15. Quelques bagages
15. Quelques bagages
Christophe avait déjà descendu un sac de sport et un petit sac à dos dans le hall d’entrée lorsque sa mère l’interpella.
— Tu pars en voyage Christophe ?
— Ah, non… J’emmène quelques affaires chez Clémence.
Il souriait béatement.
— Ah oui, comme ça, tu amènes des affaires chez elle. Tu comptes encore venir dire bonjour à tes vieux parents de temps en temps ?
— Mais oui, je reviens ce weekend, avec elle, comme cela nous serons chacun un peu chez l’autre.
— Et tu lui as réservé une étagère chez toi ?
— Euh… En fait, non, pas encore, tu crois ? Si on ne vient que les weekends ?
— Ah ben, tu ne manques pas d’air toi, t’es bon pour t’incruster chez elle, mais elle ne pourrait pas faire la pareille ?!
— Mais oui, il y a juste que je ne l’ai pas encore fait.
— Et que tu étais déjà prêt à partir la rejoindre ! Tu sais, si tu veux qu’elle se sente la possibilité de s’incruster chez toi, il faut lui en laisser l’occasion aussi.
Christophe avait déjà remonté deux marches lorsqu’il lui dit ;
— Tu crois qu’avec deux tiroirs, elle aura assez ?
— Ça, tu n’as qu’à le lui demander mon petit loup.
Il l’entendit rire en bas. Il réfléchit en vidant un tiroir. C’est vrai qu’il envisageait uniquement son installation chez elle et qu’il ne lui avait pas posé la question de son envie à elle d’apporter des affaires ici. En fait, il trouvait logique qu’elle ne veuille pas venir vivre à Tournai étant donné le fait qu’elle travaillait à Bruxelles et qu’elle possédait un appartement en ville.
Il lui avait proposé de venir les fins de semaine à Tournai, un peu comme en villégiature, pour rompre avec la capitale. Mais c’est vrai, sa mère avait raison, il fallait aussi qu’elle se sente chez elle ici et pour cela, il fallait qu’elle apporte un peu d’elle-même ici aussi. Sa mère avait l’art de mettre le doigt sur ce genre de chose, mais elle avait aussi la diplomatie qu’il fallait pour faire passer le message gentiment.
Comme il redescendait, sa mère lui proposa de manger quelque chose avant de reprendre la route vers Bruxelles.
— Prends ce sandwich à l’omelette avant de partir mon fils.
— Ok m’man, mais en vitesse, je n’ai pas envie d’arriver trop tard chez elle.
— Tiens, je vous ai préparé de la soupe, comme je sais qu’elle l’aime, je pense qu’elle ne dira pas non.
— Ok, je prends, on te ramènera le récipient vide ce weekend.
Il le glissa dans le sac à dos où il restait heureusement un peu de place.
— On vous revoit samedi alors ?
— Oui maman, nous passerons le weekend à Tournai.
— D’accord, tu veux que je prépare quelque chose de spécial ?
— Maman ! Non, reste comme tu es, tu sais, c’est avec moi qu’elle est en couple hein ! N’en fait pas trop non plus, laisse-lui le temps d’apprendre à tous nous connaître.
— Oui, je sais, mais je suis tellement contente de te voir si souriant, j’aime te voir dans cet état d’esprit Christophe.
Il embrassa sa mère sur le front et fila prendre son train. Avant de fermer la porte, il lança,
— Et passe le bonjour à papa, dis-lui que je repasse ce week-end et que je vais bien.
Mathilde soupira lorsqu’il fut sorti, et dit tout haut,
— J’espère que cela se passera bien mon fils, qu’elle t’aimera encore longtemps et que tout se passera bien pour vous deux. Je n’ai pas envie de te ramasser à nouveau à la petite cuillère.
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