VICTORIA 48.4 * VICTORIA

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V.R.S.de.SC

♪♫ ... ♪♫

Je viens tout juste d’envoyer le message que mon écran s’allume en retour. Sursaut d’excitation. Il guettait, j’en suis sûre. Doigts suspendus au-dessus du clavier. Prêt à s’élancer, telle une panthère en embuscade. Impossible de lire sa réponse ici, pas avec Mati qui me surveille l’air de s’attendre à ce que je sorte un cocktail Molotov de ma pochette. J’ai besoin d’un recoin. D’une cachette. D’un repli stratégique. Je prétexte une vérification de dernière minute pour m’éclipser hors du champ.

Sitôt hors d’atteinte, je ravis l’objet convoité avec l’avidité d’une voleuse de secrets. Mes ongles effleurent le verre tiède du téléphone, happés par la pulsion organique d’ouvrir notre conversation en apnée. Mes pupilles parcourent ses mots. Un hoquet de joie me prend de court, mais je le bâillonne au vol ; le mur le plus proche me recueille. Mon cœur batifole, ma peau s’érige en mille minuscules ondes. Mémo mental : cesse de te pâmer comme une adolescente hormonée devant le dernier clip des One Direction. Erratum : laisse tomber. Erratum bis : ne me jugez pas.

Mes yeux balaient la périphérie humaine — aucun regard braqué sur moi. Bien, j’ai l’air calme. Extérieurement, je suis un modèle de placidité. Intérieurement ? Une otarie dopée au Red Bull qui jongle avec des fantasmes.

Cravacher, sérieux ? Je parie qu’il ronronne en écrivant ça. Il me cherche. Il va me trouver. Je peux le faire fondre aussi rapidement qu’un sucre sous la langue. Il me faut une réplique à sabrer, quelque chose de mordant, de délicieux, de moi.

À peine gribouillée dans mon cortex, la pensée s’ébroue, mes doigts la pourchassent, l’attrapent et s’affairent à lui donner corps. Le message se matérialise. Je martèle l’écran sans réfléchir, emportée par l’élan brut de la répartie, celle qui jaillit pareille à une flèche chauffée à blanc. Monsieur veut jouer à ça, il va être servi. Mon feu répond au sien, flambée pour flambée. Je renverse l’ironie avec un sourire de louve en chasse, suggérant, entre deux lignes bien senties, que je pourrais avoir quelques accessoires de circonstance sous la main. J’appuie sur l’icône « envoyer » avec un petit frisson sinueux.

Retour à l’agitation, mais pas vraiment à la réalité. Dans cet univers où la lumière oscille entre halos argentés et ombres veinées de rouge, je suis submergée par une attente euphorique. Une fièvre douce, toxique. Les autres trinquent, dansent, s’amusent. Moi, je viens de recevoir une gifle métaphorique en pleine zone érogène cérébrale.

C’est moi ou le thermostat explose ? Le mercure grimpe, l’atmosphère se fait étuve. Il fait une chaleur ! J’ai l’impression d’être dans une serre tropicale sous stroboscope. Je ruisselle de l’intérieur. Et si j’effectuais une petite ronde dans l’espace fumeurs, là-bas, à l’écart, vérifier que tout est en ordre ? Inspection de routine, sortie stratégique, pure formalité… Pas du tout pour « me rafraîchir les idées », évidemment. Je fais des pieds et des mains pour fendre la marée humaine — à coups d’épaules et d’excuses mi-figue, mi-cyniques — et enfin accéder à l’arrière-cour.

Mais déjà, une escouade surexcitée me happe sans sommation. Je suis extirpée de mon ivresse comme une noyée forcée à respirer. J’étais bien sous l’eau, moi. Pourquoi me ramener à la surface ? Les garçons m’entraînent dans leur sillage tapageur, ballottée par leur hilarité et leurs supplications : il est l’heure de poser sous l’étiquette sulfureuse de la reine des Enfers. Je capitule avec élégance et cède devant l’autel du divertissement collectif : c’est la règle du jeu, après tout.

