44. Stress

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Je fis signe aux autres de baisser d'un ton et m'approchai du poste de radio qui venait de sortir ces mots. La voix de Pete répéta son message et je saisis le micro pour répondre.

— Bien reçu. Que se passe-t-il ? Ils ont trouvé quelque chose ?

— Ils n'ont rien voulu me dire. Juste qu'il fallait que tu reviennes. Ainsi que ta sœur.

J'adressai un regard interrogateur à G. Elle haussa les épaules pour montrer qu'elle ne savait pas ce qu'ils pouvaient lui vouloir. J'appuyai sur le bouton du micro pour pouvoir parler.

— Reçu. On viendra toutes les deux. Demain ça va ?

— Ouais. Bonne route. Brown, terminé.

— Merci. Altman, terminé.

Je reposai le combiné et regardai les autres avec un air interrogateur. Je me demandai aussi pourquoi les scientifiques voulaient voir G. Ou pourquoi ils n'avaient pas demandé à la voir avant. Cela faisait des semaines qu'ils travaillaient sur mes échantillons. Ils avaient dû découvrir quelque chose d'important.

— On partira demain matin, déclarai-je. Vous resterez pour protéger le camp, même si je doute qu'on puisse avoir de mauvaises surprises, on ne sait jamais, dis-je à Max et Shirahoshi.

Ils hochèrent la tête. Même si la ville et ses environs étaient plus sûrs, cela ne voulait pas dire qu'on se trouvait dans une situation où les risques étaient nuls. L'imprévisible pouvait toujours arriver.

Je m'endormis avec des questions qui se bousculaient dans ma tête cette nuit là. Quand je me réveillai le lendemain, j'étais seule dans notre dortoir. Le soleil semblait taper déjà fort derrière nos rideaux opaques. Je m'étirai longuement et pris des vêtements qui étaient à peu près propres. Je sortis du dortoir en prenant soin de bien refermer la porte. Retrouver plus d'une fois du sable dans nos couvertures nous avait servi de leçon à tous.

J'allai vers le cagibi qui nous servait de douche. Un tonneau d'eau venant du lac souterrain était suspendu là et contenait quelques litres pour se laver. Un système de récupération amenait l'eau vers un autre bac. Ainsi on pouvait réutiliser le précieux liquide pour nos cultures. Je signifiai ma présence grâce à l'écriteau, c'était toujours appréciable d'avoir ne serait-ce qu'un peu d'intimitié, entrai et me déshabillai. Je fis couler l'eau froide sur mon corps et me lavai rapidement. Son contact était revigorant, je bus quelques gorgées avant de me sécher et de sortir. Je retrouvai les autres dans notre salle à manger. Gretha et Max étaient attablés et Shirahoshi finissait de préparer la nourriture quand j'arrivai.

— Salut ! m'accueillirent-ils gaiement.

— Tu avais l'air d'en avoir besoin alors on t'a laissée dormir, rajouta G.

Je les remerciai et leur parlai de mes interrogations nocturnes. Chacun avoua avoir eu du mal à trouver le sommeil suite à l'appel radio de Pete. Nous mangeâmes en nous demandant s'il était vraiment possible de trouver un remède aux phénomènes actuels en l'espace de seulement quelques mois. Cela paraissait dérisoire quand on y réfléchissait. Le cancer ou le sida étaient des maladies extrêmement complexes, avec des recherches commencées il y a des décennies et qui n'avaient toujours pas abouties. Comment pouvait-on penser qu'un vaccin contre la zombification puisse être trouvé en si peu de temps avec seulement une petite équipe de chercheurs ?

C'était toujours aussi dans le flou que nous partîmes en milieu de matinée. Comme convenu, Max et Shirahoshi restèrent au complexe.

La route se déroula, pour une fois, sans encombre et nous arrivâmes à Atlanta en un peu plus de trois heures. Des changements avaient également eu lieu ici : nous constatâmes que les militaires avaient aussi sécurisé une partie de la ville. Nous pûmes arriver plus facilement au centre de recherches que la dernière fois.

Pete fut là pour nous accueillir et nous escorter jusqu'au labo des scientifiques. Je lui redemandai s'il savait quelque chose mais il n'avait pas de nouvelles informations à nous apporter. Quoi que ce soit, l'information n'avait pas filtré au sein de toute la population du Centre. Quand nous passâmes devant le zombie sans dents ni doigts, G se glissa légèrement derrière moi.

Pete resta posté devant le labo. Je haussai un sourcil, la dernière fois, il ne s'était pas gêné pour entrer. Il devait avoir reçu des ordres clairs pour agir ainsi. Ce qui me confirma mon idée d'information confidentielle.

Nous entrâmes donc et l'équipe de scientifiques se trouvait au complet devant nous. Ils semblaient être au bout du rouleau. Le chef se tordit les mains un moment avant d'annoncer au tac-au-tac.

— Nous avons trouvé.

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