CHAPITRE 42.2 * VICTORIA
V.R.S.de.SC
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L’air sombre et les mâchoires serrées, Mati pénètre dans la pièce d’un pas lourd. D’une main furieuse, il referme violemment la porte dans son dos comme s’il voulait cloîtrer sa colère avec lui. Il ne me voit pas. Braqués vers l’indicible, hantés par un adversaire invisible, ses yeux transpercent l’espace et traversent les murs. Il est tout entier un nœud de rage contenue : muscles bandés, poings d’acier, souffle court. Un animal prêt à mordre.
Désorientée par cette irruption soudaine, mon corps hésite entre prudence et inquiétude. Mais après tout, je suis dans son bureau, c’est plutôt moi l’intruse. Je pourrais lui dire que c’est la première fois que je le vois aussi détendu, mais ça ferait un peu trop. Pas sûr que mon boss ait envie de rire.
Mon regard glisse sur lui, en quête d’un indice, une brèche dans son armure, mais je ne perçois que le bruit sourd du sang battant à ses tempes. J’ose enfin un mouvement, le froissement de ma robe sur le parquet rompt le silence, le tire de sa torpeur.
Arraché à ses pensées, Mati pivote dans ma direction et cligne des paupières. Il m’observe de pied en cap un instant. Coup d’œil vers la sortie. Raclement de gorge.
– Vic, désolé. Je… je ne savais pas que t’étais là.
Son ton oscille entre excuse et surprise, mais sa voix demeure d’une sérénité trompeuse, grave et maîtrisée. Je ne m’en formalise pas. Ce sont ses mains qui le trahissent, crispées comme s’il cherchait une prise, et cette lueur flamboyante dans ses pupilles qui m’annonce que l’incendie couve sous la surface.
Je ne bouge pas, consciente de l’équilibre fragile de mon décolleté maintenu en place par mon bras. Mon timbre, lui, se fait aussi doux que du velours pour tempérer au mieux son agitation.
— Qu’est-ce qu’il se passe, Mati ? Tu as l’air… préoccupé.
Il ricane. Ses doigts s’égarent dans ses mèches mi-longues, les lissent en arrière comme on balaye une contrariété. Une hésitation suivie d’un sourire bref, moqueur, avant qu’il ne lâche :
— Ouais, tout roule ! La soirée n’a même pas encore commencé qu’elle a déjà réussi à me cramer les nerfs.
Elle. Leslie…
— Je croyais que vous aviez enterré la hache de guerre il y a des mois ?
— Tu parles ! marmonne-t-il.
Évidemment. Tout n’est qu’illusion entre ces deux-là. Bon, apparemment, ma meilleure amie a encore fait des siennes ce soir. Pourtant, je supposais qu’ils avaient trouvé un terrain d’entente. Toxique certes, à grands coups de piques explosives et de taquineries frivoles, mais véridiques. Comme si ces deux-là connaissaient une autre façon d’exister qu’en se cherchant des noises. À ce stade, leur relation tient plus du sport extrême que du simple différend. Un match sans fin, où l’un doit toujours marquer un point de plus que son adversaire. Je soupire, fatiguée de leur éternelle guerre froide où il n’est pas question de raison, mais de domination. Faut que je désamorce la situation, encore une fois, avant que l’étincelle ne se transforme en feu de paille.
— Mati, tu le sais aussi bien que moi : plus tu réponds, plus elle pousse, et ça ne s’arrête jamais.
Son rire, bref et amer, parle pour lui.
— Peu importe ce qu’elle a dit ou fait, tu ne devrais pas lui accorder autant de crédit et elle non plus, d’ailleurs. Ce genre de réaction… ça ne fait qu’envenimer les choses entre vous. Vous pourriez… tenter une trêve, rien qu’une fois. Stoppez vos gamineries et, juste, ne vous calculez pas ?
