Le soleil avait disparu depuis plusieurs heures déjà, emportant avec lui les dernières lueurs du jour. L'aurore se faisait attendre, comme si elle répugnait à, par sa présence, chasser toutes ces étoiles.

Un vieil homme dans sa maison était au téléphone. Il faisait les cent pas dans son bureau.

"Comment va-t-elle ?"

Il y eu un silence, puis un "Papa, assis toi s'il te plaît." résonna.

À ces mots, le vieil homme comprit. Au fond, il le savait déjà, son cœur le lui avait dit. Le crépuscule n'avait pas emporté que le jour.

Écoutant les conseils de sa fille, le père se laissa tomber dans un fauteuil, sous la fenêtre. Son regard fouilla le ciel, observant les étoiles, semblant chercher quelque chose de précis dans ces astres.

Dans sa main, posée sur son genou, son portable émettait une faible lumière.

Des "papa ?" inquiets en sortait, mais le vieil homme n'en avait que faire.

Sur sa joue, comme voulant imiter les astres, une petite perle d'eau brillait. Elle traçait un chemin, de son œil à sa chemise. Il y avait tout, dans cette goutte d'eau. Il y avait sa peine, ses espoirs envolés. Il y avait son amour, son cœur brisé.

Mais il y avait aussi un peu de soulagement. Pas pour lui, mais pour elle. Elle qui n'allait plus souffrir, qui était libérée de sa douleur. Elle qui avait rejoint ses "perles de rosé" comme elle se plaisait à les appeler.

Les yeux du vieil homme se stoppèrent finalement, et un léger sourire vient fleurir sur ses lèvres. Ça y est, il l'avait trouvé. Elle était là.

Alors, il lui fit un petit geste de la main, l'air de dire

"Ne t'inquiètes pas pour moi, tout va bien. Je te rejoindrai bientôt.

Je t'aime"

Puis il se leva, et répondit enfin à la voix du téléphone, s'éloignant de la fenêtre.

Cet instant, c'était le sien. Il l'a partagé avec son astre. Et il restera pour toujours dans la mémoire des étoiles.