La marquise souillée

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Il était 6 h 37 du matin lorsque la Mercedes prit la direction du Collège Catholique Saint-Christophe. Sur la banquette arrière de la voiture, Emmanuela était gracieusement installée. Elle avait le regard fixé sur le tableau de bord telle un sniper Américain surveillant sa cible.

- Ne vous inquiétez pas mademoiselle, vous serez à l’heure, Lança son chauffeur s’apercevant de l’impatience de la jeune fille.

- Ah, j’espère bien, je déteste être en retard, rétorqua Emma.

La Mercedes longeait la clôture du collège. Tout le long de la voie bitumée, on apercevait que des élèves en petit groupe qui se dirigeait vers l’école. La voiture s’immobilisa à peine que la jeune fille s’empressa de sortir. D’un geste négligé, elle salua son chauffeur et tourna les talons. D’un pas désinvolte, elle se dirigeait vers sa salle de classe. Il faut dire qu’Emmanuela était une fille très belle. Sa taille olympique lui donnait un air de princesse capricieuse. Son teint ébène tel le cacao noir d’Afrique rendait jaloux toutes les filles de son entourage. Son sourire était d’une clarté envoûtante. Et que dire de ses courbes qui ne laissaient personne indifférent.

A peine la jeune fille franchi la porte de la salle de classe que le professeur la suivit. On commençait la semaine avec les mathématiques. Emma détestait les maths. Le professeur expliqua que le devoir du mardi ne contiendra pas le chapitre du jour. On pouvait lire la satisfaction sur les visages de tous. C’était la fin du cours.

C’est la recréation, on pouvait apercevoir les attroupements de petit groupe dans la classe. C’était l’occasion pour le groupe des filles de papoter quelques minutes avant la reprise. Emmanuela ne peut s’empêcher d’admirer le jeune Daniel. Il était assis au fond de la classe, le regard plongé dans son livre. Ce n’est pas le genre trop bavard, du moins pas avec les élèves de sa classe. C’est bientôt la reprise. Après deux cours, c’est la fin de la journée. La classe se vida aussitôt. Emmanuela, qui avait prévue réviser après les cours se retrouve toute seule dans la salle. Il faut absolument terminer la fiche d’exercice de mathématique avant le devoir de demain. Elle se mit étudier lorsque soudain, la porte s’ouvrit brutalement. Un jeune homme apparu, une cagoule noire avec des motifs rouge sur la tête, un couteau à la main. Une frayeur traversa tout le corps de la jeune fille. Le jeune homme se dirige vers elle en lui chuchotant << tais-toi si tu veux vivre >>. Par reflexe, elle tenta de s’échapper et se prend un coup de couteau dans le bras.

- Tiens-toi tranquille et déshabille toi idiote, lui lança le jeune homme cagoulé.

- Laisse-moi partir, j’ai de l’argent… prend mon téléphone… lui rétorqua la demoiselle toute en pleurs

Il la plaqua contre le sol. Elle se débat et se prend plusieurs coups. Impuissante devant la situation, elle finit par se laisser faire. Après avoir abusé de la jeune fille, il l’abandonna là, inconsciente, gisant dans une mare de sang.

Lorsque Emma ouvrit les yeux, elle était dans une salle toute en blanc, couché dans un lit, un avant-bras bandé et une aiguille dans l’autre pour une perfusion. A ces côtés, se tenait assise sa mère. On pouvait apercevoir la fatigue sur le visage de la bonne femme comme si elle se tenait là depuis plusieurs jours. Elle éclata en sanglot lorsqu’elle s’aperçoit du réveille de sa fille.

- Qu’est ce qui s’est passé ? Demanda Emma d’une voix chétive.

- Tu ne te souviens de rien ?

- Je me souviens que je me suis faite agressée. J’ai été violée maman ! Dit Emma toute en pleurs.

- Depuis combien de temps suis-je la ? renchérit-elle.

- Deux semaines princesse … deux semaines, répondu la mère, elle aussi en pleurs.