Eh zut ! À contrecœur, je rédige mon retrait et préviens James qu’il nous faut interrompre nos échanges. Je me déteste de jouer les adultes responsables. Surtout maintenant. Le désir me tire en arrière, mais l’échafaud mondain me réclame, protocolaire et sans pitié. Bon sang, j’ai l’impression de raccrocher au nez d’un Hadès lubrique au regard d’ambroisie en pleine déclaration scandaleuse. Triste époque. Même les mythes pleureraient ce gâchis.

Je prends place dans l’univers des anges. Me voilà intronisée au beau milieu d’un conclave de mecs déguisés en chérubins tombés d’un rêve baroque. Franchement, mes amis sont tous plus fous les uns que les autres. Un sourire énigmatique, une cambrure théâtrale et l’illusion prend vie. En réalité, la scène m’amuse. Ce tableau surréaliste, à placarder sur les réseaux, fera forcément son petit effet sur James : il va adorer me voir parader parmi les mini-dieux du dancefloor. Je l’imagine déjà, paupières plissées et mâchoire serrée. Allez, mon Hadès, pique-moi une crise de jalousie et viens m’enlever !

En me levant du Chesterfield capitonné, un bourdonnement sourd et impératif s’échappe de ma pochette. Je trépigne pour saisir mon appareil. Mon cœur, esclave de l’instant, déraille et bondit. Une curiosité presque irrépressible me presse d’ouvrir le message, de percer le voile, de m’abreuver de ses mots. James me propose un défi. Mon petit doigt me dit que ce ne sera pas anodin. Un sourire d’anticipation effleure mes lèvres et un léger frisson me caresse la nuque quand j’invite mon adversaire à abattre ses cartes, ou, devrais-je plutôt dire, à faire de moi son terrain de jeu. Lorsque l’énoncé de sa requête apparaît enfin, mon corps tout entier se fige sous l’effet de ce coup de poker. C’est phénoménal. Tels des éclats de foudre, chaque syllabe vibre dans mes os et électrise mes veines. Je… je… dieu du ciel…

Fais-moi une faveur. Quand je te rejoindrai ce soir… sois nue sous ta robe.

OK. Voilà. L’homme a lâché une ogive érotique ! Une faveur, qu’il prétend… Une faveur ? J’appelle ça un braquage en plein consentement. Il me faut de l’air, de l’eau, un torrent glacé, une clim portative, parce que lui… lui… il est en feu et me suffoque.

Sifflée par la stupéfaction, je reste un moment statufiée à fixer mon téléphone, incapable de détourner mes yeux de son invitation insensée. Puis, mes synapses redémarrent, mes jambes se frictionnent l'une contre l'autre, une chaleur torride picote mes joues, mes reins, mon bas-ventre. La tension charnelle contenue dans cette exigence brûlante résonne en moi comme un trémolo, une vibration profonde qui envoûte chaque fibre de mon être. Est-ce que se transformer en flaque est une option socialement acceptable ? Non, faut que je bouge.

Nulle ambiguïté dans ses paroles. Elles sont brutes, puissantes et d’une sensualité à couper le souffle. Une attaque en règle face à laquelle, je m’incline d’avance. Pas de GPS nécessaire : mon cerveau a fait le trajet rooftop/hôtel/bureau en trois secondes, sans détour, sans freins, direct dans le vertige de l’instant. On m’a toujours mis en garde contre le pouvoir des mots. On ne m’a pas prévenu qu’ils pouvaient liquéfier des ovaires.

Je m’efforce de camoufler mon trouble, et pendant un quart de seconde, une étincelle rebelle m’effleure l’esprit. Comment peut-il oser faire une telle proposition insolente, si soudainement, si crûment ?

Une partie de moi se sent irrésistiblement attirée par l’intensité de l’initiative, l’autre se débat pour garder un semblant de lucidité. Comme toujours. Raison et désir. Une bataille intime et quotidienne. La première, coincée dans son justaucorps de « prudence », fait de son mieux pour tenir la distance, mais trébuche déjà sur ses lacets. La seconde, en mode « trop de chocolat, c’est pas assez » s’emballe à la vitesse de la lumière et use ses semelles sur le parquet lustré de l’imprévu. Je jure que s’il a prémédité son coup, je lui fais bouffer son téléphone parce que mon cerveau plane dans l’intersaison.

