Des mois sans moi quand je me perds

Des mois sans oxygène tolérable dans l'air

Des mois, des émois, dé-moi

Privée de ma créativité, sans foi

Prisonnière de ma tour, chambre noire

Les images ne se sont pas développées

Suspendues sur la corde de l'étendoir

Baignées dans l'argent puis épinglées

Puis le mois suivant est arrivé

Il n'y avait plus de papier glacé

Seule dans le noir de ma cave j'attendis

Qu'on m'ouvre, que ma punition soit finie

Regarder par le trou de la serrure me fit mal

Mais j'y aperçus la lumière accueillante

De l'espoir, en moi se fit un trou abyssal

Comblé grâce à une présence rassurante

La porte s'était ouverte

Sortie de l'enfer :

J'étais moi.