Chapitre 6

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La visite du musée avait été un succès. Le pique-nique par la suite tout autant mais les courses un peu moins. Laurie s’était réjouit de voir les deux hommes se parler à leur retour de la visite mais cela n’avait pas duré. Les courses s’étaient révélé être source de conflit culinaire, une première. Une histoire d’ingrédient secret dans une tarte aux pommes avait-elle cru comprendre.

Heureusement le trajet du retour avait suffit à les calmer. Elle avait obligé son père à prendre Valentin avec lui, argumentant que Valentin serait mieux loti avec lui qui connaissait la région et pouvait donc lui raconter ou expliquer certaines choses qu’elle ne connaissait. A leur arrivé elle fut pourtant sur que leur discussion n’avait pas tourné autour de le région mais d’un tout autre sujet dont elle aurait bien aimé connaître.

Valentin se sentait pour la première depuis longtemps serein. Son réveil avait été calme, uniquement perturbé par le chant des quelques oiseaux restant à cette saison et par le soleil qui illuminait sa chambre dont il avait oublié de fermer les fenêtres la nuit précédente. Il s’étira paresseusement et se rappela la journée d’hier.

Elle avait mal commencé et s’était pourtant plutôt bien finit. Henry s’était révélé être un personnage aussi jovial qu’il se l’imaginait et avait été une personne bien plus à l’écoute qu’il ne l’aurait cru. Il avait trouvé en lui ce qu’il cherchait depuis longtemps, un confident. Parlé de leur femmes respectives avait été douloureux pour les deux hommes mais cela avait aussi été libérateur. Finalement malgré leur différences ils avaient les mêmes problème et préoccupations.

Les courses avaient été particulièrement amusantes pour Valentin, qui avait à nouveau vu affleurer la personnalité bougonne de Henry face à son refus de révéler l’ingrédient secret de la tarte aux pommes. Laurie les avait observé curieuse mais n’avait pas commenté cette petite dispute enfantine et avait simplement sourit et continué les courses comme si de rien n’était, dirigeant le petit groupe d’une main de fer.

Le retour ils s’étaient à , nouveau retrouvé que tout les deux, ayant flanché sous l’autorité de Laurie. Henry avait prit son temps, il avait remarqué que Valentin ressentait un certain malaise à se retrouver dans une voiture sur une route de montagne. Ils étaient arrivé un quart d’heure après Laurie qui avait finit de ranger les courses et les attendait sur la terrasse en lisant un livre. Henry avait finit par proposer avant de sortir de la voiture, de lui faire visiter le village le lendemain pour échapper aux foudres de sa fille. Valentin avait accepté, amusé par la fausse peur de sa fille.

C’est ainsi qu’il se retrouva assis à la table du salon à discuter avec Simon. Le garçon avait tenu à lui montrer un de ses livres et à lui expliquer le mode de vie de chaque animal qui s’y trouvait. Valentin écoutait patiemment l’enfant passionné, ponctuant ses explications de quelques exclamations étonnées. Henry arriva alors que Simon lui expliquait tout ce qu’il savait sur le bouquetin, c’est à dire beaucoup.

- Allons Simon, Valentin ne peut pas te comprendre si tu parles aussi vite, le réprimanda gentiment Henry.

- Mais ze parle pas vite papi, ze lui explique le livre, répondit innocemment Simon.

- Et bien tu lui explique mais plus lentement dans ce cas, d’accord ?

Simon hocha de la tête et reprit aussitôt, Henry secoua la tête et avisa la place libre à côté de Valentin. Le parisien cacha son sourire et se décala sur le banc pour laisser une place à Henry. Il le remercia d’un sourire et s’assit à côté de lui pour boire son café matinale.

- Prêt pour la visite ?

Valentin hocha de la tête positivement, étonné par le ton enjoué du montagnard. Laurie qui entra dans le salon au même moment les questionna curieuse.

- Quelle visite ?

- Je lui fait visiter le village, ça le fera sortir un peu au parisien et comme ça il verra le charme montagnard.

Valentin ne s’offusqua même pas du surnom cliché que lui avait attribué Henry. Il en fut même amusé mais s’en cacha bien de le montrer. A la place, il confirma ses dires et ajouta.