Franchement, qui ne serait pas destabilisé par l’idée de déambuler sans culotte ? Le poids de cette décision — de ce que je vais devoir assumer pendant toute la soirée si je consens à sa demande — pèse sur ma conscience. Je serais exposée. Vulnérable. Embarrassée. Et… terriblement excitée. Bah voilà, les ténèbres de l’incertitude, ne parvenant plus à éteindre cette envie dévorante, se font la malle. Le désir brûle trop fort pour être tenu en cage. James n’a pas besoin de me convaincre davantage. Le piège s’est refermé autour de moi, et j’ai sauté à pieds joints dans la gueule du loup.

Bon sang, lui et ses paris ! Je secoue la tête et mordille ma lèvre. Comment ai-je pu croire qu’il me laisserait m’éclipser sans me soumettre à sa volonté ?

Contre toute attente, contre toute logique, j’accepte le challenge. Deux mots. Un clic. La balle est dans son camp.

Mon Dieu, qu’est-ce que j’ai fait !? Félicitations, Victoria ! T’as signé pour la performance de ta vie… Merde ! J’annule ! Je retire. Rétropédalage en urgence. Eh comment ça, je ne peux pas ?

Je louche sur mon interface comme une demeurée, prête à m’infliger une amende mentale. Je suis folle, complètement à l’ouest. Sans culotte ! Vic, t’es frappé du citron, ou quoi ! C’est officiel, mon dernier gramme de décence s’est évaporé, enfumé dans l’air du club. Non, je n’en fais pas tout un plat ! Je préfère encore faire une danse du ventre sur la scène, dans la baignoire, déguisée en Shakira !

Pas de panique. Cool. Respire. Avec lui, je deviens une version totalement irrationnelle de moi-même. Maintenant, j’ai juste envie de disparaître sous terre.

Je n’ai pas même le temps de refermer ma pochette que la LED de notification de mon portable se met à clignoter. Stoppé dans mon élan, je m’immobilise à nouveau. Mon pouls se précipite. Je peux sentir la chaleur qui émane de mon téléphone, comme si James se trouvait juste là, à quelques pas de moi, bien qu’il soit à des kilomètres de distance. J’ouvre l’application.

Alors, prouve-le. Pas dans dix minutes, pas dans une heure. Maintenant.

Non. Bah, non, en fait ! Il croit quoi, ce tyran de la suggestion ? Qu’un haussement de sourcil suffit à me télécommander ? Monsieur veut, donc madame doit. Depuis quand les desiderata de James Cameron deviennent des édits impériaux à exécuter en silence, sourire aux lèvres et culotte en berne ? Et puis quoi encore ? Il claque des doigts et je me désape telle une strip-teaseuse sous hypnose ? Et moi, je lui demande, moi, de me déclamer du Shakespeare, torse nu, en kilt, sur mon tapis berbère à quatre heures du mat ? Non. Mais je pourrais. Je note l’idée.

Franchement, il est culotté. Pas un « s’il te plaît », ni même un emoji penaud pour adoucir la violence de l’ordre, ou un soupçon d’enrobage affectif. Rien. Zéro. Le vide intersidéral de la galanterie. On croirait un général en rut. Où est passée la diplomatie amoureuse ? Et moi, là, la nouille de service, les pouces paralysés au-dessus de cet engin maléfique, le cœur battant une samba effrénée, et les pensées en mode sabbatique, aussi organisée qu’un puzzle lancé dans une tornade.

J’ai besoin d’un calmant. D’une tisane. Une piña colada ? Je souffle. Je peste. Je roule des yeux. Et puis… je ris. Un rire nerveux, un peu hystérique, un peu trop aigu. Le genre qui sort quand t’es à deux doigts de tout envoyer promener, mais tu sais très bien que tu vas plonger la tête la première, maquillage waterproof ou pas.

Il a dit maintenant, c’est ça ? Soit.