Sa mère lui expliqua qu’alors qu’elle avait demandé au chauffeur de venir la chercher un peu plus tard le lundi surpassé, celui-ci était arrivé devant de portail de l’école à l’heure convenu et n’avait vu personne. Alors qu’il appelle la jeune fille sans que personne ne décroche, il décide d’aller vérifier dans sa classe si elle y était. C’est alors qu’il trouva la jeune fille gisant dans une mare de sang. Il s’empressa d’appeler les secours et d’avertir les parents de celle-ci. Bras dessous dessus, le couple mère-fille éclata en sanglot.

Quelques jours après, la patiente est autorisée par le médecin à rentrer à la maison parce que ça allait mieux. Les jours qui ont suivi ont été bénéfique pour la jeune fille qui en a profité pour se reposer afin de reprendre les cours la semaine qui suivrait.

Cependant Emmanuela était devenu une fille introvertie. Elle parlait moins et refusait de sortir, passant toutes ses journées dans sa chambre. La fille joyeuse, toujours peine de vie avait sombré dans la dépression. Ses parents s’apercevant de cela décidèrent qu’il serait mieux qu’elle voit un psychologue qui l’aiderait à surmonter cette épreuve.

Le retour d’Emma à était n’était pas facile car elle avait beaucoup de retard sur le programme. Il fallait vite se remettre à niveau afin d’être prêt pour le baccalauréat qui approchait à grand pas. Mais pour la jeune fille de dix-sept ans, plus rien de comptait, elle était victime de railleries à l’école. Elle n’osait même plus regarder en direction de Daniel de peur de croiser son regard. Que penserait il d’elle ? C’était un véritable calvaire. Dans les couloirs de l’école, on racontait tout et n’importe quoi à son sujet. Certains allaient même jusqu’à dire qu’elle l’avait bien mérité car ce ne sont pas les tables qui manquent chez elle, encore moi les chaises pour rester étudier à l’école après les cours.

Un jour, alors ce c’était la fin des cours et qu’elle se dirigeait vers le portail pour attendre son chauffeur, elle est prise en embuscade par des élèves dans la cour de l’école. Ils la traitaient de tous les noms dévalorisants pour une femme. Elle s’effondra en pleurs, ses bourreaux éclatèrent de rires. Une foule s’attroupaient autour de la scène.

- Laissez là tranquille ! lança une voix provenant de la foule.

Tous se turent. Les regardes se fixaient sur la personne qui avait osé prendre la défense de cette fille. Cette fille de qui on disait que c’était une fille facile. Qu’elle n’avait aucune pudeur malgré la fortune de ses parents. Certains garçons allaient même jusqu’à dire qu’ils sont sortis avec elle juste pour se la raconter.

- Laissez là tranquille, répéta cette mystérieuse personne en s’avançant.

Emma qui avait la tête baissée se demandais qui pouvait bien prendre sa défense. Une main ferme vient l’attraper par la main.

- Vous n’avez pas honte de vous acharner sur la pauvre demoiselle ?

La jeune élève reconnu tout de suite la voix de Daniel. Bien sûr qu’elle connaissait sa voix même s’ils ne s’adressaient quasiment jamais la parole. Il la prit par le poignet et l’amena loin de cette bande de loups sauvages. On les laissa s’éloigner tout en laissant échapper des rires, des chuchotements et quelques insultes. Après tout, personne ne connait vraiment ce Daniel pour risquer de se mesurer à lui. Il était arrivé cette année au collège Saint-Christophe. Aussi, le ciel l’avait gâté d’un corps imposant. Emma n’avait pas le courage de regarder son bienfaiteur dans les yeux.

- Vraiment désolé. Ça va aller ? Demanda Daniel.

- Ça ira t’inquiète pas. Pourquoi m’as-tu aidé ?

- Parce que tu ne mérites pas ça. Ils n’ont pas le droit de te traiter ainsi. Tu devrais d’ailleurs en parler au Directeur afin que ces brutes soit puni.

- Ça ne ferait qu’aggraver les choses. Je préféré me faire discrète et tout le monde finira par m’oublier

- Si tu ne les dénonce pas ça ne s’arrêteras jamais. Fais-le ou je le ferais à ta place.

Emmanuela soupira avant d’éclater en sanglots. Le jeune homme tenta de la réconforter. Le chauffeur arriva et pris la relève. Avant de rentrer à la maison, Daniel alla au bureau du directeur afin de lui exposer la situation et le calvaire que vivait sa camarade de classe depuis son retour de convalescence. Le directeur lui assura qu’il prendrait les dispositions nécessaires afin de mettre fin à cette persécution.

