CHAPITRE 39.4 * VICTORIA

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ATTENTION PASSAGE EROTIQUE

V.R.S.de.SC

♪♫ NIGHTCALL - LONDON GRAMMAR ♪♫

C’est plus fort que moi. Je lâche tout. Tout le poids des silences, des blessures, des nuits à essayer de l'oublier. Je ne dis pas, je hurle, tous les mots que je retiens depuis des mois et qui enfin ont trouvé le chemin jusqu'à lui.

Je le vois vaciller sous le choc, mais rien ne peut plus m'arrêter maintenant. Ma rage explose, nourrie par des heures d'attente et de solitude. J’aurais voulu ne pas avoir à lui lancer toutes ces vérités crues, celles qu’il n’a jamais voulues entendre. À croire que, pour lui, mon amour n’a jamais pesé aussi lourd que ce foutu passé auquel il s’accroche.

Chaque syllabe que je lui lance me lacère presque autant qu’elle le blesse. Mais il faut qu’il comprenne, qu’il sache ce qui m’a poussée, malgré moi, à chercher ailleurs. Je n’ai pas cédé par vengeance, mais parce que j’étais en morceaux. Dans ce vide béant qu’il a laissé, j’avais besoin de retrouver un semblant de vérité, même fugace, pour éviter de sombrer davantage.

C’est pour ça que je lui dis, sans détours, que Mati a été là quand, lui, m’a abandonnée. Juste une impulsion pour m’ancrer, pour m’offrir l’illusion d’exister, au moins le temps d’un souffle partagé. Je voulais fuir ma tour d’ivoire, et ce manque insatiable d’un homme absent, incapable de rester à mes côtés. Ce n'était pas pour lui faire du mal. Mais parce que mon corps réclamait de retrouver des sensations autres que la souffrance, l'apathie ou l’amertume. Illusion ou réalité, sentir le battement d’un autre cœur, avoir quelqu’un qui m’étreigne, même sans promesse, c’était ça ou ployer l’échine encore et encore, sans qu’il me tende la main.

Alors, oui, j’ai poursuivi et accueilli la chaleur d’un autre, pas pour me défaire de lui, mais pour retrouver un peu de moi-même. L’amour ne se nourrit pas d’attentes ni de faux espoirs. Si cet homme veut un avenir avec moi, il doit me regarder en face, me prendre pour ce que je suis et accepter que rien n’est garanti. Parce que tout ce que j’ai toujours voulu, c’est lui, mais pas à moitié. Et s’il ne peut pas, il doit partir, pour que je cesse d’être son refuge ou son excuse.

À ce moment précis, je ne sais pas si mes déclarations le touchent ou le détruisent, mais ils sont là, présents et puissants. Peut-être achèveront-ils notre histoire ou peut-être ouvriront-ils la voie de nos cœurs. Je ne fais que lui renvoyer l’image de ce qu’il a éludé pendant si longtemps et le miroir de nos âmes s'écaille seconde après seconde.

Dans le silence qui s'installe, je le défie la tête haute, laisse mes mots faire écho dans cet espace qui nous sépare. Dans ses yeux, une tempête se déchaîne, et un frisson parcourt mon corps, tiraillé entre la colère et l’envie de le prendre dans mes bras. C'est un cycle sans fin...

Mon cœur se serre à l'idée de le perdre pour toujours, mais une autre partie de moi s'accroche à la rage qui m'anime. Ce qu'il a fait, les cicatrices qu'il a laissées et celles, plus vivaces encore, qui viennent de s'ouvrir depuis nos retrouvailles, exacerbent ma raison. Tout n'est plus qu'un tourbillon contradictoire d’émotions en pagaille, de sentiments en échec, de sensations dissonantes et conflictuelles. L’adrénaline pulse dans mes veines, me poussant à braver mes propres limites. Le désir irrépressible germe, comme une pousse qui renait des cendres, fragile et encore vulnérable, ayant besoin d’être nourrie pour survivre. Elle réclame la lumière, l'oxygène, le contact. La peur de la déception, la colère face à l’abandon, la nécessité de ressentir, d’exister, me consume à petit feu. L’air me manque, mon cœur appelle le sien.

— “Je t'en supplie, James...”, murmurè-je, telle une prière.

