Andalou
Ruades, sacades, spasmes,
balades, sérénades, fantasmes...
Me voilà réduit, pauvre écuyer, à terre mais alerte, à reprendre les rênes, de l'Andalou. J'ai trébuché mais n'ai pas abandonné. Je reprends mon rôle de cavalier, plaçant ma main, dans le creux de votre dos. Fermement mais lascivement, le long de votre épine, je reprends le contrôle, une marque sur la fierté, une autre sur le planché. Changement de direction, allure alerte... arrêt sur image. Le tempo impatient s'enroule autour de nous, indécis, entre chaleur et moiteur, raideurs et adresse.
Votre frisson parcours ma main, qui s'épanouie, contrainte, juste au dessus de vos reins. Votre crinière en suspend, comme arrêtée sur une image figée dans l'élan, l'étoffe de votre robe circonvoluant autour de mes jambes comme un reptile immobile, immortalise la stase, "immoralise" mon extase. Tout n'est qu'effluves suspendues, de sauvageries apprivoisées et saveurs acclimatés. Le ballet s'est arrêté lorsque nos sens se sont croisés. Mais le monde continue de tournoyer tout autour de notre attentisme involontaire.
Je vous redresse délicatement la nuque, jusqu'à m'enliser dans vos yeux, luisant de mille feux...
(Syl06)
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