CHAPITRE 40.4 * VICTORIA

13 minutes de lecture

V.R.S.de.SC


♪♫ ... ♪♫




Avant de sortir de la salle de bain, mon regard accroche une dernière fois celui de mon amant. J’y traque une étincelle d’enthousiasme, mais ce que j’y discerne me trouble autant que ça me réconforte : l’ombre du même regret, celui de rompre l’enchantement. James partage ma réticence à quitter ce cocon. Pourtant, je dois écraser cette envie sous le poids des obligations, l’enfermer sous clé. Le réel m’attend.


Je m’engouffre dans ma chambre, mais, en réalité, mon cœur joue les poids morts, mon esprit lambine, paresseux, toujours emmitouflé dans la tiédeur de ses bras. L’inertie du désir s’attarde, récalcitrante, saboteuse, cramponnée à l’instant d’avant. Pas besoin de chaînes pour être entravée, apparemment. L’attachement se fait pesanteur, me tire en arrière alors que mes pieds avancent. Je vais finir par demander un remorquage émotionnel. Les pensées se bousculent, mais l’urgence de la situation ramène ma concentration.


La transition appart Jardin Royal s’est déroulée en accéléré : moins de dix minutes pour filer chez moi, troquer mon jean et mon t-shirt de la veille contre une robe pratique, pensée pour disparaître en un clin d’œil dès que l’heure viendra d’endosser mon costume pour la soirée. En un temps record, j’ai rassemblé méthodiquement mon package de survie spécial événement.


Mon sac à dos ? Un centre de commandement miniature. Dommage qu’il ne gère pas aussi mon manque de lui ou mes palpitations. J’y ai soigneusement entreposé mon iPad Pro, véritable coffre-fort numérique où s’entassent notes, contacts, liste de tâches, détails des animations, et même plan de salle et planches déco. Tous les arcanes de l'organisation pour jongler avec les derniers ajustements, anticiper les aléas et, si le sort s’acharne, sauver la mise en catastrophe. Ce soir, mon ordi fera office de minaudière. Qui a besoin d’une pochette griffée quand on peut exhiber un MacBook ?


Je marque une pause au centre de ma chambre pour dresser la check-list mentale de mes impératifs. Toujours cette étape cruciale : ai-je oublié un truc vital ? Oui, transférer ma trousse de secours, qui n’en porte que le nom. Si jamais une apocalypse surgit en pleine soirée, je suis parée à survivre. En réalité, il s’agit plutôt d’un mini dépôt logistique magique. Un concentré de prévoyance, où j’accumule précieusement un éventail d’objets hétéroclites, improbables, mais non moins nécessaires, comme les bouchons d’oreille, pour pouvoir m’acclimater dans n’importe quel environnement sonore — du concert de techno aux copains alcoolisés, qui, après quelques verres de trop, se métamorphosent en tronçonneuses ambulantes.


Dans ce monde où l’émotion fait souvent voler en éclats mes repères, chaque item dans mon sac est une petite victoire contre les contretemps. Le summum du gadget ? Mon stylo-tournevis, prodige de praticité, prêt à rafistoler l’irréparable. Sans oublier, ma boîte de « dés à histoires fabuleuses », beaucoup plus utile pour distraire un groupe d’enfants que pour briser la glace dans un club. Ma malle aux trésors fait la transition avec brio entre mes deux casquettes. Organisatrice d’événements ou animatrice pour monstres surexcités, elle répond toujours présente. Et parfois, elle me transforme aussi en superhéroïne. Comme cet après-midi, pour le petit Gabin : une lingette antiseptique, un pansement, un bonbon et le casse-cou était sur pied. De l’efficacité en barre.


Je récupère mon chargeur de téléphone, puisque ma batterie frôle le taux critique. Au passage, je m’empare de mon nécessaire à maquillage posé sur ma commode pour les retouches de dernière minute. D’ailleurs, un petit lot d’épingles à cheveux ne serait pas de trop, si je ne veux pas me retrouver au dépourvu avec un chignon qui joue la rébellion.


— Vi ?


Mon surnom, sculpté dans sa voix, me happe comme un ressac. Je me tourne vers lui. James entre dans mon champ de vision, impeccable, déjà rhabillé, avec cette allure séduisante et raffinée qui lui est propre. Fiché sur le seuil de ma chambre, appuyé contre l’encadrement de la porte, il occupe l’espace avec cette nonchalance souveraine, bras croisés sur sa poitrine. Ses prunelles me scrutent avec cette intensité tranquille qui a le don de tout ralentir autour de moi.


— Tu pars en mission commando ou c’est juste une soirée ?


Je réprime un rictus. Toujours l’art de planter la remarque exacte. Un frémissement de tête, à peine un déni, et mes lèvres lâchent une réponse avec un soupçon d’ironie :


— Les deux.


