5. Offrir l'hospitalité

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1.     Offrir l’hospitalité

 

Une fois à l’intérieur, il guida Clémence qui découvrait un hall garni de carrelage à motif végétal jusqu’à mi-hauteur des murs, le restant des murs était peint dans une teinte aubergine qui donnait l’impression de rentrer dans un cocoon.

À l’étage, les tonalités étaient plus vivantes, un mélange d’orange et de vert, savamment agencé. Il lui montra la salle de bain, sa chambre, la chambre d’ami, le petit salon et la cuisine où ils s’installèrent un moment, pour boire un peu d’eau, histoire de se réhydrater et de discuter encore un peu.

— Ça te va comme hébergement pour la nuit ?

— Oui, ça me va, merci pour ce dépannage Christophe !

Il lui sourit puis lui demanda,

— Pas trop fatiguée ? Tu es debout depuis longtemps, toi…

— Mmh, c’est vrai, je commence à bien sentir la fatigue, en plus des cocktails.

Elle ferma les yeux et souffla pour illustrer son état, il lui caressa la joue du revers de la main en soupirant silencieusement, puis lui proposa,

— Tu veux que je te passe un pyjama pour dormir ? Ensuite, je t’aiderais à ouvrir le canapé-lit et à faire le lit.

— Oh oui, ce sera plus facile avec un pyjama si je me balade la nuit dans les couloirs…

— Ou pas…

Christophe eut une petite moue suggestive et lui fit un clin d’œil.

— Hahaha Christophe, tu imaginais déjà me reluquer lorsque je me baladerais toute nue pour aller faire pipi hein !

— Oui, c’est vrai… J’avoue… Viens, je vais te laisser choisir ton pyjama.

C’est en pensant à tout le désir qu’il avait pour elle, là, maintenant, qu’il lui prit la main pour la conduire vers sa chambre. S’il avait osé, il l’aurait déjà déshabillée et lui aurait fait l’amour dans la cuisine… Mais bon, ils venaient à peine de dévoiler leur intérêt réciproque… Il ne voulait pas la faire fuir, il ne voulait pas lui sauter dessus, il voulait la connaître, savoir pourquoi et comment « elle » avait réussi à réanimer son cœur brisé…

Une fois dans sa chambre, il ouvrit le tiroir contenant ses pyjamas, plus ou moins bien rangés,

— Tiens, au choix ; gris, brun, superman, snoopy… Tu n’as qu’à choisir.

Juste à côté de lui, elle sourit. Enhardie par la situation, elle s’approcha encore plus de lui et lui dit, en chuchotant,

— Je ne sais pas, j’hésite…

Il la prit dans ses bras et lui chuchota, au creux de l’oreille.

— Tu hésites entre superman et snoopy ?

— T’es con… Ricana-t-elle, puis lui glissa, elle aussi au creux de l’oreille, j’hésite à te demander de dormir avec toi… A côté de toi.                                  

Clémence avait lancé cela sans réfléchir, c’est en s’entendant le dire qu’elle réalisa qu’elle lui faisait une proposition à peine voilée… Elle ne se reconnaissait pas, son cœur battait à cent à l’heure. Elle eut tout d’un coup peur qu’il la prenne pour une fille facile, puis se ressaisît lorsqu’elle entendit sa réponse. Toujours en chuchotant, il lui répondit, lui aussi au creux de l’oreille,

— Je serais toi, je n’hésiterais pas.

Un sourire illumina le visage de Clémence et contamina celui de Christophe. D’une voix douce, elle lui répondit,

— Alors j’écoute ton conseil et je t’utiliserais comme bouillotte si j’ai froid.

— Utilise-moi à ce que tu veux…

Elle se sentit rougir, mais lui dit,

— Ah… Oui, n’oublie pas que je suis un peu pompette… Je risque de tenter des choses.

— Viens alors… Tente ce que tu veux…

Il s’assit sur son lit et l’attira à lui en s’allongeant. Elle ne résista pas et l’embrassa puis l’enlaça avant de s’allonger contre lui et de le caresser au travers de ses vêtements. Ils s’embrassèrent tendrement pendant un bon moment. Le temps était arrêté dans leur bulle de douceur.

Soudain, Clémence fut prise d’une série de bâillement qu’elle ne put réprimer. Christophe se mordit la lèvre, un peu navré, puis lui dit,

— Ma pauvre, tu dois être morte crevée, il est deux heures du matin… On ferait mieux de dormir un peu, non ?

Elle acquiesça.

