Les temps sont longs sans talons, cours pieds nus

Ne t'arrête jamais, perds tout de vue

Même le paysage

Lui qui n'est pas si sage

Regarde le ciel blanchir, vieillir, s'allonger

Tout comme la barbe digne d'un moine âgé

La neige tombe comme cendre en ces contrées

"Homme, tes talons sont percés par ton hubris

Et les seuls joyaux de ta vie sont tes iris !"

Ces sages paroles sont une chanson cristalline

Reflétant sur les flocons

Tombés du toit de ce ciel toute vérité divine

Gardée par de grands faucons

Tu cours toujours, sans fatiguer, la foi dans l'âme

Qui allume en toi une merveilleuse flamme

Tu n'es que le messager d'une voix plus haute

Tu n'es que le passager d'une vie à l'autre

Minuscule dans l'univers

Mais auguste sur cette Terre

Ne crois pas en être le maître

Car tu pourrais bien disparaître :

Poussière

Retourne

Poussière

Sur Terre