Mes doigts s’enroulent autour de l’appareil. Chaque cellule de mon être est en alerte. Une agréable combustion intérieure m’enflamme. Cette invitation va au-delà du défi : c’est une preuve, un bras de fer, un combat de subtilité, une perche tendue vers mon abandon. James a posé les règles, tracé la ligne : maintenant. Le décompte démarre dans ma tête.

Je prends une profonde inspiration. Coup d’œil vers l’étage. Le rooftop. Mais les clés sont planquées dans le bureau de Mati et il a déserté l’accueil. S’il est là-haut, je me fais griller façon marshmallow. Non. Pas envie qu’il me suspecte. Les toilettes ? Trop bondées et puis… quelle héroïne digne de ce nom envisagerait un lieu si peu glorieux ? Moi, quand j’ai trop bu. Sauf que, ce soir, je suis aussi sobre que de l’eau bénite. La loge ? Inaccessible, occupé par Jelena et Zoran… Si, je sais !

J’avise les escaliers menant au sous-sol. Je m’avance d’un pas résolu et m’y engouffre sans que quiconque ne m’arrête. Le martèlement de mes talons est amplifié, mais l’orage sonore du club les recouvre. Je dévale les marches, pressée, mais prudente, chaque degré m’amenant plus près de ce sanctuaire isolé. Perséphone descend dans les catacombes. Dommage, Hadès ne s’y cache pas.

Arrivée en bas, je me fige devant la porte scellée de la réserve. Maintenant ! L’injonction ricoche toujours, devient écho, se tatoue dans mes neurones. La clameur de la fête au-dessus de ma tête s’étouffe. La musique, les voix, les lumières mouvantes, tout disparaît, s’évanouit.

Mes doigts s’activent sur le boîtier. Le code s’enchaîne dans une série de chiffres que je connais par cœur. Lorsque le passage s’ouvre dans un claquement, je pénètre dans l’obscurité capiteuse et tannique de la cave à vin, un lieu aussi secret que le but de mon expédition.

L’éclairage automatique se déclenche et je le bloque d’un tour de clé. Les rayonnages en acier noir s’épanouissent sous la lueur, dévoilant des colonnes de bouteilles couchées dont l’éclat brille faiblement dans la pénombre. Contre le mur de gauche, des fûts et des casiers de bière sont entassés dans un coin réservé, les couleurs vives du métal ou du plastique contrastent avec la douceur des caisses en bois brut. Certaines d’entre elles contiennent des spiritueux ; les étiquettes, éraflées et défraîchies, témoignent d’une utilisation régulière.

Je me rapproche d’une pile de cartons, effleure un flacon : le prosecco. Celui dont le retard de livraison a failli faire capoter ma soirée d’Halloween. Bien. Un alibi tout trouvé.

Déposant téléphone et pochette sur des palettes devant moi, je pivote vers la lumière blafarde qui baigne l’espace d’un halo feutré. Si quelqu’un aboule, j’invoque Dionysos et prétends m’adonner à un rituel païen — genre offrande de mousseux pour assurer une bonne récolte de shots, amadouer les enfers et repartir avec un démon sexy. Avec un accent écossais de préférence. Bon sang, je suis littéralement entre le beaujolais nouveau et le brandy, et c’est moi la plus fermentée dans l’histoire.

L’air, chargé d’humidité et de fraîcheur, m’enivre d’une sensation à la fois vivifiante et étrange : la profanatrice de la cave perdue. Bordel, je déraille de plus en plus. Aussitôt la porte refermée, le silence m’enveloppe, impénétrable, mais tout de même percuté par le vrombissement des réfrigérateurs au fond de la pièce et les pulsations persistantes des basses qui, distillées à travers les murs épais, parviennent à titiller l’atmosphère de leur influence. Cette agitation omniprésente se dissipe rapidement, balayée par la litanie qui m’obsède : maintenant.

