17. Surveillance

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Shirahoshi et moi avions aidé Gretha à rejoindre le dortoir. Le plus difficile avait été de la soutenir dans les escaliers pour lui permettre de rejoindre son lit. La jeune fille m'indiqua qu'elle prenait la chambre d'en face. Je hochai la tête et lui dis que je la réveillerai dans quelques heures pour monter la garde. Avec l'explosion, une horde pouvait venir, attirée par le bruit. Même si un peu de temps avait passé, je ne pouvais pas nous permettre de nous faire surprendre. Shirahoshi acquiesça et nous quitta pour aller dans sa chambre, elle laissa la porte légèrement entrouverte. Je mis Gretha dans son lit et lui remontai la couverture sur le corps.

— Je suis contente que tu sois arrivée. Tu m'avais manqué.

— Moi aussi, répondis-je.

— Je vais mieux, tu peux arrêter de me regarder comme ça, me sermonna t-elle.

— Comme quoi ?

— On dirait une maman poule inquiète pour ses petits.

Je souris un peu et lui fis une pichenette sur le nez.

— Et comment tu aurais réagi si tu m'avais retrouvée inconsciente après une explosion ?

Elle garda le silence un instant.

— OK, je m'incline devant cet argument infaillible.

Je la serrai dans mes bras. C'était si bon de pouvoir enfin sentir son étreinte autour de moi. Cela faisait tellement longtemps que j'en rêvais. Je mis fin à notre câlin et lui ordonnai de bien se reposer. Je sortis alors de la chambre.

Je regagnai rapidement ma voiture afin de récupérer les lunettes à vision nocturne que j'avais dans ma boîte à gants. Une fois mon butin en main, je rebroussai chemin pour monter en petites foulées les quatre étages du dortoir. Une dernière porte en métal donnait accès au toit. Je l'ouvris et me retrouvai au sommet du bâtiment.

La nuit était totalement tombée à présent. Le ciel dégagé et clair. On apercevait nettement les étoiles. Cependant, la lumière de la Lune ne permettait pas de surveiller efficacement les alentours à l'œil nu. Shirahoshi avait raison, de là où je me trouvais, on pouvait voir facilement dans toutes les directions. Il n'y avait aucun autre bâtiment à proximité et une seule route menait à la base. Tout le reste n'était qu'une étendue aride. J'enfilai les lunettes, activai la vision nocturne et observai longuement les environs.

Je voyais alors le monde en différentes teintes de verts. Si des zombies devaient approcher, je serais capable de repérer leurs silhouettes mouvantes instantanément. Je restai de longues heures sur ce toit sans rien apercevoir. Il faisait très froid. J'étais redescendue un instant à l'étage inférieur pour prendre une couverture afin de m'emmitoufler à l'intérieur. Je faisais également des petits sauts sur place et des allers-retours sur le toit pour garder mes muscles actifs. Je ne voyais toujours rien.

J'estimai que j'étais restée là un peu plus de la moitié de la nuit. Je décidai alors qu'il était temps que Shirahoshi me relaye. Je regagnai l'intérieur du bâtiment. Déjà sur le palier, on sentait la chaleur capturée dans le dortoir. Je descendis jusqu'au premier étage et jetai un coup d'oeil dans la chambre de Gretha. Elle dormait profondément.

Je poussai la porte de la jeune fille et la réveillai doucement en lui touchant l'épaule. Je lui passai tout le matériel nécessaire à sa surveillance nocturne et lui indiquai que j'allais dormir dans la chambre à droite de la sienne. Elle me fit un signe de la main, encore toute endormie, et se dirigea vers son poste en traînant un peu les pieds.

Je rentrai dans ma chambre, me déshabillai rapidement et me jetai sous la couette. Le matelas était un peu dur mais cela n'avait pas d'importance puisque je tombai presque aussitôt dans un sommeil profond. Doux sommeil duquel je fus tirée immédiatement par quelqu'un qui me secouait le bras violemment.

— Laissez-moi ! grognai-je en ayant toujours les yeux fermés.

— Shagya-san...

— Je viens de m'endormir... soupirai-je en me tournant de l'autre côté.

— Ça fait presque trois heures et il faut vraiment que tu voies ça, insista la voix.

Je quittai à contrecœur le lit douillet pour me rhabiller rapidement. Shirahoshi m'accompagna au poste de surveillance et me tendit les lunettes. Je les activai et regardai dans la direction qu'elle me désignait. Du mouvement. Une horde arrivait droit sur nous.

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