Les jours qui ont suivi, Emma refusait d’aller à l’école et préférait s’enfermer dans sa chambre. Ces parents étaient tristes de voir leur seule fille sombrer dans la dépression malgré les deux séances qu’elle avait passé avec son psy. Ils espéraient que la prochaine séance donnerait un résultat plus satisfaisant.

Le psy à profiter de la troisième séance pour savoir ce qui pourrait bien pousser sa jeune dépressive à aller àl’école. Elle finit par convaincre sa patiente de reprendre le chemin de l’école car ce pourrait être l’occasion de revoir Daniel. Il faut dire que Emma pensait souvent à Daniel. Mais elle chassait vite ce genre de pensées car elle se disait qu’un garçon comme lui ne pouvait accepter de sortir avec une fille comme elle. La fille qui trainait la réputation de la prostituée du Collège catholique Saint-Christophe. Mais selon le psy, elle ne devait pas laisser ces rumeurs l’atteindre car à force d’y penser elle finirait par l’accepter, elle était une fille magnifique et elle devrait tenter de se rapprocher du jeune Daniel. Après tout, qu’est-ce qu’elle a à perdre ? c’est ainsi que notre jeune élève décida de reprendre le chemin de l’école la semaine qui suivra. Aussi il faut avouer que son bien aimé lui manquait.

C’est ainsi que le lundi qui a suivi, elle reprit le chemin de l’école. L’atmosphère avait changé, l’eau avait coulé sous les ponts. Tous semblaient comprendre ce qu’elle vivait ou faisait semblant. Mais une chose est certaine, quelque chose avait changé. Les gens semblaient plus gentils avec elle dès qu’elle posa les pieds dans l’école, même les filles de sa classe qui ne lui adressais plus la parole lui demandaient si elle allait bien. Les professeurs proposaient d’organiser des cours de rattrapage afin de la mettre à niveau vu son grand retard. Mais Daniel ne lui avait pas adressée la parole de la journée. A la recréation, Emma profitait pour recopier certains cours. Chaque minute comptait si elle voulait rattraper tout le retard prit. Soudant elle entendit :

- Tu nous as abandonné pendant trois jours. J’espère pour toi qu’on l’a mérité.

C’était Daniel qui se tenait devant elle. Il arborait un sourire qui faisait rougir la jeune Emmanuella.

- Ravis de te savoir de retour parmi nous, ajouta le jeune homme.

- Tu ne trouves pas qu’il y’a un truc qui cloche ? tout le monde est devenu gentil d’un coup.

- En fait, la dernière fois j’ai parlé de ce qu’on te faisait subir au directeur et il a fait une ronde des classes. Il a expliqué que tu avais vécu une épreuve difficile et que tu avais besoin du soutien de tous et de chacun. D’ailleurs les élèves qui te cherchaient des embrouilles ont été puni, il se sont vu retiré quelques points de leurs conduites.

La jeune fille resta sans broncher. Daniel lui proposa son aide pour l’aider à rattraper son retard scolaire. Elle jubila en son for intérieur car pour elle c’était l’occasion de passer du temps avec son bien aimé.

- Merci, je crois que ça m’aiderait beaucoup.

Il lui proposa de rester réviser en classe après les cours mais elle refusa. Elle avait été traumatisée par ce qui lui était arrivé la dernière fois qu’elle était restée étudier après les cours. Le jeune homme très compréhensif lui demanda d’aller chez elle ou chez lui si ça peut la rassurer. C’est ainsi qu’ils décidèrent ensemble d’aller chez elle. A leur arrivée, les parents d’Emma étaient ravis de voir que leur fille semblait particulièrement plus heureuse. Daniel salua les parents de sa camarade de classe. Les présentations ainsi faites, ils demandèrent à leur fille d’emmener son ami étudier dans sa chambre.

Ils passèrent plusieurs heures à étudier. Elle comprenait très vite. Il faut dire qu’il expliquait très bien. Ils décidèrent que c’en était assez et se posèrent sur le lit.

- Parle-moi un peu de toi, demanda-t-elle.

- Je suis un garçon ordinaire, lui répondit-il avec un petit sourire.

Elle sourit.

- Mais où était tu avant le collège Saint-Christophe ?