- Il veut me montrer la fontaine et la chapelle, apparemment se seraient des lieux clés du village.

Henry qui venait de finir son café regarda l’heure à son poignet et décida qu’il était temps de commencer la petite visite.

- D’ailleurs on va commencer à y aller, tu veux qu’on prenne Simon ?

Laurie n’eut pas à répondre, Simon le fit à sa place.

- Non, moi ze vais aller faire une randonnée avec les chiens.

Tout le monde sourit et les deux hommes se levèrent prêt pour le départ. Quelques minutes plus tard ils se retrouvèrent dans la fraîcheur matinale, malgré le soleil qui éclairait le village. Les mains dans les poches il marchaient tranquillement vers le village qui était à un quart d’heure à pied de la maison d’hôte.

Le village apparut peu à peu au détour d’une petite forêt de pin et les deux hommes jusqu’à présent silencieux admirèrent la vue qui s’offrait à eux. Henry brisa le silence tranquille et débuta ses explications.

- Le village à d’abord été un petit hameaux et avant ça c’était une simple bergerie avec une petite étable. Comme tu peux voire ce n’est plus du tout le cas. La seule chose qui reste de ce début sont les pierres qui ont été réutilisées pour la construction de la chapelle, qu’on verra tout à l’heure.

Le village était effectivement charmant mais avait gardé son coté rustique d’antan avec des rues pavées, des toits majoritairement en ardoises, des murets en pierres, mais aussi avec des chalets en bois et et en pierre. Les balcons étaient tous fleuries en été selon les dires de Henry et Valentin voulait bien le croire, cela devait être magnifique.

Ils arrivèrent enfin au centre du village, où leur apparut la fontaine au milieu de la place et la chapelle au bord celle-ci. La fontaine était bien plus que ce que Valentin s’imagina et il partagea son étonnement à Henry. Il lui en expliqua aussitôt la raison.

- Avant de devenir une fontaine, c’était un point où tout le monde se rassemblait pour y chercher à boire et s’y baigner. Les brebis et les mulets y étaient amené pour y boire, la fontaine tenait plus d’un abreuvoir que d’une fontaine à l’époque.

Valentin observait la fontaine en même temps et eut un rictus amusé en y voyant au centre, un angelot rondouillard en bronze qui était très clairement en train de faire, et bien... pipi dans l’eau. Cette bêtise enfantine était accentué par un drapé qui partait de son épaule et tombait gracieusement jusqu’au sol. En suivant le jet d’eau des yeux il remarqua qu’il y avait de nombreuses pièces dans l’eau. Henry lui expliqua aussitôt face à son air interrogateur.

- On jette ces pièces dans l’eau car on dit qu’elles permettent de réaliser le vœux que l’on fait en les jetant dedans.

La chapelle qui était équipée d’une seule petite cloche, interrompit les nouvelles explications d’Henry, et leur signala ainsi qu’il était déjà l’heure du déjeuner. La chapelle était tout en pierres et seul son toit fait d’ardoises s’en démarquait. Même le petit clocher qui trônait fièrement dessus ne dérogeait pas à la règle.

Les sonneries de la cloche marquèrent ainsi le début du retour pour aller manger quelque chose. Ils entamèrent tranquillement la ballade et discutèrent le temps d’arriver à la maison. Arrivé non loin du chemin y menant, un délicieux fumet de pot a feu les accueillit, les poussant à accélérer le pas. Layka, les vit venir et se précipita à leur rencontre. Valentin préféra s’écarter et la laisser sauter joyeusement autour de son propriétaire.

La border collie surexcitée finit par faire trébucher le pauvre Henry, dépassé par ses attentions et qui se retrouva soudainement au sol. Il avait amortit sa chute avec sa main, provoquant ainsi un soudain lancement à son poignet. Il sut aussitôt que cela était sans doute une foulure voire une entorse. Il grogna et se releva difficilement en évitant d’utiliser sa main droite. Il se rendit compte que son déjeuner allait devoir attendre et qu’il allait devoir se rendre chez le docteur. Il soupira dépité et accepta l’aide de Valentin, inquiet.

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