6. Se réveiller à ses côtés

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6.     Se réveiller à ses côtés

 

Quelques heures plus tard, Clémence se réveilla suite à un appel pressant de sa vessie. Elle souleva le bras de Christophe qui l’enlaçait encore et se leva. Elle enfila le pyjama Snoopy que Christophe lui avait proposé cette nuit, histoire d’avoir quelque chose sur le dos, au cas où… Elle ne connaissait pas la maison, ni ses habitants.

Elle sortit de la chambre et réfléchi à ce que Christophe lui avait dit hier… Enfin, cette nuit… La toilette devait se trouver derrière la deuxième porte à gauche.

Ouf, c’était la bonne ! Elle se soulagea et songea à retourner dormir dans le lit, dans les bras de Christophe. Elle sortit de la toilette avec un grand sourire… Et se retrouva nez à nez avec Madison.

Cette dernière semblait tout aussi étonnée qu’elle de la croiser à cet endroit.

— Clémence ?

— Oui, c’est bien moi, euh… Bonjour Madison.

Clémence esquissa un sourire, mais se senti mal à l’aise de croiser la cousine de son amant tout frais devant les toilettes de ce dernier.

— Bonjour…

Madison eut un sourire coquin, Clémence s’empressa de lui donner une explication,

— Ah, je suis ici parce que j’ai raté le dernier train hier soir et ton cousin a gentiment proposé de m’héberger.

— Oh, mais, pas de souci, tu fais ce que tu veux avec Christophe ! Ils étaient bons les cocktails ?

— Euh oui… Comment ?

— Ah, c’est bien, il a suivi mes conseils alors !

— C’est toi qui lui a conseillé le bar où il m’a emmené hier soir ?

— Oui, lui, il avait pensé à un buffet mexicain… Pas très romantique hein ! Mais il adore manger !

— Mais toi, tu ne trouvais pas ça romantique, c’est ça ?

— Oups, j’ai lourdé, je crois !

— Pas de souci, nous en avons parlé, lui et moi, hier.

Elle sourit, ce n’était pas le cas, mais elle sentait bien que Madison avait des choses à dire…

— Oui, je lui ai dit qu’en tant que fille, je préférerais être invitée dans un bar à cocktail que dans un buffet mexicain pour faire connaissance…

— Tu as bien fait, Madison.

— Bon, ben ce n’est pas tout ça, mais je venais pour utiliser la même chose que toi, vu que celle d’en bas est occupée… Et je suis pressée !

Clémence lui céda la place et se dirigea vers la chambre de Christophe, Madison ne ferma la porte de la toilette que lorsqu’elle eut l’occasion de voir dans quelle pièce Clémence était entrée.

— Yes ! Bingo ! Lança-t-elle avant de fermer la porte des toilettes.   

Clémence retrouva sa place dans le lit et se rapprocha de Christophe qui ouvrit un œil, lui sourit et la reprit dans ses bras en lui chuchotant,

— T’étais où ? Tu n’étais plus là quand j’ai ouvert les yeux… J’ai cru que tout cela n’avait été qu’un rêve… Un beau rêve…

Elle lui sourit et lui caressa la joue en lui expliquant,

— Je suis bien réelle, j’étais juste sortie faire un petit pipi, Christophe… Et j’ai croisé Madison, on a un peu papoté.

Il ouvrit grands les yeux et se redressa un peu, sourcils froncés, il demanda,

— Et qu’est-ce qu’elle faisait dans mon couloir à cette heure-ci ?

Il regarda l’heure, il était presque dix heures du matin.

— Elle devait faire pipi et le WC d’en bas semblait occupé.

— Ouais… C’est ça… Petite fouine, elle voulait savoir si je t’avais invité ou pas, j’en suis sûr !

— Elle m’a parlé du fait qu’elle t’avait conseillé le bar à cocktail… Selon elle tu voulais qu’on aille manger mexicain, c’est vrai ?

— Rhoo, mais quelle pipelette ! Oui, je pensais que tu aurais plus eu envie de manger après une telle journée, t’aurais préféré ?

