3. Madison au rapport

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1.     Madison au rapport

 

Madison déboula à côté de Christophe et lui demanda,

-          Alors cousin, t’en est où ? Je dois te pousser ? Je dois faire une diversion ?

Christophe la regarda avec un grand sourire et lui répondit,

-          Même pas besoin Madison !

-          Quoi ? C’est fait, tu l’as emballée ?

-          On peut dire ça, oui.

-          Euh… Ça veut dire quoi ça, « on peut dire ça » ?

-          Tu as raté une séance de french kiss entre nous deux.

-          Non ?!

-          Si !

-          C’est vrai ?

-          Si je te le dis…

Madison lui lança un regard suspicieux, Christophe lui dit,

-          Quoi ? Tu veux une preuve ? Non, je n’ai pas de trace de rouge à lèvres, elle n’en porte pas ! Tu n’as que ma parole, tu devras faire avec.

-          Et quoi alors, tu l’attends ?

-          Oui, tu voulais que je vienne avec toi un moment ?

-          Bah, oui, je voulais aller manger un hot-dog avec toi, ils en vendent près de l’entrée et j’ai faim !

-          Bon, tu sais ce que je vais faire ?

-          Non… Mais tu vas me le dire, je crois, non ?

-          Je vais lui proposer de lui ramener un hot-dog, elle n’a rien mangé à part un bout de gaufre que je lui ai passé là tantôt.

-          Ok, ça me va !

Christophe se dirigea vers le stand de Clémence et lui demanda, entre deux visiteurs,

-          Dis, je vais me chercher un hot-dog avec Madison, tu en veux un aussi ? Tu n’as quasi rien mangé.

-          Oh oui, tu serais génial si tu faisais ça pour moi, Christophe !

-          Génial… Il ne te faut pas grand-chose Clémence…

Il souriait, un peu taquin, elle fit une petite moue avec sa bouche tout en le regardant de travers.

-          Génial pour ce point précis Christophe… Pour le reste, tu n’as pas encore fait tes preuves.

-          Euh… Il piqua un fard… Mais…

Elle éclata de rire à le voir réagir de cette façon,

-          Mais rien, Christophe ! Je te proposerais bien de te montrer génial après, dans d’autres dimensions, mais pas là tout de suite… Là tout de suite, j’ai effectivement très faim.

Elle se pencha vers lui et déposa un petit baiser sur ses lèvres. En se redressant, son regard tomba sur Madison qui la regardait fixement, bouche entrouverte.

-          Oh, j’espère que je n’ai pas heurté ta cousine… Elle me dévisage et fait de gros yeux, je n’arrive pas trop à savoir ce que cela signifie… Euh, tu n’es pas en couple, j’espère ? C’est vrai que je ne t’ai même pas posé la question en fait…

-          Non, je suis célibataire… Et Madison, elle est comme ça parce qu’il est ultra rare que je montre des signes d’affection en société. C’est ça qu’elle est ébahie.

-          Ah, ok… Et contente de savoir que tu es bien célibataire…

Elle sourit.

-          Et toi, tu l’es ?

-          Célibataire ? … Oui.

-          Tu m’en vois ravi.

Il resta à la regarder dans les yeux, Clémence le rappela au présent,

-          File, ta cousine trépigne d’impatience, elle doit avoir faim et moi aussi, j’ai faim. Tiens, je te file 5€ et je veux de la choucroute ainsi que de la moutarde.

Elle lui donna un billet et prit ensuite sa tête entre ses deux mains, posa un baiser sur ses lèvres puis le laissa partir.

Christophe rejoignit sa cousine qui effectivement trépignait d’impatience et lui faisait de gros yeux.

-          Quoi ? Allez, viens, on y va, elle en veut un aussi, avec le chou et la moutarde.

-          Aaaah, mais c’est vrai alors… Waouh !

Elle s’accrocha à son bras et lui emboîta le pas.

-          Je suis contente pour toi Christophe ! Et en plus elle a l’air sympa, du peu que je lui ai parlé là-tantôt.

-          Ah, j’ai faim aussi tiens…

-          Et, cousin… C’est chouette, non ?

-          Quoi, d’avoir faim ?

Il sourit

-          Nan ! Que vous vous soyez rapproché triple buse !

Il soupira, puis répondit,

-          Oui, c’est chouette, j’espère que cela ira plus loin, je dois dire…

-          Ah ouais, tu veux la mettre dans ton lit, c’est ça !

-          Madison !

Il dodelina de la tête, jouant la personne outrée puis grimaça et lui dit,

-          Il est clair que j’aimerais la mettre dans mon lit… Et pas que…

-          Ah ! Arrête, ça va devenir obscène cousin !

-          Eh, c’est toi qui m’as lancé sur cette pente cousinette !

-          Oui, c’est vrai… Et elle, tu crois qu’elle y entrera facilement, dans ton lit ?