Il m’adresse ce regard, celui qui me fait passer pour une idéaliste attendrissante ou… désespérante.
— OK, pas un traité de paix, juste un cessez-le-feu, tempérè-je. Peut-être que si l’un de vous lâchait prise, l’autre suivrait. Ça nous ferait des soirées plus tranquilles. Moins marrantes, mais plus tranquilles.
Je lui lance une taquinerie pour le rallier à ma vision. Peine perdue.
— Elle sait parfaitement où frapper, Vic. Toujours pile à l’endroit où ça fait mal.
Et comme toujours, il la laisse tirer. Encore et encore. Il ne l’arrête pas. Il ne l’a jamais arrêtée. Il n’a même jamais fait l’effort de construire un rempart. Mati a signé pour la patience éternelle et il s’en mord les doigts.
Mon patron exhale un souffle sec, éreinté, puis frotte sa barbe d’une paume rude. L’agacement lui colle aux gestes, impossible à lisser. Une volée de jurons en italien siffle entre ses dents, tranchant l’air telle une litanie amère. Leslie en prend pour son grade, et pas qu’un peu. Il fond sur son bureau, s’y arrime comme à un rebord de falaise, les poings crispés sur la surface. Une sculpture de rage. De frustration. De blessures ouvertes. Combien de fois a-t-il voulu renoncer… et combien de fois a-t-il recommencé ? Mais derrière la colère brute, derrière ce regard incendiaire, se terre un homme en souffrance.
— Elle… elle m’a dit qu’elle n’avait jamais vu un mec aussi déconnecté de la réalité. Que j’étais… une coquille vide, un foutu automate, sans âme, sans cœur, incapable de ressentir.
Elle joue sur leurs peurs. Elle le fragmente pour mieux le broyer. Leslie… pourquoi les condamne-t-elle l’un et l’autre à vivre dans les remords et les regrets ? Elle attise sans cesse ce feu qu’ils devraient éteindre une bonne fois pour toutes. OK, elle ne veut pas être en couple avec lui. OK, ils restent dans ce statu quo de provocations et de taquineries, comme deux ex qui se cherchent encore. C’est leur langage, grand bien leur fasse. Mais qu’ils arrêtent de se leurrer ! Ils continuent à impliquer leurs sentiments, et c’est malsain. Bon sang, si Leslie était aussi douée pour aimer que pour haïr, tout irait bien.
Un nouveau rire dépité résonne dans la pièce.
— Et elle, alors ? Ça fait des mois qu’elle se pavane avec ses tenues affriolantes, qu’elle se jette au cou du premier venu et qu’elle baise dans les chiottes de mon club avec des mecs plus creux que le fond d’une bouteille. Elle m’invite à admirer son spectacle dégradant nuit après nuit, sans une once de considération pour moi.
Ses paroles se transforment en accusations lancées contre le vide.
— Tu n’es pas en reste, Mati, je le coupe sombrement.
Un constat cruel, mais nécessaire. La vérité n’est jamais jolie. Mati est mon boss, mais aussi ce meilleur ami avec qui je partage un lien qui dépasse cette simple hiérarchie. J’ai le droit et le devoir de lui dire.
— Bien sûr que non ! éructe-t-il en faisant demi-tour pour me faire face.
Son regard, presque incandescent, se braque sur moi, et je sens comme une onde de choc traverser l’air entre nous.
— Je ne suis pas un foutu moine, Vic. C’est elle qui ne veut pas de moi, je te signale !
Oui, bon, Mati s’accroche à ses vices comme un alcoolique à sa bouteille. Il ne faut pas oublier que je me trouve dans l’antre du bourreau des cœurs. Des filles, il en passe une différente chaque soir ici…
— Et tu sais bien que j’ai tout essayé, bon sang. J’ai sorti le grand jeu, les belles déclarations et les gentils discours, les putains de bouquets de fleurs, les voyages… Tout ! Dès que je crois être sur le point de la convaincre de me redonner une chance, elle m’enfonce une lame en plein cœur et m’éviscère de plus belle. Et moi, je ne suis que le pauvre con qui continuer à ramer vers un mirage.
