Berty en avait commis une erreur. Heureusement elle fut rattrapée par les niveaux plus bas de la pyramide.

Les Insanis, chefs du monde, l'avaient convoqué avec les deux nouveaux qu'il avait amené : Raphaël et Daniil. Il se rendait au le bureau où ses chefs, l'attendaient.

– Ne dites rien, compris ? souffla Berty à ses deux acolytes, en avançant dans le couloir.

Le claquement de leur chaussures rebondissait, tel un tambour sonnant l'imminence de la sanction qui attendait Albert, contre les murs blancs du grand bâtiment.

– Vous n'êtes que des spectateurs, compris ? chuchota-t-il d'un ton anxieux, n'osant pas élever la voix dans cet endroit intimidant.

– Que va-t-il se passer ? demanda avec anxiété Daniil.

– Je n'en sais rien. Mon erreur était infime alors ça devrait aller. Mais je n'ai jamais assisté à une sanction. Surtout pas directement par les boss ! Ils arrivèrent devant la porte derrière laquelle l'attendait l'Insanis. Il marqua un temps d'arrêt anxieux.

– Entrez ! lança une voix de l' intérieur de la salle avant même qu'ils toquent. Raphaël et Berty y étaient habitués mais pas Daniil. Les Insanis manifestaient des capacités étranges comme savoir quand quelqu'un allait entrer ou même lire dans les pensées. Daniil leur lança un regard surpris auquel Berty répondit par un haussement d'épaules. Il entra.

La salle n'était pas particulièrement grande mais la présence d'un de leur chef la rendait imposante. Il était assis sur un simple fauteuil rouge qui contrastait avec son costume vert sombre. Il planta ses yeux perçants dans ceux de Berty. Il s'approcha d'un pas lent de se dernier.

– Albert, commença-t-il d'une voix profonde qui emplit la pièce, tu as commis une erreur et tu connais les conséquences qu'elles peuvent avoir. Une autre que celle que tu as faite aurait pu entraîner la destruction de notre plan. N'oublie pas que tu ne travailles pas que pour toi, il y a des centaines et des milliers d'années de travail avant toi et ça continuera pour des décennies après toi.

Berty acquiesça. Sans un mot de plus, l'homme posa une main sur le cœur d'Albert. Son visage se crispa. Puis quand il l'a retira, Berty s'inclina légèrement, s'excusa encore et tourna les talons. "Que c'est-il passé ?"se demandaient Raphaël et Daniil en emboîtant le pas à leur ami.

– Il vous expliquera ! lança l'homme en se rasseyant sur son fauteuil. Et n'oubliez pas de fermer la porte derrière vous !

Raphaël et Daniil n'y manquèrent pas. 

– C'est quoi ce bazar ? demanda ce dernier à Berty.

Il leur fit signe de le suivre en silence. Une fois sortis du bâtiment, la pression retomba.

– Ouff, je me suis fait engueuler ! soupira Albert.

– Attendez, c'est quoi ce bazar il a lu dans nos pensées où je rêve ? s'écria Daniil.

– Les Insanis font des trucs comme ça parfois, expliqua Raphaël. Je ne sais pas d'où ça vient mais c'est incroyable !

– On comprend pourquoi c'est eux les boss...

– Sinon qu'est-ce qu'il t'a fait quand il a posé la main sur ton cœur ? interrogea Raphaël.

– Et c'est quoi cette histoire de plan sur des millénaires ? ajouta Daniil.

– Une question à la fois, s'agaça Berty, vous des journalistes ou quoi ? Question une : je ne sais pas ce qu'il m'ont fait mais j'avais l'impression de brûler de l'intérieur. Question deux : demande à Raphaël, je suis fatigué !

Daniil se tourna vers Raphaël avec une moue. Il n'aimait pas lui demander des choses. Il aurait aimé être à sa place dans la hiérarchie et en connaître plus que lui. Mais pour le moment il prenait sur lui.

– De ce qu'ils disent nos boss travaillent pour un plan depuis des générations et nous on est qu'une toute petite partie que ce tout. En tous cas c'est ce qu'ils disent. Moi j'y crois pas tant que ça. Je ne vois pas en quoi s'amuser à créer des guerres, mettre un maximum de gens en faillite et humilier ce qui aux yeux de la populace sont au top ferait partie d'un plan sur des millénaires. Mais les Insanis s'en fichent que t'y croies ou pas. Pour eux l'essentiel c'est que tu fasses ton boulot sans erreurs.

Peu après cet événement il dût signer un contrat. Il fut convoqué. Il alla a l'heure indiquée à l'endroit indiqué. Il patienta devant de grandes portes de bois. Elles étaient d'une couleur profonde et des lignes sinueuses étaient gravés en une magnifique arabesque dessus. Sa contemplation de ces motifs fut interrompue par l'ouverture des portes. Un homme d'âge mûr, environ quarante ans, à la bedaine généreuse, en costume gris lui ouvrit la porte. Il lui font signe de le suivre et s'enfonça dans la pièce sombre. Raphaël lui emboîta le pas. Il se trouva dans une pièce, avec les boss des plus importantes organisations avec lesquelles il avait travaillé, dont l'Insanis en costume vert de la dernière fois, ainsi que beaucoup de ses collaborateurs.

– Aujourd'hui vous allez signer ce contrat, dit un chef de multinationale que Raphaël connaissait bien pour avoir été de nombreuses fois son prête-nom.

Sur le contrat il était stipulé que les courtiers qui le signeraient seraient tenus de garder secret le nom des organisations et entreprises avec lesquelles il travaillait.

Il accepta et fut invité dans plusieurs fêtes avec ses collègues et ses clients.

La plupart des personnes de ces cercles n'obéissent pas aux religions dominantes, la plupart sont lucifériens, c'est-à-dire qu'ils servent quelque chose d'immatériel qu'ils appellent Lucifer. Mais cela, Raphaël s'en moquait ! Pour lui ce n'était que des clients. Lors d'une des fêtes organisés par ses clients il fut invité à l'une des églises de Satan. Il marcha avec eux et assista à leur messe. Il s'assit sur un banc avec des associés et les clients qui l'avaient invité et ils burent des liqueurs et des femmes nue vinrent, danser. Cela le faisait rire et il s'amusait beaucoup avec ses clients !

Un jour, il fut invité cet fois a un rituel auquel il n'avait jamais assisté, un sacrifice. Il y alla, détendu comme a son habitude mais il vit quelque chose qui le choqua a tout jamais. Des enfants... Des enfants étaient torturés et pénétrés par des hommes adultes... Par ses clients, qui, souriants se tournèrent vers lui.

– Viens ! Fais le, toi aussi !