— Je suis crevée et pétée… Dormir serait une bonne chose, je crois…

Tout d’un coup plus timide, elle lui demanda,

— Ça te dérange si je me mets à l’aise pour glisser sous tes draps ?

— Non, vas-y, je fais de même de mon côté.

Ils se déshabillèrent chacun de leur côté du lit, comme deux ados timides, puis glissèrent sous les draps. Une fois installée, Clémence gloussa, Christophe la regarda et l’interrogea,

— Quoi ?

— Rien…

Elle continua à glousser.

— Mais non, il y a quelque chose… Quoi ?

— Nous, là…

Elle fut prise d’un fou rire. Christophe se coucha sur le côté pour l’observer et lui demanda en souriant.

— Quoi, « nous, là » … Tu pourrais être plus claire ?

Elle se rapprocha de lui tout en tentant de faire passer son fou rire, ce qui n’était visiblement pas évident. Elle finit par poser sa tête contre son épaule.

— Toi et moi dans un lit… Qu’est-ce que j’en ai rêvé ! Mais pas pétée ni fatiguée comme je le suis là, maintenant.

— Raconte-moi comment tu l’imaginais.

Il lui lissait quelques mèches de ses cheveux blonds qui avaient une tendance naturelle à onduler. Elle tourna son visage vers lui et lui dit,

— Tu vas me trouver gnangnan…

— Non, moi aussi, je m’étais fait une idée d’une rencontre de ce type avec toi.

Il posa son front contre le sien et plongea son regard dans ses yeux gris-verts. Clémence lui dit,

— Ah oui ? Moi, je voulais te déshabiller tout en t’embrassant, pour commencer… Tu sais, un peu comme là-tantôt, avant que je ne me mette à bailler.

Elle s’arrêta et se mordit la lèvre, Christophe poursuivit,

— Oui, c’est un début, je comptais faire de même en fait ; mais en te dépossédant de tous tes vêtements pour me dévoiler ton corps que je caresserais entièrement.

En expliquant cela avec un peu d’emphase, la main de Christophe caressa les courbes de Clémence au travers de la couette qui la recouvrait.

Clémence intercepta la main de Christophe et la fit passer sous la couette,

— T’es sure ?

À la fois anxieux et émoustillé, il préférait lui demander...

— Et toi ? Moi j’ai envie de te connaître Christophe… Autrement qu’en tant que collègue.

La main de Clémence passa de la mâchoire de Christophe à son torse qu’elle caressa du bout des doigts ; il frissonna.

— Moi aussi, Clémence… Et j’ai des préservatifs, au cas où…

— Tant mieux, on ne sait jamais… Au cas où.

Il l’embrassa et pencha tout son corps vers elle, de son côté, elle le réceptionna dans ses bras et lui caressa le dos. Il descendit tout doucement, en goûtant la peau de sa gorge puis de ses seins.

Elle gloussa et lui caressa les cheveux tandis qu’il embrassait ses seins.

— Ça va, dit-moi, ils sont à ton goût ?

Il leva le regard vers elle et sourit,

— Ah oui, j’aime… Ça ne se sent pas ?

Elle éclata de rire,

— À quel niveau ? Celui de la voracité avec laquelle tu les embrasses ou celui d’une certaine turgescence locale ?

Il fut pris d’un fou rire.

— Quoi ? C’est la turgescence qui te fait rire ?

— Oui… Arriva-t-il à dire.

Il repartit de plus belle dans son fou rire, elle en profita pour prendre le dessus et se placer à quatre pattes au-dessus de lui. Ce faisant, elle sentit que l’alcool des cocktails faisait encore effet sur elle, elle tanguait un peu.

— Tu préfères que je dise que tu bandes comme un taureau ? Que ton dard est bien dressé ?

Elle rigola, l’embrassa ardemment puis lui demanda :

— Tu lui as donné un nom à ton organe ?

— Tu peux l’appeler comme tu veux…

En répondant, il lui caressa les flans et effleura ses seins dont les tétons durcissaient à chaque caresse. Il la dévorait des yeux, il n’était plus que désir, elle aussi.

— Mmh, il faudrait pour cela que je fasse d’abord sa connaissance.

Elle voulut s’asseoir sur ses talons, mais perdit l’équilibre… Elle pouffa puis rigola de la situation.

— Houlà ! Tout va bien… Je ne sais pas pour toi, mais pour moi, les cocktails font encore effet.

Un peu inquiet, Christophe lui demanda,

— Est-ce que ça va ? Moi, je crois que je commence à dégriser… Tu n’es pas bien ?