— Besoin de quelque chose ?


— Non, ça va aller.


Il se contente d’un bref signe, mais la lueur dans ses pupilles trahit son amusement.


— T’en as pour combien de temps ?


— Cinq, dix minutes, max.


Son regard, insistant, me garde sous cloche, verrouillée dans l’instant. Il quitte son appui d’une poussée indolente, réduit la distance d’un battement de cœur.


— Je peux te taxer une clope en attendant ?


Un éclat rieur me traverse tandis que je me détourne pour récupérer mon paquet. Je lui tends une cigarette sans un mot et nos mains se frôlent dans l’échange. Le contact est anodin. Faux. Il vibre sous ma peau comme un écho clandestin.


James ne bouge pas. Il m’observe toujours, son sésame coincé entre ses doigts, et je sais qu’il cherche autre chose que du tabac. Un mot, un geste, une raison de traîner encore un peu. Alors, je me hisse sur la pointe des pieds et dépose un baiser fugace sur sa bouche enjôleuse.


— Allez, va. Je n’en ai pas pour longtemps.


Mon séduisant partenaire pivote vers le salon et, sans crier gare, je flanque une petite tape sur ses jolies fesses sculptées. Le bruit, léger, mais plein de complicité, claque dans la pièce. Son rire chatouille mes oreilles, mais mes pensées reprennent leur danse et je me détourne.


Où en étais-je ? Ah oui, je devais…


Soudain, une explosion de mouvement. Deux bras puissants m’attrapent par la taille, me retournent comme une crêpe et avant que je puisse analyser ce qui m’arrive, je suis propulsée dans les airs, mon corps en étau entre un torse solide et le battant de la porte.


Bien arrimée à son cou, mes cuisses pressées contre ses flancs, je lui souffle, à mi-chemin entre un éclat de rire et un agacement palpable :


— Tu es insupportable.


Sa réaction me surprend, mais je ne suis plus étonnée par sa façon de tout transformer en tension. Son regard étourdi de malice et de désir, ses mains fermement ancrées sous mon postérieur, il me rétorque du tac au tac :


— Tu es exaspérante.


— Je n’ai rien fait ! protestè-je.


— Je n’ai rien prévu, tu sais…


— À d’autres…


— Non, rien qu’à toi…


— Arrête de me provoquer.


Il ricane.


— Arrête de me rendre dingue.


— Sérieux, repose-moi, James, lancè-je en pinçant les lèvres.


— Embrasse-moi d’abord, réplique-t-il.


J’hésite une fraction de seconde, juste assez pour que la défiance s’embrase en moi. Je déteste qu’on me donne des ordres. Mais cette directive-là, j’y souscris illico. J’aurais bien voulu jouer encore un peu les dures à cuire, pourtant. Sauf que j’ai hâte. Vraiment hâte de lui clouer le bec, de neutraliser ce sourire suffisant qui me fait face. L’envie de conquérir chaque millimètre de sa bouche avec la furie de ma langue m’engloutit. Ces lèvres, ce délice obscène, m’implorent de nous abandonner où seule l’extase existe. James… Mon démon de la luxure me fait perdre tout contrôle et je me laisse aspirer. Notre baiser ? Un cataclysme.


Quelques instants plus tard, mes pieds bien ancrés au sol et mon homme disparu, l'air d'avoir décroché la lune, je m'octroie une dernière escale : ma coiffeuse, où m'attend mon élixir olfactif, emprisonné dans un écrin en forme de diamant. Quelques gouttes suffisent à imprégner l’air de ma chambre d’une aura suave et mystérieuse. Un voile de senteurs — mélange enivrant de vanille, rose, litchi et encens — s’élève autour de moi, alliant douceur et feu, caresse et morsure. Une touche de sensualité et de gourmandise dans mon sillage. Je ne porterais pas cette fragrance en journée, mais elle s’harmonisera parfaitement avec ma tenue de ce soir. J’ai dans l’idée que James en appréciera chaque nuance.


Mais alors que mes pas me guident vers la sortie, mon regard dérive vers le lit défait, vestige du passage de James la veille, et je m'arrête un instant. Chaque pli du drap raconte un fragment de cette nuit. M’en éloigner a un goût d’abandon. Entre ces murs, nos souffles et nos frissons. Hors de cette chambre, une réalité plus rugueuse. Passion, complicité, mais turbulences aussi.... Des flammes et des ombres qui s'entremêlent dans une tempête à deux visages. Mon esprit tangue entre l'empreinte de nos ébats et la lourdeur de l'épisode du parc. La ferveur de nos corps se heurte encore à cette incompréhension qui nous sépare. J'ai l'impression que chaque étreinte nous répare, mais subsiste une ligne ténue que nous piétinons sans cesse. Si seulement j'avais eu le courage de lui avouer mon amour...


