24. Ombre

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En des circonstances ordinaires, en roulant sur les autoroutes aux vitesses maximales autorisées, il nous aurait fallu une quinzaine d'heures pour faire ce voyage. Maintenant, il valait mieux éviter les grands axes, ce que je faisais grâce à la carte épinglée au tableau de bord. Bien sûr, cela rallongeait le temps de parcours mais nous avions plus de chances d'arriver en un seul morceau. Je conduisais à une allure modérée sur une route secondaire, entourée par les terres arides. Shirahoshi et Gretha étaient derrière moi dans le camion.

De temps en temps, j'apercevais des zombies errant sur le bas-côté de la route. Ils tournaient la tête vers la source du bruit mais à peine se dirigeaient-ils vers la voiture que nous étions déjà loin. Cependant, ils étaient toujours isolés et ne représentaient pas le même niveau de danger qu'une horde.

Le soleil était écrasant, le cap de midi était passé mais la chaleur donnait l'impression que la route se gondolait. L'air était quasiment irrespirable et ouvrir la fenêtre n'apportait qu'une nouvelle dose d'air chaud dans l'habitacle. Je jetai un coup d'œil sur le compteur, on avait parcouru approximativement quatre cent cinquante kilomètres durant les trois derniers jours. Un panneau annonçait la prochaine sortie et projetait de l'ombre sur la route. Je décidai de nous arrêter là un peu pour manger un morceau. J'allumai mes feux de détresse pour signaler aux filles de ralentir et s'arrêter.

Je sortis de la voiture et allai chercher de quoi manger dans nos provisions stockées dans le coffre. Shirahoshi apporta les couvertures qu'elle avait emportées pour nous faire des sièges de fortune. De cette façon, nous pouvions nous asseoir sur l'asphalte brûlant. Ce fut un repas bref mais nous appréciâmes un moment d'être à l'ombre malgré la chaleur. La vue était dégagée sur les terres arides environnantes, la voie était vide excepté nos deux véhicules. Alors pourquoi de la poussière s'élevait comme ça au loin... ? Je sautai sur mes pieds.

- De la compagnie, avertis-je les filles.

Il ne se passa pas longtemps avant que le véhicule soit visible, il arrivait en face de nous. C'était une vieille voiture toute cabossée mais je ne parvins pas à voir combien de personnes se trouvaient à l'intérieur. Je fis signe à Gretha et Shirahoshi de se placer légèrement derrière moi et sortis mon pistolet de son étui. Nous étions au milieu de la route, parfaitement visibles. La voiture s'arrêta à distance raisonnable de nous et les deux portières avant s'ouvrirent. Deux hommes émergèrent.

L'un était assez grand avec des cheveux courts noirs. L'autre était plus petit et portait une casquette verte. Je ne voyais aucune arme visible à part des couteaux qu'ils avaient à la ceinture mais cela ne voulait pas dire qu'ils n'avaient pas d'armes à feu cachées sur eux. Ils eurent la bonne idée de s'arrêter à une certaine distance quand ils virent que j'étais armée.

— Ouh là, attention avec ça ma jolie, tu pourrais te blesser ! lança le grand.

— Ça ira, répondis-je. Vous allez où ?

— Au nord, il paraît qu'il y a une base militaire par là, on espérait trouver de l'aide là-bas, fit l'homme à la casquette.

— On en vient, il n'y a personne à Kerwood, déclara G d'une voix calme.

Les deux hommes semblèrent dévastés par cette nouvelle. Ils n'avaient pas l'air d'être confiants, à l'extérieur, dans le désert. Le plus petit n'arrêtait pas de regarder autour de lui, inquiet.

— On a pas d'armes à part ces couteaux, pourquoi ne pas ranger ça ?

— Ma sœur est un peu tendue parfois. Je suis Gretha, voici Shirahoshi et ...

— Shagya, la coupai-je.

Elle sourit légèrement et haussa les épaules. L'homme à la casquette était Max Torp et le grand se nommait Jared Witterham. Ils s'étaient rencontrés peu après le début de tout ça et ils étaient restés ensemble depuis. Ils racontèrent volontiers leurs actions quand G leur fit comprendre qu'on avait un plan pour survivre. Ils n'avaient pas l'air dangereux et à les entendre, eux non plus n'avaient pas croisé d'autres êtres humains fonctionnels depuis un moment. Clairement deux paires de bras supplémentaires pouvaient s'avérer être utiles.

— Alors les filles, on va où ? demanda Max.

— C'est moi qui mène la danse, les informai-je.

— No problem ma jolie, tu sembles savoir ce que tu fais, répondit Jared.

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