CHAPITRE 26.3 * VICTORIA

14 minutes de lecture

V.R.S.de.SC

♪♫ ... ♪♫


James Liam Cameron est un homme formidable, même s’il le niera. Moi, j’en suis sûre. Je le sens au plus profond de mes entrailles, dans chaque battement de mon cœur. Ses erreurs, ses fantômes ou ses travers ne définissent pas sa valeur. Derrière tout ça, il y a cette lumière, cette force qui me pousse à croire en lui, en nous. Il n’aperçoit pas à quel point il est précieux ni combien son âme peut égayer la vie de ceux qui l’entourent. Il pourrait changer le monde s’il le voulait. Moi, j’ai déjà l’impression qu’il a mis le mien sens dessus dessous.

Je fouille son regard, et ma voix s’adoucit quelque peu :

— Je vois aussi tes contradictions, cette manie de tout porter seul, de te blâmer pour un passé qui ne te définit plus. James, tu possèdes tant de qualités, tu as tant à offrir, et tu… mérites d’être aimé. Je ne sais pas ce qui t’a fait basculer dans cette spirale d’excès. Mais un jour, j’espère que tu me le diras.

En vérité, je ne comprends pas exactement pourquoi James a choisi cette voie, ni pourquoi il s’inflige une telle punition.

Y a-t-il un vide particulier qu’il cherche à combler ? Une souffrance cachée qui ne le laisse pas en paix ? Et, dans ce cas, quelle blessure est telle qu’il ne parvient pas à l’atténuer ? Qu’a-t-il vécu ? Qu’a-t-il subi ? Et si ça remontait à bien plus loin qu’il n’y parait… Peut-être un souvenir enfoui, une douleur qui le hante, qu’il ne peut expulser que par ce moyen.

Je ne peux m’empêcher de me dire que ce monde d’illusions, où tout brille comme un mirage, ne sert qu’à tromper ceux en quête de réponses, les amenant à croire qu’ils pourraient se réconcilier avec le chaos qui les habite. En tout cas, c’est ma vision des choses.

Quel espace au fond de lui demande ainsi à être englouti par cette chimie destructrice ? James pense-t-il que la brûlure douce-amère de la drogue peut le purifier, lui offrir un soulagement contre une faute qu’il juge irréparable, un acte qu’il n’arrive pas à se pardonner ? Bon sang, je devrais peut-être lui poser directement la question.

— James… est-ce que tu…

Je me coupe dans mon élan. Non, j’ai n’ai pas la force d’aller creuser sous la surface ce soir. Ce n’est pas à moi de forcer la porte, d’arracher ces vérités. Ce genre de confidences doit naître de sa volonté. C’est à lui de faire le choix de briser le silence.

— Victoria ? me presse-t-il en me serrant discrètement les mains.

Mes pensées s’éparpillent comme une poignée de sable qu’on aurait lancée au vent. Je secoue la tête pour chasser les graines persistantes de mes interrogations.

— Non, rien, je…

Ma voix trébuche, se perd dans un souffle.

— Qu’est-ce que tu voulais me demander ? insiste-t-il.

Mon malaise se renforce. Je détourne les yeux un instant. James resserre son étreinte et, dans un mouvement ferme et régulier, frotte mes bras avec une lenteur qui semble suspendre le temps. Le contact de ses paumes calleuses sur ma peau nue m’envahit, m’électrise. La chaleur qui s’en dégage s’infiltre sous mon épiderme, débusque le froid qui s’y est déposé quelques minutes plus tôt. Il garde le silence, mais son geste, ancré dans une douceur brute, me pousse à ne pas me dérober.

À moins qu’il n’ait été attiré par ce côté sombre, ce flirt avec la perdition qui joue avec les limites de l’âme ? Cette autre piste s’impose à moi, aussi troublante qu’inévitable. Est-ce un moyen de rester à flot ou la tentation d’une satisfaction immédiate ? Peut-être que je romantise sa dépendance, alors qu’il s’agit uniquement de sceller un pacte avec l’interdit.