Il lui expliqua qu’ils étaient dans la capitale, et son père a été muté dans cette ville. Il fallait donc tout abandonner pour partir afin de réunir la famille. C’était la cinquième fois qu’ils devait déménager et changer de ville. Il expliqua à Emma qu’il était dans sa bulle et refusait de se faire des amis pour ne pas avoir à en souffrir si jamais ils devaient s’en aller de nouveau.

- Pas de bol, tu t’es rapproché de moi, lança-t-elle.

Les deux éclatèrent de rire. Il allait bientôt faire nuit et Daniel demanda à partir. On lui proposa de le déposer chez lui mais il refusa, disant qu’il prendrait un taxi. A peine était-il sorti de la maison qu’Emma était bombardée de questions. Ses parents voulaient savoir s’ils étaient ensemble, si elle l’aimait. Il faut dire qu’il était vraiment heureux de savoir que leur fille allait bien. Elle rougit et leur répondit que c’était juste un camarade de classe qui l’aida à se mettre à niveau.

Les jours qui suivirent, c’était le même schéma. Emma admirait Daniel en secret. Chaque jour, elle l’aimait encore plus. Le jeune homme quant à lui ne semblait pas en vouloir plus. Il se contentait d’étudier avec elle. A chaque fois que l’atmosphère devenait bizarre ou que la jeune fille tendait de se rapprocher de lui, il trouvait toujours une excuse pour se défiler. Lorsqu’elle y pense, le chagrin envahit le cœur de notre jeune et elle soupirait. Un jour, Elle exposa la situation à sa mère pour qui elle n’avait pas de secrets. Celle-ci la réconforta et lui demanda de déclarer sa flamme à son bien aimé. Après tout cela la libèrera d’un certain poids. C’est ainsi qu’Emma décida de dire ce qu’elle ressentait à Daniel. Quelques soit sa réponse elle l’acceptera. Mais elle avec un peu peur de sa réaction.

Un jour, elle demanda qu’ils aillent étudier chez lui. Il accepta et lui donna rendez-vous après les cours chez lui. Elle était contente et stressée. Ce jour là, à son arrivée à la maison c’était la panique. Il fallait chercher quoi porté pour ne pas sembler en faire trop, mais elle était être belle. Devant son miroir, elle s’entraina à trouver la meilleure formulation pour dire ce qu’elle ressentait à Daniel.

C’était bientôt l’heure de la pseudo séance de révision. C’était peut-être une séance de révision pour Daniel mais pour Emmanuela, c’était autre chose. Une sorte de rendez-vous Galant. Son chauffeur la déposa devant Daniel, il repassera le chercher plus tard. Le jeune ne fait aucun commentaire lorsqu’il vu la jeune fille. Elle se senti un peu vexé après tout cet effort qu’elle avait fait pour se montrer sur son meilleur jour. Une atmosphère bizarre régnait dans la maison comme si personne n’était ravi de la présence de la jeune fille appart Son camarade de classe. Les deux adolescents se retirèrent dans la chambre de Daniel. Il lui demanda de s’installer sur le bureau et sorti descendre les poubelles. Sa mère lui avait demandé de le faire plutôt. Emma se retrouve alors seule dans sa chambre. Elle profitait pour peaufiner son discours. Elle jetait des coups d’œil par ci par là. Elle tira un tiroir sous le bureau et fut surprise de ce qu’elle vit. Une grande peur envahi son cœur.

Lorsque entra dans la pièce, Emmanuela était terrifiée. On aurait dit qu’elle avait vu le diable en personne. Le jeune homme s’apercevant qu’elle avait tiré le tiroir de son bureau était désorienté. Elle avait vu sa cagoule noire. Il tenta de s’approcher d’elle mais elle lui sorti <<Ne t’approche pas de moi>> en le menaça avec le couteau qu’elle avait pris dans le tiroir. Le jeune homme la suppliait de ne rien raconter à personne. Il lui raconta que sa famille déménageait beaucoup à cause de ses déboires de comportements. Ils avaient déménagé ici pour repartir de nouveau, il avait promis à ses parents qu’il changerait mais ce jour là il n’a pas pu le retenir. Emmanuela ne semblait pas entendre ce qu’il disait. Elle restait accrochée au couteau les larmes aux yeux.

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