-          Je ne sais pas Madison, je l’espère…

-          Aaah le vendeur de hot-dog !

Elle fila s’installer dans la file pour ne pas perdre de temps.

 

Clémence les vit revenir, les mains chargées de victuailles, ils semblaient être en grande discussion tous les deux, ils semblaient bien s’entendre, ils avaient l’air joyeux.

Clémence avait préparé un carton sur lequel elle avait noté « en pause, je reviens à 13h30 » en grand, histoire de pouvoir se tenir un peu à l’écart de ce stand pendant au moins une demi-heure.

Dès qu’ils arrivèrent à sa hauteur, elle plaça le carton bien en vue sur la table.

-          Tiens, un hot-dog choucroute et moutarde !

Christophe lui tendit son repas, Clémence le lui prit des mains et y mordit presque immédiatement.

-          Mmh merci, ça fait du bien de manger quelque chose de chaud ! Venez, passez derrière le panneau… Je commence à saturer de ce stand !

-          Tu es seule aussi ! Et quoi, t’as aucun collègue qui s’est inscrit pour te relayer ?

-          Non, aucun… « C’est trop loin Tournai ! » C’est tout ce que j’ai entendu comme réflexion.

-          Ah oui, de ce niveau-là, et toi ? Tu viens de Bruxelles, non ? Ce n’est pas trop loin pour toi ?

-          C’est un bon voyage, j’aime bien la ville, c’est vrai qu’ici, on est un peu excentré, mais personnellement, cela ne me dérange pas de bouger.

-          T’es en voiture ?

-          Non, en train… Il y en a jusqu’à vingt-deux heures, j’ai le temps, je termine à dix-neuf heures ici… Enfin, si je tiens le coup !

-          Whaou ! Jusqu’à dix-neuf heures ! Courage, tu seras morte ce soir.

-          Je pense bien, oui… Surtout si cela continue comme ça, avec une telle cadence, c’est fou ce que les étudiants posent comme questions ! Désolée, Madison, je parle des étudiants en général.

-          Pas de souci, j’ai l’habitude avec un cousin prof !

-          Clémence, ça te dirait si je reviens ce soir, pour te raccompagner jusqu’à la gare quand tu sortiras d’ici ? Tu en as pour quarante-cinq minutes de marche, la route n’est pas très sécurisée par endroit.

-          Eh bien si cela ne t’ennuie pas, je suis d’accord, il est vrai qu’à l’aller, j’ai pu voir que par endroit, il n’y a même pas de trottoir ! En plus, il fera nuit à dix-neuf heures, nous sommes en janvier. Merci, j’apprécie.

-          De rien, c’est mon côté génial…

Madison ne suivait pas leur jeu de mots, fronça les sourcils et songea ; ces deux-là se connaissaient déjà et discutaient à bâtons rompus. Madison se fit la réflexion qu’il n’avait finalement fallu qu’un petit coup de pouce pour forcer le destin de son cousin. Elle fut rappelée au moment présent par le rire de Clémence.

-          Bon, Mister Génial, on fait « comment » pour se retrouver ? Surtout si par miracle, je termine plus tôt.

-          Mmh,…

Il termina sa bouchée de hot-dog puis répondit,

-          Tu m’envoies un message sur mon téléphone.

-          Euh… Oui, mais il faudrait peut-être que j’aie ton numéro pour pouvoir faire cela Monsieur Génial…

Madison éclata de rire.

-          Pardon, pardon ! Je suis désolée ! Ça c’est bien Christophe « appelle-moi… » Sans donner son numéro.

Christophe leva les yeux au ciel puis s’adressa à Clémence,

-          Oui, c’est vrai, c’est gênant sans échange de numéro, je te donne le mien et tu me files le tien, comme ça nous serons parés.  

Ils discutèrent encore un peu puis, au vu du monde qui passait devant son stand, Clémence annonça qu’elle allait devoir reprendre son travail.

Madison et Christophe décidèrent de partir, Madison fila la première, laissant l’occasion à son cousin de pouvoir dire au revoir à Clémence.

Ce qu’il fit. Tous deux debout, ils se rapprochèrent et s’embrassèrent à nouveau. Christophe qui la tenait dans ses bras eu du mal à la laisser partir, Clémence le senti et le rassura,

-          Christophe, nous serons plus à l’aise ce soir, tu ne penses pas ? Je te proposerais bien d’aller boire un verre avant de prendre le train du retour, tu serais d’accord ? Si je prends le dernier train, je serai encore à l’aise pour rentrer chez moi, à Bruxelles.

-          Oui, tout à fait d’accord, je connais quelques adresses de restos et de bars proches de la gare. Ok, j’arrange ça pour tantôt et je te laisse travailler maintenant.

Il l’embrassa une dernière fois puis la libéra de ses bras.

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