Je me revois, là-bas au milieu de cette pelouse, dans ce cadre verdoyant et jusqu'alors apaisant, la respiration hachée, mon cœur battant pour lui. Cette confession involontaire jaillie des tréfonds de ma conscience, ce cri noyé dans la peur qui me consumait a bien failli nous précipiter droit vers l'abîme. James, désemparé, suppliait une explication, mais l'angoisse a bâillonné mes lèvres et, inapte à lui réitérer cette vérité, j'ai reculé. La déception — pire, la résignation — dans son regard me taraude, et je pressens que le poids de ce non-dit va s'interposer entre nous. Bientôt, on pourra organiser une visite guidée de toutes les barrières qu’on dresse.


Et puis, sa crise est survenue, ce virage abrupt auquel je n’étais pas préparée. Un rappel glaçant de sa souffrance. Le reflet accablant de son état de manque. L’instant romantique s’est transformé en crash émotionnel. Je me souviens de son souffle court, de son corps tremblant contre le mien, de l’impact physique de cette angoisse qui le ravageait sous mes yeux. Je me sentais impuissante, insignifiante, totalement désarmée. Autant dire que j’avais l’utilité d’un parapluie dans une tornade. Mon cœur saignait pour lui. Mais pour rien au monde, je ne l’aurais laissé tomber. L’amour, c’est peut-être ça : s’accrocher, même quand on n’a plus aucune certitude. Juste la volonté d’être là. Endurer. Persister. Et au bout du chemin, sauver.


J'entends soudain l'écho de sa voix. Je jette un coup d'œil vers la baie vitrée de mon salon : James est absorbé par une conversation téléphonique. Quelques bribes de gaélique, énigmatiques, effleurent mes oreilles, mais je suis incapable de saisir leur sens, noyées dans la cadence de ses phrases. Je me demande avec qui il s'entretient. Sa sœur, peut-être ?


Isla... Je me souviens de son regard, cette lueur d’angoisse poignante qui brillait dans ses prunelles hier soir. Ses paroles étaient imprégnées de ce sentiment de culpabilité, un fardeau inévitable qu’elle avait dû endosser, bien qu’il ne soit pas le sien. Elle m'a confié à demi-mot, presque à regret, son impuissance à contenir les dérives de son frère, ses pulsions autodestructrices qui l'engloutissent lentement. J’ai lu la détresse dans ses yeux, et dans un élan spontané, je lui ai fourni un répit, en lui proposant de prendre la relève, de veiller sur James à sa place, ne serait-ce que pour une nuit.


L’amour qu’elle lui porte est une vérité indiscutable, tout comme son soutien indéfaillible. Mais elle redoute que ça ne suffise plus, que l’abîme dans lequel James s'enlise devienne inaccessible. Il s’enfonce trop profondément dans ses ténèbres. Elle craint que l'isolation émotionnelle finisse par anéantir tout ce qu'il reste de bon en lui. Comment consoler un cœur qui se ferme à toute forme de réconfort ? Comment offrir une lutte à quelqu’un qui a renoncé à la sienne ? Ses questions sont les miennes désormais.


Je me rends compte que je suis plantée au milieu de ma chambre, le regard perdu dans le vague. Le poids de ces pensées me ralentit, mais je me force à tourner la clé du quotidien.


Au retour du parc, James s’est proposé de ranger mes courses du marché tout en nous servant un café. Ma tasse git encore à moitié remplie sur la table-bar de ma cuisine. Je la vide d'une traite avant de la poser dans le lave-vaisselle.


Un rapide coup d’œil par la fenêtre m’indique que les nuages ont jeté leurs ombres sur la ville, préfigurant un orage imminent, un écho de ce qui bouillonne en moi. Malgré ma tendance à faire confiance aux prévisions, cette météo automnale capricieuse ne m’inspire guère. L’instabilité des cieux m’inquiète, un rappel que le temps peut changer à tout moment. Au sens propre comme au figuré.


Le Jardin Royal... Au beau milieu de son chaos, James a déclaré que notre relation ne fonctionnerait pas, tel un verdict sans appel, un éclair de fatalisme qui a réduit en poussière l'illusion de clarté que nous nous étions fabriquée depuis notre réveil à l’hôtel. Ces quelques heures vécues à flirter, se taquiner, partager nos rêves et nos projets, m’avaient replongée des mois en arrière. J’avais cru retrouver ce « nous » d’avant, cette insouciance légère où tout paraissait naturel. Puis, comme une tempête, ses vérités se sont abattues, les fissures sont revenues, béantes, impossibles à ignorer.


