Jean reste avec nous toute l’après-midi, on joue au ballon dans le jardin. Il fait tellement chaud qu’on a tous fait tomber le maillot mais nous en restons là. Plus question de se dénuder, de bander ou plus encore, on en a déjà fait beaucoup, il est temps de se calmer un peu.

Plus la journée avance, plus je suis dans le doute concernant ma relation avec Erwan. Je pense que si le doute est là c’est qu’il est justifié. Petit à petit, je prends conscience qu’il va falloir qu’on mette fin à toutes ces bêtises. J’espère juste qu’il ne m’en voudra pas.

On commence à être séchés par le soleil ; on rentre, nos maillot à la main. On boit un coup et on profite de l’occasion pour prendre un petit goûter. On est un peu transpirants mais on va aller se doucher après.

Jean est le premier à se jeter à l’eau, je n’hésite pas un instant : il faut briser la glace!

- Moi : Surtout ne prends pas mal ce que je m'apprête à te dire.

- Erwan intrigué : Non non t’en fais pas.

- Moi : Écoute, je suis désolé mais je pense qu’il faut arrêter nos bêtises.

- Erwan : Ah bon? Mais pourquoi?

- Moi : Vu ce qu’on s’est dit tout à l’heure, j'arrête pas d’y penser….

- Erwan : Ah et comment tu en arrives là?

Calmement je lui explique mes sentiments. Je tente d’être le plus bienveillant possible, en lui expliquant que j’ai bien une irrésistible attirance physique à son égard mais que je ne la comprends pas et qu’en plus j’ai conscience qu’aucun sentiment ne se forme ou ne se formera.

Il semble bien prendre mon discours et accepter ma décision, je lui parle aussi d’un élément qui a fini de me convaincre : Sabrina. Hé oui, j’ai toujours dans un coin de ma tête cette fille et je me dis qu’avec elle c’est possible : elle me plaît et j’ai envie d’aller de l’avant. Je me connais : si je fait des “bêtises”, je ne serai pas dans les meilleurs dispositions pour une relation saine...et c’est ce que je veux.

Erwan est un peu attristé bien entendu, mais nous continuerons à nous dépoiler sans gène et peut-être à partager une branlette voire l’échanger qui sait? Je suis plutôt content de la réaction d’Erwan et vu ce qu’on s’est dit, il pense que j’ai raison de le faire dès le début car il aurait pu développer des sentiments pour moi.

Jean nous a rejoint et on lui a fait un bref résumé de la situation.

- Moi : Tu vois je suis cool comme frangin : Erwan, je te le laisse.

- Jean amusé : Merci!

- Erwan : J’ai peut-être mon mot à dire?

- Jean taquin : Oui ma chérie, mais t’en fais pas, je saurai te convaincre.

Je pouffe de rire du “ma chérie” et je décide de laisser les deux compères ensemble. J’embarque des vêtements propres. Je suis intimement convaincu de les retrouver ensemble lors de ma sortie de la salle de bain.