CHAPITRE 30.3 * VICTORIA
ATTENTION PASSAGE EROTIQUE
V.R.S.de.SC
♪♫ I’M PICKY (UNPLUGGED) — SHAKA PONK ♪♫
James se recule un peu, ses paumes à plat derrière lui, et baisse la tête en soupirant, comme s’il était dépité ou agacé. Je le fixe, perplexe. Ma peau échauffée par sa proximité ressent déjà le froid piquant de son retrait. Mon regard, presque malgré moi, glisse sur son corps nu, sculpté à la perfection. Chaque muscle est tendu, vibrant d’une énergie contenue qui semble prête à éclater. Il est tellement… attirant. Mon souffle s’accélère alors que mes yeux descendent jusqu’à son sexe, gonflé et dressé fièrement contre son ventre. Je me mords la lèvre.
— Vi, pourquoi tu fais ça ? râle-t-il, sa voix rauque trahissant un mélange de frustration et de désir.
Avec un pincement au coeur, je me détourne de son anatomie pour me focaliser sur son profil. Il secoue la tête d’un air blasé.
— Pourquoi t’entêter à vouloir me torturer ainsi ?
— Comment ? m’enquis-je en fronçant les sourcils, feignant l’innocence.
— Avec ce regard, pour commencer…
Le mien ? Parce que le sien... Comment est-ce qu’il peut m’électrocuter à chaque fois ?
— Je… Je ne…
— Bien sûr que si, me coupe-t-il.
— Tu savais même pas ce que j’allais dire, protesté-je faiblement.
— Pas la peine, Vi.
— Oh, pardon, Monsieur Je-sais-tout. C’est interdit de regarder maintenant ?
Une flamme dangereuse se rallume au fond de ses pupilles. James lève un bras, ses doigts se dirigent vers ma bretelle de soutien-gorge. Avant qu’il atteigne sa cible, je l’arrête en lui claquant doucement le dos de la main.
— Oh, alors comme ça, Madame se rince l’œil, et moi, je dois garder les mains dans les poches ?
— Quelles poches ? Celles de ta nudité ? Ou celles de ta modestie ?
Pris de court, il éclate d’un rire bref et rauque. J’adore quand il rit.
— Dis donc, Madame fait de l’esprit. Très drôle, Victoria.
— Je relève juste une incohérence, dis-je avec nonchalance en haussant les épaules.
— Et me gratifie d’un petit pic au passage, risposte-t-il en se redressant.
— Tu as commencé, je continue.
Ses pupilles scannent mes lèvres, sa mâchoire carrée se contracte.
— Embrasse-moi plutôt.
Il m'ordonne de l'embrasser ça ?
— Ça fait deux fois en deux minutes que tu cherches à me faire taire James. On embrasse pour fuir les arguments maintenant ?
— Je vais perdre, alors autant faire quelque chose de plus agréable.
— Et si, pour une fois, tu assumais dignement au lieu de tricher ?
— Non.
Ses yeux se rivent aux miens avec une intensité fiévreuse. En un instant, il réduit l’intervalle entre nous, Il me ceinture fermement dans ses bras avant de plonger vers mon cou avec une passion dévorante.
Ses baisers me font frémir. Mon corps sait ce qu’il veut. Ma respiration hachurée trahit la spirale de sensations voluptueuses qu’il fait naître en moi. Mes hanches, presque malgré elles, épousent les siennes, réclamant désespérément une communion avec la tension magnétique de son corps.
Mais, ma proposition initiale me revient en tête. L’espace d’un instant, j’ai cru qu’il n’avait pas apprécié ma demande, qu’il rechignait à prendre un bain pour je ne sais quelle raison.
— James ?
Ma main enserre son biceps pour interrompre son élan, mais je réalise bien vite que ça ne suffira pas à enrayer la machine. Cet homme est insatiable ! Ses doigts, plongés dans mes cheveux, m'agrippent d’une poigne ferme, ancrant ma tête dans un angle qui offre à ses lèvres un champ libre pour leur descente souveraine. Sa gourmandise est sans bornes. Déjà, sa bouche parcourt le creux entre mes seins. Une de ses paumes, possessive, s’aventure sans pudeur sous ma poitrine. Sa passion m’assiège, un brasier sauvage qui menace d’anéantir chaque bride de mon contrôle. Bon sang, focus Vic. Le bain.