Elle était en boule à côté de lui et lui souriait, elle se sentait bien, elle se sentait en confiance avec lui. A cet instant, elle trouvait excessivement mignon qu’il soit si prévenant et attentif. Elle songea au fait qu’il ne lui avait pas sauté dessus à la première occasion, elle l’en remercia mentalement et se laissa aller à la sensualité de l’instant présent. Elle sourit pour elle-même et se décida à continuer la découverte qu’elle avait entamée.

Elle se déplia doucement en se collant à nouveau à son corps. Elle le regarda et lui caressa le torse puis descendit sa main jusqu’à son pénis.

Alors qu’elle lui caressait son pénis du bout des doigts, Christophe eut un petit soupir et son corps se tendit vers elle.

— Je vais bien Christophe… Je suis juste un peu enhardie par la situation.

— Oui, je le sens… Et j’aime bien…

— Et si je fais ça ?

Elle lui caressa les testicules d’une main et massait son gland de l’autre, à l’aide de son prépuce.

— Aaah si tu fais ça, c’est très bien aussi… Et si tu continues, je vais…

— Envoyer la purée ?

— Oui !

Ils éclatèrent de rire. Pleine d’assurance face à lui, Clémence reprit ses activités et lui dit,

— Pas de souci, vas-y, envoie…

Elle se rapprocha, lui embrassa le torse puis s’assit sur ses cuisses et lui procura un massage localisé qui l’amena au septième ciel en quelques instants.

Une fois qu’il eut éjaculé, Clémence lui caressa encore doucement le sexe avant de le déposer sur son ventre. Puis, elle s’allongea à côté de lui qui se remettait de ses émotions.

Tout en passant ses doigts dans les poils de son torse, elle lui demanda,

— Ça a été ?

Il tourna la tête vers elle et lui sourit,

— Oui, ça a été… Et toi ? Ça… Tu as aimé le faire ?

— Oui, tu en doutes ?

— Non, mais… Et toi ?

— Quoi moi ?

Il se tourna vers elle, pesa de tout son corps sur elle et l’embrassa,

— Toi… Et le plaisir que je ne t’ai pas encore donné.

Il l’embrassa encore et parcouru son corps de caresses, elle apprécia et s’offrit à lui lorsqu’il découvrit son sexe avec ses doigts. Elle ne pensait plus, elle était avec lui et plus rien d’autre ne comptait. Elle laissa son corps s’échauffer sous ses caresses.

— Tu me dis si tu aimes… Ou si tu n’aimes pas.

Il continua à la caresser et à déposer des baisers sur son corps, tout en étant à l’affut de ses réactions.

— Mmh continues, tu es sur le bon chemin, je crois.

Elle l’aida en guidant sa main et ses doigts. Clémence se sentait portée par l’énergie qu’il mettait à lui faire du bien, elle ferma les yeux, se laissa aller et eut un orgasme.

Ils se retrouvèrent face à face, souriant tous les deux, se regardant les yeux dans les yeux. Ils s’enlacèrent et restèrent là, rien qu’à sentir le corps de l’autre contre le sien, en respirant au même rythme.

Hélas, Clémence sentit à un moment que la fatigue l’emportait sur son désir de continuer à faire intimement connaissance.

— Christophe… Ce n’est pas que j’ai plus envie, loin de là, mais… La fatigue m’a rattrapé, je crois.

Elle bâilla plusieurs fois d’affilée, Christophe l’observait, un sourire aux lèvres. Après un moment d’hésitation, il lui demanda,

— Je… Est-ce que je peux continuer à te serrer dans mes bras ?  

Elle leva la tête pour le regarder, avec un peu d’étonnements dans les yeux.

— Mais oui, ce n’est pas parce que je tombe de sommeil que je ne veux plus être dans tes bras Christophe… Notes, je… Tu ne voudrais pas changer de position pour dormir ?

— Ah… Euh, ça dépend, c'est-à-dire ? Tu préfères dormir comment ?

— Je tenterais bien en cuillère, avec toi dans mon dos… Tu pourras continuer à me peloter quand je serais endormie.

En rigolant, ils changèrent de position, Christophe en profita pour éteindre la lampe de chevet. Clémence s’endormit rapidement une fois qu’elle eut trouvé sa place contre le corps de Christophe.

Ce dernier regarda l’heure sur son radio-réveil, il était trois heures du matin, il ferma les yeux, posa quelques baisers sur l’épaule de Clémence et s’endormit rapidement, lui aussi.

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