La Fable du Boucher

Moins d'une minute de lecture

Par un effet pervers, je me suis attaché

À la chair amoureuse et son sexe atrophié.

Guidé par l’odorat, en tout point stupéfié,

Je savoure la viande empourprée et hachée.

Je suis venu trop tôt dans l’arrière boutique,

Il restait des abats et des sexes tranchés,

Une jolie poupée ouverte à la trachée,

De quoi combler, au fond, mes désirs extatiques.

Je me suis amusé et j’ai joui comme un porc

Dans la carcasse froide, éjaculant mes spores,

Puis j’ai fermé les yeux, oubliant ce doux vice.

Le boucher arrêté, je mimai la surprise,

Et je crachais sur lui, nonobstant la traîtrise :

Ainsi je fus loué, au bonheur de l’hubris.

Annotations

Vous aimez lire Nicolas Raviere ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0