Jusqu'à il y a deux jours, James était un éclat de lumière dans l'été de ma vie. D'ailleurs, lorsque je l'observe à l'instant, de dos sur mon balcon, le regard abaissé vers l'écran de son téléphone, il semble exactement le même qu'alors. Son charisme, sa joie de vivre, sa fougue vibrante, le feu du désir dans mon ventre avaient suffi à dessiner l'image que je voulais voir de lui. Même après ses aveux, ma conscience s'obstine à préférer la douceur du mirage, s'accroche à ce filtre rassurant, occulte l'homme brisé sous la surface, comme un mécanisme de déni face à une réalité, qui, au fond, me fait peur. À cela s'ajoute mon angoisse de l’engagement et j’obtiens un mélange détonnant d’incertitudes et de contradictions : passion ardente, hésitation venimeuse, attraction, recul.


Je traverse l'appartement jusque dans l'entrée, récupère puis glisse mon parapluie compact dans mon sac à dos avant de prendre le chemin de ma salle de bain, l’esprit perdu dans mille réflexions, à la recherche de mes épingles à cheveux.


En pénétrant dans la pièce, l’image de James, son corps soudé au mien sur le meuble vasque, m’envahit à nouveau. La chaleur de sa peau, l’intensité de ses gestes, la frénésie de cet instant où tout semblait se résoudre dans l’évidence. Cette extase partagée, loin d’écarter ma tourmente, ne fait qu’accentuer la confusion qui me serre le cœur. Ce souvenir se mêle à ma pensée, ouvre la porte à une question que je cherche à éviter : comment aimer cet homme dans sa globalité, avec ses parts d’ombre et de lumière ?


Chaque regard, chaque baiser ancre en moi la vérité de notre amour — et sa précarité vertigineuse aussi. Il m’a dissimulé ses luttes, et à présent, ce qui se profilait comme une belle histoire se métamorphose en une équation aux inconnues insaisissables. Je suis tombée amoureuse de l’homme qu’il était, je brûle d'amour pour celui qu’il veut devenir. Mais, entre ces deux versions de lui, il y a un abîme instable. Le James assiégé par ses démons ne doit pas être éclipsé par le prisme de mes illusions. Au contraire, il ne s’agit pas de l’aimer malgré ses ténèbres, mais de l’aimer avec elles, en sachant qu’elles existent. Avancer ensemble, faire front commun est essentiel. Il n’y arrivera pas seul. Le chemin doit se faire à deux.


Pourtant, mes inquiétudes se superposent aux siennes. Certaines se rejoignent, d’autres s’annihilent. Lui tendre la main, c’est accepter l’incertitude, celle qui m’a sauté aux yeux hier soir dans le club, celle qui m'a saisie tout à l'heure au parc. Malgré mon désir de me reposer sur notre lien, de me fier à nos sentiments, la méfiance et l’appréhension ne me quittent pas. N’est-ce pas l’essence de toute relation humaine ? Un entre-deux fragile d'espoir et de crainte ?


J'examine un instant mon reflet dans le miroir, camoufle une épingle trop voyante, puis prends une grande bouffée d’air avant de regagner mon salon. Je range méticuleusement ma trousse dans mon sac à dos bien trop garni, à deux doigts de craquer sous la pression. Comme moi. Si je le sous-pèse, je parie qu’il rivalisera avec mon cœur alourdi, saturé de non-dits.


Les convictions qui me portent sont mouvantes, elles se désagrègent, puis se remodèlent au fil de nos confidences et nos serments murmurés. James non plus n’échappe pas à ces remous intérieurs. Ma confiance en lui tient à sa proximité, à la chaleur de son regard, au poids de ses doigts sur ma peau. J’ai foi en lui… du moins, tant qu’il est près de moi. C’est tout ce que je peux me permettre pour le moment. Je suis prête à lui offrir refuge et sécurité, mais il semble encore trop réticent, persuadé de ne pas pouvoir être à la hauteur de notre avenir. Il me renvoie mes faiblesses en plein cœur, tout comme je désavoue son pessimisme latent.


Je suis déterminée à transcender mes propres angoisses pour le soutenir, à lui montrer que nos cicatrices peuvent être des synonymes de force et de résilience. Nous avons en main les pages blanches d’un futur où notre vécu n’est pas un fardeau, mais une leçon. Pourquoi rester enchaînés aux ombres d'hier si demain nous promet la lumière ? Et je crois en nous. Il doit en faire autant. Ma voix peut trembler, mais mon cœur ne flanchera plus. Même si j’ai conscience d’avoir loupé le coche en taisant mon "je t'aime".


Chaque instant à ses côtés est une opportunité de construire, de réécrire notre histoire, mais aussi d'affronter nos peurs ensemble. Bien sûr que les tensions, les inconstances pourraient tout effriter au moindre faux pas. Pourtant, l’amour que je lui porte est un moteur puissant. Si une déclaration ouverte est ce qui pourrait faire pencher la balance, à la prochaine occasion, je ne retiendrai plus mes mots.

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