La Fable du Boucher
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Par un effet pervers, je me suis attaché
À la chair amoureuse et son sexe atrophié.
Guidé par l’odorat, en tout point stupéfié,
Je savoure la viande empourprée et hachée.
Je suis venu trop tôt dans l’arrière boutique,
Il restait des abats et des sexes tranchés,
Une jolie poupée ouverte à la trachée,
De quoi combler, au fond, mes désirs extatiques.
Je me suis amusé et j’ai joui comme un porc
Dans la carcasse froide, éjaculant mes spores,
Puis j’ai fermé les yeux, oubliant ce doux vice.
Le boucher arrêté, je mimai la surprise,
Et je crachais sur lui, nonobstant la traîtrise :
Ainsi je fus loué, au bonheur de l’hubris.
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