Mes mots ne suffisent plus ; il faut que tout explose. Je m'avance vers lui et il s'approche de moi. La passion qui nous consume se reflète dans le regard l'autre. Soudain, James pose ses mains sur ma taille et m’attire à lui. Mes doigts trouvent son visage, ma bouche, la sienne. Nous nous écrasons l’un contre l’autre, nos cœurs à l'unisson, et le rythme effréné de nos baisers, de nos langues qui se bousculent, de nos halètements fait vibrer chaque fibre de mon être et nous entraîne dans une danse endiablée, où une fièvre primaire guide nos pas.

— “Ne me laisse pas partir Victoria...”, souffle-t-il.

James me presse si fort contre lui que je peine à respirer, mais ce contact brûlant est tout ce que je convoite et revendique.

— “Je ne veux pas que tu partes. Je veux que tu sois à moi.”

Nos lèvres se rencontrent, et c’est une déflagration, un feu dévorant, mais ce n'est pas assez. Je me précipite maladroitement sur le bouton puis la fermeture Éclair de son pantalon avec une urgence inégalée, tandis qu’il remonte le bas de ma robe, un peu trop ajustée, sur mes hanches. La brûlure soudaine de l'air frais sur ma peau m'électrise.

— “La porte, James.”

Il me relâche juste assez pour que je puisse pivoter en direction du battant et verrouiller la porte d’un geste fébrile. Chaque seconde est comptée. La chaleur de son corps m’enveloppe comme une vague déferlante et nos bouches ne se détachent pas, se heurtent dans une collision ardente, s’enflamment d’un appétit irrésistible.

Notre intimité sécurisée, mon amant me happe à nouveau et me hisse dans ses bras avec une vigueur dévorante. Mes bras se nouent autour de son cou, tandis que mes jambes s'accrochent à sa taille comme des lianes. Il me dépose sur le bureau, la surface froide réveillant mes sens engourdis.

James glisse sa main le long de mon dos, trouve la glissière et l'abaisse d'un geste sûr et précis. Ma poitrine se découvre sous son regard avide. Ses lèvres explorent mon cou jusqu’à mes seins, enluminent ma peau d’une cascade de marques brûlantes qui font naître des fourmillements dans mon bas-ventre. Je tire sur ses mèches pour l'obliger à revenir contre ma bouche. J’en ai besoin comme d’une oasis au milieu d'un désert.

Extirpant son sexe de son entrave de tissu, James passe un bras sous mes reins et ramène mes fesses sur le bord du meuble. En équilibre précaire, je me cramponne à ses épaules tandis qu'il me pénètre d’un coup profond et déterminé, signifiant d’emblée la cadence et l’intensité de ce que nous allons partager. Cet assaut vif et exigeant éveille en moi une réponse tout aussi sauvage. Je mords la chair de son épaule pour contrer le cri fervent qui remonte de ma gorge et je serre mes cuisses autour de sa taille de toutes mes forces pour l'immobiliser en moi. Son sexe qui m'emplit est un pur moment d’extase, guidé par un désir qui ne connaît ni retenue ni limites.

Mon regard plonge dans ses pupilles bleus cobalt et mes doigts s'accrochent à lui comme à un roc, cherchant à le rapprocher encore plus, à ne rien laisser d’inassouvi entre nous.

— "C’est en nous que tu dois croire.”

Ses yeux s’intensifient, une lueur d’espoir scintillent dans le tourbillon de son ardeur. Je le sens hésiter, un instant, alors que mon cœur bat à tout rompre. Les mots s’envolent, portés par une vague de passion et de promesses. Je poursuis, ma voix tremblante, mais ferme :

— “On doit avoir confiance l’un dans l'autre, sinon tout ce qu'on construira sera un château de cartes. Tout ça n'aura du sens que si nous choisissons de nous battre pour notre bonheur ensemble.”

Il fronce les sourcils, luttant contre ses propres pensées, mais la fissure est toujours palpable. Mes paumes glissent le long de ses bras, traçant des promesses sur sa peau, le poussant à s’ouvrir à ce qui est, à se détacher de ses chaînes et à accepter le présent.

— “Libère-toi de ton passé et concentre-toi sur notre avenir.”