Je l’interpelle à nouveau. Il ne réagit pas tout de suite alors je m’impose en comprimant son épaule pour qu’il me remarque enfin. Il s’arrête. Son visage se redresse lentement, son regard trouble et fiévreux croise le mien. Il est encore plus beau quand il se laisse aller ainsi. Je stabilise mon souffle et mon coeur qui tambourine à mille à l'heure avant de prononcer :
— Si mon idée ne te donne pas envie, tu peux toujours refuser, tu sais.
James écrase sa bouche sur la mienne avec une urgence palpable, comme si ma question avait allumé un feu qu’il n’avait aucune intention d’éteindre. Nos lèvres se heurtent dans un baiser brutal, vorace, nos langues s’entrelacent, convoquant une intimité que je ne peux plus esquiver. Il annihile toute hésitation, répondant à ma demande de la manière la plus évidente.
Sa poigne se referme sur ma nuque avec douceur, incline mon cou en arrière alors qu’il pince entre ses dents la chair de mon sourire.
— Refuser ? murmure-t-il. Ça va pas bien dans ta jolie petite tête, Vi… Eau chaude ou eau froide ?
Une expression radieuse illumine ses traits.
Je cligne des paupières, sceptique. D’accord, il parle du bain, mais pourquoi cette question ? Eau chaude… ou froide ? Qu’est-ce qu’il veut dire par là ? S’agit-il d’une simple boutade, ou d’une image plus subtile que j’ai ratée ? J’essaie d’interpréter ses mots. Geler tout, nos corps, nos élans, cette chaleur fiévreuse qui nous consume ? Ou à l’inverse, exacerber la flamme qui couve ?
Je me rends vite compte que je m’égare dans des suppositions sans fin, ce qui semble le divertir. Son amusement redouble. Je suis vraiment un livre ouvert !
— Tu réfléchis trop, Vi, souffle-t-il en caressant ma mâchoire du bout des doigts.
— Et toi, tu poses des questions inutiles.
— Pas du tout, affirme-t-il. Je suis on ne peut plus sérieux.
À la fois intriguée et suspicieuse, je le fixe intensément, tâchant de déceler une once de moquerie dans son regard cobalt.
— Attends… ne me dis pas que t’es friand de bains glacés ?
Un éclat espiègle traverse ses prunelles, et il lâche un petit rire avant de répondre :
— Figure-toi que si !
Sans prévenir, il passe un bras sur mes reins, une main sous mes fesses et me hisser d’un coup contre son torse en se levant. Mes jambes se nouent à ses hanches et mes coudes s’arriment fermement à ses épaules. La force de ses bras, la facilité avec laquelle il me soulève… c'est super sexy !
Il avance d’un pas déterminé, direction la salle de bain ouverte, tout en me délivrant un exposé improvisé.
— Quand tu surfes toute l’année, t’apprends à aimer l’eau froide, glaciale même. Et pour remettre d’aplomb après une session, rien de mieux que les bains de glace.
— Les bains de glace ? je demande, un brin surprise, mais curieuse.
— Ouais, ça s’appelle la cryothérapie. C’est top pour le corps, surtout après des entraînements intenses. Ça aide à réduire l’inflammation, à stimuler la circulation sanguine et à accélérer la récupération musculaire. Tu devrais essayer un jour, je suis sûr que tu adorerais. Et puis, pour nous, Écossais, le froid fait partie de notre ADN ! C’est une seconde nature pour nous.
Amusé par mon air décontenancé, il enchaîne :
— D’ailleurs, la douche écossaise, c’est pas juste un moyen de se réveiller, c’est une tradition ! Notre manière de dire qu’on aime vivre dangereusement ou un genre de torture réinventée pour les courageux comme nous. Si tu veux, je peux te montrer !
Courageux… ou fous. Je fronce les sourcils. Mon cerveau visualise un seau d’eau suspendu au-dessus de ma tête, prêt à me verser un flot glacial. L’idée ne me rassure pas du tout. Je grelotte instinctivement.