— Je ne sais pas… Je crois que je n’aurais peut-être pas terminé ici dans le cas du buffet mexicain… Moins intime comme ambiance.

Il fit une petite moue septique puis il ricana, elle se rapprocha de lui et colla son corps au sien,

— Qu’est-ce qui te fait rire ?

— Le fait que je vais devoir lui dire qu’elle avait raison… Elle va adorer !

— Oh, et j’ai entendu qu’elle disait « yes bingo » avant de fermer la porte des WC lorsque je suis revenue dans la chambre… Il y a quelque chose que je devrais comprendre ?

— Hein ? … Oh, oui, je comprends… Sa petite cervelle a dû faire le lien, tu es revenue dans ma chambre, pas dans la chambre d’ami. Elle doit donc actuellement se perdre en conjonctures de toutes sortes.

— Du style ?

— Que nous avons couché ensemble, par exemple.

— Oh, ce genre de chose, et quoi ? Elle y donne tant d’importance ?

— Je suis son vieux cousin célibataire qu’elle rêve de voir casé, donc là, elle doit frétiller de plaisir à l’idée qu’on soit dans le même lit et elle doit déjà penser à la couleur de sa robe de demoiselle d’honneur pour notre mariage !

Clémence lui fit face en se redressant,

— Quoi ? Mais… Attends, on vient à peine de commencer à se tripoter… Tu crois vraiment qu’elle… ?

— Oui, elle rêve de me voir caser, elle trouve bizarre qu’à 35 ans, je sois toujours célibataire.

— Oui, mais quand même… Un mariage, c’est un engagement…

Le regard de Clémence était un peu perdu, ses sourcils étaient froncés.

— Et quoi, tu n’aurais pas envie de t’engager avec moi ? Lui demanda-t-il en souriant.

Elle chassa ses idées sombres, le regarda puis sourit et lui dit,

— Pour envisager cela, je devrais d’abord te connaître plus et toi de même… Et pour cela, je te propose de continuer les investigations que nous avons entamées cette nuit… Enfin, de ce que je m’en souviens, tu étais preneur et moi aussi…

Elle le regardait avec des yeux pleins d’envie et un sourire sur les lèvres… Elle ajouta, presque en chuchotant,

— Et je ne sais pas si c’est toujours ton érection matinale qui perdure depuis plus d’une demi-heure, mais je pourrais bien interpréter ça comme une invitation, non ?

— Oui, tout mon corps t’invite, mais je vais vite passer par la case WC avant si tu permets, je serai plus à l’aise pour la suite.

Il la quitta l’espace de quelques minutes, durant lesquelles elle s’étendit de tout son long dans le lit, humant l’odeur que la tête de Christophe avait laissée sur son oreiller.

Elle était tout émoustillée par ce qu’elle venait de lui proposer, elle se sentait bien avec lui, elle avait envie de lui… Elle lui faisait confiance, cela la déboussolait quelque peu, elle avait le tournis, mais elle se sentait bien, terriblement bien…

Christophe était revenu et prit quelques secondes pour la regarder s’étendre et fermer les yeux sur l’oreiller qu’elle tenait en boule entre ses bras. Il n’osait pas y croire, elle était bel et bien là, dans son lit. Il prit une grande inspiration puis s’approcha et lui caressa les mollets en grimpant sur le lit, elle se retourna, s’assit et l’attira à elle.

— Viens par ici monsieur le vieux célibataire.

— Mmh le vieux célibataire aimerait bien te débarrasser de Snoopy…

— Je t’en prie, enlève-le-moi !

— Avec plaisir, et hop !

Il la déshabilla rapidement et roula dans le lit, l’attirant à lui. Elle lui embrassa le torse, s’attardant sur ses mamelons qu’elle titilla avec le bout de sa langue. Il réagit,

— Ouh, c’est bon ça Clémence…

Il lui caressa les cheveux avant de lui caresser les seins et de vouloir les embrasser.

Elle se cambra et savoura, puis lui demanda,

— Christophe, ils sont où tes préservatifs ?

Il lui indiqua sa table de nuit… Mais il la retenait par ses caresses.

