14. Une chambre s'il vous plaît...

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Je n'entendis aucun bruit suspect à l'intérieur de la chambre à laquelle j'avais toqué. Je décidai alors de tourner la poignée. La porte n'était pas fermée à clé. C'était une petite chambre avec le minimum vital. Un lit. Un bureau. Une armoire. C'était tout. Les toilettes et les douches se trouvaient au milieu de l'étage. Le lit était fait au carré et l'ensemble de la pièce était impeccable, seule une petite pellicule de poussière commençait à s'accumuler sur les meubles. Le militaire qui dormait là avait rangé sa chambre comme à son habitude et n'était jamais revenu. Je ressortis dans le couloir en laissant la porte ouverte. Shirahoshi se mit en face, on voyait derrière elle une chambre identique à celle que je venais de quitter. Nous nous dirigeâmes alors vers les pièces suivantes. Elles étaient vides. Toutes. C'était la même rengaine. Toquer. Écouter. Entrer. Sortir. Nous venions d'inspecter les salles de bain. Vides elles-aussi. Je soupirai.


J'arrivai devant une nouvelle porte. Toquer. Écouter. Entrer. Mais cette fois, je ne ressortis pas immédiatement. Cette chambre était différente des autres. Certes il n'y avait personne à l'intérieur non plus mais on remarquait des signes récents de passage. Il n'y avait pas de couche de poussière sur le bureau. L'armoire était entrouverte et j'aperçus diverses tenues à l'intérieur. Le lit était fait mais avec moins d'attention qu'un militaire aurait eu. Un bout de couette dépassait sur un coin et l'oreiller était froissé. Shirahoshi entra et me sourit.

— C'est une chambre juste à côté des toilettes et des douches, ça paraît logique.

— Ouais.

Une chemise sale traînait sous le lit. Je me penchai pour la ramasser. Elle était tâchée avec une espèce d'huile de vidange, noire et visqueuse. Et la manche était rougeâtre de sang. Elle semblait à peine sèche. Je haussai un sourcil. D'où venait ce sang ? Était-ce le sien ? Comment s'était-elle blessée ? Y avait-il un zombie dans l'enceinte de la base Kerwood ? L'avait-il griffée ? Les questions commençaient à se bousculer dans ma tête quand Shirahoshi me tira de mes pensées.

— Rien de ce qu'on a vu ici ne laisse penser à une attaque, me rassura la jeune fille.

Comment faisait-elle ? Est-ce qu'elle lisait mes pensées ? Toutefois, en se mettant à ma place, il ne devait pas être difficile de deviner à ce que je pensais. Que penseriez-vous en trouvant les vêtements tâchés de sang d'une personne que vous aimez dans ce monde ?

— Vrai. Ça a l'air assez désert par ici.

— Elle devait bricoler quelque chose et s'est blessée, dit Shirahoshi en examinant la tâche de graisse sur la chemise.

Je regardais le sol longuement. Je ne distinguai aucune trace de sang. Si elle s'était fait attaquée, il y en aurait eu plus au sol. Et nous n'avions rien remarqué dans le couloir devant la chambre non plus.

— Continuons.

— Oui !

Nous ressortîmes de la chambre pour retraverser le couloir jusqu'aux escaliers afin de regagner le rez-de-chaussée. La base ne comportait pas beaucoup d'endroits où chercher. Nous sortions d'ailleurs du plus grand. Il restait le bâtiment administratif, une armurerie et un entrepôt. Je regardais la cour extérieure un petit moment, espérant la voir arriver mais ce ne fut pas le cas.

J'allais devoir continuer à fouiller. Au moins, je me trouvais dans le même périmètre qu'elle et non plus à l'autre bout du pays comme ça avait été le cas pendant trop longtemps. D'un hochement de tête, je désignai à Shirahoshi le bâtiment en face de nous. Nous marchâmes en silence jusque-là. C'était une petite construction en pierre qui n'avait qu'un seul étage. Nous entrâmes dans le hall.

— Je vais fouiller en haut. Prends le bas.

La jeune fille opina et se dirigea prudemment dans le couloir qui amenait aux pièces de gauche. Je pris l'escalier central pour rejoindre les bureaux aux étages. Les pièces étaient vides, avec des feuilles volantes étalées un peu partout à cause d'une fenêtre ouverte. La dernière porte de l'étage était barrée un grand Z tracé à la peinture rouge. Je sortis mon arme et installai mon silencieux. J'ouvris brutalement la porte. Deux zombies se trouvaient à l'intérieur. Ils n'eurent à peine le temps de tendre leurs bras vers la source du bruit qu'ils s'effondrèrent. J'aillais ressortir lorsqu'une forte explosion me fit sursauter.

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