L'Immortelle d'Argent
Ta peau hiémale,
Glaçante source thermale,
Rafraîchit l'atmosphère
Exhalant la brume dans l'air...
La neige tombe sur ta carcasse d'ivoire,
La prison de tes os noircis par le soir ;
Tes yeux vides brillent du bleu apathique
Livide de sens, à la couleur cadavérique.
L'aigue-marine limpide de tes iris
Parti sous la pupille, reflet des lys
Nuageux que tu regardes inlassablement,
Pour l'éternité, la vue figée dans le blanc
Et bleu du ciel ; une ataraxie mortuaire
Plongée dans la végétation lacustre :
Corps délicat posé là sans plus de lustre,
J'aime ta beauté pensive, jolie jeune mère...
Rien qu'une larme de sang sur ton cou
Que les rivières ont bu, ton vin doux !
Mon glaive enfoncé en ton coeur même
Ta vie de chimère et mon oeuvre parachève.
Adieu à la plus belle des dormeuses,
L'Immortelle d'Argent aux fleurs radieuses.
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