54. Au sommet

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La route vers Atlanta se fit dans le plus grand des silences. Quand j'avais voulu demander ce qu'ils nous voulaient, la seule réponse qu'on m'avait envoyé était de la fermer. On suivait le véhicule dans lequel G se trouvait depuis le début. Quand on entra dans la ville, les deux voitures se séparèrent, on tourna à l'angle d'une rue et je perdis l'autre voiture de vue.

— Hé ! Pourquoi on suit plus ? demandai-je.

— Ta gueule, fut la seule réponse.

— Où vous emmenez ma sœur ? insistai-je.

— Ferme-la ! fit agressivement le soldat à ma gauche.

— Je veux savoir où...

Ma question fut interrompue par un coup de crosse bien placé dans ma mâchoire. Je portai ma main à mon visage pour palper les dégâts.

— Je t'avais dit de la fermer. T'y penseras à deux fois la prochaine fois.

Je ne répondis rien mais je lui lançai alors un tel regard qu'il m'ordonna de baisser les yeux. Je mis un certain temps avant d'obtempérer. Il avait une veine qui commençait à palpiter dans le cou. Je me demandai si c'était de l'impatience ou de la peur. Il ne devait pas avoir habitude à ce que quelqu'un lui tienne tête. Peut être encore moins une femme. Machiste.

Quand on arriva devant le centre de recherches, je remarquai que l'autre voiture était là. Ils avaient dû prendre une autre route. Le soldat était sûrement au courant. Ma colère augmenta à son égard augmenta d'un cran. Il m'avait frappée juste pour le plaisir cet enfoiré. À la moindre occasion, je lui ferais payer ça. Mais je devais d'abord faire sortir G de là. Qui sait ce qu'ils allaient nous faire. Vu la manière dont ils nous avaient emmenées, cela n'augurait rien de bon. Je scrutai de mon mieux par la vitre lorsque nous arrivions mais je ne vis aucune trace de G, ils devaient l'avoir déjà transférée à l'intérieur. On me fit sortir du véhicule et escorter dans le bâtiment. On dépassa le checkpoint d'entrée où l'ami de Pete m'adressa un regard étonné. Je haussai un sourcil interrogateur. Il me répondit en haussant les épaules. Donc l'info sur ma venue n'était pas connue de tous.

Je commençai à me demander quelle tête pensante dirigeait cet endroit. Sûrement pas juste des soldats. Ceux qui m'avaient attrapée n'avaient pas l'air d'être des leaders. Quelqu'un d'autre devait leur donner des ordres. Je réfléchis un moment, il me semblait que Pete m'avait parlé du président le jour où nous nous étions retrouvés. Se pourrait-il qu'il soit ici ? Qu'il continue à gérer du mieux possible son pays et sa population ? Enfin ce qu'il en restait. Et ces dispositions mettaient-elles en jeu la vie des sœurs Altman ? Perdue dans mes pensées, je me laissai emmener jusqu'aux ascenseurs et pousser dans la cabine.

Contrairement à la fois où nous avions été aider les scientifiques dans leur labo, l'ascenseur nous fit monter cette fois. La plupart des dirigeants aimaient regarder le petit peuple d'en haut, c'est bien connu. Un sourire ironique se forma sur mon visage. Même en temps de post-apocalypse, avec un nombre incalculable de morts et autant de zombies, certaines choses ne changeraient jamais.

Le soldat qui m'avait frappée lorgna dans ma direction. Pour l'emmerder, j'accentuai mon sourire d'un cran. Ce fut léger mais une de ses jointures à sa main droite se crispa. Il ne fallait pas grand-chose pour le faire réagir celui-là. Arrivés au douzième étage, mes « gardes du corps » me firent sortir de l'ascenseur. Au rez-de-chaussée, il y avait tellement de gens et d'activités que cela produisait une cacophonie réconfortante. Ici, je n'entendais pas un bruit, c'était étrange. Je ne me sentais pas à ma place. Les endroits trop silencieux se transformaient bien trop rapidement en rencontres indésirables. Le bâtiment étant bien gardé, ce serait un autre genre de rencontre qui m'attendrait cette fois-ci. J'espérais qu'elle ne se terminerait pas mal pour une des deux parties cette fois.

On me fit tourner dans d'innombrables couloirs jusqu'à rejoindre l'autre côté du bâtiment. Deux soldats étaient postés devant la porte. Ils devaient être au courant de notre arrivée, celui de gauche ouvrit la porte et me laissa entrer. Mes deux gardes du corps se postèrent à l'intérieur mais relativement près de la porte. Un signe du menton me désigna une silhouette devant la fênetre.

— Sylvia Altman ? Enchanté, je suis le Président des États-Unis d'Amérique. Ou ce qu'il en reste, fit l'homme en se retournant vers moi.

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