Je cherche mes mots, consciente que ce point pourrait être mal reçu.

— Est-ce que tu prends du plaisir à… à te droguer ? je bafouille. Est-ce que c’est une sorte de… de fascination ?

Le silence qui s’ensuit m’assourdit presque. James immobilise ses mains sur avant-bras avant de venir nouer nos doigts délicatement. Il fixe pendant quelques secondes nos paumes entrelacées, fronce les sourcils, carre la mâchoire. Un léger frémissement parcourt ses traits. Une part de moi regrette déjà d’avoir posé la question, mais l’autre, celle qui refuse de demeurer dans l’ombre de ses mystères, retient son souffle.

Lorsqu’il prend la parole, sa voix est lente, presque hésitante, mais il ne fuit pas l’interrogation.

— Je… je ne suis pas sûr que ce soit exactement ce que tu imagines, Vi. Parfois, je veux… être ailleurs que dans mon corps, dans ma tête, dans ma vie. Là où tout me laisse indifférent, où mon esprit reste vide. Oui, j’éprouve une certaine satisfaction… je suppose. Mais c’est pas le genre de plaisir qu’on cherche à savourer, c’est plus une échappatoire, un moyen de ne plus être là, de ne plus ressentir… ce vide. C’est loin d’être une fascination, pas comme tu l’entends. C’est juste… se raccrocher à quelque chose, peu importe ce que c’est.

La réponse de James confirme donc mes craintes initiales : un trauma se cache derrière sa dépendance. Une fuite, voire une tentative de survie…

Mon soldat n’a pas les armes pour affronter ses sentiments, alors il baisse les bras. Il choisit la solution la plus facile, la plus immédiate, la plus destructrice. Cela fait-il de lui un lâche ? Qui suis-je pour le juger ? Celle qu’il dit aimer et qui a envie de l’aimer en retour… Celle à qui il désire s’amarrer, mais qu’il a trop peur de blesser…

À mesure que je l’observe, je sens une distance, une barrière invisible qu’il a érigée pour ne pas me laisser voir trop loin dans l’abîme où il sombre.

Dois-je lui en vouloir ou compatir ? Une partie de moi éprouve de l’empathie à son égard, cette sensation aigüe de comprendre enfin ce qu’il traverse, mais l’autre… l’autre a le cœur brisé. Ce que je vois, c’est plus qu’un homme qui cherche à se perdre : c’est un homme qui, d’une certaine façon, a renoncé. Il doute de sa capacité à s’en sortir. Et ça… ça me bouleverse autant que ça me dévore de frustration. Qu'est-ce que ça signifie pour notre potentiel couple ?

Il perd espoir et abandonne la partie, c’est ça son mécanisme ? C’est donc un piège dans lequel il choisit de s’enfermer ? Une part de moi souhaite le secouer, le pousser à se relever, mais il semble se jeter délibérément dans la gueule du loup, acceptant la souffrance comme une vérité inéluctable. Pourquoi se condamner ainsi ?

L’injustice de la situation m’étouffe. Non, je refuse de croire qu'il y va de son plein gré...

Je laisse échapper un soupir d’irritation, avant de lâcher, sans filtre :

— Tu me demandes de cesser de vouloir gouverner ma vie, James, mais toi alors, et si tu arrêtais de te saboter ? D’être ton propre ennemi ?

Ses mains se figent sur ma peau et son regard ténébreux vacille. Ce n’est pas une attaque, je ne cherche pas à le blesser. Je tente désespérément d'effacer cette ligne de séparation qui nous retranche dans nos silences. Un appel à sortir du cercle vicieux dans lequel il s'enferme à dessein...

— Ce n’est pas si simple, murmure-t-il. Je pensais que... tu le comprendrais.

— Je le sais. Mais ça ne signifie pas que c’est impossible.

Un instant trop faible pour porter le poids de mes mots, ma voix tremble. Pourtant, je m’accroche. Mes yeux cherchent les siens, refusant de lâcher prise, et mon ton se raffermit.

