Chapitre 2
Ça faisait déjà cinq minutes qu’il attendait l’arrivé de son taxi privé. Cinq minutes déjà de trop pour une personne aussi pointilleuse que Valentin. Sa valise posé devant lui, il était appuyé contre le mur et admirais le peu de montagne qu’il pouvait voir au travers des arbres encerclant la gare et son parking.
Malgré le soleil qui persistait encore à briller dans la vallée, la température était assez fraîche et Valentin frissonna. Sa tenue un peu trop légère n’était pas adaptée pour les températures montagnardes. Il s’en rendait compte maintenant. Ce n’était pas comme si Colin ne lui avait pas conseillé d’avoir au moins un pull plus chaud à portée de main avant de le quitter hier soir. Il regrettait maintenant de ne pas avoir suivit le conseil bienveillant de son fils.
L’arrivé d’une voiture se garant non loin de lui interrompit sa réflexion. Une vieille Toyota qui semblait avoir déjà bien vécu. Un homme de son âge peut-être un peu plus, y était assis et semblait être aux prises d’une réflexion intense. Après quelques secondes d’immobilité, il finit par éteindre le moteur et s’extraire avec une étonnante souplesse de la voiture.
La portière claqua, mais il n’entendit pas le son caractéristique du verrouillage centrale. Cela étonna un peu Valentin mais il finit par se dire qu’il n’était pas à Paris ici. Les mœurs devaient être différents.
L’homme se dirigea vers la gare d’un pas énergique. Valentin sut alors que cet homme ne devait être nul autre que Henry, le père de Laurie et donc son hôte pour les vacances. Il se redressa et alla à la rencontre de l’homme en tendant la main.
- Bonjour, je suis Valentin, vous devez être Henry ?
L’homme s’arrêta, le détailla dédaigneusement de bas en haut et finit par lui serrer vigoureusement la main.
- C’est ça, je n’ai apprit votre arrivée que hier soir par ma fille, je m’excuse de mon retard je n’étais pas prêt à recevoir quelqu’un de façon aussi inattendue.
Inattendue était peut-être un peu exagéré comme mot pensa Henry en se rappelant sa matinée détendu à boire le café sur son balcon. Mais il ne revint pas sur son explication la considérant comme correcte. Le parisien sembla s’en satisfaire et hocha de le tête en faisant une moue, malgré tout, mécontente.
Henry se retourna, invitant silencieusement Valentin à la suivre. Celui-ci le suivit sans protester et s’arrêta une fois arrivé devant la voiture, indécis. Henry grogna se demandant avec quel parisien prétentieux il avait à faire cette fois-ci. Il n’avait pas vraiment une dent contre les parisiens, ou les citadins. Mais à chaque fois qu’il y en avait à sa maison d’hôtes il pouvait s’attendre à des personnages orgueilleux et peu amène. Rare étaient les clients respectueux et souriant. Il ne comptait donc pas lui ranger la valise dans la voiture.
- Je la met où la valise, dans le coffre ou sur la banquette arrière ? Demanda Valentin au montagnard grognon.
Surprit Henry releva la tête vers Valentin, le détailla quelques secondes et lui indiqua finalement la banquette arrière du menton, avant de monter dans la voiture. Valentin se hâta de ranger sa valise à l’endroit demandé tandis que Henry tentait de faire démarrer le véhicule.
La voiture crachota et tremblota mais refusa de démarrer. C’était bien sa veine aujourd’hui se résigna Henry en ressortant de la voiture. Il ne s’était même pas essayé à une deuxième tentative, elle aurait été voué à l’échec. Il préféra récupérer sa batterie externe dans le coffre.
Valentin quant à lui regarda son chauffeur improvisé, complètement dépassé par la situation inconnue pour lui. Les voitures se n’était pas son truc, et sur Paris il était inutile d’en posséder une ou de savoir en conduire une. Il ne s’était donc jamais penché sur le sujet peu écologique.
Henry ouvrit le capot de la Toyota et se mit à brancher les câbles sur les deux pôles. Avisant son invité dans la voiture, il lui demanda de démarrer le moteur.
- Valentin, pouvez-vous démarrer la voiture s’il vous-plaît. N’oubliez pas de la mettre au point mort, je ne l’ai pas fait.
Valentin le regarda avec de gros yeux effarés.
- Je ne sais pas conduire, se dédouana Valentin contrit.
- Vous savez au moins démarrer une voiture non ? S’indigna Henry.
Les yeux de Vincent s’agrandirent d’autant plus.
- Fichu parisiens, marmonna Henry dans sa barbe.
Il contourna la voiture se rassit, s’assura qu’aucune vitesse ne soit enclenchée et fit tourner la clé dans le contact. La voiture n’émit qu’un simple soupire avant de ne plus réagir aux nouvelles tentatives. Valentin jusqu’à la silencieux s’inquiéta.
- Elle ne marche plus ? C’est un soucis du moteur ?
- Non, c’est la batterie que j’ai oublié de recharger. Je n’avais pas prévu d’utiliser la voiture dans les prochains jours, grogna Henry.
- Donc la voiture fonctionne toujours, la batterie est déchargée et nous n’avons même pas débuté le trajet du retour. Les vacances s’annoncent bien. Soupira Valentin las.
Un court moment de méditation s’installa avant que Valentin ne reprenne.
- On va faire comment pour aller à votre Hôtel ?
- C’est une maison d’hôte, pas un hôtel, le reprit Henry, et pour ce qui est du retour, je vais appeler ma fille pour lui demander de descendre nous récupérer. Ça va prendre du temps, anticipa-t-il la question de Valentin.
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