Chapitre 7
La visite chez le docteur avait finit d’enlever toute la bonne humeur qui avait envahi Henry les jours précédents. Son poignet avait subit une simple foulure, mais à son âge le docteur ne garantissait pas que la blessure disparaisse définitivement. Il aura toujours des douleurs même si les activités physiques ne sollicitant pas son poignet lui étaient toujours autorisées.
Sa mauvaise humeur avait finit de faire son retour définitif lorsque de retour chez lui, Henry avait eu droit à une visite lui rappelant la situation bancale de sa petite entreprise chérie. Un commercial en hôtellerie était venu visiter la maison. Laurie lui avait fait faire le tour pendant que son père ruminait dans la cuisine. Valentin dépassé par les événements avait tenue compagnie au grognon avec un café. Un soutient silencieux qui avait réchauffé le cœur du montagnard.
Le soir même assis dans le salon après un dîner copieux, Valentin se décida à questionner Henry sur la raison de la visite. Henry ignora la question, encore trop occupé à ressasser les événements de la journée. Laurie se décida à lui répondre en quelques mots.
- Papa est au bord de la faillite et il veut vendre l’entreprise quand il aura droit à sa retraite, ce qui est pour bientôt. Je refuse autant que lui, même s’il ne veut pas l’avouer, ironisa-t-elle, que cette maison ne passe aux mains d’étrangers. Pour le moment j’essaie de l’aider en devenant son associée, mais c’est temporaire, après tout j’ai un travail, même si je peux majoritairement le faire à distance.
Valentin ne s’attendait pas à de tels révélations. Rien ne laissait paraître les soucis financiers de l’entreprise ou de son propriétaire. Mis à part la voiture qui fait des siennes songea-t-il. Un élan de solidarité le traversa et il se décida à aider cette famille, il fallait bien que ses capacités de cadres lui servent pour autre choses que son travail.
- Et comment vous envisageait la suite ? De ce que j’ai compris, vous voulez vendre mais sans réellement le vouloir.
Valentin avait sa petite idée mais elle lui paraissait un peu prématurée. Il lui fallait trouver un subterfuge pour justifier ses futurs actes et amener le sujet. Laurie lui sembla être l’allié parfaite. Elle était sur la même longueur d’onde que lui et saurait l’aider à convaincre Henry. Restait à savoir comment s’y prendre.
- Pour le moment c’est notre seul plan, soupira Laurie.
Valentin hocha de la tête, en pleine réflexion. Il s’était malgré lui attaché au lieu et à la petite famille durant ces quelques jours. Cela faisait quasiment une semaine qu’il était parmi eux réalisa-t-il surprit. Il se sentait mieux qu’à son arrivée aussi, ses enfants avaient peut-être eu raison. Il avait eu besoin de ce changement d’environnement. Il s’abrutissait au travail. Il se sentait plus serein et ressentit pour la première fois depuis des années le besoin de faire parler sa fibre artistique.
Perdu dans ses pensées, Valentin ne remarqua pas le départ de Henry qui était partit pour se coucher. Il se retrouva seul avec Laurie. Elle aussi était perdu dans ses pensées. Son père semblait se ratatiner sous le poids de la solitude et de la vieillesse de jour en jour. Elle se retrouvait impuissante à assister à ce triste sort. Elle ne savait plus quoi faire pour ramener Henry à la vie et lui rendre de sa jovialité si caractéristique de celui-ci.
- Vous avez un site internet n’est-ce pas ? Demanda Valentin
Laurie revint à la réalité et acquiseat, ne comprenant où voulait en venir Valentin. Il ne répondit pas aussitôt à nouveau en train de réfléchir. Elle le détailla alors et constata que Valentin aussi avait vieillit depuis ses études. Rien d’anormal mais une réalité souvent douloureuse pour bien des personnes. Elle la première.
- Qui s’en occupe ? Reprit Valentin
- Mon père, répondit Laurie.
Elle ne comprenait pas réellement où son hôte voulait en venir. Il était à nouveau silencieux et Laurie put observer le cheminent de ses pensées sur son visage. Il avait une idée derrière la tête mais il ne semblait clairement par certain de son utilité. Il se leva, sortit la tablette qu’il avait emporté à la dernière minute avec lui. Il alla aussitôt sur le site de l’entreprise et navigua un court instant dessus.
- Quand est la dernière fois que vous avez mit à jour les informations, les photos et le design de la page ?
Laurie grimaça, elle commençait à comprendre où Valentin en venir. C’était un sujet qu’elle avait déjà abordé avec son père il y a quelques années. Il avait refusé tout aide et conseil de sa fille. Après plusieurs refus, elle avait abandonné l’affaire et avait laissé son père continuait de gérer tout les aspects de l’entreprise.
- Les infos sont mises à jour régulièrement, le reste je ne saurais le dire. Ça remonte à quelques années déjà. C’est mon père qui s’en occupe.
Valentin s’en doutait déjà, il avait la confirmation de ses doutes. Henry avait du mal à laisser d’accepter de l’aide où de laisser une partie de ses responsabilités à quelqu’un d’autre.
- Peut-être que tu le sais déjà, mais je travail dans la communication et il m’arrive d’investir dans l’immobilier.
Valentin marqua une pause, peu certain de lui. Même avec Laurie qu’il considérait comme sa seconde fille, il ne savait comment amener le sujet.
- Je me sens bien ici, mieux que ce que j’aurais jamais cru, il marqua une nouvelle pause, j’aimerais vous aider. A ma façon. Je faisais de la photo sans ma jeunesse, c’est comme ça que j’ai rencontré Miriam d’ailleurs, il sourit. J’ai toutes les compétences requises pour remettre au goût du jour le site, reprit-il. Plus important encore, j’en ai la volonté et je ne veux aucun payement. Juste la certitude de vous aider.
Laurie jusqu’à la silencieuse, émit un reniflement peu gracieux. Mais elle s’en fichait. Valentin, voulait les aider, à sa façon, il voulait s’investir dans l’entreprise. Seulement ce n’était pas elle qui avait son mot à dire, c’était son père. C’était lui qu’il devait convaincre d’accepter son aide, d’avoir du soutient.
- Si ça ne tenait qu’à moi tu serais déjà en train de t’en occuper.
- Sauf que c’est Henry que je dois convaincre, la coupa-t-il, las. Comment je dois m’y prendre ?
Laurie n’en savait trop rien. Son père avait beaucoup changé. Elle ne savait même pas s’il aimait encore faire de l’escalade, ou même s’il en faisait encore. Son père était devenu tellement renfermé ses dernières années. Il y avait eu des éclaircit, avec Simon surtout, mais aussi plus récemment avec l’arrivée de Valentin. Elle avait encore espoir de le voir rire aux éclats comme dans le passé.
- je pense que le mieux à faire c’est de lui faire la proposition pendant une randonnée. Vous pouvez faire celle de la source. Elle est simple et ne demande pas trop d’efforts. Cela devrez vous convenir à tous les deux.
Laurie faisait référence au poignet de son père et au manque d’activité physique flagrant de Valentin.
- Merci, souffla Valentin.
- C’est à moi de le faire. Je te donne juste toutes les cartes que je possède pour que tu arrives là où j’ai échoué, sourit Laurie, profondément ému.
Sur ces mots tous les résidents encore réveillé de la maison partirent ce coucher.
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