— On ne peut pas continuer ainsi. Toi à t'échapper de toi-même en laissant tes ombres te ronger de l'intérieur, et moi à me cacher derrière les miennes comme une gamine apeurée. Je ne peux te promettre que ceci : si tu sautes, je saute, ou alors on reste au bord, mais la chute sera inévitable, pour l'un comme pour l'autre.

Je marque une pause, ma respiration suspendue comme si le monde attendait avec moi sa réponse.

— Ensemble ou chacun de notre côté, James : choisis.

Mon défi flotte entre nous, fragile, mais vibrant : une corde tendue sur laquelle je m’aventure au dessus du vide. James me suivra-t-il ?

L'homme qui accapare toute mon attention incline la tête vers le sol. Son visage se ferme, une lueur tourmentée transparait dans ses yeux.

— Je... je ne veux pas te perdre, Vi. Mais si je dois couler, je coulerai seul. Hors de question que je t'entraîne avec moi.

Sa voix est rauque, presque brisée, et il détourne le regard, comme s’il craignait ma réaction.

— Je ne peux pas t’aider si tu m’empêches d’entrer, je reprends, presque suppliante.

Ses lèvres se pincent tandis qu'il revêt un masque de froideur qui me glace sur place. Ses mains me lâchent et ses bras retombent le long de son corps, presque désarmé. Puis, il recule d'un pas. Ce mouvement crée un gouffre entre nous, une distance qui me donne l’impression qu’il glisse loin de moi. Pendant une seconde, j’ai peur qu’il se blinde, qu'il me délaisse définitivement. Ses paupières se ferment un instant, et quand il les rouvre, quelque chose a changé.

— Tu veux entrer, Vi ? Alors prépare-toi, parce que ce n’est pas joli. Ce que tu vois là, ce n’est qu’une façade. Il y a des cicatrices là-dedans, des combats perdus, des promesses non tenues, des décisions que je refuse de perpétuer. Et si tu crois pouvoir m’aimer sans leur faire face, sans les ressentir, alors tu n’es pas prête à franchir cette porte.

Il appuie chaque mot avec une intensité qui me coupe le souffle.

Son manque de foi en moi m'insupporte ! Je croise mes bras sous ma poitrine et dirige mon regard vers l'opposé de la pièce, là où les ombres dansent avec les rayons lumineux des réverbères extérieurs.

James avance d’un pas lourd dans la suite, ses gestes sont empreints d’une tension contenue : mains dans les cheveux, épaules qui roulent, poings sur les hanches, tête baissée. Il se retient de céder à une impulsion où il se laisse écraser par le poids de ses réflexions. Chaque ligne de son corps parle d’un combat intérieur, d’un homme en train d'hésiter entre l’envie de se confier et celle de se défiler.

Comment peut-il penser que je ne pourrais pas accueillir ses fêlures pour ce qu’elles sont ? Il me sous-estime ou édulcore sa douleur pour m’épargner. Non, pire, il essaye de m’effrayer, de me faire fuir. Et c’est là tout le paradoxe. Il me veut, avec lui, près de lui. Mais à la seconde où je me rapproche, il me rejette. Il repousse l’idée de dépendre de moi. Comme si la proximité le terrifiait autant qu’elle l’attirait. Il me tend la main, et puis il la retire, craignant peut-être que je la prenne pour de bon. Ce va-et-vient incessant me fatigue...

Ces paroles constituent non seulement une mise en garde, mais aussi un ultimatum. Le même qu’il m’a lancé de matin, déguisé sous d’autres formes. Un amour inconditionnel, ou rien.

Une part de moi se braque. Pourquoi tout doit-il être si brutal, si tranchant avec lui ? Cette exigence m’écorche. Elle me meurtrit : ses mots s’imposent à moi par la force, une intrusion dans mes convictions. Mais... une autre part de moi comprend. Ce n’est pas qu’il ne veut pas de moi, mais de lui. Il ne se croit pas digne d’être aimé. Alors, il sabote tout avant même que ça commence. Tout détruire plutôt que de risquer un rejet. Se préserver, se calfeutrer. Ce mode de défense, je le vis moi-même.