La fébrilité m’assaille, incontrôlable. Mon pouls s’affole, mes pensées dansent avec l’énergie d’un ouragan en gestation et mon corps tressaille à l’idée de sa proximité, suspendu à l’instant où James me verra. Et saura. Il n’est pas là, mais il me regarde déjà. Je le sens. Ses yeux bleu cobalt glisseront sur ma silhouette, s’attarderont là où il n’y a rien à cacher. L’invitation, d’une clarté implacable, se tissera sans mots, s’imposera sans équivoque. L’absence de bas, loin d’être une simple perte de vêtement, deviendra un pacte entre nous. Une promesse à tenir, un abandon à offrir. Je m’y engage avec délectation. Parce que j’ai accepté le défi et que je tiens toujours parole.

Allez, Vic ! C’est pas la mer à boire, même si, dans ce genre de situation, la houle s’élève un peu plus que prévu. Mais ce n’est qu’une vague scélérate à franchir, avant d’atteindre le rivage effervescent de l’inévitable. Chaque enjambée, marche à gravir, accolade, accentuera les frôlements contre ma peau dépouillée et me conduira inéluctablement vers notre collision. Chaque fois que je me courberai, baisserai, assiérai, mon désir gonflera ses voiles et cisèlera les contours de reddition totale. James pourra attester de cette vérité : je serais prête à le laisser m’envahir, dans tous les sens du terme.

Je remplis mes poumons d’une bonne goulée d’oxygène.

Délicatement, je remonte l’ourlet de ma robe. Pas facile avec un tissu si ajusté. Dieu, je tuerais pour que ce soit sa paume, ses doigts, sa maîtrise, qui prennent le relais de ce geste solitaire. Je revois ses mots. Clairs. Impérieux. Ils flottent dans mon esprit, valsent en boucle, propulsent mon cœur dans une course folle. Ma lingerie déserte mes hanches, jusqu’à s’échouer à mes pieds. Lorsque le coton arrive à mes chevilles, je le récupère. L’étape suivante, je la connais.

Mes pouces glissent sur l’écran de mon portable. Un appui bref. Un flash lumineux. Le symbole de la mission accomplie saisi en pixels. Juste une photo, mais elle cristallise tout : l’acte, la promesse, mon obéissance, ma confiance. L’image s’affiche, son contenu précis, sans détour. Je la libère d’un clic. Elle file, invisible et brûlante, se loger dans son monde. Il sait. Maintenant.

Je me redresse. L’urgence de quitter les lieux se mêle à une sorte de calme intérieur. Avec une fluidité presque gracieuse, je réajuste ma tenue. Le tissu reprend sa place, recouvre mes fesses, mes cuisses, ce territoire resacralisé. Un souffle. Paupières closes. Juste une seconde. Pour m’acclimater, conscientiser, me projeter, plus tard, vers lui.

Ce n’est qu’une fois en haut des escaliers, au moment où mes pieds franchissent le seuil du sous-sol, les bras encombrés par la caisse de prosecco, que le scintillement nerveux de mon téléphone m’arrache un sourire. L’offrande est arrivée à bon port. Transmission cinq sur cinq.

Comme si de rien n’était, je dépose le pétillant derrière le bar, le motif aussi neutre qu’efficace. Une main saisit un verre, l’autre libère l’eau glacée du robinet. Le contraste mordant de la fraîcheur me ramène à une forme de normalité. Pourtant, mes doigts s’égarent presto vers la source de ma perte de contrôle. La notification brille. Son message afflue. Détonateur discret, incendie certain. Mon sang-froid n’est déjà plus qu’un souvenir tiède.

T'es incroyable.
L'attente va être un enfer.
Je meurs d'envie de te retrouver, de te prouver à quel point tu me rends fou de toi. T'es entrée dans ma tête, Vi. T'as tout redessiné ! Je veux plus que ton corps, je te veux toi. Plus que jamais.

Je sais. Lui aussi, je le veux tout entier. Je suis prête à tout pour cet homme. Mais…

Si tu zappais toi aussi quelques pièces de tissu. On gagnerait en efficacité. Et en temps. Tu ne crois pas ? On n’est pas là pour faire les choses à moitié. (Emoji ange).

PS : Inutile de m’envoyer une photo, je te fais confiance. Je préfère que tes charmants attributs restent loin des regards indiscrets. Merci. (Smiley bisous).

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