La nuit du Sabbat
« Ô, Mère Nature, laisse-moi te servir », pria une jeune ingénue,
Alors apparut son envoyé le Dieu cornu.
Non pas le maître de l’Enfer, le terrible et craint Satan,
Mais un homme aux cornes et pieds de chèvre, nommé Pan.
« Par ce choix, tu t’engages à devenir guérisseuse,
Et n’user de tes connaissances que dans l’intérêt de la Nature.
Ce sera lors du prochain Sabbat que se fera ton investiture,
Tu deviendras une sorcière, belle ensorceleuse. »
À l’automne, Pan vint la réveiller une nuit,
La nuit précédant le nouvel an païen.
Deux grands corbeaux sur sa fenêtre se posèrent sans bruit.
Ils s’envolèrent avec elle, comme si elle ne pesait rien.
Elle fut déposée dans une vaste clairière,
Les deux corbeaux se postèrent sur un dolmen.
Sous le regard de la Lune et sa bénéfique lumière,
Vinrent chats, corbeaux et lièvres à l’air amène.
Entourée de tous ces animaux, la peur vint l’habiter.
La magie se montra à ses yeux bleus,
Les animaux devinrent sorcières, spectacle fabuleux.
Elles accueillirent leur nouvelle sœur et le sabbat put commencer.
Elle but potions et philtres, puis entra en transe.
Avec les sorcières, devant les feux, elle entama une danse.
La puissance de la Nature s’insinua en elle,
Transformée en chouette, elle vola dans le ciel.
Ainsi la jeune femme fut investie du pouvoir en son âme.
Elle devra l’utiliser pour faire le bien, où qu’elle aille,
Par crainte de Pan et ses représailles.
Et si le seul tort de ces femmes
Était d’être en communion avec la nature,
De savoir écouter ses murmures…
[Réalisé pour le Marathon Poétique semaine 6 : https://www.scribay.com/defis/defi/1494155886/marathon-poetique-6---52]
Annotations
Versions