— Eh ! Laisse-moi les prendre, sinon, on n’ira pas plus loin mon cher ami !

— Ok !

Il la lâcha et se coucha sur le dos en attendant qu’elle trouve lesdits préservatifs. Une fois dans ses mains, Clémence vérifia la date de péremption puis en ouvrit un emballage, se rapprocha de lui et lui plaça le préservatif sur le sexe qu’il avait en érection.

— Te voilà paré…

Il fit mine de venir vers elle, mais elle le repoussa pour qu’il reste couché, il l’interrogea du regard.

— J’arrive…

Elle passa au-dessus de lui et introduit elle-même le pénis de Christophe dans son vagin. Elle soupira et ferma les yeux, elle le sentait bien en elle. Elle commença à bouger en se maintenant sur lui, puis, en plongeant vers lui pour l’embrasser à pleine bouche.

Il l’enlaça et bougea son bassin pour l’accompagner dans les mouvements qu’elle effectuait, il relâcha son étreinte et elle se cambra en se retenant, en arrière, par ses bras tendus. Elle le regardait alors qu’il découvrait la vue que cela lui donnait et l’usage qu’il en fit ; il ne put s’empêcher de lui caresser les seins… Elle lui proposa, sans mot dire, de s’asseoir… Ils se retrouvèrent face à face, elle, assise sur lui, bougeant toujours son bassin, se calquant sur le rythme qu’il lui donnait.

Christophe orienta ses caresses sur le haut du sexe de Clémence, effleurant son clitoris, ce qui la fit réagir alors qu’elle était occupée à lui embrasser le cou. Elle gémit et l’incita à continuer.

À un moment, il la plaqua sur le dos et accéléra le rythme de ses va-et-vient en elle. Dans un gémissement un peu rauque, il éjacula et s’écroula sur elle, puis, en lui caressant la joue, il lui dit,

— Désolé, je ne t’ai pas attendu, mais je n’en pouvais plus… Bordel, c’était trop bon.

Elle embrassa la main de Christophe qui lui caressait la joue et lui répondit,

— Je peux m’occuper d’éteindre le feu que tu as mis en moi…

Elle se stimula, Christophe la regarda faire, puis lui susurra,

— Je peux t’aider aussi, j’y tiens même beaucoup…

Après s’être débarrassé du préservatif usagé, il joignit sa main à la sienne, puis introduit deux doigts dans son vagin, elle apprécia et continua à se stimuler alors qu’il lui embrassait le cou et le décolleté. Rapidement, il sentit les contractions réflexes de l’entrée de son vagin qui annonçaient qu’elle avait eu un orgasme.

Ils s’enlacèrent alors mutuellement et restèrent couchés côte à côte, les yeux dans les yeux.

Au bout d’un moment, Christophe lui demanda,

— Cela ne t’a pas trop heurté que je prenne mon plaisir plus vite que toi ?

— J’ai eu mon compte aussi, après…

— Oui, mais quand même, tu as dû t’en occuper toi-même…

— Et quoi, tu voulais me faire grimper au plafond avec ton dard dès la première pénétration ?

Après un petit silence, il lui dit,

— Euh… Oui…

Elle sourit et lui dit, après avoir effleuré ses lèvres avec ses doigts,

— Attends, tu ne crois pas qu’on devrait prendre le temps d’accorder nos rythmes avant toute chose… Apprends à repérer mes réactions comme moi, j’apprendrais à repérer les tiennes, pour qu’on puisse y arriver plus ou moins conjointement, non ?

— Oui… Je vais devoir t’observer, j’apprécie déjà.

Il eut un grand sourire.

— Et puis c’était pas mal non plus ce que tu as fait avec moi juste après, tu sais… Il n’y a pas que la pénétration.

— Oui, mais quand même…

— Un vrai mec… Oui, la pénétration, c’est bien, mais pas que… Je t’assure !

— Mmh, il faudra que tu m’apprennes alors.

— Pas de souci pour ça, je suis motivée.