Je vois le tremblement de ses lèvres, la violence de sa sincérité. Il parle avec les mains, comme à son habitude, et ses mots frappent autant que ses gestes désemparés.
— On est comme des allumettes, Vic…
Ses yeux bleus accrochent les miens, fiévreux, brûlant de cette lucidité désespérée qui le consume.
— Elle gratte, je m’embrase, et tout devient cendres.
Sa voix se fait plus douce sur la fin, mais cette douceur cache un fardeau trop lourd à porter. Oui, un cercle infernal où chaque coup ajoute à leur ruine. Le jeu du chat et de la souris, sauf qu’aucun d’eux ne sait vraiment comment se comporter autrement qu’en prédateur. À force de se lancer des piques comme des flèches empoisonnées, ils s’écorchent mutuellement sans jamais oser se dévoiler. Mati se cramponne, mais Leslie est catégorique : elle ne voudra plus jamais de lui.
— Vous avez tous les deux le cœur en miettes, murmurè-je. Mais… donnez-vous du temps et… de l’espace.
Mon meilleur ami se détourne de son bureau. Ses pas le mènent tout droit vers la vitre panoramique. La lumière tamisée qui baigne au-delà se reflète sur la surface lisse du verre, accentuant les ombres qui se dessinent sur son visage. Pure projection de ses luttes intérieures.
De son poste de commande, Mati englobe son royaume du regard, bras écartés, paumes appuyées sur le rebord de la verrière. Perdu dans l’immensité de la salle en contrebas, il affiche soudainement une attitude calme. Contemplative. Méditative, même. L’étendue devant lui redevient son territoire, une vision totale, une reprise de pouvoir silencieuse. Les muscles de ses épaules se détendent, la tension déserte petit à petit son corps, remplacée par une posture beaucoup plus défaite, plus fragile. Le chagrin se lit dans l’air qui l’entoure, une résignation qui lui ressemble si peu. Je me demande s’il cherche Leslie, quelque part en bas, parmi la scène mouvante qu’il observe avec une telle intensité. Oui, probablement. Elle est l’oxygène qu’il absorbe, indispensable, mais insaisissable. Comme James pour moi, la même quête, celle de l’essence d’un être qui nous échappe encore.
Avec précaution, pour ne pas m’emmêler dans le tissu de ma robe, je m’approche à mon tour. Au rez-de-chaussée, la piste de danse attend l’énergie des fêtards qui viendront y investir leur pas. La musique est encore feutrée à cette heure, mais le club palpite déjà sous l’effervescence des derniers préparatifs. D’ici toutefois, tout parait lointain. La pièce est noyée dans la mélancolie de mon compagnon. Mon silence renvoie ma compréhension tacite.
Vaste, mais intime, soigné, mais chaleureux, le lieu respire le contrôle et le pouvoir. Pas de luxe ostentatoire ici, rien qu’une extension parfaite de lui-même, où chaque élément s’affirme comme un prolongement naturel de sa personnalité.
Parquet lustré, mobilier en bois sombre, œuvres d’art sobres et épurées. L’élégance nait de la simplicité. Le bureau, grand et fonctionnel, porte la signature de son propriétaire : un espace pensé pour la direction, la réflexion et l’ordre. Les classeurs, alignés sur des étagères industrielles, reflètent un sens aigu de l’organisation et de la discipline. Le canapé incurvé et les fauteuils en cuir marron, disposés avec soin autour d’une table basse design, créent une ambiance accueillante, sans pour autant troubler l’harmonie de l’ensemble. Même le rameur, inséré avec une précision surprenante, se fond dans le décor, intégrant son amour pour l’aviron dans l’équilibre absolu de son environnement.
