Le départ

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Chapitre 4 Le départ

Le mois de Juillet était déjà entamé et les jours de vacances étaient bien là. Mes parents préparaient le voyage en Italie, à Venise déjà depuis plusieurs semaines. La voiture était rodée. Ce matin, à ma surprise, mes parents décident de partir plus tôt et de passer par Munich car cela fait longtemps qu’ils ont envie de visiter cette ville, ça sera donc pour ce dimanche matin. Quelques problèmes se posent, la banque est fermée et ils doivent déposer l’argent recueilli la veille au soir dans leur cafeteria, une animation y était organisée pour fêter les vacances et beaucoup de leurs amis y avaient participés avant de partir eux aussi en vacances. Il fallait donc déposer cet argent, ce que je proposais de faire le lendemain matin à la première heure, cette banque ouvrait à huit heures trente et je finissais à huit heures quinze, cela était parfait. La grand-mère devait venir avec moi aussi mais elle n’arriverait seulement que le mardi, je leur dis que ce n’étais pas pour un jour, que j’en sortirai bien seul. La solution est trouvée, je porterai l’argent à la banque et je resterai deux jours seul et grâce à mon dévouement (hum, hum,…) ma famille pouvait partir un jour plus tôt. Pour ce qui est de l'argent, il faut savoir que suite à mon métier de facteur, je transportais des sommes beaucoup plus importantes quasi tous les jours car à l'époque nous payions encore les pensions à domicile et je gagnais l'équivalent de trois cents euros (douze mille francs) de maintenant. Et voilà, vers dix heures c’est le départ, dernières recommandations de papa et maman, ne fais pas ci et ne fais pas ça fais bien attention, tu es sûr qu’on peut te laisser l’argent, ne vas pas boire, ne rentre pas trop tard et patati patata…pendant plus d’une heure et après cela les larmes, les larmes d’une maman qui se tracasse de laisser son fils livré à lui-même à dix-sept ans et demi svp ! Enfin l’épisode des larmes terminé, l’épisode du « gare à toi » du père si tu fais ça attention gare ! Si tu fais ça gare encore pire, mais oui papa tu sais que ça ne risque pas que je fasse des bêtises, je n’y pensais même pas mais maintenant que tu m’en parles … ensuite, le départ, ouf, les voilà partis pour mes, euh leurs vingt-deux jours de vacances.

C’est la liberté pour moi et déjà le dimanche ! Ils ne sont pas encore partis que le moteur de la moto chauffe déjà ! Quel bonheur, tout un après-midi de bonus, je vais pouvoir revenir quand je veux, je sais, maman m’a dit de ne pas rentrer trop tard et qu’elle me téléphonera vers 22h00, ce qui ne m’ennuie pas trop car j’ai prévu de passer la soirée avec ma fiancée à la maison, je ne pense pas qu’il faut que je vous fasse un dessin, bien tranquille, seul dans le divan à regarder un film à deux… ! Ils n'ont pas fait vingt kilomètres que je suis chez ma fiancée pour aller au marché de Charleroi. Ma mère m’a donné de l’argent pour moi vivre pendant qu’ils étaient absents et aussi pour me payer de nouveaux souliers de marque, assez chers pour moi mais que je dois aller acheter chez « Lachapelle », vendeur de chaussures de marque qui est toujours présent à Charleroi ville basse et qui maintenant c’est aussi développé sur plusieurs villes Belges. Marché faisant, je vois exactement les mêmes souliers mais à un tiers du prix et encore ! Je me dis dans mon délire qu'il y a peut-être une bonne affaire à faire pour moi, pourquoi payer trois fois le prix alors que c'est les mêmes, j'entends déjà ma mère me dire, si je te dis à Lachapelle, c'est à Lachapelle, il n'y a pas à regarder, c'est de la qualité qu'il nous faut ! Mais moi, c'est le pognon qu'il me faut, pour m'amuser, c'est plus important ! Nous descendons jusqu’au magasin de la ville basse à Charleroi et en effet, je vois en vitrine les souliers recherchés, des beaux mais surtout, pour moi, c'est les mêmes et ce que je vois aussi c'est le prix, ce que généralement je ne vois jamais puisque d’habitude j’essaye, je donne mon accord et je sors avec, l’officier payeur est toujours avec moi. Dans ma naïveté, et la claire voyance d’une personne sensée et intelligente je me dis que ceux du marché feront l’affaire, ils se ressemblent comme deux gouttes d’eau et je suis certain que ma mère n’y verra rien, comme vendeuse de vêtements dans le prêt à porter, elle ne doit pas trop s’y connaitre, de plus elle m’avait dit de dire au magasin que j’étais le fils de Josette, qu’elle n’avait pas le temps de venir elle-même. De plus, elle revient dans vingt-deux jours, ils seront déjà un peu usés. Je n’ai pas compté longtemps pour me rendre compte que grâce à cette économie je pouvais aller au resto et au cinéma tout en me disant que mes parents n’en sauront jamais rien. Et voilà, la décision est vite prise ! Quel film allons-nous voir ? Il pleut et je me dis que je serais mieux dans mes nouveaux souliers, comme ils sont nouveaux ! Ce dimanche est merveilleux, mon premier jour seul, le marché, le resto, le ciné, merveilleux et pour finir la soirée je suis seul avec ma fiancée à la maison !

Que vouloir de plus ? Et dire que ce n’est que le premier jour et que lui aussi est en bonus !

Vers 22h30, je reconduis ma fiancé chez elle, ma mère venait de me téléphoner pour prendre de mes nouvelles, je pouvais donc partir tranquillement la reconduire.

Après l'avoir déposé je suis allé prendre un petit verre au bistro du coin et je m'aperçois que je n'ai pas mon portefeuille, à ce même moment une petite ampoule dans ma tête s'est allumée et me dit : « et les clefs où sont-elles ? »

Pas de clef et je suis seul à la maison !

De retour à la maison, je me demande comment vais-je y entrer, il ne faut pas faire trop de dégâts surtout. La seule place ou les dégâts seraient minime c'est de casser la vitre du WC en espérant que la porte est ouverte pour en sortir !

Je le fais, je ne le fais pas ? Je n'ai pas le choix et hop la vitre vole en éclat, j'installe quelques blocs de béton pour moi monter dessus et passe la fenêtre non pas sans mal car elle s'ouvrait vers le bas j'ai donc dû enlever toute la vitre pour passer. Je ne vous explique pas le chantier dans le WC, du verre partout et il me fallait marcher dessus et ensuite que la porte soit ouverte et si pas il faudrait faire une autre victime.

Super la porte est ouverte, j'étais dans la maison, c'était le principal !

Il me restait à trouver quelque chose pour boucher le trou en attendant de remplacer la vitre, la cave me fournit le matériel et mon intelligence fit le reste !

Déjà du travail pour demain et encore le prix du carreau en moins dans ma poche.

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