Chapitre 2

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L'église satanique était sombre éclairé seulement par une lumière bordeaux qui soulignait les visages effrayés et souffrant des enfants ainsi que ceux illuminés d'une joie horrible de ses clients.

Le visage de Raphaël se décomposa. Il ne pouvait pas faire ça. Ses jambes se mirent à trembler, il recula de quelques pas. Le dégoût le serrait à la gorge, sa respiration était lourde, des sueurs froides coulaient le monde de son échine me faisant frissonner.

- Excusez-moi, je ne me sens pas très bien, balbutia-t-il.

Il se retourna et partit, d'un pas mal assuré, n'osant pas se retourner de peur de revoir l'horrible spectacle.

Il poussa les grandes portes de l'église de Satan et le monde qu'il y avait de l'autre côté lui parut irréel.

Les gens allaient et venaient, certains au visage détendu et d'autres préoccupés par des soucis personnels, des familles avec des enfants heureux qui courent, sautent et rient.

Ces gens ne savent rien de ce qui se trame. Ils ne se doutent pas qu'à 50m d'eux, des choses horribles sont faites à de si petits bambins. Peut-être devrais-je leur dire ? pensa Raphaël

Il chassa cette pensée d'un mouvement de tête. Ce n'était évidemment pas possible, sinon il risquerait très gros.

Il monta dans sa voiture, et observa les gens dans la rue tandis que le chauffeur le conduisait chez lui.

Il monta les escaliers devant le jardin, ouvrit la porte de la maison et se jeta dans son lit. Il était étrangement calme, il ne pensait à rien.

- Bahh, j'ai dû rêver, cria-t-il avec espoir, seul dans sa maison.

Une image précise de son client avec un fouet, tenant un petit garçon terrifié qui l'appelait à l'aide, sa peu teinté de rouge.

Raphaël se recroquevilla, pleurant. Il ne pouvait pas supporter cela, il ne pouvait plus.

***

Son collègue et ami, Berty, ou plus formellement Albert, entra dans la salle des négociations où se reposait comme a son habitude Raphaël.

- Raph, vient on a un boulot pour toi !

Raphaël, anxieux se leva. Ils le testaient, et il en était conscient.

S'il n'acceptait pas ce travail ils le considereraient comme une menace.

- Raphaël, voilà ce que tu dois faire, dit le chef de multinationales qui lui avait montré les sacrifices.

Il lui expliqua en détail son travail. Après l'avoir entendu, Raphaël fut tétanisé. Il ne pouvait pas, plus, faire ça. On lui demandait une action qui mènerait encore des gens au suicide. Il ne pouvait plus en rire. Son congélateur avait débloqué.

Sa respiration s'accéléra.

- Je prie de m'excuser, je ne peux pas accomplir cette tâche, déclara Raphaël du ton le plus affirmé qu'il pût faire sortir de sa gorge asséchée par la peur.

- Je vois, répondit son ancien client, c'est dommage.

Il repartit à ses affaires, tandis que Raphaël resta dans la salle avec Berty.

- Qu'est ce que tu fais ? s'exclama ce-dernier.

- Je suis allé aux sacrifices, lâcha Raphaël d'une voix blache.

Berty soupira.

-Franchement... Raph, t'est irrécupérable, fais juste ton travail, t'as pas à te préoccuper de tout ça !

Et puis si tu n'arrives pas à le supporter, fais comme tout le monde, drogue toi, ou bois ! Je t'assure que ça aide.

Le jeune courtier regarda son ami. Sa peau pâle, ses cerne, sa respiration lourde et ses mouvements fébriles disaient le contraire de ce qu'il affirmait.

Sans un mot, Raphaël s'en alla.

Plusieurs mois passèrent ainsi, Raphaël, rongé par ce qu'il avait vu et par les crimes qu'il avait commis. Il refusa de nombreux travaux que des clients lui donnaient et cela impactait la qualité de son travail. Les chefs du monde n'avaient plus confiance en lui. Il était défaillant, comme dirait Brett, sa conscience était sortie du congélateur.

   Il était obligé de continuer à aller au travail, exposé à une énorme quantité de stress, une erreur et tout tombe comme un domino, tout le monde se retrouve ruiné. Avec sa conscience de retour, cela

   Raphaël se remémora avec amertume sa réponse 6 ans plus tôt. Il avait ri... Mais ce n'était pas une plaisanterie du tout. Il ne savait pas dans quoi il avait mis les pieds.

  Il était piégé, impossible de s'échapper. Comme Berty et tous les autres, enchainés par nos connaissances.

Il était dévoré de l'intérieur, il souffrait profondément.

***

Un jour, alors qu'il était seul en salle de négociations, Fred Larocc, un de ses anciens clients entra, dévisagea Raphaël, puis se décala de quelques pas. Des hommes habillés en noir entrèrent dans la salle et attraperent Raphaël. Il essaya de se débattre mais son corps affaibli par son esprit torturé ne lui permit pas de s'échapper.

   Ils lui plaquerent un chiffon sur la bouche. Il sentit ses jambes perdre tout le peu de forces qui leur restait, sa vue se troubla et il perdit connaissance.

   Il se réveilla dans une salle sombre illuminés d'une faible lueur rouge. Il était attaché à

"Ça sent mauvais, tout ça, pensa Raphaël. On dirait une église de Satan." La pièce était plongée dans l'obscurité mais maintenant que ses yeux s'y étaient habitués, il voyait que ce n'était pas une église du diable mais une maison. La pièce n'était pas très grande et n'avait pas de fenêtre. Elle était carrée et il y avait une bibliothèque. Alors qu'il continuait son inspection, un objet attira son attention, il y avait comme une table de chevet a côté de lui. Dessus étaient posés de nombreux objets, qu'il ne parvenait pas a distinguer.

Fred entra suivi de quelques uns de ses pairs.

- Raphaël, tu es défaillant.

Ce fut ses seuls mots. Il s'approcha de lui, prit un des objets qui étaient sur la table de chevet. Il le souleva et il étincela d'une vive lueur rouge. Raphaël vit alors sa forme. C'était un scalpel.

   Les lucifériens commencèrent leurs incisions. Raphaël hurla, encore et encore, à s'en déchirer la gorge, il ne comprenait pas ce qu'ils faisaient, tout ce qu'il savait c'était qu'il souffrait.

   Ses cris les faisaient rire, et quand il s'arrêta, la gorge trop meurtrie pour émettre ne serait-ce qu'un râle, ils n'en prenaient pas moins plaisir.

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