Tout va si lentement pour Erine. Elle avance à son rythme vers la paix, minute par minute, comprimé par comprimé. Sous les yeux percés des blisters de lexomil, tombent, par moments, quelques larmes.
Le temps et les musiques tristes flottent dans les airs au rythme des sanglots que seuls les murs consolent de leur écho.
Peut-il y avoir des regrets quand il n’y a jamais eu d’opportunités? Quand un sauvage a laissé derrière lui un corps violé et déprimé. Depuis, toute tentative d’amour n’est que couteau dans une plaie. Elle ne remue les souvenirs qu’à la nuit tombée, quand il n’y a plus rien à rêver, hormis de ne pas se réveiller.
Dans le noir, tant d’ampoules s’allument pour pleurer, des âmes en peine qui s’éteignent d’elles-mêmes si l’on ne les retient pas.