai-je fait un pas pour me tourner vers la porte que le battant du bureau s’ouvre, grinçant sur ses gonds. Une silhouette masculine, grande et élancée, se découpe dans l’encadrement, dégageant une aura qui emplit immédiatement la pièce. Ses yeux sont ceux d’un tigre en colère, aussi intenses qu'une nuit d'encre, et sa posture en dit long : chaque muscle tendu, prêt à bondir, comme si toute sa retenue ne tenait qu’à un fil.
Mati, l’air sombre et les mâchoires serrées, pénètre dans la pièce d’un pas lourd et claque la porte derrière lui. Il ne me voit même pas, non, son regard est fixé quelque part au loin, traversant les murs pour se poser sur une cible invisible. Ses poings sont crispés, ses épaules tendues ; tout dans son attitude trahit une rage qu’il peine à contenir.
Je reste figée, un instant désorientée par cette irruption soudaine. Mais après tout, je suis dans son bureau, c’est plutôt moi l’intruse.
J’ose enfin un mouvement, le froissement de ma robe sur le parquet rompt le silence, le tire de sa torpeur. Mati se tourne enfin dans ma direction et cligne des yeux, comme s'il ne s’attendait pas à me trouver ici. Il m’observe de pied en cap avant de se racler la gorge, visiblement embarrassé.
— “Vic, désolé, je ne savais pas que tu étais là.”
Sa voix est calme, mais profonde. Je ne m’en formalise pas. Non, mon attention est plutôt focalisée sur la crispation nerveuse de ses doigts et la lueur de haine qui flamboie dans ses pupilles. Quelque chose ne va pas.
Sans bouger, au risque de faire déborder mes attributs maintenus en place par mon bras, je m’adresse à lui d’un ton doux pour tenter de dissiper la tension :
— “Qu’est-ce qu’il se passe, Mati ? Tu as l’air… préoccupé.”
Il ricane. Ses doigts lissent ses cheveux en arrière d’un geste désespéré. Il hésite, l’ombre d’un sourire narquois éclaire ses traits, mais finit par balancer :
— “Oui, tout va bien ! La soirée n’a même pas encore commencé qu’elle a déjà réussi à me foutre en rogne !”
Elle. Leslie...
Ma meilleure amie a encore fait des siennes. Quand est-ce que ces deux-là apprendront enfin à s’aimer au lieu de se détester ? Je prends une inspiration, cherchant à désamorcer ce qui, avec eux, finit toujours par devenir un feu de paille.
— "Mati, peu importe ce qu’elle a dit ou fait, tu ne devrais pas lui accorder autant d’importance quand vous vous disputez. Ce genre de réaction… ça ne fait qu’empirer les choses entre vous, et j’ai l’impression que ça devient de pire en pire ces derniers temps."
Il me lance un regard, mi-ironique, mi-exaspéré, et un rire amer jaillit de ses lèvres.
— "Elle sait parfaitement où frapper, Vic”.
Mati soupire brusquement, frotte sa barbe d’une main tremblante, et laisse échapper un chapelet de jurons en italien. Leslie en prend pour son grade. Ses yeux brûlent de colère, mais derrière, je devine une blessure à vif, bien plus profonde.
— "Elle m’a dit que j’étais… insensible, que j’avais aucune idée de ce que ça fait de ressentir quelque chose, vraiment. Comme si j’étais… un foutu automate ! Et elle, alors ? Ça fait des moi qu’elle se pavane avec ses tenues affriolantes devant moi, qu'elle se jette au cou du premier venu, qu’elle baise dans les chiottes de Mon Club avec des mecs plus minables les uns que les autres.”
— “Tu n’es pas en reste, Mati...”, je le coupe sombrement.
— “Bien sûr que non ! Je suis pas un foutu moine. C’est elle qui ne veut pas de moi, je te figure ! Et tu sais que j’ai tout essayé, j’ai sorti le grand jeu, les belles déclarations et les gentils discours, les putains de bouquets de fleurs. Tout ! Quand je pense être sur le point de la convaincre de me redonner une chance, elle m’enfonce une lame dans le cœur et m’éviscère de plus belle. Et moi, idiot que je suis, je continue de répondre. On est comme des allumettes, Vic… elle gratte, je m’embrase, et tout devient cendres. C’est un cycle qui ne finit jamais.”
Je l’observe, et un soupir m’échappe malgré moi. Le jeu du chat et de la souris, sauf qu’aucun d’eux ne sait vraiment comment se comporter autrement qu’en prédateur. À force de se lancer des piques, ils s’écorchent mutuellement sans jamais oser se dévoiler.
— "Vous avez tous les deux le cœur en miettes," je murmure. "Mais à ce rythme, comment espérez-vous réparer quoi que ce soit ?”
Ses pupilles bleues se posent sur moi, son visage se durcit un instant, puis il cède, ses épaules s’affaissant sous un poids invisible.
