La surfeuse

Une minute de lecture

Les plages, lorsque viennent les vacances, sont un pays étrange. Car des tonnes de gens, de tant d'endroits différents, et ce année après année, s'y entassent.

Parmi eux, une surfeuse, à longue crinière noisette, se faufile.

Les parents désabusés dévoilent avec gêne leurs corps meurtris par le temps, et mirent ceux ayant mieux vieillis pour se donner des images pour la nuit. Les jeunes, eux, se pavanent en dévoilant abdominaux, poitrines et jeunesse.

La surfeuse, elle, s'attache les cheveux.

Les enfants se fichent bien des corps. Devant eux se dresse une mer, un océan, et par la grandeur de cette étendue d'eau, leur sens sont boulversés. On leur en avait parlé, mais jamais ils ne s'étaient imaginés que cela puisse être aussi beau.

La surfeuse, elle, se jette à l'eau.

Les vieilles personnes s'exhibent aussi, mais sans gêne, par rupture de choses à prouver. Leurs bedaines, leurs seins pendent en une flopée de rides, mais la pudeur appartient à ceux se sachant encore longtemps sur Terre.

La surfeuse, elle, se hisse sur sa planche, et dans un élan de vague, se fond en elle, dans une parfaite harmonie.

Elle se moque des parents, des jeunes, des enfants et des vieux. Elle ne voit qu'une bande d'étrangers s'agglutinant sur sa plage, et qui se montrent mutuellement leurs corps alors qu'ils ne se connaissent pas. Moi-même, je voulais leur dédier un poème, mais n'ai pu m'intéresser à autre chose qu'à cette surfeuse. Je l'observe, l'admire, mais elle s'en fout. Car son amant, c'est l'océan.

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