— Fais pas cette tête, ma petite frileuse ! dit-il en me réajustant contre lui, comme pour me réchauffer.
Je me cramponne un peu plus à lui : sa chaleur est tout ce que je désire pour le moment. La sensation de son corps contre le mien est un remède immédiat.
— Je pense que je vais passer mon tour, merci bien ! Je préfère le chaud.
Je ris de gaieté de cœur lorsque, taquin, il me chatouille le cou avec sa barbe avant de me reposer délicatement au sol. Puis, il se penche pour ouvrir le robinet.
— Alors, si tu me voyais sauter dans la mer ou les lochs gelés, tu serais impressionnée.
Oh, oui, je l’image parfaitement bien, cet homme à la beauté sauvage, émergeant des eaux argentées d’un loch, les landes solitaires en toiles de fond. Son corps taillé par le froid, son souffle condensé sous l’effort, ses cheveux trempés plaqués en arrière. La lumière d’un hiver mourant caresserait sa peau, la faisant scintiller tel du quartz mouillé. Un guerrier forgé par les éléments, brut, irrésistible, la puissance incarnée. Dieu que j’ai chaud !
Son goût du danger, de l’extrême, c’est fascinant et perturbant à la fois. Ce n’est pas ma nature de me jeter dans l’inconnu avec autant d’enthousiasme, mais… il y a quelque chose de magnétique dans sa façon d’être.
Je soutiens son regard avec défi, et je franchis le mince espace entre nous. Mes paumes rampent amoureusement sur son torse et, sous mes doigts, ses muscles, durs, mais vibrants de vie, se contractent. Leur rigueur m’ensorcelle. C’est presque comme si chaque frôlement me permettait de pénétrer un peu plus l’essence même de son être. La chaleur délicieuse qui pétille entre mes cuisses me force à croiser mes jambes dans une tentative convulsive de mater ce phénomène voluptueux.
— Je ne demande qu’à voir ça, commentè-je, malicieuse.
Mes majeurs décrivent des lignes sur ses pectoraux, puis dessinent les contours de son tatouage. Mon sang bouillonne, mais ma peau est transie de froid, preuve que la chair et l’esprit ne suivent pas toujours la même cadence. Un tressaillement incontrôlé me pousse à me blottir contre lui.
— Mais là, si on ne se dépêche pas d’entrer dans un bain bien chaud — pas question qu’il soit glacé, d’ailleurs — je retourne sous la couette. Ou bien…
James secoue déjà la tête, lentement, mais avec une résolution implacable.
— …je me rhabille !
Sa main rugueuse vient creuser mes reins, m’incitant à me cambrer. La proximité de ses lèvres me fait frémir, et je sens la chaleur émaner de son souffle lorsqu’il murmure contre ma bouche :
— Pas la peine. Je connais d’autres moyens tout aussi efficaces pour te réchauffer…
Une phrase. Un regard. Un sourire. Mon Dieu, ce que cet homme me fait éprouver est insensé… Les papillons dans mon ventre s’agitent, cheminent en sens inverse. Des picotements très agréables parcourent mon intimité. Ma fébrilité grimpe en flèche.
Comme il est radieux et si détendu. La manière dont son visage s’égaye, les fossettes charmantes qui creusent ses joues, les petites pattes d’oie au coin de ses yeux pétillants et ses iris miroitants qui m’hypnotisent… Mon cœur fond littéralement. Je n’ai pas vu James ainsi depuis l’été dernier et j'en suis bouleversée.
Je tends la main pour caresser sa pommette. Une vague d’émotions s'élève de ma poitrine, illuminant mes pensées, me rappelant que, derrière ce jeu provocateur, on partageons quelque chose de plus profond. Je me perds un instant dans son regard, savourant cette connexion. Tout se combine à l'unisson : la légèreté du moment précédent, la dynamique de nos interactions, à la fois sensuelles et empreintes d'une complicité renouvelée, l’intensité de nos sentiments.
Son focus se relâche un instant, il se penche, trempe les doigts dans l’eau et corrige la température en tournant la poignée côté chaud. Puis il lève des yeux brillants vers moi.