— "Elle a cette façon de me rendre dingue, Vic. Une minute, elle est là, me sourit, m’envoie ses petits pics charmants et l’instant d’après, elle me poignarde de mots acérés. Je ne sais même pas si elle me drague encore ou si ce n’est plus que de la torture pure et dure.”
Leslie et lui sont deux morceaux d’un même puzzle, mais chaque tentative pour s’emboîter les fait se fracasser un peu plus fort l’un contre l’autre. Ils n’ont pas encore trouvé la colle qui pourrait les réparer.
— “C’est quand la dernière fois que vous avez…, tu sais ?
Mati se détourne, ses traits soudain empreints d'une gêne palpable. Ses yeux se posent ailleurs, et un silence lourd s’installe, comme si mes mots venaient de toucher une corde sensible qu'il aurait préféré garder enfouie.
— “C’était…”, commence-t-il avant de se raviser, le regard fuyant.
Merde. Le message passe sans qu’il ait besoin de finir. Mon esprit remonte malgré moi une semaine en arrière. Moi, cherchant à effacer James de mes pensées, et lui, apparemment, à fuir Leslie. C’était une nuit empreinte de chagrin, mais jamais, je n’aurais imaginé qu’elle avait aussi servi de refuge pour Mati, une échappatoire contre sa propre douleur. À l’époque, j'avais vu ce moment comme une béquille passagère, sans me douter qu’il faisait aussi partie d’un labyrinthe émotionnel dont il ne trouvait pas la sortie.
Et puis, Leslie et lui n’avaient pas remis le couvert depuis des mois déjà. J’en étais persuadée. Elle avait même semblé passer à autre chose dernièrement : un plan cul régulier qui, en réalité, ne lui ressemblait pas du tout. Nina et moi avions pris ça pour un signe, croyant qu’elle montrait enfin un visage serein. Mais vraisemblablement, ce n’était qu’une façade, une illusion qui cachait des blessures encore béantes. Et dire, qu’elle est au courant pour Mati et moi, la semaine dernière. Merde...
— "Alors, toi aussi…", je murmure, ma voix se brisant légèrement.
Il relève la tête vers moi, fait deux pas dans ma direction. Je lis sur son visage l’ombre de ma compréhension, un reflet de la peine que l'on partage. Un sourire triste s’installe sur ses lèvres, son masque de colère tombe peu à peu.
— "Ouais, Vic. Je suppose que nous deux, on est juste des âmes blessées, à la dérive, se cherchant un port d’attache… même si c'est temporaire."
Le poids de ses mots fait écho en moi. Deux cœurs en fuite, deux solitudes qui se sont brièvement entremêlées pour combler un vide. Mais moi aujourd’hui, je suis enfin prête à me lancer. James m’attend, il a besoin de moi. J’ai besoin de lui.
— "Ça pourrait ne plus l’être...”
Je l’observe, perplexe, essayant de comprendre où il veut en venir.
— “Peut-être… peut-être qu’on devrait arrêter de fuir," souffle-t-il, alors que ses yeux se vrillent aux miens.
Fuir oui. Courir non.
— “On ne doit pas refaire ça Mati, c’est la troisième fois déjà.”
Il se rapproche encore, son regard chargé d’une promesse silencieuse, comme s'il envisageait un chemin sur lequel Leslie n’existe plus, où James est oublié. Je sens la tension monter, mais ma certitude reste intacte.
— “Mati”, dis-je d’un ton doux, mais ferme. “James est revenu et je… Ce que nous avons… Je suis sûre de mes sentiments pour lui, Mati. Et je suis sûre des tiens envers Leslie. Toi et moi, tous les deux, c’est une illusion.”
Mon cœur se serre un peu en prononçant ces paroles. Je ne souhaite pas le blesser, mais je suis déterminée à suivre, rester fidèle et honorer ce que je ressens au plus profond de mon âme.
— “Justement Victoria. Peut-être que ça ne l’est pas. Le réconfort qu’on trouve l’un dans l’autre, ça pourrait être suffisant. On n’a jamais osé explorer au-delà de ces passades. On s’entend bien, on partage beaucoup, on a des centres d’intérêt commun, des passions similaires et des aspirations qui se regroupent. Réfléchis, Vi...”
Son visage n’est plus qu’à quelques centimètres du mien. Sa main effleure tendrement mon bras. Je serre ma robe de plus belle. Mon cœur bat la chamade, mais ce n’est pas de l’excitation. La sensation s’apparente à une brûlure de trahison. James est juste là, à quelques encablures. Il m’attend. C’est lui que je veux.
— “Mati”, je supplie doucement, en essayant de conserver une voix posée et sûre. “C’est ta colère qui t’aveugle et ta déception...”
Les mots se coincent dans ma gorge.
— “Je comprends ce qu’y t’éprouve. J’ai partagé la même peine des semaines durant. Mais il est temps de faire face à nos vérités, pas de les fuir à nouveau. James...”
Mon ami me coupe la parole brusquement.