Et pourtant, derrière ses avertissements, je décèle autre chose : une invitation, un appel au secours. Ses mots sont durs, mais son regard exprime presque une offrande. Il m’ouvre une porte, même s’il la franchit maladroitement, sans en prendre vraiment conscience. S’il n’avait pas besoin de moi, il n’aurait rien dit. Si cette transparence brutale représente tout ce qu’il peut me donner pour le moment, alors je dois l’accepter.

Lentement, je m'approche de lui, fixant son dos, et du bout des doigts frôle l'arrière de son bras. Ma paume glisse vers son épaule, une tentative de le rejoindre sans forcer les choses, sans le brusquer. Il ne se retourne pas, mais quelque chose dans l’air change. Un soupir. Un léger raclement de gorge. Mon coeur tambourine. J'attends ce qui me semble durer une éternité, jusqu'à ce que James finisse par recouvrir mes doigts des siens. Alors j'ose briser le silence :

— Je ne te demande pas d’être parfait, James, je lui signale et répète d'une voix douce. Juste d’être honnête avec toi-même, de me faire confiance, et d’être sincère dans ce qu’on partage.

Il secoue la tête, lâche précipitamment ma main, et se retourne vers moi. Cette lueur inhabituelle, cette étincelle que j’éprouve de la difficulté à définir transforme ses pupilles en deux billes d’obsidienne. Un rire sans joie se répercute dans l'espace entre nous comme un coup de fouet.

— Tu me promets ton soutien, mais pas ton amour, c'est ça ? Si tu n'arrives pas à surmonter ta peur de l'engagement, je finis où moi ? Au bord de cette falaise à te regarder t'éloigner de moi ?

Son intonation monte légèrement, teintée d’amertume, et il recule encore d’un pas. Mais cette fois, je refuse de le laisser partir. Je tends la main, attrape la sienne avec force, et le tire vers moi.

— James, je l'interpelle vivement, tu vas vraiment te dérober encore une fois ?

Il reste immobile, son souffle irrégulier frôle le sommet de ma tête lorsque nos corps se rencontrent. Je ne détache pas mes yeux de lui, déterminée moi aussi à mettre les points sur les i.

— Tu n'as pas le droit d'exiger mon amour pour te sauver !

La stupeur se peint sur son visage, mais une étincelle de colère froide la remplace bientôt.

— Tu crois vraiment que c’est ce que je fais ?

Sa voix gronde, basse et contenue, mais elle porte une virulence qui m’ébranle.

— Tu m'accuses de beaucoup de choses, Victoria. À raison, pour la plupart. Mais ne t'avise pas de remettre en question mes sentiments pour toi. Je ne serais pas là autrement.

Son regard planté dans le mien avec une telle fermeté que je lutte pour ne pas baisser les yeux.

— Et je regrette déjà d'être revenu.

Sa voix, aiguisée, fend l'air avec une précision clinique, tranchant net ma détermination. Mais derrière l’acidité de son rejet, une souffrance à peine dissimulée se cache. Ses poings se serrent, et son visage se durcit. Le voilà qui édifie à nouveau notre tour de Pise émotionnelle, la faisant pencher immanquablement vers l’amertume, cet abîme où la colère se mêle à la douleur, brouillant tout espoir de stabilité. Chaque mot qu’il prononce constitue une pierre ajoutée de travers, accentuant l’inclinaison. Sommes-nous voués à construire quelque chose de bancal à perpétuité ?

Je reste figée, incapable de bouger, mon cœur battant à un rythme effréné. Mais ce regret qu’il évoque... je ne le crois pas. Ou plutôt, je refuse de le croire. Pas avec la façon dont il me contemple, pas avec la tension vibrante qui nous relie encore, malgré tout.

Je choisis de le provoquer. Dieu, si je me trompe...

— Très bien. Vas-y, détruis tout. Prouve-moi que j'avais raison de douter. Regarde-moi dans les yeux et achève ce qu’il reste de nous, James Cameron. Montre-moi à quel point tu as envie de me perdre !

