40. Survivants

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Nous nous figeâmes. L'ombre de sourire que nous avions quitta nos visages. Je fis signe à Shirahoshi de m'imiter, nous rengainâmes nos armes avant de lever lentement les mains. Les bruits de pas dans notre dos s'intensifièrent, il y avait clairement plus d'une personne. Nous nous retrouvâmes alors encerclées par des militaires armés jusqu'aux dents. J'aurai bien été soulagée de voir autant de survivants, les premiers depuis des mois, s'ils n'avaient pas tous leurs fusils pointés sur moi.

Mais des soldats juste en face du Centre de Contrôle des Maladies m'autorisèrent à espérer. Ils nous fixèrent, leurs yeux étincelants sous leur casque marron clair couleur sable.

— Altman ? demanda un soldat avec hésitation.

L'usage de mon nom par un membre d'une escouade si éloignée de mon ancien domicile me fit sursauter. Je scrutai les visages jusqu'à en enfin reconnaître un.

— Brown ! Ça alors ! Pete Brown ! m'exclamai-je.

Je fus soulagée de savoir qu'au moins un des amis s'en était tiré.

— Vous pouvez baisser vos armes, je la connais ! La seule femme du SWAT de Seattle, Sylvia Altman, une sacrée crapule, fit-il avec un sourire.

Le chef de patrouille sembla croire Pete car il fit signe à ses hommes qui baissèrent leurs armes et nous laissèrent à nouveau libres de nos mouvements. Je m'approchai de lui et demandai ce qu'il pouvait bien ficher ici, si loin de notre ancienne ville de résidence. Il me dit que des messages radio avaient demandé à toutes les forces armées de se diriger vers Atlanta peu après le début de tout ça. Je désignai le bâtiment du menton et demandai si les chercheurs avaient survécu. C'était le cas pour certains et les militaires étaient là pour les protéger, d'autres veillaient sur le président, m'informa Pete. Il me dit aussi qu'ils capturaient des zombies de temps en temps pour faire des expériences mais elles n'étaient pas concluantes. Je demandai si on pouvait entrer, je dis vaguement que j'avais peut-être des informations utiles sur la contamination zombie.

La patrouille nous escorta à l'entrée et on pénétra dans un petit sas. On nous prit nos armes, nous n'en aurions pas besoin dans l'enceinte du bâtiment. Ensuite, d'une voix gênée, Pete me dit qu'il fallait qu'on se déshabille pour vérifier que nous n'étions pas infectées. Shirahoshi rougit jusqu'aux oreilles mais Pete la rassura, une petite femme avec un chignon grisonnant arrivait, appelée via un interphone. Elle nous fit passer chacune notre tour derrière un paravent. En sous-vêtements, elle m'examina sous toutes les coutures mais n'accorda pas grande importance à ma coupure au cou, à moitié cicatrisée. Elle informa les militaires qu'il n'y avait aucun risque. Elle nous fit signe de la suivre et Pete nous emboîta aussi le pas. Le reste de sa patrouille sortit de mon champ de vision, sans doute partie surveiller les environs.

Nous traversâmes le rez-de-chaussée, l'accueil tenait lieu de poste de garde militaire, les salles de réunion avaient été transformé en dortoirs. Des gens entraient et sortaient des pièces. L'immeuble était une véritable ville miniature. L'infirmière rejoignit dans un ascenseur au bout du hall. Elle ne disait pas un mot tant Pete remplissait l'espace en parlant. Je lui répondais volontiers, en restant toutefois évasive sur les raisons de ma venue. Je pensais que nous allions monter mais nous descendîmes.

Arrivés au sixième sous-sol, nous passâmes devant plusieurs laboratoires vides, un autre occupé par un revenant enchaîné au mur. On aurait dit qu'il lui manquait quelques lambeaux de peau, sans doute utilisés comme matériel de recherche. Nous entrâmes dans un laboratoire où se trouvaient quatre hommes et une femme, en blouse blanche, penchés sur divers instruments. Pete se racla la gorge, l'infirmière au chignon grisonnant s'étant éclipsée pour aller dans un bureau voisin.

— Que voulez-vous ? demanda un homme en détaillant nos armes.

— Euh bonjour, Pete Brown, forces de sécurité du centre, j'accompagne Sylvia Altman et Shirahoshi Wood-Tekkai. Elles disent avoir des informations pour vous.

J'hésitai pendant un instant à en parler devant Pete. Il avait toujours été sympathique avec moi mais il était toujours armé et je ne savais pas comment il allait réagir. Je ne réfléchis pas plus et décidai de me lancer.

— J'ai été griffée par un zombie il y a trois jours, dis-je rapidement en montrant mon cou.

Shirahoshi regarda nerveusement les mains crispées de Pete sur son fusil. Les chercheurs ouvrirent des yeux ronds avant de se précipiter sur moi pour m'examiner.

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