Comme un cheval fané
Comme un cheval fané, exactement au même endroit où l'on a retrouvé la rose des vents avec laquelle on a fait basculer mon enfance.
Comme un cheval fané, au même point que ces myriades de vœux que l'on fabrique pour oublier le stress des lavabos mal fréquentés.
Comme un cheval fané, pur produit de l'imagination populaire, avec deux doigts de rhum, et des litres de porto, bricolé à la va vite par des moines sans scrupules.
Comme un cheval fané, défendu par la juste cause, bien emmitouflé dans ses pulls de laine mal emmanchés, comme si c'était de sa faute.
Comme un cheval fané, à droite toute en sortant du purgatoire, puis retourner sur ses pas, pendant quatorze années lumières, pour ensuite bifurquer vers la gauche, traverser l'Achéron sans se tacher et descendre jusqu'au rez-de-chaussée.
Comme un cheval fané de cape et d'épée, rêvant de partir en Galice avec la soldatesque derrière lui, et une carte postale de Camargue devant lui, pour faire pleurer les auto stoppeurs imaginaires.
Comme un cheval fané, arabesques et arabesques, cachettes d'adolescent, déliquescence infernale, diaspora éternelle depuis les nuits de quatorze - dix-huit, jusqu'à la nuit des temps, avec quelques souvenirs de passage.
Comme un cheval fané, retourne d'où tu viens, pleutre, démon et démiurge, paradoxe vivant de l'anthologie post-cistercienne; un siècle de rebuffades, mille ans de désespoir.
Comme un cheval fané voulant corriger l'espoir...
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