L’air ici est dense, chargé d’actes, de décisions, mais également d’une sensualité latente. Un parfum de pouvoir et de désir, un peu comme l’homme lui-même. L’essence de ce lieu réside non seulement dans la maitrise de chaque pas, de chaque aspect de l’entreprise qu’il a forgée seul, mais aussi dans l’ombre des passions qui s’entrechoquent, des conquêtes qui s’y multiplient. Mati y évolue avec une facilité déconcertante, entre affaires et vie privée, mais toujours avec cette touche de respect pour les valeurs qui le définissent, son humilité chevillée au cœur.
— Elle me retourne le cerveau, Vic.
Sa voix tombe, râpeuse, étouffée, comme un aveu arraché de force. La frustration lui serre la gorge. Elle n’est pas qu’une femme pour lui, elle est un défi. C’est peut-être une partie de leur problème…
— Une minute, elle est là, me sourit, balance ses petits pics comme si on jouait encore, et l’instant d’après… elle m’étripe avec ses mots acérés. Je ne sais plus si elle me drague ou si elle prend son pied à me voir crever à petit feu.
Leslie et lui sont deux pôles d’un même aimant, incapables de faire autre chose que s’attirer et se repousser avec une violence qui les abîme à chaque contact. Ils cherchent une direction, mais ils n’ont que leurs instincts, et leurs instincts sont destructeurs.
C’est un homme épuisé, vidé de sa substance qui me fait face, le poids de ses pensées ancré dans ses traits. Il se livre sans détour, et, malgré l’aridité de ses aveux, une vague d’empathie m’engloutit. Je remonte ma main le long de son bras et ancre ma paume à sa nuque. Le massage que j'y imprime est subtil, mais porte le poids de ma tendresse.
Car il faut que je sois honnête avec moi-même. Entre Mati et moi, les frontières de l’amitié se sont effilochées, notre connexion a sapé les limites que nous prétendions respecter. L’attraction que j’éprouve pour lui dépasse le physique. Elle est aussi émotionnelle. Un enchevêtrement de sentiments contenus que j’ai bridés pour les empêcher d’éclater au grand jour ou de se développer. L’idée d’aller au-delà n’a jamais été qu’un murmure étouffé sous des couches de raison.
Car en vérité, son cœur n’a jamais été vacant. Il est scellé ailleurs, rivé à une autre. Et n’importe qui : ma meilleure amie. Tant qu’il s’accroche à elle comme un homme qui refuse de lâcher une cause perdue, que son ombre danse encore dans le creux de ses silences, il n’a jamais été question pour moi de me glisser dans ce rôle. L’éternelle deuxième option, la présence qui meuble l’absence, le lot de consolation d’un mec qui panse ses blessures sur un corps qui n’est pas celui qu’il désire vraiment. M’impliquer davantage avec quelqu’un qui passe son temps à cherche l’être aimé dans chaque interstice du monde, très peu pour moi. Je ne suis pas une femme d’entre-deux, de demi-mesures et d’illusions consenties.
Et pourtant, après notre escapade de la semaine dernière, il y a eu un bouleversement discret, comme si une brèche s’était ouverte dans le tissu de ma propre certitude. C’était peut-être stupide, mais je me suis surprise à penser que tout serait plus simple avec un homme comme lui à mes côtés. Peut-être que je pourrais, après tout, tordre le destin sous la pression de mes désirs et le pouvoir de ma volonté. D’un geste, d’une décision, j’ai la capacité au fond de moi de saisir cette opportunité de bonheur à portée de main.
Mati et moi. Notre entente coule de source, notre dynamique est instinctive. Pas besoin de mode d’emploi. Aucune clé secrète à trouver, tout est là, sous nos yeux. Complicité, complémentarité, respect, admiration et cette petite étincelle de passion. Tous les ingrédients d’une relation sincère et solide sont réunis. Avec Mati, pas de rebondissements imprévisibles, pas d’instabilité, ou seulement celle que je lui connais déjà : cette aura séductrice, cette soif de liberté vissée à la peau que Leslie a toujours perçu comme une menace.