Il prend une profonde inspiration. Ses doutes s’entremêlent à mes espoirs. Je me sens vibrante d’énergie, prête à pulvériser les murs qu’il a érigés, ces barrières qui l'isolent de mon cœur.

— “ Ne garde que notre amour.”

James raffermit son étreinte, s’enfonçant plus profondément dans mes chairs, un grognement rauque résonne dans l’air.

— “Alors, jure-moi que tu m'appartiens ?”

Je l'embrasse langoureusement, caresse son visage et murmure :

— “Je te le promets. À toi et à personne d’autre.”

À cet instant, une flamme s'embrase entre nous, une fusion flamboyante qui semble transcender le temps. Nos corps, collés l'un contre l'autre, vibrent d'une fièvre sauvage. James, dans toute sa puissance et sa splendeur, me maintient fermement, ses yeux acier toujours ancrés aux miens. Soudain, il se retire, ce qui me fait légèrement gémir de déplaisir. Il pousse à nouveau contre l’orée de mon intimité, mais s’arrête.

— “Je ne vais pas me contrôler, Victoria."

Ma peau frissonne. Je souris contre sa bouche et ondule vers lui. Mes seins frottent contre son t-shirt dont je le dépouille en un coup de main. Je veux qu'il me donne tout ce qu'il a. Son regard devient affamé. Dans un mouvement fulgurant, il ramène ses lèvres sur les miennes, les presse avec une intensité dévorante. Alors qu'il s'enfonce en moi d'une poussée fougueuse, il avale le cri qui, cette fois, n’a pas été retenu par ma discipline. Mon instinct primal prend le dessus et je me cambre. Il réagit à mon élan, abaissant ses hanches contre moi avec une force délicieusement brutale. La pression de son corps contre le mien me fait perdre pied. Ici et maintenant, il n'y a que nous.

James, ivre de désir, relâche un grognement. Ses coups de reins suivants, mesurées mais féroces, contredisent ses intentions. Il fait preuve de maîtrise pour ne pas me brusquer, je le sais. Alors, c'est moi qui intensifie notre fusion. Dans ce crescendo de passion, j’abandonne ses épaules pour poser mes paumes sur le bois du bureau et avance mon bassin à sa rencontre tandis qu'il me soulève et s’acharne à nous mener vers l’orgasme. Nos chairs se percutent sauvagement, mes muscles se contrastent et se détendent tandis que la vague de plaisir afflue fatalement. Les muscles de son cou se tendent, les veines affleurant à la surface, marquant la lutte entre la retenue et le lâcher-prise. Des gouttes de sueur perlent à son front et j'ai moi-même l’impression de suffoquer sous cette chaleur.

Cette étreinte insatiable est une déclaration, une affirmation de notre envie désespérée d’être à l'autre. Alors que la tension atteint son paroxysme, je sens un tremblement me parcourir, une prémonition de la déferlante à venir. Je reviens contre son torse et James me rassoit. Aussitôt, je referme mes jambes autour de lui et capture ses lèvres une dernière fois avant de me laisser engloutir par ma délivrance. Mon homme me rejoint aussitôt.

Son visage exprime l’apogée de son plaisir. Soumis à la sensation extrême de sa jouissance et au pic de son intensité, ses sourcils se froncent, ses yeux se plissent, ses mâchoires serrées signalent la tension dans son corps, tout comme sa bouche qui grimace légèrement avant qu’un souffle court ne s’en échappe.

Avachies contre lui, mes jambes pendent de part et d'autres de ses cuisses fermes. Alors que ses muscles se contractent encore sous l’effet des dernières ondes, et que ses doigts crispent toujours ma chair, je glisse les miens dans ses cheveux et pose ma paume sur sa nuque, exerçant une pression douce pour l'apaiser. Progressivement, son souffle retrouve son calme, et son corps relâche la pression.

Dans un mouvement empreint de douceur, James laisse tomber son front contre mon épaule, cherchant refuge dans mon cou. Sa barbe me chatouille, et sa respiration, chaude et apaisante, effleure ma peau. Sa main trouve la mienne et nos doigts s’entrelacent dans une étreinte fragile, prolongeant cette intimité encore un instant. Un silence complice s'installe plus puissant que les mots.

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