La solitude est un abri sûr
Ils se rapprochèrent l'un contre l'autre et se caressèrent. Il appréciait son corps, sa peau douce, ses fesses fermes. La dernière fille que Gabriel avait emmenée sur son bateau n'était pas aussi délurée. Celle-là n'avait pas froid aux yeux. Il bandait. Il souleva sa robe et frotta son sexe contre son ventre. Ils n'avaient pas de préservatif. Ce n'était pas raisonnable. Il introduisit deux doigts dans son vagin et imprima des va-et-vient. Elle pliait sous le plaisir, elle gémissait. La jouissance arriva bientôt.
Cynthia rajusta sa robe et le remercia. C'était court mais délicieux. Encore une victoire à mettre à sur son compte.
Elle rejoignit Gabriel. Il n'avait pas bougé. Le match s'éternisait. Comme elle avait eu son lot d'émotions pour aujourd'hui, elle lui annonça qu'elle allait se coucher. Un grognement masculin lui répondit. "Tous les mêmes ,"pensa-t-elle, déçue.
Vers minuit, il se coucha à ses côtés. Il ne la toucha pas. Il se réveilla à midi. La journée était bien avancée. Elle avait déjà eu le temps de se préparer pour cette nouvelle journée ensoleillée. Quelques bateaux jouxtaient le leur, elle fit un signe aux occupants du yacht le plus proche. Elle s'imaginait être la propriétaire. Elle fit un selfie pour immortaliser ce moment. "Cynthia sur son embarcation de luxe", légenda-t-elle.
Sa collègue Magali qui travaillait avec elle à l'institut serait verte de jalousie si elle l'apprenait. Avec ses jumeaux et un mari restaurateur, son quotidien n'avait rien d'exaltant.
Gabriel reçut un appel apparemment important. Il discuta pendant une heure. À treize heures, ils n'avaient toujours pas déjeuné. Il prétexta un rendez-vous important pour abréger leur journée. Ainsi revenue au port aussi vite qu'elle en était partie, elle se retrouva seule, une fois de plus.
Gabriel s'excusa et lui promit de la rappeler bientôt. Ils s'enlacèrent quelques minutes. "Le meilleur moment de la journée", pensa-t-elle.
Quelques jours passèrent sans nouvelles de sa part. Elle avait l'habitude. Il reviendrait à elle, elle en était sûre. Le mercredi, un texto la réveilla.
Bonjour Cynthia ! Es-tu libre ce week-end ? Je voudrais te montrer une de mes dernières acquisitions, je suis certain qu'elle te plaira". Bises.
Salut, pourquoi pas ? Justement, je n'ai rien prévu ! "Comme toutes les semaines", ironisa-t-elle intérieurement.
Dis-moi où on se donne rendez-vous.
Quartier La Californie, maison "La Tropicale", à midi ?
OK, parfait, à samedi.
Elle repéra l'adresse sur Internet. Elle fut époustoufflée. La maison appartenait à un milliardaire russe. Elle était en vente depuis un mois. Un sourire fendit son visage. Décidément Gabriel savait comment la séduire.
La semaine fila à toute vitesse. Le jour tant attendu arriva. Elle mit une robe en dentelle couleur crème et des sandales en imitation python. Un blouson perfecto noir compléta la tenue. Le sourire aux lèvres, elle trottina jusqu'au lieu du rendez-vous. Cette fois, elle avait laissé son gros sac de voyage Lancel dans le coffre de la voiture. Il était prêt au cas où la soirée se prolongerait.
Toujours avenant, les dents éclatantes, Gabriel la prit par la taille pour la regarder. Son minois réjoui lui plaisait. Elle était toujours de bonne humeur. La partenaire idéale.
Il l'emmena visiter les lieux. Un grand escalier blanc menait à une somptueuse baie vitrée. Tout était immaculé : les portes, les fenêtres, la piscine. Le soleil faisait resplendir les moulures. Le jardin impeccablement taillé ajoutait un indéniable cachet à l'ensemble.
La déambulation à travers les pièces dura une heure, tant l'espace était immense. Arrivés dans la cuisine, ils dégustèrent un plat de saumon déjà tout prêt. La vaisselle en argent tinta dans le calme de la maisonnée.
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