Mais, au delà des apparences, Mati est d’une loyauté inébranlable. De ceux qui ne font rien à moitié. Quand il aime, c’est viscéral. Absolu. Comme avec Leslie. Il est prêt à sacrifier tout ce qu’il est pour devenir celui qu’elle pourrait aimer, à changer, à se réinventer, à briser ses habitudes, à effacer son passé pour mieux la conquérir. Et je l’admire d’autant plus que j’espère ardemment que James en fasse autant. Avec Mati, ce ne sont pas juste de vaines paroles ou des actions creuses, c’est une réalité que j’ai observée. Lui, il attend, avec patiente et obstination, qu’elle lui ouvre son cœur pour qu’il dépose le sien à ses pieds. Pour toujours. Je n’en doute pas.
Alors oui, l’idée m’a traversé l’esprit. Fugace, dangereuse. Et pourtant, bien là. Peut-être que ce qu’il m’offre pourrait suffire. Peut-être qu’une relation, bâtie sur notre authenticité, pourrait finir par m’ancrer à lui, et lui à moi. Moi aussi, je peux aimer intensément. Peut-être assez pour qu’il s’éloigne enfin d’elle. Je pourrais le revendiquer. Le faire mien. L’extraire à ce doute permanent, à ce fantôme qui l’obsède. Prétendre à un « nous », un vrai, un qui tiendrait la route.
Et le comble dans tout ça ? C’est James qui, par son absence, a déclenché ce chemin vers Mati. C’est lui qui a déchaîné ce tourbillon, brisé mes certitudes comme un vent furieux. Il a fissuré mes convictions, perturbé ma boussole de vie, entrouvert une porte que je m’acharnais à garder fermée. Avec lui, j’ai voulu croire. Croire en nous, en l’inconnu, en cette fièvre qui me poussait à lâcher prise. Moi qui avais toujours cultivé le contrôle, j’ai failli sauter sans filet. Bon, je m’apprête à le faire à nouveau avec lui, mais… ça aurait pu être avec Mati.
James avait quitté l’équation, emporté par les vagues du silence et du doute. Il m’a laissée seule avec mes illusions, avec le goût amer d’un vertige avorté. Et dans ma chute, j’ai trouvé Mati. Une main tendue dans mon chaos, une ancre familière dans la tempête. Peu à peu, l’idée s’est propagée : si ce n’était pas James, peut-être que l’alternative c’était lui. À défaut d’avoir ce que je voulais, j’ai pensé prendre ce que j’avais.
L’ouragan James m’a détruite et, par réflexe, dans ma quête de stabilité, j’ai considéré Mati. Mais l’homme que j’aime m’est revenu, et mon amour pour lui n’est pas une projection, il est pur, tangilble, solidement enraciné dans mon coeur. Mati est un mirage, James une vérité. Un seul regard, un seul souffle, et tout est devenu clair : c’est lui. Il n’a jamais cessé d’être celui que je cherchais.
Et pourtant, une question me ronge. Une incohérence que je ne peux plus ignorer.
Parce que, si moi, j’ai trouvé ma voie, Mati, lui, continue de tourner en rond. Il est temps que je le confronte à ses propres contradictions. Malheureusement, sa réponse n’est pas celle que j’attendais.
— C’est… c’était quand la dernière fois que vous avez… enfin, tu vois ?
Mati se fige sur place. Son dos, jusque-là courbé dans une posture lasse, se tend d’un coup. Un raidissement léger, à peine visible, mais présent.
— C’était…, souffle-t-il, hésitant, avant de se raviser.
Sa mâchoire se serre, sa paume glisse sur sa nuque. Un frisson, un geste machinal.
— C’était la semaine dernière, juste avant… notre nuit ensemble.
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