— “James ? Tu parles du type qui t’a largué sans explication et vient de revenir dans ta vie la bouche en cœur ? Est-ce que tu réalises ce que ça implique ? Tu es prête à tout risquer à nouveau ? À faire comme si tout était effacé, alors que tu sais aussi bien que moi qu'il t’a laissée sur le carreau ? Qu’il a joué avec toi ?”
Il marque une pause et son regard s'assombrit. Son discours est dur, mais sincère, sa voix empreinte de frustration. Je peux sentir la douleur qui l’accompagne, comme s’il se posait ces questions à lui-même autant qu’à moi. Il se détourne. Sa lutte face à ses propres démons tout en tentant de me sauver de mes illusions, est palpable.
— “Tu sais, Vic, c'est facile de se laisser emporter par l’espoir. Mais je me demande : qu'est-ce que ça dit vraiment de nous ? Tu vas replonger dans l’incertitude pour quelqu'un qui t’a laissée dans le flou ?”
— “Oui, je le suis”, je lui réponds calmement.
Mati cherche mon regard et je réitère ma réponse, ferme dans ma conviction.
— “Oui, parce que je l’aime.”
Les mots résonnent dans l’air, lourd de sens. C’est la première fois que je les prononce à voix haute et devant témoin. J’aurais préféré avoir eu le courage, quelques heures plus tôt, de les offrir à James, de les revendiquer même, mais les libérer devant Mati, me procure une sensation d’euphorie et de bien-être. En cet instant, je réalise que l’amour ne se mesure pas seulement à la douleur passée. Il est aussi une promesse d’avenir, une étincelle d’espoir dans l’obscurité et je dois propager cette croyance dans le cœur de Mati.
— “Et toi, aimes-tu Leslie ?”, je le questionne doucement.
Je scrute le visage de mon ami, cherchant des signes de compréhension, de soutien, mais je ne vois que la lutte. Il se bat contre ses propres sentiments. Ce conflit intérieur, cette bataille entre ce qu’on aimerait et la réalité parfois cruelle qui nous entoure. Ce tiraillement de contradictions pourrait faire perdre la tête à n’importe qui.
Alors, consciente que mon unique soutien ne suffira probablement pas, mais que c’est tout ce que je peux me permettre de lui transmettre en ce moment, je prends une profonde inspiration, et lentement, je le prends dans mes bras. Je ne cherche pas à résoudre ses tourments, seulement à lui communiquer un peu de chaleur humaine, à lui offrir un moment de répit, une bulle d’empathie dans ce chaos.
Ma joue posée sur son épaule, Mati soupire longuement et finit par répondre à mon étreinte. D’une paume, il me caresse l’omoplate, de l’autre, il me presse le bras. Son contact est doux et non insistant. Je sens son souffle se régulariser et ses muscles se détendre petit à petit.
Après un moment, je me redresse légèrement, prête à lui prodiguer un dernier conseil, un que je m’efforcerai de suivre moi-même :
— “Souviens-toi que chaque épreuve est une opportunité de grandir. Chaque dispute est peut-être celle qui résoudra enfin le conflit, dans un sens comme dans l’autre. Ne laissez pas vos peurs vous aveugler. C’est ce que j’ai dit à Leslie hier encore. Ne perds pas de vue ce qui compte vraiment, d’accord ?"
Mati acquiesce, me remercie et me libère. Un léger rictus apparait sur ses lèvres lorsqu’il m’observe encore à moitié dénudé.
— “Tout est prêt sauf toi Vic ! Ça ne te ressemble pas.”
— “Non, effectivement. Mais ta soirée sera parfaite chef ! Et de mon côté, je me suis préparée à d’autres choses pour ce soir”, je lui lance avec le sourire. “Mais apparemment, pas à devenir la femme élastique.”
— “Tu veux que je t'aide à fermer ta robe ?, me propose-t-il.
— “Oui, s'il te plaît, j'apprécierai un coup de main.”
Alors qu’il se contourne pour m’aider, l’atmosphère s’allège, et je lui rappelle que, peu importe ce qui se passe ce soir, que ce soit professionnellement ou sentimentalement parlant, il peut compter sur moi.
C'est à ce moment précis que la porte s’ouvre doucement, où devrais-je dire dans un grincement presque sinistre. James, l'homme à qui je m’apprête à me déclarer, se tient sur le seuil, figé, son expression passant de la surprise à la consternation. La scène qu'il découvre est presque irréelle : Mati, derrière moi, une main audacieusement posée au-dessus de mes fesses, l’autre s’acharnant à fermer ma robe. Un frisson d’embarras me parcourt l'échine, et le temps paraît se suspendre dans cette confrontation inattendue.
Le silence s’installe, lourd et oppressant, tandis que le regard acéré de James, plein de questions muettes et de désarroi, se fixe sur nous. L’incompréhension cède rapidement la place à une tension électrisante. Mon cœur rate un battement, puis un autre.
Mon lion va rugir d’une seconde à l’autre.
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