Ils s’embrassèrent à nouveau, tendrement, puis Clémence posa sa tête sur son torse et ferma les yeux. Christophe lui caressait le dos du bout des doigts puis dit tout bas,

— J’ai faim…

— Moi aussi, et en plus, il y a une bonne odeur qui plane dans la maison… Ça n’aide pas.

— C’est ma mère qui a fait de la soupe… Elle sait que j’aime ça et comme ma fouine de cousine a dû jouer les raccusettes[1], c’est comme qui dirait un appel subliminal pour me faire descendre, tu vois.

— Oui, je vois…

Elle rigola de la situation puis lui demanda,

— Mais toi, tu en penses quoi ? Tu as envie d’aller te chercher un peu de soupe ?

— La soupe n’est pas la question…

— Quand on a faim, oui ! Dis-moi, où est la question alors, outre le fumet très engageant ?

— Cela veut dire, « présente nous ta copine »… Rhoo, ce n’est pas vrai !

Il se plaqua la main sur le front tout en s’étalant dans le lit. Sentant l’inconfort de Christophe, elle lui proposa,

— Tu veux que je dise que je n’ai fait que passer et que je parte ?

Il se retourna vivement vers elle et lui dit :

— Non, je ne veux pas que tu partes Clémence !

Il se tut un moment puis rajouta,

— Mais j’ai un peu peur que ce soit lourd pour toi ; il risque d’y avoir plein de questions.

En boutade, elle lui lança,

— Oui, mais bon, je suis juste une amie… Ce n’est pas comme si tu présentais ta future femme.

— Ah, tu crois ça toi ! Rappelle-toi ce que je t’ai dit sur Madison, sache que ma mère pense comme elle… Et j’ai un peu peur que cela te fasse fuir, en fait.

Il se tut, Clémence lui indiqua alors,

— Christophe, c’est effectivement plutôt rapide comme rencontre, et ça me stresse un peu, mais, je crois qu’il n’y a pas vraiment d’échappatoire, à moins de me faire sortir par la fenêtre, ou de partir directement, je devrais passer par cette case-là, non ?

— De fait !

Hésitant un peu, elle lui dit,

— Mais tu n’as peut-être pas envie de me présenter en tant que « copine »… Nous sommes collègues, je suis la collègue que tu as hébergée, c’est tout.

Christophe fronça les sourcils en la regardant puis lui dit,

— Mais non, ce n’est pas ça Clémence, tu es mon amie, mon amante… J’ai plutôt l’impression de te forcer la main, tu vois ? Tu n’as peut-être pas envie de rencontrer mes parents, quelques heures après avoir fait l’amour pour la première fois avec moi.

Elle réfléchit quelques secondes et lui répondit, en lui caressant les cheveux,

— Eh bien, je te dirais « comme ça, c’est fait »… Ils me connaîtront, et pour le reste, pour ce qu’il adviendra de nous deux, nous verrons bien par la suite. Qu’est-ce que tu en penses ?

— T’es sure ? Je n’ai pas envie que tu sois assaillie de questions en tous sens alors que nous commençons à peine à nous connaître, nous deux… J’appréhende tes réactions, leurs réactions. Pfff

— Oui, mais Christophe, comme je te l’ai déjà dit, cela me semble inévitable… À moins de me faire passer par la fenêtre ou que je file à l’Anglaise.

Elle prit sa tête entre ses deux mains et déposa un doux baiser sur ses lèvres, puis passa ses mains dans ses cheveux et lui massa un peu le crâne.

— Ne t’inquiète pas, je t’appellerais à la rescousse si je me sens submergée… Et je ne vais pas m’encourir parce que tu me présentes à ta famille. Je compte aussi prendre le temps de te connaître mieux… Après avoir passé cet examen familial.

Elle reposa un baiser sur ses lèvres, Christophe la prit par la taille, massant son ventre avec ses pouces, puis il trancha,    

— On va y aller alors, parce que je ne sais plus réfléchir tellement j’ai faim !

— Moi de même Christophe et j’espère que la soupe de ta mère est aussi bonne qu’elle sent bon !

Ils s’habillèrent rapidement et descendirent au rez-de-chaussée, Christophe en premier.



[1] Rapporteuse

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