Chapitre 14 - La dépression
Je faisais des crises d'angoisse. Je n'arrivais pas à manger et je ne bougeais quasiment plus de mon lit. J'avais envie de mourir, je voulais encore une fois en finir. Je m'imaginais mettre fin à ma vie en me jetant d'un pont, me faisant exploser la cervelle ou simplement juste en arrêtant de manger.
Je pensais que c'était la deuxième dépression que je faisais de ma vie, mais en réalité... je crois que je l'étais resté depuis mon adolescence. À certains moments, j'avais l'impression que tout allait bien et me pensais sortie d'affaire, mais ce n'était que des moments de bonheur qui ne duraient pas. Mon sourire se faisait de plus en plus rare, je passais tellement de temps à pleurer que j'en étais épuisée... Je me sentais si seule que je n'aimais même plus les périodes de fêtes.
Je ne comprenais pas pourquoi j'étais toujours en vie après tout ce que j'avais vécu. Depuis toute petite, on s'était toujours moqué de moi. Si bien que je n'avais jamais eu confiance en moi, même pas une fois. Me sentant toute seule, incomprise et souvent exclue, j'étais devenue timide et réservé. J'avais l'impression que tout le monde était contre moi et je ne comprenais pas pourquoi. Je n'avais jamais rien fait à personne.
Je me sentais toute seule et toutes ces personnes à cause de qui j'étais devenue ainsi avaient le culot de dire qu'ils ne comprenaient pas pourquoi j'étais comme ça...
À chacun de mes mots, à chacun de mes gestes, à chacune de mes attitudes, on se moquait de moi. À cause de ça, je n'avais plus envie de passer du temps avec ces personnes, tout simplement. J'avais peur d'ouvrir la bouche pour me prendre une blague de merde, un reproche ou des moqueries en pleine tête.
J'ai grandi dans la moquerie et la solitude et on ne comprenait toujours pas pourquoi je me faisais discrète pendant les évènements familiaux.
Ma petite soeur me comprenait, car elle avait subi le même sort de la part de certains membres de la famille. On passait toujours du temps ensemble. Que ce soit à la maison ou à l'école. Sa présence me réconfortait et me permettait de voir que je n'étais pas toute seule.
Je me souviens de ce jour où certains membres de ma famille avaient vu ces mutilations sur mes bras. Ils n'avaient rien fait. Ils disaient juste que je ne devais pas être bien dans ma peau...
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