— Bon, tu vas encore m’arrêter si je tente quelque chose ? demande-t-il tout innocent, ses ongles effleurant la bretelle de mon soutien-gorge.
— Ça dépend… Tu comptes y aller comme un voleur ou tu as une meilleure approche en tête ?
Un expression mi-moqueuse, mi-fascinée étire ses traits. Lentement, presque en quête d’un accord tacite, ses phalanges impriment des caresses délicates de l’une à l’autre de mes épaules, délogeant les bandes élastiques de leur repaire.
— J’ai appris ma leçon, enorgueillit-il. Cette fois, je fais dans la finesse.
Ses paumes dérivent avec une assurance maîtrisée jusqu’au fermoir niché dans le creux de mon dos. Juste avant de l’atteindre, il suspend son déshabillage.
— Pas d’objection ? murmure-t-il, sa voix infusée de chaleur, son souffle survolant ma tempe.
Il n’y a rien que je puisse lui refuser. Juste la tentation pure, sans compromis. Je secoue imperceptiblement la tête. L’agrafe cède. Le tissu tombe. Ses yeux ne quittent pas les miens une seule seconde.
— Voilà… Pas de heurts, pas de drame, dit-il avec une pointe de triomphe.
— Pas de quoi te vanter non plus.
— Oh, mais si, réplique-t-il.
Et il ponctue sa phrase d’un baiser furtif sur mon front.
— T’as fait tout ce cinéma pour ça ?
D’un geste rapide, il emprisonne mon menton entre ses doigts, m’obligeant à le regarder en face. Il aime avoir le contrôle. Moi aussi.
— On va remettre les points sur les i, ma chère, Vi. Moi, je traîne à poil depuis le réveil. Aucun secret, rien à cacher. T’as eu tout le loisir de me reluquer et crois-moi, j’ai bien remarqué ton intérêt. Alors certes, je suis flatté. Mais toi ? Tu déambules en petite tenue — très sexy soi dit en passant — mais franchement, ça gâche la vue. Tu sais bien que je te préfère sans. Donc, par A plus B, puisque tu te souviens que je suis doué en math, deux trésors planqués sous ta lingerie m’attendent, et j’ai hâte de les examiner de très près, à ma manière. Mais en bon Ecossais, j’attends ton feu vert, bien sûr.
Il est impossible. Vraiment impossible. Comment peut-il dire des choses pareilles avec autant de naturel ? Moi, fascinée et destabilisée. Lui, désinvolte et convaincant. Mais, je ne vais pas me laisser avoir.
— Eh bien, monsieur l’Écossais, sachez que ces « trésors » ne se dévoilent pas sur commande, anoncè-je avec un sourire ironique. Note à toi même : Victoria ne dort jamais nu, va falloir m’y habituer.
Il arque un sourcil et enchaîne :
— Est-ce que Victoria se lave en sous-vêtements ?
— Non, mais…
— Donc, je viens tout juste de te rendre service.
Quel culot ! Je plisse les yeux. Il se permet de tout retourner à son avantage, et je n’arrive même pas à lui en vouloir.
— Tu serais pas en train d’exiger une… compensation, là ?
— Si.
Mon rire fuse, léger, mais plein de malice. Je le sens avant même de l’entendre : son regard. Il est là, brillant, un peu joueur, mais surtout sans merci. Comment résister à cet homme ? Il est tout à la fois : adorable, séduisant, impertinent, audacieux, et diablement implacable. Une liste interminable de qualités qui m’envoûte totalement. Je n’ai plus envie de lutter, à quoi bon.
Sans réfléchir davantage, je passe mes bras autour de son cou, me colle contre lui. Mes seins se plaquent contre son torse, et je frissonne, presque surprise par la sensation. Pourquoi est-ce que tout en lui semble me rendre plus vivante ?
Il m’enserre la taille, ses doigts s’enfonçant dans ma peau. Je me hisse sur la pointe des pieds. Nos visages se rapprochent, et je sens l’air entre nous se raréfier, à tel point que nos souffles se mélangent.
— Le feu est vert, James.
Annotations