45. Vérifications

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Devant l'air réjoui qui commençait à s'afficher sur nos visages identiques, ils choisirent de nous ramener brutalement à la réalité.

— Enfin, nous pensons, ajouta précipitamment la femme.

— C'est à dire ? voulut savoir Gretha.

Ils partirent alors dans un discours scientifique abordant la biologie cellulaire dont je ne compris un traître mot. Ils parlèrent pendant un long moment et je restai interdite, complètement perdue. Je me demandai si tous ces mots incompréhensibles signifiaient vraiment qu'ils avaient trouvé un moyen de protéger les gens à partir des quelques échantillons que je leur avais fournis.

— C'est merveilleux non ? me lança G.

— Quoi ?

— Tu n'as rien compris c'est ça ? me demanda ma sœur. Alors en gros, après un très très long travail de recherche, ils ont réussi à trouver ce qui fait que tu es différente. Ils ont réussi à isoler ton immunité.

— Expliqué comme ça, c'est plus facile. Même si on aurait dit que tu parlais à un gamin de cinq ans, me plaignis-je. C'est merveilleux, vous avez un remède alors ?

— Nous avons élaboré un sérum à partir de votre sang mais nous aimerions faire d'autres tests de vérifications. C'est pourquoi nous avons demandé à votre sœur de venir. Étant votre jumelle monozygote, elle a exactement le même patrimoine génétique que vous. Nous voulons être sûrs que c'est bien un facteur environnemental qui a provoqué votre immunité. En l'occurrence la poudre non identifiée que vous avez inhalée.

Je n'osai pas demander des explications en mots plus simples de peur d'attirer les foudres de ma brillante sœur. Je me tus et les regardai lui faire une prise de sang. L'un deux s'affaira pour analyser le prélèvement. Si j'avais bien compris, ils devaient vérifier que le petit truc qui faisait que j'étais immunisée n'avait pas de rapport avec mes gènes. Que c'était la poudre qui m'avait rendue comme ça.

Au bout de quelques minutes, le chercheur se tourna vers son chef et ils vinrent tous regarder l'écran et converser à voix basse. L'homme s'activait de temps en temps sur son clavier et affichait différents schémas, courbes et extraits de séquences d'ADN. Ma sœur me regarda et je haussai les épaules. Ces scientifiques étaient dans leur bulle, on avait l'impression qu'ils nous avaient déjà oubliées.

Je me rapprochai doucement de G et on discuta aussi à voix basse de nos derniers progrès : nos petites plantes et leurs feuilles pleines d'espoir. Enfin, après ce qui m'avait semblé être un moment interminable, ils se retournèrent enfin vers nous et nous adressèrent la parole.

— Cela confirme nos théories. Nous n'avons pas besoin de modifier notre solution. Il nous faut la tester à présent.

Un docteur sembla loucher sur G et me plaçai devant elle immédiatement, les poings levés puisqu'on m'avait retiré mon arme à l'entrée du bâtiment. Aucun de ces avortons de laboratoire ne pourraient mettre la main sur ma sœur moi vivante.

— Calmez-vous. Des dispositions ont été prises avant votre arrivée et je vous jure sur mon honneur de scientifique que votre sœur n'est pas concernée. Tenez. C'est notre seul exemplaire pour le moment, dit le chef en me mettant une seringue dans la main.

Il pouvait très bien mentir mais G m'adressa un regard si plein d'espoir que je décidai de leur accorder le bénéfice du doute. L'équipe sortit alors du labo en file indienne et se dirigea dans un nouveau couloir. Je remarquai que Pete n'était plus là. Il devait être reparti pour faire une ronde, son tour était probablement arrivé, vu le temps que les scientifiques avaient perdu à converser.

Je n'étais jamais venue dans cette partie de l'étage ; je n'y connaissais que le couloir principal reliant le labo aux ascenseurs d'ailleurs. Nous nous arrêtâmes devant une salle de confinement aux vitres teintées. La femme chercheur pianota sur un écran et l'intérieur de la salle s'éclaira. G hoqueta de surprise et s'accrocha à mon bras. Je lui pris la main et fis un pas en arrière avant de me tourner furieusement vers les scientifiques. La rage déformait mes traits alors que la peur s'inscrivait sur le visage de G.

— Qu'est-ce que ça veut dire merde ?! explosai-je. C'est ça vos dispositions ?!

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