9.     Ce n’est qu’un au revoir

 

 Une fois arrivée chez elle, Clémence nourrit Kleenex, un vieux matou roux et blanc qui miaula dès qu’il entendit qu’elle glissait la clé dans la serrure.

— Bonjour kleenex, comment ça va mon gros matou ? Oh, mais tu meurs de faim, j’imagine.

Elle fila vers la cuisine où elle découvrit sa gamelle complètement vide. Elle la lui remplit illico, au grand bonheur de Kleenex qui ronronnait en se frottant à ses jambes alors qu’elle ouvrait le sachet de nourriture pour chat. Elle le caressa alors qu’il mangeait.

— Eh bien mon petit Kleenex, sache qu’il y aura bientôt un invité ici, j’espère que tu lui feras bon accueil.

Elle se leva et fit le tour de son petit appartement une chambre de 55 m2, bien orienté à l’est, elle baignait dans le soleil du matin, le soir, c’était plus sombre, mais elle avait amélioré sa déco en fonction, beaucoup de tons clairs, sauf dans sa chambre où dominait le bordeaux, coupé par du vert mousse.

— Bon, ben, je ferais bien de faire un peu de ménage avant qu’il ne vienne chez moi.

Elle souriait en déplaçant les affaires qu’elle devait ranger ; elle avait étalé du linge à sécher avant de partir à Tournai… Depuis, il avait bien séché et elle n’avait plus qu’à le ranger.

Une fois ses vêtements rangés, elle s’écroula dans son divan et rêvassa.

Hélas, ses rêveries la ramenèrent à la relation qu’elle avait eue avec François, quelques années auparavant. Son sourire tomba rapidement, elle se prit la tête entre les mains

— Non, je ne veux pas penser à ça… Christophe n’a rien à voir avec lui…

Elle ferma les yeux et tenta de faire fuir cette pensée, elle sentait la colère monter en elle lorsque Kleenex sauta sur ses genoux pour réclamer des câlins.

Clémence sourit et le caressa

— Mon petit Kleenex, encore une fois, tu me sauves mon ami. 

***

De son côté, Christophe était arrivé chez lui, il ouvrit la porte et se retrouva dans le hall qu’il avait traversé avec Clémence cette nuit, cela le fit sourire. Sa mère l’interpella, cela le sortit de sa bulle.

-          Christophe, c’est toi ? Tu es rentré ?

— Oui m’man, je suis de retour.

Il se rendit dans le salon d’où venait la voix de sa mère, il savait bien, au son de sa voix, qu’elle comptait lui poser quelques questions. Alors qu’il passait le pas de la porte, elle lui demanda,

— Elle est rentrée chez elle ? Il n’y a pas eu de retard dans les trains ?

— Pas de retard, non, elle est bien retournée chez elle.

— Tu es triste Christophe ? Tu parles tout bas…

Il s’assit à côté de sa mère qui tricotait.

— Oui, triste qu’elle soit retournée chez elle… J’aurais préféré la garder près de moi.

— Elle a l’air bien en tous les cas, et vous faites un beau couple, je trouve.

Il la regarda sur le côté, en souriant. Il mit sa tête sur l’épaule de sa mère et lui dit,

— Je trouve aussi…

Il soupira.

— Christophe, fait toi un peu confiance, non seulement, elle a l’air d’une fille bien et en plus, elle m’a donné l’impression qu’elle était amoureuse de toi, non ? Votre histoire ne date pas d’hier soir, je me trompe ?

— Oui et non…

— C'est-à-dire ? Enfin si tu veux en parler.

— En fait, nous nous sommes tournés autour pendant plusieurs mois avant de concrétiser quoi que ce soit. Donc oui et non.

— Et tu en es heureux ?

— Oui…

— Et elle, elle te semble heureuse d’avoir concrétisé avec toi ?

— Tout porte à croire que oui…

— Vous allez vous revoir ?

— Oui, je vais chez elle mercredi, je vais rencontrer son chat et je lui ai proposé de revenir ici le weekend prochain.

Mathilde sourit.

— Je suis contente pour toi mon fils et j’espère que cette fois-ci, tu seras heureux.

— Je l’espère aussi !

Il lui donna un baiser sur le front puis prit congé d’elle et réintégra son appartement.