Il s’abandonne. En une fraction de seconde, ses lèvres chaudes capturent les miennes dans un baiser féroce, désespéré. Ses paumes s’emparent de mon visage, ses doigts s’enfoncent légèrement dans mes joues. Il veut me retenir, m'ancrer à lui. J'en étais sûre !

Quand il s’écarte, son souffle est haletant, sa poitrine se soulève violemment. Et moi, je ne tiens debout que parce que mes mains se sont amarrées à ses avant-bras, m'empêchant de m'effondrer sous la force du baiser, sous l'impact de ses émotions brutes.

— Tu crois que je veux te perdre ?

Sa voix est basse, rauque, vibrante.

— Tu crois que c’est un jeu pour moi ? Je ne cherche pas à t’utiliser, Victoria !

Je le défie du regard, prête à lui renvoyer sa morgue avec la même ferveur

— Tant mieux alors ! Parce que je ne serai jamais ta béquille, James ! Ni un pion sur ton échiquier émotionnel !

Pas une simple manœuvre comme le cavalier. Pas une défense de dernière minute comme la tour. Non, je serais sa reine, ou rien du tout. Le centre du jeu.

Il me fixe intensément, et ses mains, toujours autour de mon visage, se resserrent, comme s'il voulait me maintenir, me garder dans son champ de vision, dans son univers.

— Tu n’es pas une béquille, Victoria, déclare-t-il, sa voix plus tendre mais toujours tendue. Tu es… un départ.

Je me fige, le cœur battant, alors qu’il baisse la tête pour rapprocher son front du mien, un geste plus symbolique qu’intime cette fois. Le feu qui brûlait dans ses yeux s’atténue, et je vois la douleur s’installer, plus profonde, presque insoutenable.

— Un départ, murmuré-je.

Il n’a pas mentionné « un sauvetage » ni « un refuge ».

Il hoche la tête en se détachant, laisse ses paumes courir sur mes épaules avant de planter ses doigts sur mes hanches.

— Oui. Parce que si je dois tout reprendre à zéro, alors c’est avec toi. Pas à cause de toi, mais avec toi.

Je pose doucement mes mains sur son torse, les glissent lentement vers son cou, une caresse presque tremblante, comme pour m’ancrer dans cette proximité, sentir son cœur battre à l’unisson du mien.

— Mais...<annotation id="3747090"> mo chridhe... reprend-t-il, tu n’as aucune idée... Aucune idée de ce que c’est que d’essayer… d’aimer quelqu’un quand tu te détestes autant. Tu veux que je détruise tout ? Je le fais déjà. Chaque jour.

Un frisson glisse le long de ma colonne vertébrale. Ce qu’il vient de dire me ramène à la réalité de nos passés, à cette ombre menaçante qui plane toujours au-dessus de nous, m’alerte et me force à anticiper les conséquences de mes choix. Le poids de nos histoires respectives me frappe de plein fouet. Sa volubilité, son instabilité me heurtent, et moi, je reste engluée dans mon contrôle, dans cette vie d’équilibre précaire que j’ai bâtie pour me protéger.

L’amour pourra-t-il nous guérir ? Nous élever ?

Pour le savoir, il faudra se lancer, se rapprocher encore au lieu de reculer. Moi, je devrais accepter sa fragilité. Lui, ma peur de l’engagement. Quoi qu’il en soit, nous devons y aller par étape. Tout ne se règlera pas ce soir, mais ce qui se déroulera dans cette chambre résonnera au-delà. La prudence, toujours présente, me souffle de ne rien précipiter. Mais une autre voix, plus forte, m’incite à abandonner mes inhibitions. Parce qu’avec lui à mes côtés, je me sens invincible, presque reine. Et une reine a besoin d’un roi.

— On commence par ça, dis-je calmement. On commence par arrêter de fuir.

Ses yeux sont deux abysses insondables.

— Je ne te laisserai pas partir, je ferai mon possible pour te retenir… James.

Annotations

Vous aimez lire D D.MELO ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0