Dors, Bébé, dors
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Sur les rives du lac, j’ai noyé un bébé
Il était trop bruyant et il me faisait chier.
Pour votre gouverne, je ne suis fou à lier.
Je suis sain, il est vrai : voyez avec l’Abbé !
Son corps boudiné flotte - au revoir Barnabé ! -
Porté par le zéphyr vers les plages dorées.
Les baigneurs alanguis découvrant l’adoré
S’écriront de concert : « mon Dieu, un macchabé ! »
Dans un capharnaüm de cris et de frissons
Mille voix se joindront, pleurant à l’unisson
Une mort tragique pour ce cher nourrisson !
Quand ils le pècheront, ils riront de bon cœur,
Matraquant de photos cet instant de bonheur…
Avant d’être déçus : ce n’était qu’un poupon !
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